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commune française du département du Finistère De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Hôpital-Camfrout, couramment appelée L'Hôpital-Camfrout [lɔpital kɑ̃fʁut], est une commune française du département du Finistère, dans la région Bretagne.
Hôpital-Camfrout | |||||
L'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle et le Camfrout. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Finistère | ||||
Arrondissement | Brest | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du pays de Landerneau-Daoulas | ||||
Maire Mandat |
Jean-Jacques Léon 2020-2026 |
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Code postal | 29460 | ||||
Code commune | 29080 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Camfroutois | ||||
Population municipale |
2 234 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 170 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
44 395 hab. | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 19′ 43″ nord, 4° 14′ 26″ ouest | ||||
Superficie | 13,16 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Hôpital-Camfrout (ville isolée) |
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Aire d'attraction | Brest (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Pont-de-Buis-lès-Quimerch | ||||
Législatives | Sixième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Finistère
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
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Liens | |||||
Site web | Site officiel de la commune | ||||
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Elle fait partie du parc naturel régional d'Armorique.
La commune de l'Hôpital-Camfrout est située entre la rade de Brest et les monts d'Arrée.
Le bourg se trouve à 24 km[1] à l'est de Brest, à 17 km au sud de Landerneau, à 48 km au nord de Quimper et 24 km au nord de Châteaulin.
Les communes limitrophes sont Daoulas, Hanvec, Irvillac et Logonna-Daoulas.
L'ouest du territoire communal est situé sur une presqu'île délimitée au nord par l'estuaire du fleuve Camfrout (face à Logonna-Daoulas) et au sud par l'estuaire de l'Aulne (face à Landévennec). La partie intérieure de la commune se trouve sur les premières pentes des monts d'Arrée. La commune inclut aussi île de Tibidy.
Le relief de la commune est assez accidenté, les altitudes allant du niveau de la mer à 93 mètres. Le bourg est à 6 mètres d'altitude au fond de la estuaire du Camfrout, à l'endroit où s'arrête la navigation maritime[2] et où se trouve le dernier pont sur le Camfrout.
La commune est arrosée sur 1 km par le Camfrout, qui constitue en amont la limite avec Irvillac, ainsi que par quelques ruisseaux moins importants.
Un gisement de kersantite est exploité par la carrière de Rhun Vras[3].
La principale route desservant la commune est la voie express reliant Nantes à Brest via Quimper et le pont de l'Iroise (route nationale 165), dont le tracé passe à 1 km l'est du bourg de L'Hôpital-Camfrout à travers le bois du Gars. Les entrées les plus proches sont à Hanvec et à Daoulas.
Le bourg est traversé par la route départementale 770, antérieurement route nationale 170, itinéraire ancien reprenant le tracé d'une voie romaine, puis d'une route royale allant de Quimper à Brignogan par Landerneau. Les autres routes sont d'intérêt local.
La localité se trouvait aussi autrefois sur l'itinéraire menant au « passage de Plougastel » permettant de franchir l'estuaire de l'Élorn[réf. nécessaire] pour rejoindre Brest ou le Léon sans faire le détour par Landerneau.
En ce qui concerne le chemin de fer, le tracé à voie unique de la ligne de Savenay à Landerneau via Quimper passe à l'est de la commune. Les gares les plus proches sont celles d'Hanvec et de Daoulas (située sur la commune d'Irvillac). Après une interruption de trafic pour modernisation de 2016 à 2017, les circulations ont repris.
