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économiste et homme politique libéral français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Frédéric Bastiat, né le à Bayonne et mort le à Rome, est un économiste, homme politique et magistrat français. Rattaché à l'école libérale française, il est entré tardivement dans le débat public. Il marque la France du milieu du XIXe siècle en prenant part aux débats économiques : il collabore régulièrement au Journal des économistes et entretient une polémique virulente avec Proudhon. Élu à l'Assemblée, il participe à la vie politique française en votant tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite.
Député des Landes | |
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Conseiller général Canton de Mugron | |
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Bernard Domenger (d) | |
Juge de paix (en) Canton de Mugron | |
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Dominique Domenger (d) Jean Baptistant (d) |
Naissance | |
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Nom de naissance |
Claude Frédéric Bastiat |
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Rédacteur à |
Il développe une pensée libérale, caractérisée par la défense du libre-échange ou de la concurrence et l'opposition au socialisme et au colonialisme. Il est considéré comme un précurseur de l'école autrichienne d'économie et de l'école des choix publics[1].
Tombé dans un oubli relatif en France, il bénéficie en revanche d'une renommée internationale, en particulier grâce à ses Harmonies économiques.
La famille Bastiat est une famille bourgeoise plutôt aisée de marchands, commerçants, jurats propriétaires terriens originaire de Laurède, en Chalosse. Vers 1700, Pierre Bastiat s'installe dans la commune voisine de Mugron, et y devient un important bourgeois. Le grand-père de Frédéric Bastiat, également prénommé Pierre, s'installe à Bayonne pour y commercer, et s'y marie en 1770[2].
Frédéric Bastiat naît (11 thermidor de l'an IX) à Bayonne. Il est le fils de Pierre Bastiat, négociant et d'une demoiselle Fréchou, mariés vers 1800. Sa mère, meurt en , et son père, malade et presque ruiné, rentre à Mugron, et y meurt le [3].
L'orphelin est recueilli par sa tante, Justine Bastiat et étudie à Bayonne à l'école de l'abbé Meillan. Il est placé au collège de Saint-Sever, puis à l'abbaye de Sorèze, qu'il quitte en 1818, âgé de 17 ans[4].
Son grand-père l'envoie à Bayonne travailler dans la maison de commerce Monclar, appartenant à son oncle[5].
Dans sa jeunesse, il lit le Censeur européen, journal créé par Charles Dunoyer, qui donne, selon ses propres termes, la direction de ses études et de son esprit[Note 1].
Sa carrière d'économiste et pamphlétaire dure à peine six ans : galvanisé par les succès de la ligue libre-échangiste de Manchester, il suit cet exemple et envoie au Journal des économistes un premier article, intitulé « De l’influence des tarifs français et anglais sur l’avenir des deux peuples ». Cet article, paru en 1844, ayant fait sensation, on lui en réclame d’autres, et ainsi se constitue la série d’articles publiée, par la suite, sous le nom de Sophismes économiques. En même temps, il publie son premier ouvrage, intitulé Cobden et la Ligue et monte à Paris pour se faire imprimer[6]. En 1846, il est élu membre correspondant de l'Institut de France.
Dans la capitale, il devient bientôt l’adversaire le plus actif et le plus redouté de la politique protectionniste. Il devient secrétaire général de l’Association pour la liberté des échanges, créée à Paris en 1816[Note 2], qui a pour organe le Libre-Échange, qu’il a créé et dont il est le rédacteur en chef. La révolution de février oblige les économistes français, en général, et Bastiat en particulier à s’opposer au socialisme. Bastiat étant de ceux qui l’ont combattu, il tente de réfuter tour à tour Louis Blanc, Victor Considerant, Pierre Leroux, Proudhon, etc. dans plusieurs ouvrages dans lesquels il combat à la fois le socialisme et le système prohibitif[6].
