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peintre français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Anne-Louis Girodet[1], ou Anne-Louis Girodet-Trioson, né le à Montargis et mort le à Paris, est un peintre, illustrateur et graveur français.
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(à 57 ans) Ancien 1er arrondissement de Paris |
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Anne-Louis Girodet de Roucy |
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L'œuvre de Girodet se situe à la charnière des deux grands courants artistiques du début du XIXe siècle : la peinture néoclassique et la peinture romantique. La recherche de la beauté idéale selon les canons classiques l'inscrit dans la lignée des peintres néoclassiques davidiens dont il est avec Antoine-Jean Gros, François Gérard, et Jean-Auguste-Dominique Ingres l'un des principaux représentants, alors même que, par une forte volonté d'innovation, il imprègne ses peintures d'une grâce et d'une poésie singulière qui préfigure le romantisme.
Né Anne-Louis Girodet de Roucy (ou de Roussy selon les sources[2]), le jeune Girodet passe son enfance dans sa ville natale de Montargis. Aussi doué pour le violon que pour le dessin, il choisit la peinture et rejoint, en 1785, Paris et l'atelier de Jacques-Louis David, dont il est l'un des élèves les plus talentueux.
Très proche de ses parents ainsi que le montre sa correspondance, Girodet déplore le décès de son père en 1784 et de sa mère en 1787 alors qu'il n'a pas 20 ans. Dans la capitale, le jeune homme est protégé et aidé par le docteur Trioson, un ami proche de sa famille.
Girodet concourt pour le prix de Rome quatre années consécutives : 1786, 1787, 1788 et 1789. En 1786, il présente Coriolan quittant sa famille[3]. L'année suivante, il est disqualifié pour avoir sorti des croquis de l'enceinte de l'épreuve[4]. Il le retente en 1788 avec La Mort de Tatius et obtient la seconde place. Il en est lauréat en 1789 avec Joseph, reconnu par ses frères.
Il rejoint alors Rome et y peint Le Sommeil d'Endymion et Hippocrate refusant les présents d'Artaxerxès. En 1793, les Français fuient les États pontificaux après l'assassinat du diplomate Nicolas-Jean Hugou de Bassville ; Girodet quitte la Ville Éternelle, séjournant dans différentes cités de la péninsule italienne.
Girodet regagne Paris en 1795. Il y peint plusieurs tableaux majeurs dont le portrait de Jean-Baptiste Belley en 1797, Mademoiselle Lange en Danaé en 1799, un portrait de Napoléon Bonaparte Premier consul en 1802, la Leçon de géographie en 1803, les Atala au tombeau en 1808, le Portrait de Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome en 1809.
En 1809, le docteur Trioson adopte son protégé et en fait son héritier. À partir de cette date le peintre accolera Trioson à son patronyme, qui devient Girodet de Roucy-Trioson, simplifié en Girodet-Trioson.
Girodet-Trioson remporte le prix de la Décennie de 1810 avec Scène du déluge. L’Intervention des Sabines de Jacques-Louis David est classé second et le célèbre peintre du Sacre ne dissimule pas le dépit et la jalousie que lui cause la réussite de son ancien élève.
En 1812, Girodet hérite d'une fortune qui lui permet de se consacrer à l'écriture de poèmes sur l'esthétisme. À partir de 1813, il participe à la décoration du château de Compiègne en y peignant plusieurs fresques murales.
Girodet-Trioson ne pâtit pas de la Restauration. Le roi Louis XVIII lui commande un portrait posthume de Jacques Cathelineau et le , il est nommé professeur à l'École des beaux-arts de Paris en remplacement de François-André Vincent[5]. Il aura comme élève entre autres l'Allemand François Fleischbein.
Les forces de Girodet déclinent et la qualité de ses dernières œuvres, telles Tête de Vierge et Pygmalion et Galatée (1819), en pâtit. Il meurt à Paris le . Inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (28e division), son cœur repose dans une urne, dans l'une des chapelles du chœur de l'église Sainte-Madeleine de Montargis, sa ville natale.
Bien qu'ayant commencé comme un fidèle disciple de son maître Jacques-Louis David, Girodet s'efforce ensuite de développer un style personnel, jouant avec les effets de lumière. À la peinture d'Histoire, il préfère une sorte de symbolisme éthéré. Dramatisant à l'excès ses sujets, il excelle dans la pose et le travail de la lumière. Il bouscule les codes de la sensibilité en les transposant dans les scènes religieuses.
Lors de son séjour de cinq ans en Italie, il se démarque de la gravité et de la retenue de David et envoie au Salon en guise d'académie imposée[6], Le Sommeil d'Endymion (Paris, musée du Louvre) dont le caractère onirique et étrange est considéré comme une des premières manifestations du romantisme[7]. Ses tableaux plurent aux romantiques par les sentiments exaltés qu'il y représentait[8]. Sa peinture n'est pas dénuée d'une certaine sensualité ; la représentation d'Endymion en éphèbe alangui, sans aucun relief de musculature, va à l'encontre des canons classiques. Honoré de Balzac en fait l'éloge dans Sarrasine (1831)[9],[10]. Balzac, qui était par ailleurs un grand admirateur de Girodet, le cite encore dans La Bourse[11] et La Maison du chat-qui-pelote.
Il excelle dans la vérité des portraits, parfois allégoriques (Jean-Baptiste Belley, Mademoiselle Lange en Danaé), souvent intimes — le fils de son père adoptif a été peint à trois époques : jeune enfant, préadolescent et adolescent —, il sait révéler l'âme de ses personnages comme dans son célèbre Portrait de Chateaubriand (Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin). Un de ses portraits, Mademoiselle Lange en Danaé (1799), fait scandale à cause de ses allusions sexuelles satiriques. Cette anecdote, où Girodet se venge de la célèbre Merveilleuse Mademoiselle Lange de n'avoir pas apprécié un premier portrait d'elle, illustre bien le caractère irascible et incontrôlable de ce peintre.
Il réalisa des décors peints pour les demeures de Napoléon, premier consul puis empereur, et participa à la représentation de l'épopée napoléonienne[7]. Sa peinture d'histoire s'arrange souvent avec les faits pour leur donner une dimension métaphysique ou esthétique : dans sa Révolte du Caire, il peint plusieurs belligérants n'ayant jamais participé à l'événement. Dans la Légende napoléonienne, l’Apothéose des Héros français morts pour la patrie pendant la guerre de la Liberté (1802) représente le barde Ossian accueillant au paradis les généraux Desaix, Kléber, Marceau, Hoche et Championnet. Cette toile ne cesse d’étonner par son côté novateur annonçant le premier romantisme.
Girodet a aussi illustré des livres, notamment des éditions de Jean Racine et de Virgile. Le graveur Barthélemy Joseph Fulcran Roger réalisa plusieurs gravures en taille-douce des illustrations de Girodet, notamment d'un portrait de Constance de Salm[12]. Cette dernière a écrit un poème sur la mort de Girodet, publié en 1825 chez Firmin Didot et Arthus Bertrand[13].
Provenant de la descendance du peintre, un ensemble de quatre-vingts oeuvres, dont deux recueils de dessins, sont mis en vente à l'Hôtel Drouot le 31 mai 2024 sous le marteau de Rémy Le Fur[35].
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