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cours d’eau de Norvège De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Glomma ou Glåma est le principal fleuve de Norvège, le plus long de ce pays nordique et de toute la Scandinavie, s'il est fait exception du système hydraulique scandinave non nominal formé par le Femundelva, puis le Trysilelva et le Klarälven aboutissant au lac Vänern et enfin à son débouché, le Göta älv se jetant dans le Cattégat[Note 1].
Glomma Glåma | |
Le Glomma à Elverum | |
Cours du Glomma et bassin versant. | |
Caractéristiques | |
---|---|
Longueur | 608 km |
Bassin | 42 441 km2 |
Bassin collecteur | bassin de la Glomma |
Débit moyen | 720 m3/s (Fredrikstad) |
Régime | fluvio-nival (autrefois fluvio-glaciaire) |
Cours | |
Source | Bouche du lac Aursunden |
· Localisation | Glåmos, commune de Røros |
· Altitude | 690 m |
· Coordonnées | 62° 51′ 28″ N, 11° 44′ 57″ E |
Embouchure | Skagerrak, golfe d'Oslo |
· Localisation | Frederikstad |
· Altitude | 0 m |
· Coordonnées | 59° 12′ 11″ N, 10° 56′ 57″ E |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Rena, Flisa |
· Rive droite | Vangrøfta, Tunna, Savalaa, Folla, Atna, Imsa, Vorma, Rømua |
Pays traversés | Norvège |
Régions traversées | comtés du Sør-Trøndelag, du Hedmark, de Akershus, du Østfold ; région folklorique : Døvrefjeld orientale, Østerdalen, Solør, Odalen, Romarike, basse vallée du lac Oyeren, contrées de Sarpsborg et de Frederikstad. |
Principales localités | Elverum, Kongsvinger, Nes, Sarpsborg, Fredrikstad |
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Selon la plus vieille tradition, il prend sa source au débouché du lac Aursund à Glåmos à environ 690 mètres d'altitude sur l'étendue de l'actuelle municipalité de Røros[Note 2]. Selon la géographie norvégienne de l'époque contemporaine, sa source se trouve plus haut au sortir du lac Rien à 748 m d'altitude. Toutefois, l'apport d'un système de déversoir en cas de grandes pluies à partir de lacs endoréiques sur des hauts plateaux fait remonter sa plus haute source connue à Mustjønna dans la commune montagneuse voisine de Tydal à 858 m d'altitude[Note 3].
Il se jette dans le Skagerrak à Fredrikstad au niveau du golfe qui communique avec le fjord d'Oslo.
Son bassin versant s'étale sur environ 42 000 km2, ce qui représente 13 % de la superficie norvégienne[Note 4]. La mesure de la longueur de ce cours d'eau diffèrent selon les publications et le maillage fractal: 570 km autrefois, 600, 603, 608, 620 ou 621 km, voire 623 km en prenant en compte les anciens méandres terminaux de l'Østfold[Note 5]. Ses principaux affluents de rive droite, plus nombreux et importants, se nomment Tunna, Folla, Atna, Imsa, Åsta, Oppstadåa, Vorma encore nommé Lågen dans le Gudbrandsdal et qui draine les eaux du lac Mjøsa jusqu'aux environs de Nes, Nitelva. Les affluents de rive gauche sont Håelva, Rena ou Renaelva, Flisa, Rakkestadelva.
Le fleuve Glomma emprunte depuis les monts du Trondelag méridionale un couloir dépressionnaire orientale menant au sud du pays, paradoxalement moins creusé que les dépressions plus larges de la Norvège intérieure. Les vallées qu'il emprunte se caractérisent par la diversité des appellations, indéniablement d'origines ethniques et culturelles parce qu'elles sont marquées chacune par un art de bâtir, des traditions d'habillement ou du vêtement de fête bunad, par des rituels saisonniers et un folklore spécifiques :
Mais son parcours indique aussi un grand chemin antique puis royal vers le sud qui descend l'Østerdalen, le Solør, l'Odalen, avant de mener finalement au Romarike et à Oslo. N'est-il pas le vieux axe entre les capitales royales Trondheim et Oslo, car Trondheim ou Nidaros était l'ancienne et illustre cité du vieux royaume de Norvège avant la promotion d'Oslo[Note 6]. C'est aussi une voie de défense territoriale très ancienne, face à l'ancien ennemi suédois.
Le delta de Fetsund accumule une masse énorme de matériaux glaciaires fins, nommés silt. Il est extrait massivement et employé après transformation thermique opérée par l'industrie céramique associée à l'industrie du bâtiment norvégienne comme argile expansée.
Son cours vers le sud en aval du lac Øyeren, où le fleuve puissant se nomme localement encore Raumelf lors des derniers 100 mètres de dénivelé, forme encore les îles de Tunøya à Sarpsborg et Rolvsøy à Fredrikstad. Son débit moyen avoisine alors 698 m3/s. Il peut s'étendre sur 1,5 km de largeur. Mais en crue son débit peut atteindre pendant de nombreux jours 4 700 m3/s.