Élu député des Landes en 1848 à l'Assemblée constituante, il est réélu en 1849. Soutien du pouvoir en place, il se range aux côtés de Cavaignac[6]. Il goûte peu les questions de politique pure pour ne s'intéresser qu'à l'économie : à l'Assemblée, il devient vice-président de la commission des finances. Siégeant à gauche, il vote, selon le projet de loi discuté, pour les conservateurs ou pour les socialistes[7]. Cela ne le classe pas centriste ou social-démocrate car son seul critère de jugement reste la liberté naturelle. Il s'en justifie notamment dans une profession de foi électorale de 1849 : « On a rapproché mes votes de ceux de l'extrême gauche. Pourquoi n'a-t-on pas signalé aussi les occasions où j'ai voté avec la droite[Note 3] ? »
À l'Assemblée et en dehors, il n'a de cesse de combattre le protectionnisme et le socialisme, ainsi que de promouvoir le libre-échange et les droits de l'individu. Il est en particulier l'un des plus fervents défenseurs des idées de Richard Cobden et des ligues anti Corn Laws. Sa première contribution au Journal des économistes est d'ailleurs en défense du libre-échange, et fustige les politiques colonialistes[Note 4]. Il crée l'Association pour la liberté des échanges et écrit un livre sur Richard Cobden.
Il est également conseiller général à partir de 1831 et juge de paix du au .
Durant le tour de France qu'il entreprend pour promouvoir les idées libérales, il contracte la tuberculose[8].
Ne pouvant plus siéger régulièrement à l'Assemblée, il part en Italie pour tenter de se rétablir et meurt à Rome en 1850, déclarant sur son lit de mort que son ami Gustave de Molinari est son fils spirituel. Il est inhumé en l'église Saint-Louis-des-Français de Rome. Un monument lui a été érigé dans sa ville natale, le . Il avait fait un mariage malheureux, le .
La pensée de Bastiat est une pensée fondamentalement individualiste et libérale qui défend de manière constante la liberté de l'individu face à toute autorité :
« Il y a trop de grands hommes dans le monde ; il y a trop de législateurs, organisateurs, instituteurs de sociétés, conducteurs de peuples, pères des nations, etc. Trop de gens se placent au-dessus de l'humanité pour la régenter, trop de gens font métier de s'occuper d'elle. »
— Frédéric Bastiat, La Loi (1850)
Dans une lettre à Alphonse de Lamartine[Note 5], il se range sous la bannière de l'école économiste ou libérale, aux côtés d'Adam Smith, David Ricardo, Thomas Malthus, John Stuart Mill, Thomas Jefferson, Jeremy Bentham, Nassau William Senior, Richard Cobden, George Thompson, William Huskisson, Robert Peel, Destutt de Tracy, Jean-Baptiste Say, Charles Comte, Charles Dunoyer, Joseph Droz.
Frédéric Bastiat mentionne d'ailleurs régulièrement Adam Smith et Jean-Baptiste Say, comme les économistes qui ont nourri sa pensée, bien qu'il soit très critique à l'égard de leurs théories de la valeur et des conséquences qui en découlent. Plus proches de lui, il cite également, à maintes reprises, Charles Comte et Charles Dunoyer (les fondateurs du journal le Censeur) sur lesquels il ne tarit pas d'éloges.
Frédéric Bastiat sera également influencé par Henry Charles Carey sur les questions de rente foncière. Carey accusera l'auteur des Harmonies économiques, d'avoir plagié son ouvrage Harmonies des intérêts, accusation dont Bastiat se défend dans une lettre adressée au Journal des Économistes[Note 6]. À l'instar de Carey, Bastiat se montrera critique envers la théorie de la rente foncière de David Ricardo qui procède, selon Bastiat, de sa théorie erronée de la valeur.
D'une forte indépendance d'esprit, Bastiat déplore l'absence d'esprit critique de ses contemporains face aux « grands » auteurs. Il n'hésite d'ailleurs pas à mettre en cause des autorités reconnues tel que Platon, Montaigne, Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau, Fénelon ou Thomas More. il déplore également — probablement sous l'influence de Charles Comte — la trop grande admiration envers les sociétés antiques (Grèce et Rome) dont l'économie était en grande partie basée sur le pillage et l'esclavage.
Frédéric Bastiat rédige de nombreux textes qui sont en fait des réponses aux doctrines de ses contemporains. Dans ses Sophismes économiques, il répond aux idées protectionnistes du comte d'Argout, de Bugeaud, Saint-Cricq, Dupin, Dombasle ou Lestiboudois.
Il s'attaque aux théories de Louis Blanc avec Individualisme et Fraternité et Propriété et Loi, de Victor Considerant avec Propriété et Spoliation, de Pierre Leroux avec Justice et Fraternité, de Pierre-Joseph Proudhon avec Capital et Rente, de Auguste Mimerel avec Protectionnisme et Communisme ou des montagnards avec l'État.