Le port de L'Hôpital-Camfrout fut un port de pêche actif par le passé : « les hardis pêcheurs de l'Hôpital-Camfrout n'hésitent pas à affronter impunément, dans leurs frêles embarcations, les redoutables courants de l'archipel ouessantin » écrit le journal L'Ouest-Éclair[4], mais aussi un port de commerce fréquenté par les gabares desservant la rade de Brest et s'aventurant en mer jusqu'à Nantes ou Rouen. Mais le port connaît son lot de drames de la mer : par exemple le trois noyés lorsqu'une barque de pêche de L'Hôpital-Camfrout chavire au large de la pointe Saint-Mathieu[5] ; le une barque de pêche chavire à la suite d'un coup de vent subit, dans l'anse de Pontigou faisant trois morts[4] ; le , les trois marins-pêcheurs à bord du Trois-Frères, barque de pêche de L'Hôpital-Camfrout, sont enlevés par la mer à Brest et le patron René Floc'h, 65 ans, se noie[6] ; dans la nuit du 12 au le sloop Gabrielle, basé à L'Hôpital-Camfrout, jaugeant 50 tonnes en lourd, qui pratiquait le petit cabotage, transportant entre autres des boîtes de conserve, et était armé de trois hommes fit naufrage au large d'Audierne, faisant un mort (le patron Rosuel, 45 ans), deux marins étant sauvés. Le même jour, le sloop Alliance, de L'Hôpital-Camfrout aussi, trouve son salut en se réfugiant dans le port de Bénodet[7]. Le Reine-de-l'Odet, autre caboteur de 35 tonneaux, basé aussi à L'Hôpital-Camfrout, échappe à ce naufrage, mais sombre à son tour, près des Tas de Pois, victime d'une voie d'eau, le (l'équipage est sauf car il s'est réfugié dans le canot de sauvetage) alors qu'il transportait des marchandises diverses entre Douarnenez et Brest[8]. D'autres caboteurs, également à voiles, toujours pendant la décennie 1930, se nommaient Goéland, Louise-Anaïs, Mimosa, Saint-André, Espoir, Georges, etc[9].
Ces naufrages ont bien sûr eu lieu à toutes les époques, mais les documents manquent avant le XXe siècle : le hasard d'un article de presse fait part du naufrage d'une embarcation de pêche montée par deux hommes, le Deux-Frères en 1860 dans la baie de Lauberlac'h, naufrage qui fit un mort[10].
Des habitants de la commune étaient aussi marins d'État : parmi eux, par exemple le naufrage du sous-marin Pluviôse le au large de Calais provoque la mort de 27 marins dont un originaire de L'Hôpital-Camfrout, le quartier-maître Le Moal.
Des chantiers navals existaient aussi à L'Hôpital-Camfrout au début du XXe siècle, par exemple le chantier Jacq construisait des bateaux de pêche.
Ce bois, qui est à cheval sur les communes d'Hanvec et de L'Hôpital-Camfrout, coïncide avec les dernières hauteurs occidentales des monts d'Arrée et est désormais coupé en deux par la voie expresse route nationale 165. Ce bois fait l'objet d'une légende, rapportée par Anatole Le Braz[11] :
« Selon la légende, saint Conval s'établit d'abord dans le Bois du Gars, entre Hanvec et L'Hôpital-Camfrout. Désirant y construire son oratoire, il coupa des pieds de chêne que le seigneur du lieu gardait pour en faire des timons de charrettes. Celui-ci, furieux, le chassa. Tout en quittant les lieux, le saint annonça que, désormais, on ne trouverait plus dans le bois du Gars de quoi façonner un timon. Cette malédiction s'est réalisée : on n'y trouve plus que taillis et fourrés. Saint Conval se réfugia alors dans le quartier du Cranou, dont le seigneur, qui avait l'âme compatissante, l'autorisa à disposer de tous les arbres qui lui plaisaient. En récompense, le saint déclara que, dans la forêt du Cranou, jamais le bois ne manquerait. Ce qui, jusqu'à présent, s'est vérifié[12]. »
Ce vaste espace forestier de 200 hectares, qui était propriété privée, a été racheté par l'État et la région Bretagne en 1991.
Hameau dépendant de L'Hôpital-Camfrout, mais port situé plus en aval sur la rive gauche du Camfrout, Kerascoët concentre désormais l'essentiel des activités maritimes de la commune. C'est désormais un port de plaisance disposant de mouillages pour soixante bateaux et géré par l’Association des usagers du port de Kerascoët[13], créée fin 2010[14]. La commune est aussi le port d'attache de deux vieux gréements, la gabare Notre-Dame de Rumengol et le coquillier Bergère de Domrémy ; ces deux bateaux sont la propriété d’An Test (le témoin), association pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine maritime de la rade de Brest ; le port abrite aussi des plates, quelques voiliers et des bateaux pêche-promenades.