Åsta, Alshus, Alvdal, Askim, Blaker, Elverum, Elvestad, Evenstad, Fetsund, Fredrikstad (Østfold), Greåker, Grue, Hafslundsøy, Hasle (Østfold), Kongsvinger, Kvikne, Kykkelsrud, Langnes (Østfold), Mørkfoss, Rena, Risberget (Grue), Røros, Roverud, Sarpsborg, Sellebakk, Seterstøa, Skarnes, Solbergfoss, Våler (Hedmark)
Le Glåma coule d'abord dans le comté du Sør-Trøndelag.
Nous avons décrit plus haut son parcours dans un système en partie endoréique, puis dans les lacs de montagne dont le débouché ultime se situe à Glamos, localité faisant partie de la municipalité de Røros. Citons le grand lac Aursunden relié à différents lacs plus modestes, tel le Rien (14,87 km²), le Riasten (5,14 km²) et le Bolågen, voire au-delà au lac Mustjønna.
La localité riveraine homonyme de Glåmos était selon les anciens habitants le lieu de naissance antique du fleuve. Son cours et ses affluents caractérisent la Norvège intérieure et orientale.
Les eaux du Glomma de moins en moins chargées en période de crues baignent les îles de Vestraøy et Kirkøy. En ce sens îlien, le Glomma se jette dans l'Oslofjord, en particulier sa branche à la fois méridionale et orientale.
La haute vallée du Sør-Trøndelag a surgi d'un puissant déblaiement dans les formations du Cambrien et du Silurien, la lame principale étant le rabot glaciaire. Dès que sa vallée s'élargit, le Glomma coule sur des formations quaternaires laissées par les glaciers et remaniées par l'érosion fluvio-glaciaire, puis fluviale récente.
Toutefois les formations planchers de gneiss et de schistes cristallins réapparaissent étonnamment dans une partie du Sølor, et surtout dans le Sør-Odal, le Romarike et au niveau du lac Oyeren. Il y a eu probablement rejeux tectoniques et déviation du cours du Glomma dans sa basse-plaine, peut-être après la disparition de lacs petits et grands qu'il contribuait autrefois à former dans sa basse région autrefois tourbeuse et mal drainée au sortir des dernières puissantes glaciations il y a 10 000 ans. Cette basse région du fleuve est remarquablement étroite, ce qui est un autre indice.
Son cours est barré par un grand nombre de barrages hydroélectriques, qui contribuerait avec environ 10 TéraWattheure pour presque 10 % des ressources électriques d'origine hydraulique du pays[1]. C'était pourtant autrefois une grande artère de flottage de bois, avec des trains cumulant plus de 14 millions de billes de bois ou grumes encore en 1952, et sa partie basse facilement navigable était équipée d'un grand nombre de ports fluviaux[2]. Ce qui n'empêche nullement les innombrables prises d'eaux pour la force hydraulique faisant mouvoir les scieries, les moulins, les usines notamment à papier ou de transformation métallurgique. Le flottage modernisé a disparu en 1985.
L'aménagement du Glomma a été beaucoup plus cohérent et important après les inondations dévastatrices de , dénommées Storofsen en Norvège orientale. Mais la prudence s'est relâché avec l'industrialisation à la fin du XIXe siècle et les aménagements restreignant parfois le lit majeur en supprimant ses divagations proverbiales, ont parfois rendu la moindre montée des eaux dangereuses, y compris dans les plans d'eau lacustres. La dernière inondation séculaire du Glomma remonte à mai-.
Le fleuve est navigable de son embouchure jusqu'à Sarpsborg. Il est accessible aux gros bateaux, dans la limite du tirant d'eau fluvial. En amont, il faut emprunter des canaux aménagés, à gabarit décroissant, dénommés Flumes en anglais ou biefs en français technique.
La prononciation et l'écriture de l'hydronyme étudié diffèrent sensiblement selon les contrées traversées. Dans les comtés de Østfold et d'Akershus, le mot masculin Glomma s'impose alors qu'en amont, dans les comtés de Hedmark et Sør-Trøndelag, l'appellation toujours masculine est Glåma. Il existe des lieux-dits ou des contrées qui conservent cette racine, par exemple Glåmdal and Glåmos.
Il existait une multitude d'appellations locales, par exemple Vormsund après sa confluence avec la Vormsa
L'hydronyme est masculin, selon la tradition antique indo-européenne dénommant les fleuves. Sur la première carte de Bureus éditée en 1626, le fleuve (Elv ou Elbe) se nomme Glȧma. En 1696 et en 1720, il apparaît en cartographie moderne respectivement sous les formes graphiques Glammen et Glommen. Il est ensuite signalé avec les légendes Glammen ou Glommen, plus rarement en Glomme Elbe ou Glommen Elv. Le mot Glomma s'impose seulement en 1934 sur la Rektangelkart 1:100 000[3].
