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Le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT) est un groupe politico-militaire tchadien à dominante nordiste créé en avril 2016 par Mahamat Mahdi Ali[1] à Tanoua[2] (extrême-nord du Tchad), lors d'une scission de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) de Mahamat Nouri[1], opposé au président tchadien Idriss Déby et basé en Libye, dans le Fezzan.
Front pour l'alternance et la concorde au Tchad FACT | |
Idéologie | |
---|---|
Statut | actif |
Fondation | |
Date de formation | 2016 |
Pays d'origine | Tchad |
Fondé par | Mahamat Mahdi Ali |
Scission de | Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) |
Actions | |
Zone d'opération | Libye |
Période d'activité | actuelle |
Organisation | |
Chefs principaux | Mahamat Mahdi Ali |
Membres | entre 900 et 1 500 combattants |
Deuxième guerre civile libyenne Offensive dans le nord du Tchad en 2021 |
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La présence de groupes rebelles tchadiens en Libye, notamment de l'UFDD, remonte à la fin 2014. Ceux-ci profitent alors de la guerre civile en Libye pour établir leurs bases arrières dans le Fezzan[3]. Ils auraient reçu l'autorisation de la Troisième force, une puissante brigade originaire de Misrata déployée dans le Sud libyen, de s'établir à Sebha, principale ville du Fezzan, à condition de ne pas mener d'actions contre le régime tchadien.
Le FACT est fondé en 2016, à partir d'une scission de l'UFDD, qui était alors le principal groupe rebelle tchadien[3]. Peu après, le FACT est cependant à son tour ébranlé par une scission qui voit la naissance du Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR)[3].
La poursuite et l'extension du conflit en Libye aboutit au recrutement du FACT par les forces alliées à Misrata[1], dont la création en opérant une scission de l'UFDD pourrait d'ailleurs avoir été encouragée par la Troisième Force elle-même[4].
Les effectifs du groupe tchadien oscillent, selon les sources, entre 700 et 1 500 combattants[1],[5]. Le FACT recrute essentiellement chez les Goranes (clans Kecherda et Kreda). Le mouvement posséderait une base au Tchad, à Tanoua, et trois en Libye (Jebel Saouda, près de la frontière tchadienne, Al Djoufrah et Doulaki près de Sebha)[2].
Le FACT connaît une scission en juillet 2016 qui donnera naissance au Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR)[4],[6], menée par l'ancien porte-parole de l'UFDD Mahamat Hassan Boulmaye. Les combattants Kredas suivent Boulmaye au CCMSR[2].
Le FACT s'engage aux côtés des forces de Misrata, à la fois contre l'État islamique et l'ANL du général Haftar[2]. En conséquence, plusieurs de leurs bases en Libye sont bombardées par l'ANL (Doulaki le 14 avril 2016, Jebel Saouda en décembre 2016, Al Djoufrah en décembre 2016)[2].
Le 18 janvier 2017, le gouvernement français décide de geler les avoirs de son chef Mahamat Mahdi Ali[2] au titre de l’article L562-1 du code monétaire et financier qui prévoit « le gel de tout ou partie des fonds, instruments financiers et ressources économiques […] qui appartiennent à des personnes physiques ou morales qui commettent, ou tentent de commettre, des actes de terrorisme ».
Le FACT prête main-forte en mars 2017 aux Brigades de défense de Benghazi, un groupe anti-Haftar proche de Misrata[5], pour attaquer les terminaux pétroliers à Ras Lanuf et Sidra tenus par l'ANL[2].
En 2017, avec peut-être 1000 combattants et 200 véhicules, le FACT est considéré comme la principale force d'opposition armée tchadienne[7].
Au printemps 2017, la Troisième Force, sous la pression militaire de l'Armée nationale libyenne (ANL), est contrainte de se retirer progressivement du Fezzan[4]. Dès lors, le FACT se rapproche du maréchal Haftar et conclut un pacte tacite de non-agression[2] avant d'être autorisé à stationner dans le district d’Al Djoufrah à condition d'y rester cantonné[4].
En 2019, le FACT se met au service d'Haftar pendant la bataille de Tripoli[3]. Il établit alors ses quartiers sur la base de Brak Al-Shati, où les mercenaires russes du Groupe Wagner sont également présents[3]. Le FACT reçoit alors argent et armement[3].
Après des frictions avec la brigade 128 de l'Armée nationale libyenne, qui aurait cherché à enrôler les rebelles tchadiens, le FACT aurait quitté Brak Al-Shati au début de l'année 2021 pour s'établir plus au sud, à Oumm al-Aranib et Waw al-Kabir, hors de la zone de contrôle de Haftar[3].
Le 11 avril 2021, le FACT lance une offensive au Tchad.
Le 20 avril, le président du Tchad Idriss Déby Itno meurt à la suite des blessures subies lors de combats opposant l'armée régulière au FACT[8].
Après la mort d'Idriss Déby, son fils Mahamat Idriss Déby prend le pouvoir par un coup d'État en 2021. Il organise un « dialogue national inclusif souverain » (DNIS) qui vise à rassembler tous les groupes politiques et militaires tchadiens opposés à la junte et à amener la paix et la démocratie dans le pays. Après des négociations, le FACT, comme plusieurs autres organisations, refuse de participer à ce dialogue[8].
Un procès de 454 membres présumés du FACT s'ouvre en . Ils sont accusés d'avoir assassiné Idriss Déby, de terrorisme, d'enrôlement de mineurs et d'atteinte à la sécurité de l’État. Le procès devant la cour criminelle de la cour d'appel de N'Djaména se déroule à la maison d'arrêt de Klessoum. Ces personnes ont été arrêtées lors de l'offensive de 2021. Les avocats des accusés n'ont eu accès aux dossiers que l'avant-veille de la première audience[9],[10]. Le , le procès aboutit à la condamnation à vie de 430 accusés. Ils sont aussi condamnés à payer 20 milliards de francs CFA de dédommagement à l'État et un milliard de francs CFA aux héritiers d'Idriss Déby. Mahamat Mahdi Ali est condamné à perpétuité par contumace tandis que 24 accusés sont acquittés[11]. Le , le chef de la junte, Mahamat Idriss Déby, gracie 380 des 430 condamnés. Mahamat Mahdi Ali ne bénéficie pas de cette grâce[12].
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