Un visage de christ est placé dans le pignon de la maison Le Gall où il prend l’allure d’une œuvre surréaliste[15] mais ce n'est pas la seule.
Troaon est, avec Kerascoët, l'un des deux plus gros villages[16] dépendant de la commune. Ce village est situé au sud-ouest du bourg, face à Landévennec ; c'est un village de pêcheurs, disposant aussi d'une plage, à l'embouchure d'un petit cours d'eau, le Vorlenn se terminant en zone humide protégée d'un cordon dunaire appelé Ner(h)u, qui cache une petite plante rare : la frankenia lævis, et qui accueillait il n'y a pas si longtemps les campeurs.
La chapelle Sainte-Anne de Troaon[17] a été construite en 1950 à la demande du curé de l'époque, l'abbé Paul Le Pape ; elle possède une statue (récente) de saint Guénolé. Un pardon se déroule à cet endroit tous les ans au mois de juillet avec la traditionnelle bénédiction de la mer sur la grève de Troaon, port tout proche[18].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[19]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 °C), fraîches en été et des vents forts[20]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes[21].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 9,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 963 mm, avec 16,4 jours de précipitations en janvier et 7,3 jours en juillet[19]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sizun à 14 km à vol d'oiseau[22], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 345,3 mm[23],[24]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[25].
Au , Hôpital-Camfrout est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[26]. Elle appartient à l'unité urbaine de Hôpital-Camfrout, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[27],[28]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brest, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[28]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[29],[30].
La commune, bordée par la mer d'Iroise, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[31]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[32].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (56 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (57,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (37,5 %), forêts (27,2 %), terres arables (18 %), zones urbanisées (14,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,9 %), prairies (0,4 %), zones humides côtières (0,4 %)[33]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Gamfrout en 1394[34], Galfrout entre 1489 et 1574[34], L'Hospital Galfrout en 1543[35], L’Hospital Canfrout en 1625[35], L'Hôpital du Frout en 1645[35], Notre-Dame de Galfrout en 1701[34].
Le toponyme de la commune nous indique une référence à l’Hôpital depuis au moins le XIVe siècle. Pour ce qui est de Camfrout, il s’agit soit d’un homonyme de Galvrout (Galfrot en 1273), soit de la rivière, le Camfrout, qui, en breton, signifie kamm (courbe) et frout (courant, cours d’eau)[35],[34].
L'Hôpital-Camfrout fut d'abord un prieuré dépendant de l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec possédant hôpital (= asile de charité) et aumônerie créés en 1072 par Justinius, abbé de Landévennec, sous le nom de Notre-Dame de Caristan[36]. Les moines fondèrent sans doute un genre d'hostellerie pour héberger les voyageurs qui depuis l'abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre se rendaient à Landévennec et à Saint-Jacques-de-Compostelle. Au XIIe siècle, les hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem[37], implantés dans leur commanderie de La Feuillée seraient venus assurer l'ordre et bénéficier du profit. L'Hôpital-Camfrout est une ancienne trève d'Hanvec et dépendait de l'ancien évêché de Cornouaille. La paroisse est officiellement créée en 1821 seulement[36].
L'église paroissiale possède une petite relique de saint Idunet[38], un des compagnons de saint Guénolé.
Saint Conval aurait installé son ermitage dans l'actuel Bois du Gars. L'Hôpital-Camfrout a été un lieu de passage pour les légions, les pillards, les colons, les pèlerins, les commerçants qui empruntaient, au fil des siècles, les voies maritimes et terrestres permettant de passer par là. Les Bretons, dont saint Jaoua, le fondateur légendaire de l'abbaye de Daoulas et saint Guénolé, fondateur de celle de Landévennec auraient débarqué à proximité au VIe siècle. Les Normands ont aussi débarqué là au Xe siècle.
