Françoise Vergier, née le à Grignan dans la Drôme provençale, est la septième enfant d'une famille de paysans dont elle partage la culture de la nature, qu'elle exprime dans ses œuvres d'art, notamment au travers de son recours à la terre comme matériau et au paysage, qu'elle contemple depuis sa maison-atelier dans la Drôme provençale[1],[2],[3],[4]. Elle vit et travaille à Paris et à Grignan, sa ville natale[5].
Dans les années 1979, elle effectue une formation d’arts plastiques à Avignon[1],[6]. Alors qu’elle se trouvait en villégiature dans le jardin botanique de Padoue en Italie, la beauté du lieu provoqua en elle une révélation qui décida son engagement en art.
Elle se fait tout d'abord connaître par une exposition en 1995 au Centre Georges-Pompidou, où elle présente des sculptures de corps féminins en bois de tilleul peint, qu'elle nomme L’Insondable, l’Étrange, la Délicieuse, la Repoussante, à l'instar des caractéristiques données aux femmes par Arthur Rimbaud dans les Lettres du voyant[1].
En 2004, Carré d'Art, le musée d’art contemporain de Nîmes présente une exposition Le paysage, le foyer, le giron et le champ, consacrée à son travail[3],[7].
Elle expose également dans la Collection moderne et contemporaine du musée de Picardie à Amiens en 2009[8].
Depuis les années 1983, l’artiste pose sa pensée autour de la relation du corps féminin et le paysage, celui qu’elle a en face de son atelier dans la Drôme[2]. Ce rapport se déploie principalement dans le dessin et la sculpture[9]. À ses débuts, elle choisit la peinture à l’huile sur bois sculpté et la photographie de paysage. Puis des séries thématiques dessinées à la graphite, au pastel sec, au fusain et au lavis scandent les diverses productions sur papier au fil du temps. Des objets aussi, de petites tailles et intimistes à portée symbolique, poétique et surréaliste dressent de petits autels dédiés aux évènements autobiographiques ou liés à l’actualité. Des sculptures de corps féminin grandeur nature, taillées dans le bois (notamment le bois de tilleul[9]) ou moulées abordent le grand format dès les années 1990[10]. La pratique se développe par l’utilisation de divers matériaux comme le bois[11], la céramique, le verre[11], voire l’acier et même le plâtre. Des objets trouvés et choisis sont parfois intégrés ou insérés tant sur des bas-reliefs que sur les sculptures. L’emploi libre des matériaux et des médiums n’obéit à aucune règle, les uns et les autres peuvent se traverser pour donner de nouvelles formes que l’on pourrait qualifier d’hybrides.
La presse accueille le travail de Françoise Vergier de façon très positive, en soulignant son originalité.
Selon Le Monde, l'artiste pourrait être qualifiée de «féticheuse», le fétiche étant l'objet au pouvoir magique, avec «les amulettes de la mort» par exemple ou les «mannequins grandeur nature» exposés au centre Georges Pompidou par l'artiste[9].
De même, Le Monde souligne la volupté des figures charnelles de Françoise Vergier: «La surface des sculptures appelle si fortement la caresse qu'il faut se retenir de porter la main sur les œuvres»[12].
Oui c'est la guerre pour ce qui n'a pas de prix, 2018, résine peinte, bois peint, dés colorés en bois, 46 x 36 x 10 cm
Le géranium rouge de colère, 2017, fusain, pastel sur papier, 75 x 55,5 cm
La déesse du printemps, 2015-2016, terre cuite émaillée, perles, fil acier, laiton, 73 x 66 x 66 cm
La respiration du monde, 2016, dessin sur papier, gouache, pastel, fusain, 181 x 155 cm
Empare toi de la place, 2014, dessin sur papier, gouache, pastel, fusain, craie, 53 x 71 cm
La fille au soutien gorge bleu, 2013, gouache, pastel, craie, fusain, 113,5 x 129,5 cm
Leslie panse ses hanches, 2011, tirage 1/5, moulage Thomas Plasschaert, plâtre patiné, dorure à la feuille d'or, 112 x 65 x 85 cm
Si la ville la campagne l'animal, 2010, lavis, graphite, gouache, 70 x 55 x 5 cm
La Grande Déesse, 2000-2008, fusain sur rouleau de papier, 130 x 300 cm,
Terre cuite émaillée peinte 43 x 47 x 20 cm
La pérégrination des âmes, 2007, 6 têtes en terre cuite dont 1 émaillée, étoffes, bibelots, portique en bois peint, 200 x 125 x 125 cm
Tu as, 2001-2002, verre soufflé, terre cuite émaillée, 35 x 32 x 23 cm
Le travail de Françoise Vergier a fait l'objet de nombreuses expositions[5].
Expositions personnelles (sélection)
Paysages épaulés, CAC, Saint-Restitut
2001 «La ceinture de ma mère», Galerie Papillon-Fiat, Paris
2004 Pied à terre, terre de feu, feu follet…, Galerie Papillon, Paris
2007 Conversation avec une âme défunte, Galerie Papillon, Paris[1],[6]
2008 Sur la terre comme dans le paysage 1, Beauvais
2011 Picasso m’a mordue, Galerie Papillon, Paris
2012 Je suis montagne, Galerie Municipale J. Collet, Vitry-sur-Seine
2014-2015 La fille au soutien gorge bleu, Galerie Papillon, Paris
2016 Le printemps, ça revient toujours, CAC Saint-Restitut
Françoise Vergier et Musée national d'art moderne/Centre de création industrielle (France), Françoise Vergier: Galerie sud, Musée national d'art moderne/Centre de création industrielle, Centre Georges Pompidou, (lire en ligne)