Mais les Allemands l'ont récemment féminisé Die Glomma.
La plus vieille forme connue en vieux norrois selon une hypothèse commune serait Glaumr qui correspondrait pour certains toponymistes à l'onomatopée Raumr, signifiant "fort et bruyant" ou "tonitruant et grondant". Cette racine altérée se retrouverait dans ses anciennes dénominations de la basse vallée, telles que Raumariki associée à la contrée de Romerike, ou Raumelbe' ou littéralement Elbe tonitruante ou torrentueuse pour les Allemands.
Pour d'autres hydronymistes, la forme Gláma signifierait une couleur précise en vieux norrois littéralement «den bleikblå» le bleu pâle ou bleu de plomb.
Une autre hypothèse ose une racine indo-européenne plus ancienne, voisine du verbe latin classique glǒměro, gloměrāre qui signifie dans le vocabulaire hydronymique "se peloter, se mettre en méandre, se lover en lac" ou en un second sens plus vaste, "rassembler, accumuler"[Note 15]. Dans les langues celtiques continentales ou proto-germaniques, il existe probablement des mots de la même famille, le petit fleuve dans son cours montagneux n'est-il pas déjà un rassembleur, un collecteur d'eaux et de terres poussiéreuses alors que dans sa partie aval, perdant la puissance de son flot dans les multiples deltas des paisibles lacs qu'il remplit, il accumule en délaissant les masses de sédiments d'origine fluvio-glaciaire précédemment charriées.
Les peuples conservateurs des régions montagneuses auraient gardé ce premier sens. Mais les contrées voisines de la mer et des détroits, incessamment repeuplées par des peuplades germaniques migrantes surgies de la Baltique, auraient interprété ou altéré le vieux nom, qui en mentionnant sa force bruyante (Raumr), qui sa couleur ou qui en ajoutant le suffixe de riki, puissant et royale, dans le terme Raumariki devenu Romarike[Note 16].
Les anciennes zones de cultures oscillaient entre 500 et 600 mètres d'altitude suivant l'exposition des vallées. mais ces limites étaient notablement plus basses dans l'Østerdal que dans le Gudbrandsdal. La haute vallée de Glomma a une réputation non usurpée de grand fraîcheur. Dans l'Østerdal, la forêt résineuse dense s'étiole à partir de 900 m d'altitude.
Les pêcheurs apprécient en maints endroits peu ou prou préservés la présence de nombreuses truites, de truite arc-en-ciel, truites saumonées et de saumons dans les eaux vives, de brochets et de Corégone Lavaret, de lottes et de perche fluviatiles dans les eaux calmes et lacustres, mais aussi dans les eaux intermédiaires de brèmes communes, d'ombres communs, d'ablettes et de gardons, voire de sandres dans les eaux déjà saumâtres. Par exemple, dans la haute vallée, les spots de pêche à la mouche sont encore réputés, par exemple à Tolga, Telneset, Tyndal ou Fåset[4].
À cause de l'existence ancienne de ces nombreux méandres, il existe un nombre d'îles, le plus souvent inhabitées, qui peuvent accueillir les pêcheurs comme les amoureux de la nature. Les Norvégiens des villes, amateurs pressés qui se lèvent tôt, pêchent à la ligne depuis les principaux ponts offrant des postes de pêche au lancer accessibles à pied.
La biodiversité est profondément réduite depuis les temps paysans. Du fait peut-être de l'essor de la sylviculture/foresterie industriel et de la multiplication des barrages et autres aménagements, la fragilité des écosystèmes, occultée par le marketing touristique vendeur d'images de nature, éclate en crises paroxysmiques. La peste de l'écrevisse a dévasté l'écrevisse à pattes rouges et partout un grand nombre d'espèces anciennes disparaissent dans un milieu dégradé et artificiel, favorable à l'irruption d'espèces invasives.
Une partie des écrits de l'écrivain Per Petterson concerne en toile de fond cette Norvège orientale et centrale, à la fois imaginée et réelle. On en retrouve quelques descriptions en particulier, pour son roman Jeg nekter (Je refuse ), avec les environs de la basse vallée du Glomma, dans le Romerike, autour du lac Oyeren, à proximité de l'Hovedbanen ou dans la contrée de Lillestrøm. Ces derniers lieux, marqués par une urbanisation récente et rapide, s'insèrent dorénavant dans la proche et lointaine banlieue de la capitale Oslo. Dans le roman cité figure une scène capitale de pêche, où les anciens amis d'enfance se retrouvent par hasard, sur le grand pont au-dessus de la rivière Nitelva entre Sagdalen et Lillestrøm[Note 17]. Si le hameau de l'enfance et de l'adolescence n'a pas de nom, la bourgade centre se nomme Mørk.
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