Un texte du XIe siècle nous apprend qu'un asile de charité, le prieuré de Notre-Dame-de-Caristan a été construit à l’Hôpital-Camfrout par Justinius, abbé de Landévennec, pour les pèlerins venus d’Hibernia (Irlande) et d’Écosse en pèlerinage à l'abbaye de Landévennec[39].
Un hôpital (une maladrerie en fait semble-t-il) aurait existé à l'emplacement actuel de L'Hôpital-Camfrout (des ruines de l'ancienne léproserie sont encore discernables juste au sud de l'église actuelle et une porte des lépreux existe dans ladite église paroissiale), liée à celle existant au passage de Treisquinet (ou passage de Treisquinec), dirigée par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dans le prieuré de Camfrout qui dépendait de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas, situé dans la commune actuelle du Relecq-Kerhuon, au niveau de l'anse de Camfrout[40] et la localité actuelle de L'Hôpital-Camfrout se trouvait sur le chemin menant vers le sud à partir de ce passage permettant de franchir l'Élorn, dénommé aussi passage de Plougastel. Ce serait là l'origine du nom « L'Hôpital ». En 1507, il devient la propriété de Jacques de Guengat, seigneur de Lossulien (alors en Guipavas, désormais dans la commune du Relecq-Kerhuon)[34].
Le frère Mars de Landévennec écrit en 1640 :
« Ce prieuré est bien gentil à une bonne lieue de Landévennec et en l'évesché de Kemper Corentin. L'on y peut aller par la mer jusqu'à la porte de l'église, laquelle est des mieux ornée de Bretagne tant en calices d'argent dorrez [dorés] qu'en ornements. Il y a une fort belle croix d'argent et une très belle bannière pour aller en procession. L'église est fort bien bastie [bâtie], il y a un beau portail en pierre de taille, lequel fut faict environ l'an 1490 par la noblesse de la alentour, comme il paroist avec leurs armes, à savoir de messieurs de Keriver qui sont du costé droict, celles de Keroulay au costé gauche et celles de Keralliou dans le milieu. L'on y voit aussy les armes de Rohan, avec un bastion de mestre de camp, et ce, comme je croy qu'il est seigneur de Daoulas et des environs. Jean du Vieux Chatel, qui en estoit prieur en 1490, obtint des indulgences de Rome [par une bulle du pape Innocent VIII en date du ] pour ce prieuré, à scavoir le lendemain de Pasques [Pâques] (auquel jour il y a un grand concours de peuple), le premier dimanche de may, le premier après la fête de la madeleine, le jour de la présentation de Nostre Dame et le jour de la dédicasse [dédicace] de la même église, qui est le premier jour de septembre, auxquels jours est donné cent jours de pardon à perpétuité à ceux et celles qui visiteront la dicte église et donneront dequoy entretenir les bâtiments dudict prieuré (...). »
En 1736 est démoli le grenier à grains qui couvrait la nef centrale de l'église ; son existence passée explique sans doute l'existence d'une chatière dans la porte de la sacristie[41].
Même si L'Hôpital-Camfrout est alors une trève essentiellement maritime, on y trouve des traces de la culture du lin (par exemple dans un inventaire après décès de 1773) et de son travail (34 % des inventaires après décès recensés au XVIIIe siècle contiennent des métiers à tisser ; dans un autre datant de 1756 on recense « trois crées de fil ourdies dans le métier », etc.). Le chanvre était aussi cultivé et travaillé, ainsi que la laine (l'élevage des moutons était aussi pratiqué : par exemple 27 brebis recensées en 1724 dans un inventaire après décès à Keroullé[42].
La commune dépend de la justice de paix de Daoulas[43].
