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ancien royaume slave, VIIIe - IXe siècles De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Grande-Moravie (en slave Velká Morava ou Svätoplukova ríša, en latin Moravia Magna) était un royaume slave. Le premier usage du terme « Grande-Moravie » remonte à l'ouvrage de Constantin VII Porphyrogénète De Administrando Imperio (écrit vers 950). Le terme « Moravia » renvoyait non seulement à la région correspondant à l'actuelle Moravie mais aussi aux territoires autour de la rivière Morava ou de sa capitale appelée Morava ou Véligrad (« grande cité »), dont l'emplacement reste actuellement inconnu (peut-être se trouve-t-elle sous une grande ville actuelle telle Brno, Nitra ou Bratislava).
Capitale | Veligrad (d) |
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Langue(s) | Vieux-slave |
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Entités suivantes :
Le royaume de Samo vers 623-658 était probablement l'un des prédécesseurs de la Grande-Moravie. Il se situait en Moravie, Slovaquie, Basse-Autriche, peut-être en Bohême et les Sorabes de l'Elbe. Ce n'était sans doute pas un royaume constitué mais une confédération de peuples.
L'histoire de la région entre 659 et la fin du VIIIe siècle est en grande partie inconnue.
À la fin du VIIIe siècle, le bassin morave et la Slovaquie de l'Ouest, aux marches de l'Empire franc commencent à se développer. En 791 ou 795, les Slaves au Nord du Danube secouent le joug avar profitant de la guerre entre les Francs et les Avars. S'ensuivent une centralisation du pouvoir et la création d'un état structuré réunissant les Slaves de cette région.
Deux principautés émergent alors : celle de Moravie centrée sur la Moravie actuelle et l'ouest extrême de la Slovaquie, gouvernée par le prince Mojmír Ier, dont le siège était probablement Mikulčice et la principauté de Nitra (reste de la Slovaquie), gouvernée par le prince Pribina de Nitra et dont la capitale était Nitra.
Ce que les historiens depuis Porphyrogénète appellent la Grande-Moravie est l'empire né de l'invasion par Mojmír Ier (833-846) de la principauté de Nitra. De 833 jusqu'au début du Xe siècle, il s'étendit sur les territoires des actuelles Tchéquie, Allemagne orientale, Slovaquie, Hongrie, sud de la Pologne avec la région de Cracovie et l'ouest de la Galicie, et Ukraine occidentale avec la Ruthénie subcarpathique. Il passe ensuite à Rastislav (846-870), Svatopluk Ier (870-894) et Mojmír II (894-906 ou 907). Rastislav a demandé à l'Empereur de Byzance de lui envoyer des missionnaires qui puissent transmettre en langue slave vernaculaire l'enseignement du Christ. Deux de ces interprètes, Cyrille et Méthode sont les fondateurs de l'alphabet slavon et, par conséquent, de la littérature slavonne en alphabet glagolitique ; leur disciple Clément d'Ohrid est pour sa part l'inventeur de l'alphabet cyrillique.
La localisation de la cité de « Moravia », capitale probable de la Grande-Moravie, reste inconnue ; peut-être n'est-ce qu'un synonyme de Nitra ou de Brezalauspurc (forme germanique de Predeslavhrad ou « château de Predeslav », devenu ultérieurement Prešporok germanisé en Preßburg, ou Požun)[4].
En 843, 30 des 41 places fortes (civitates) de la Grande Moravie sont situées sur le territoire de la Slovaquie actuelle. La plus connue est Devín (dans l´actuelle Bratislava[5]). Des ruines de places fortes du IXe siècle sont visibles aujourd´hui dans la vallée de la Morava à Mikulčice, Staré Město, Pohansko et Modrá.
Les lieux mentionnés dans des textes ne sont pas toujours identifiables, à l'exception de Prague citée en 870, de Nitra citée en 864, de Brezalauspurc citée en 907, de Welegrad cité au XIIe siècle, Novyhrad (« nouvelle citadelle », aujourd'hui Oujhorod en Ukraine) citée en 903, Cernograd (« ville noire », aujourd'hui Csongrád en Hongrie) citée au XIe siècle, Dobrecin ou Debrezun (« bonne terre ») citée en 1235 et Blatnograd (« ville du marais », aujourd'hui Zalavár en Hongrie) citée au IXe siècle.
Des exploitations minières fonctionnaient autour des Monts Métallifères (en Bohême comme en Misnie, par exemple autour de Kamjenica « de pierre » citée en 1136 et de Mišensko, la « mission » citée en 929), autour des monts Tatras dans la région de Spiš et autour d'Ostriv Marmaroski (aujourd'hui Sighet en Marmatie roumaine, citée en 1326). La riche plaine agricole inondable du sud-est assure à la Grande-Moravie des approvisionnements réguliers mais, moins densément peuplée, elle est surnommée Púštína (« désert » en slave).
L'ancienneté, l'étymologie slave et parfois même l'existence des pays slaves avant l'établissement des Magyars dans la région sont parfois contestées par l'historiographie hongroise depuis qu'elle a renoué, après la fin du communisme étatique, avec la thèse austro-hongroise du « Désert des Avars » (Avar sivatag)[6] émise au XIXe siècle pour délégitimer les revendications austroslavistes[7].
La Grande-Moravie est importante pour les Slaves occidentaux parce qu'elle marque le début de l'écriture, donc de l'histoire, de la littérature et de la culture slaves, rôle qu'elle partage avec son allié, le Premier Empire bulgare. En 863 apparaît la première école slave : l'Académie grand-morave, probablement à Devín. La première église des Slaves occidentaux est consacrée à Nitra en 828 mais les premiers écrits slaves consignent aussi les principales divinités de la mythologie slave antérieure, la première traduction en slavon de la Bible, le premier code de lois slave et l'activité du premier archevêché slave. Bien que les Slovaques aient choisi, lors de la séparation des Églises d'Orient et d'Occident, l'obédience de l'église de Rome, la double croix byzantine évoquant Cyrille et Méthode est restée jusqu'à nos jours le symbole de la Slovaquie.
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