L'œuvre de Bastiat, et notamment son ouvrage Sophismes économiques[9], dénonce précisément les sophismes économiques, c’est-à-dire les raisonnements économiques erronés, qui sont vecteurs de préjugés répandus, pour les réfuter par une analyse et un plaidoyer libéral.
Dans un style très direct, ses écrits (articles ou pamphlets) manient les comparaisons pédagogiques et les fables satiriques. Ils débusquent les principaux mythes ou sophismes entretenus autour de l'État (« cette grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde »), du socialisme (« la spoliation légale »), de la richesse (« le profit de l'un est le profit de l'autre »), de la solidarité (« il m'est tout à fait impossible de concevoir la Fraternité légalement forcée, sans que la Liberté soit légalement détruite, et la Justice légalement foulée aux pieds »), de l'impôt, de l'interventionnisme, etc. Il sait également rédiger des pamphlets ou conduire la polémique, en particulier contre Proudhon avec lequel il entretient une controverse durant 13 semaines dans le journal La voix du peuple.
La satire la plus célèbre de Bastiat (qui vise le protectionnisme) est sa Pétition des fabricants de chandelles[10], qui demandent à être protégés « de la compétition ruineuse d'un rival étranger », qui leur livre une « concurrence déloyale en fournissant sa lumière à des prix trop bas » (ce fournisseur est… le Soleil !) Cette pétition s'achève par la demande d'une « loi qui ordonne la fermeture de toutes fenêtres, lucarnes, […] par lesquelles la lumière du soleil a coutume de pénétrer dans les maisons. »
Concernant le libre-échange, il défend le libre-échange réciproquement choisi et montre également comment il est plus intéressant de pratiquer le libre-échange, même face à des pays protectionnistes. Toute protection est spoliatrice pour Bastiat, alors qu'à l'inverse le libre-échange permet un effet multiplicateur de richesses.
Il se place du côté de l'individu consommateur et non du producteur (théorie de l'abondance contre théorie de la disette). Selon Jacques Garello, c'est le seul économiste du XIXe siècle avec Richard Cobden à préfigurer les théories du consommateur développées au XXe siècle par Ludwig von Mises, Friedrich Hayek ou Pascal Salin[11].
« L’argent dépensé pour réparer une fenêtre cassée apportera du travail au réparateur ; ce dernier pourra augmenter ses dépenses, ce qui produira plus d’affaires pour d'autres. Ce qu’on ne voit pas ici, c'est que l’argent aurait aussi été dépensé, et simplement autrement, si la fenêtre n'avait pas été cassée. La fenêtre cassée a seulement détourné de l’argent vers d’autres dépenses. »
Selon Bastiat, un État peut agir parfois de la sorte en prenant aux plus actifs pour subventionner des groupes d’intérêt, des associations corporatistes ou assister les inactifs. Il souligne que cela ne créera jamais de richesses pour la société, et même que cela en détruira probablement.
Il a développé une conception subjective de la valeur dans la lignée de Jean-Baptiste Say et de Turgot et en opposition aux travaux d’Adam Smith ou de David Ricardo, qui recherchaient un fondement objectif de la valeur à travers la valeur-travail. L’École autrichienne d'économie reprendra cette veine subjective dans ses travaux. À de nombreux égards, Bastiat préfigure d’ailleurs cette école de pensée économique : théorie du capital, théorie subjective de la valeur, praxéologie, etc[15].
Fervent défenseur des caisses de secours mutuel, il s'oppose avec force à toute nationalisation de ce système. Il est un des premiers à dénoncer les dérives possibles de la nationalisation des systèmes d'assurance maladie, déclarant, par exemple, dans ses Harmonies économiques :
« Supposez que le gouvernement intervienne. Il est aisé de deviner le rôle qu’il s’attribuera. Son premier soin sera de s’emparer de toutes ces caisses sous prétexte de les centraliser et, pour colorer cette entreprise, il promettra de les grossir avec des ressources prises sur le contribuable.
Mais, je le demande, que sera devenue la moralité de l’institution quand sa caisse sera alimentée par l’impôt ; quand nul, si ce n’est quelque bureaucrate, n’aura intérêt à défendre le fonds commun ; quand chacun, au lieu de se faire un devoir de prévenir les abus, se fera un plaisir de les favoriser ; quand aura cessé toute surveillance mutuelle et que feindre une maladie ce ne sera autre chose que de jouer un bon tour au gouvernement ? […]
Il nommera des vérificateurs, des contrôleurs, des inspecteurs, on verra des formalités sans nombre s’interposer entre le besoin et le secours. Bref, une admirable institution sera, dès sa naissance, transformée en une branche de police.