Dans la nuit du 11 au , un incendie détruit une grande partie de la charpente et de la toiture de l'église paroissiale[36].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée décrivent ainsi L'Hôpital-Camfrout en 1843 :
« Hôpital-Camfrout (l') : commune formée par démembrement de plusieurs paroisses limitrophes, et sur l'ancien prieuré du nom de Camfrout ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Kerascouet [Kerascoët], la Villeneuve, Kéroulé, Kervéguen. Objet remarquable : le bois du Gars. Superficie totale : 1 077 hectares dont (...) terres labourables 313 ha, prés et pâtures 25 ha, bois 251 ha, vergers et jardins 3 ha, landes et incultes 451 ha (...). Moulins : 2. (...°. La route royale no 170, dite de Quimper à Lesneven, traverse la commune du sud au nord. Géologie : le beau granite dit de Kersanton a des gisements dans la commune. On parle le breton[44]. »
La pierre de Kersanton était exploitée depuis longtemps, notamment directement sur la grève à Kerascoët. Les principales carrières ouvrent à partir du début du XIXe siècle ; elles étaient situées sur la rive droite de la ria de la rivière de l'Hôpital où existait un chapelet de cinq exploitations (notamment à Run Vras et Menez Labous) exploitant la kersantite à ciel ouvert. Vers 1920, les principales étaient les carrières Omnès, Corre et Derrien (cette dernière fut achetée en 1973 par la famille Sanquer). Les pierres extraites, exportées traditionnellement par voie maritime en dépit des difficultés de navigation dans la ria, le furent par rail à partir de la mise en service de la voie ferrée Quimper-Landerneau qui passe par Daoulas, les pierres étant acheminées vers cette gare par des charrettes tirées par plusieurs chevaux.
En 1864, un propriétaire de carrière écrit :
« L'Hôpital est un pauvre village composé de 10 ou 12 maisons (...), sans commerce, sans industrie, ce village ne vit que de l'exploitation des carrières de Kersanton. Quelques barques de 10 à 15 tonneaux exportent du pays des bois de feu et rapportent en retour les quelques marchandises nécessaires à l'alimentation. L'exploitation des carrières appelle seule, pour l'exportation de la pierre, des navires d'un tonnage un peu élevé, ce sont des gabares de 30 tonneaux et de petits caboteurs, bricks, goélettes de 100 à 150 tonneaux[45]. »
Camille Vallaux décrit ainsi l'activité en 1906 :
« En 1838, il n'y avait que deux carrières exploitées, l'une à Sainte-Marguerite en Logonna, l'autre à Kerascoët en L'Hôpital-Camfrout. Aujourd'hui, le centre de l'extraction s'est porté au grand et au petit Run dans la commune de Logonna [en fait en L'Hôpital-Camfrout], à 300 mètres à l'ouest du bourg de L'Hôpital. Là existent quatre carrières dont deux sont très étendues et parfaitement outillées, avec machines à vapeur pour l'extraction et l'épuisement [de l'eau], treuils, rails et wagonnets. Le chargement des pierres se fait à pied d'œuvre sur des gabares[46], qui remontent la Rivière de L'Hôpital et qui transportent la kersantite à Brest et dans tous les ports de la côte. (...) En août 1904, le nombre [des ouvriers] ne dépassait pas 120, dont 100 pour les deux principales carrières, mais aux périodes de grandes activités, on a compté jusqu'à 300 ouvriers[47]. »
Les carriers travaillaient 12 heures par jour jusqu'à la grève qu'ils menèrent en 1900 (un syndicat dénommé "Chambre syndicale des ouvriers tailleurs de pierre de L'Hôpital-Camfrout et des environs" fut créé en 1898) qui eût pour résultat de ramener à 10 heures 30 la durée de la journée de travail, mais n'obtinrent pas satisfaction lors d'une autre grève en 1901 où ils réclamaient une augmentation de salaire. Le syndicat fut dissous en 1903[48].
Des accidents survenaient parfois : par exemple un éboulement survenu le dans la carrière de Run Vras fit 3 morts et deux blessés graves[49].
L'exploitation a cessé progressivement à partir de 1950 et définitivement en 1984. De nos jours, des trous d'eau marquent l'emplacement des anciennes carrières, les fronts de taille étant encore visibles.
