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militant politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Hadama Traoré, né en 1984, est un militant politique français d’extrême gauche, considéré par ses détracteurs comme un « militant communautariste ».
Hadama Traoré naît le en Île-de-France[1]. Ses parents, maliens, s'installent en 1980 dans le quartier de la Rose des vents (plus connu sous le nom de « cité des 3 000 »), à Aulnay-sous-Bois. Son père est éboueur et sa mère femme de ménage.
En 2015, il devient agent municipal et producteur de rap[2]. Responsable d’une antenne de jeunesse pour la mairie d’Aulnay-sous-Bois, il est licencié en 2018, après dix ans d'exercice, pour avoir proféré des insultes envers des élus[3],[4],[5].
Il déclare en 2019 préparer un master en communication politique[6]. Il utilise le pseudo « Black Alinsky » en référence à Saul Alinsky, « un militant communautaire américain radical qui, dans les années 30, passait sa vie à essayer de mobiliser les habitants des classes populaires »[7].
Hadama Traoré co-fonde le « mouvement citoyen » La Révolution est en marche (LREEM) en , puis dépose les statuts du parti Démocratie représentative en ; la formation est positionnée à l'extrême gauche par le journaliste politique Laurent de Boissieu[8]. En parallèle, Hadama Traoré devient une figure locale à Aulnay-sous-Bois, certaines de ses vidéos comptant des centaines de milliers de vues sur Internet. En , Le Parisien lui consacre son premier article[2].
Associé au communautarisme par plusieurs médias[5],[9],[10], il fait de la refonte de l’institution policière l’une des priorités. Il déclare à ce sujet : « Le jour où on prend le pouvoir, le premier truc qu’on fait c’est qu’on la saute »[11]. Il s'investit notamment dans l'affaire Théo, qu'il connaît depuis l'enfance[12]. L'hebdomadaire Marianne le considère comme un « personnage trouble » menant une guerre ouverte contre la police[5]. Il affirme être un démocrate « inspiré par Rousseau » et appelle à la fin du « système républicain et néolibéral »[6],[13].
Hadama Traoré se définit comme un « père de famille », un « gars de quartier », un « révolutionnaire », un « Noir de banlieue », un « ex-délinquant »[14].
Outre ses actions « coup-de-poing » et les poursuites judiciaires dont il fait l’objet, plusieurs de ses déclarations et fréquentations sont sujettes à controverses. Il apparaît notamment dans une vidéo aux côtés d'un soutien de l’humoriste controversé Dieudonné[15].
Lors des élections européennes de 2019, il est à la tête de la liste d’extrême gauche « Démocratie représentative », du nom de son parti[13],[8]. Il affiche pour objectif de porter auprès des institutions européennes la voix de la « majorité silencieuse », celle des banlieues, dont il se présente comme le « représentant »[5],[16]. Il porte un programme avant tout axé contre la police[5], avec pour première proposition l'interdiction de « l'usage par les dépositaires de l'ordre, des armes tel que LBD, les techniques d'immobilisation mortelles, clé d'étranglement, plaquage ventral à l'encontre de la population »[17]. Sa liste arrive en 29e position sur 34 listes, avec 0,01 % au niveau national et 2,65 % à Aulnay-sous-Bois[18],[19].
Aux élections municipales de 2020 à Aulnay-sous-Bois, il présente une liste intitulée « Démocratie représentative - citoyenne intergénérationnelle », sur laquelle il figure en cinquième position, déclarant qu'il « lutte au quotidien mais travaille en sous-marin »[5]. La liste est conduite par Raoul Mercier, adjoint au maire Gérard Ségura (PS) entre 2008 et 2014[20]. Le parti des Indigènes de la République soutient l’initiative[21]. À l'issue du premier tour, qui est marqué par la victoire du maire sortant dans un contexte de forte abstention (67 %) notamment due à la pandémie de coronavirus, la liste arrive en quatrième position (sur six listes), avec 3,9 % des voix[21].
En juin 2020, il affirme vouloir se présenter à l'élection présidentielle française de 2022[22],[23],[24]. Plusieurs journaux font état de cette possible candidature, dont Valeurs actuelles, sur la page Facebook duquel apparaissent des menaces de mort à son encontre[25] ; Hadama Traoré porte alors plainte contre X, tandis que Valeurs actuelles renforce les mesures de modération de son site[25]. En juin 2021, Hadama Traoré annonce avoir « tourné le dos à la politique politicienne » et ne plus vouloir se présenter à l'élection présidentielle[26].
La liste « Démocratie représentative » qu'il conduit est officiellement candidate aux élections européennes de 2024[27]. La liste arrive 38e sur 38 listes, avec seulement 749 voix récoltées sur l'ensemble du territoire, soit 0,003 %[28].
À la fin des années 2010, Hadama Traoré fait l'objet de poursuites engagées par plusieurs élus d'Aulnay-sous-Bois, notamment le maire Bruno Beschizza[29]. En , il est condamné à dix mois de prison avec sursis pour avoir menacé le maire de le séquestrer et de mettre le feu à la mairie ; il a aussi qualifié le maire de « dictateur » en évoquant sa révocation de son poste d'animateur jeunesse[3].
Lors d'un rassemblement qu'il organise devant le siège d'Alliance Police nationale le , Hadama Traoré déclare que « les policiers nous tuent, nous violent » et se dit prêt à « faire la guerre »[30],[31]. Poursuivi pour injure publique par le syndicat et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, à qui des élus de La France insoumise (LFI) — dont les députés Alexis Corbière et Éric Coquerel — demandent le retrait de la plainte, Hadama Traoré se voit relaxé par le tribunal de grande instance de Paris[5],[32].
Après l'attentat de la préfecture de police de Paris, le , alors que les enquêteurs trouvent des signes de radicalisation islamiste du meurtrier, Mickaël Harpon, Hadama Traoré déclare dans une vidéo : « J'ai la haine. La personne qui ose dire que Mickaël Harpon était un terroriste animé par des revendications religieuses, je lui traite sa mère et je lui crache à la gueule… Après Mickaël, plus personne en France n'osera salir une religion du Livre. »[33]. Il décide alors d'organiser à Gonesse une manifestation de soutien au terroriste pour le [34].
Les demandes d’interdiction de la manifestation et de poursuites se multiplient au sein de la classe politique, notamment à droite, mais la préfecture ne donne pas suite. Le , le ministère de l’Intérieur interdit finalement le rassemblement[35]. Alors qu'il entend maintenir la manifestation malgré l'interdiction du ministère[36] et que des médias le qualifient d'« islamiste »[21],[37], Hadama Traoré est placé en garde à vue le , puis relâché le lendemain[38],[39].
L'enquête préliminaire, ouverte à la demande du ministre Christophe Castaner, pour « apologie du terrorisme », « menaces et actes d'intimidation sur une personne exerçant une fonction publique ou d'utilité collective », « menaces de crime contre les personnes » et « outrage » se poursuit[39],[40].
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