L'accumulation des déchets d'exploitation a entraîné un recul d'une centaine de mètres du rivage de la rive droite de la ria de la Rivière de L'Hôpital, où des restes de quais et de jetées sont encore visibles.
Le cimetière, qui était situé au sud de l'église, ainsi que le grand calvaire du XVIe siècle, sont déplacés en 1884 à leur emplacement actuel.
Gustave Flaubert décrit ainsi L'Hôpital-Camfrout en 1886 : « Au haut d'une montée, nous aperçûmes le village de l'Hôpital couché dans une prairie où passait une rivière. Un pont la traverse ; sur ce pont, il y a un moulin qui tourne ; après la prairie, la colline remonte[50]. »
Benjamin Girard décrit ainsi L'Hôpital-Camfrout en 1889 :
« Cette petite commune, formée aux dépens de la commune voisine de Hanvec, borde le littoral de la rade de Brest, entre la rivière de l'Hôpital et l'anse de Kéroulé. Le bourg, situé sur la rivière, est traversé par la route nationale 170 ; il a une population agglomérée de 425 habitants. L'Hôpital est une ancienne commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. La façade de l'église, décorée d'ornements gothiques en pierre de kersanton est chargée des écussons blasonnés des commandeurs titulaires, avec casques, cimiers et lambrequins ; l'intérieur de l'église n'offre rien de remarquable. De nombreuses carrières de kersanton sont exploitées sur le territoire de la commune[51] »
.
L'Hôpital-Camfrout était, au même titre que les communes avoisinantes, confronté au problème de l'alcoolisme. Un texte datant de 1901 permet de l'illustrer dans le milieu des ouvriers carriers alors nombreux en raison de la proximité des carrières de pierres de Kersanton :
« La commune de L'Hôpital-Camfrout dont la population est de 1 142 habitants, est certainement une de celles du département du Finistère où l'alcoolisme fait le plus de ravages. Elle est composée en majeure partie d'ouvriers carriers dont le salaire varie de 2 à 5 francs par jour ; tous pourraient vivre aisément s'ils n'avaient la mauvaise habitude de se livrer à la boisson. Comment pourrait-il en être autrement ? Les entrepreneurs de carrières, étrangers au pays, ont confié leurs intérêts à des contremaîtres qui ne pensent qu'à s'enrichir en exploitant les ouvriers ; la plupart d'entre eux tiennent des débits de boissons ou des épiceries et malheur à qui ne s'approvisionne pas chez eux ! Les marchandises livrées consistent surtout en une mauvaise eau-de-vie blanche vendue 1,50 franc le litre. La paie a lieu une fois par mois dans le débit du contremaître bien entendu ; pendant trois ou quatre jours, ce cabaret regorge de monde et on ne rencontre surtout que des figures avinées d'hommes ivres. Pendant ce temps, la famille est dans la misère, car il n'est pas rare de voir des contremaîtres débitants refuser du pain à la mère, alors que le père s'enivre. Dans le but de remédier à cet état de choses, M. Drapfier, instituteur, encouragé par le docteur Queimé, médecin au Faou, a fondé une de nos sections. L'instituteur s'est plusieurs fois heurté à l'hostilité de contremaîtres qui sont très influents. Cependant l'idée fait son chemin : 38 jeunes gens ont fait le serment d'abstinence et ont adhéré à la section. Le 23 février, un contremaître étant mort, la section a décidé de profiter de cette circonstance pour faire des démarches auprès du patron en vue de faire cesser les abus commis jusqu'à ce jour. Voilà les points sur lesquels le Comité a obtenu satisfaction : le contremaître cessera d'être commerçant ; la paie mensuelle des ouvriers aura lieu dans le chantier par le patron même ; les bons de boissons sont supprimés ; les ouvriers seront absolument libres de s'approvisionner d'aliments où ils voudront. La première paie établie sur ces bases a eu lieu le 5 avril dernier. Certainement, tout n'est pas encore pour le mieux ; de nombreux cas d'ivresse ont encore été constatés, mais il paraît que les femmes des ouvriers ont pu cette fois recevoir une partie du salaire de leurs maris, ce qui ne s'était jamais vu jusqu'ici[52]. »
Dans un rapport daté de , le préfet du Finistère indique qu'à L'Hôpital-Camfrout « presque la moitié » de la population sait le français[53].
Le monument aux morts de L'Hôpital-Camfrout porte les noms de 98 personnes mortes pour la France dont 70 pendant la Première Guerre mondiale, 22 pendant la Seconde Guerre mondiale, 3 pendant la guerre d'Indochine, 1 pendant les troubles au Maroc en 1955 et 2 pendant la guerre d'Algérie[54].
Le , un bombardier anglais Bristol Beaufort MK 1, carlingue en feu, s'écrase à proximité du bourg dans une prairie boueuse, faisant quatre morts. Ceux-ci furent enterrés le dans le cimetière communal par les soins de la municipalité et une foule nombreuse venue en partie des communes voisines assista à l'enterrement, toléré par les autorités allemandes d'occupation[55]. Un mémorial situé dans le cimetière porte leurs noms[56].
Par arrêté préfectoral du [57], portant sur le rattachement de certains villages[16] des communes de Logonna-Daoulas et d'Irvillac : « Les villages sus-mentionnés sont rattachés à la commune de L'Hôpital-Camfrout : 1o Kersalguen, Kerbiaouen-Bras, Kerbiaouen-Dénez, Coz-Feunteun, Kerbiaouen-Bihan, Kersanton, Pen-ar-Pont, Run-Bihan et Run-Bras, dépendant de la commune de Logonna-Daoulas ; 2o Pen-ar-Pont, Moulin-Vert, Toul-Bélony, Moulin-du-Bois, Moulin-de-Traonévézec, Kerbrat-ar-Guélet et Stang-ar-Voguer, dépendant de la commune d'Irvillac. »
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[58]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[59].
En 2021, la commune comptait 2 234 habitants[Note 2], en évolution de +0,81 % par rapport à 2015 (Finistère : +1,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Le maximum de la population a été atteint en 2014 avec 2 220 habitants.
2015 | 2020 | 2021 | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2 216 | 2 224 | 2 234 | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 31,0 %, soit en dessous de la moyenne départementale (32,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 27,5 % la même année, alors qu'il est de 29,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 102 hommes pour 1 137 femmes, soit un taux de 50,78 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,41 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,4 | 1,2 | |
7,1 | 8,9 | |
18,3 | 19,0 | |
22,2 | 20,6 | |
20,3 | 20,0 | |
12,1 | 10,0 | |
19,7 | 20,3 |
Blason de L'Hôpital-Camfrout : |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Liste des maires avant 1945
:
Source | ||||
1945 | octobre 1947 | André Salaün | MRP | |
octobre 1947 | janvier 1966 (démission) |
Georges Queffélec | SFIO | |
février 1966 | 24 novembre 1984 (démission) |
Robert Ricco[65],[66] (1908-1992) |
UDR→RPR | Retraité de la Gendarmerie Résistant Libération-Nord Vice-président du SIVOM du Pays de Daoulas |
24 novembre 1984 | 24 mars 2001 | Jean Keromnès | RPR | Retraité des Affaires maritimes |
24 mars 2001 | 22 mars 2008 | Noël Grignoux | RPR→UMP | Ancien officier d'administration de la Marine nationale |
22 mars 2008 | 20 février 2013 (décès) |
Lucien Cévaër[67] (1938-2013) |
PS | Professeur de SVT |
19 avril 2013 | 3 juillet 2020 | Robert André[68] (1946-2020) |
PS→LREM[69] | Ancien cadre SNCF |
3 juillet 2020 | En cours | Jean-Jacques Léon | DVD | Retraité |
L'ensemble du patrimoine culturel de L'Hôpital-Camfrout a fait l'objet d'un inventaire réalisé en 2012[70].
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