Les ouvriers ne verront plus dans la caisse commune une propriété qu’ils administrent, qu’ils alimentent, et dont les limites bornent leurs droits. Peu à peu, ils s’accoutumeront à regarder le secours, en cas de maladie ou de chômage, non comme provenant d’un fonds limité préparé par leur propre prévoyance, mais comme une dette de la société.
L’État se verra contraint de demander sans cesse des subventions au budget. Là, rencontrant l’opposition des commissions de finances, il se trouvera engagé dans des difficultés inextricables. Les abus iront toujours croissant, et on en reculera le redressement d’année en année, comme c’est l’usage, jusqu’à ce que vienne le jour d’une explosion.
Mais alors on s’apercevra qu’on est réduit à compter avec une population qui ne sait plus agir par elle-même, qui attend tout d’un ministre ou d’un préfet, même la subsistance, et dont les idées sont perverties au point d’avoir perdu jusqu’à la notion du droit, de la propriété, de la liberté et de la justice […][16]. »
Il prend également part dans le débat d'idées en combattant la peine de mort, l'esclavage et en défendant le droit syndical. Ainsi, dans un discours sur la répression syndicale à l'Assemblée du , il déclare à propos de la législation interdisant le droit de grève :
« Vous avouez vous-mêmes que, sous l’empire de votre législation, l’offre et la demande ne sont plus à deux de jeu, puisque la coalition des patrons ne peut pas être saisie, et c’est évident : deux, trois patrons déjeunent ensemble, font une coalition, personne n’en sait rien. Celle des ouvriers sera toujours saisie puisqu’elle se fait au grand jour […][17]. »
Frédéric Bastiat était un fervent chrétien catholique et croyait en l'existence d'un ordre naturel dont il faisait le fondement de toutes ses doctrines[18].
En tant que député, Frédéric Bastiat vota :
Il acquiert une importante notoriété en son temps, tant en France qu'à l'étranger. Ainsi, Gustave Flaubert écrit à George Sand le : « Dans trois ans tous les Français peuvent savoir lire. Croyez-vous que nous en serons plus avancés ? Imaginez au contraire que, dans chaque commune, il y ait un bourgeois, un seul, ayant lu Bastiat, et que ce bourgeois-là soit respecté, les choses changeraient ! » Dans les mêmes années, le Cardinal Pecci, futur Léon XIII, dit de lui : « Un célèbre économiste français (Frédéric Bastiat) a exposé comme en un tableau les bienfaits multiples que l'homme trouve dans la société et c'est une merveille digne d'être admirée »[19],[20].
Actuellement, sa renommée et son influence sont plus importantes à l'étranger qu'en France, où il est relativement méconnu. Il est réputé avoir inspiré Margaret Thatcher et Ronald Reagan[21],[22]. Ce dernier dit même de lui qu'il est un de ses économistes préférés[23]. Margaret Thatcher cite Bastiat comme l'un des économistes l'ayant le plus influencée : « En me replongeant dans les écrits de Bastiat, j'ai découvert une défense de la liberté et de l'autonomie individuelle à la fois élégante et puissante », ou bien « Bastiat nous a rappelé que le sens du pouvoir va des individus vers le haut, et non de l'État vers le bas. C'est un message de tous les temps ». De même, Alain Madelin lui reconnaît une influence majeure : « Fondamentalement, Bastiat nous rappelle que la pensée libérale, avant d'être une pensée économique, est aussi et surtout une pensée philosophique, juridique et politique de la libération de l'homme »[24].
Nombre d'économistes se sont aussi construits dans la continuité ou en réaction à ses idées : dans ses réponses à Keynes, Friedrich Hayek cite régulièrement Bastiat tandis que Karl Marx critique les théories de l'économiste notamment dans la postface de la deuxième édition du Capital (1872) et dans les Théories sur la plus-value[25]. Aujourd'hui, la droite américaine, se disant opposée au tout État, s'y réfère volontiers[26].
Bastiat eut une influence sur l'économiste Francesco Ferrara[27]. Le sociologue et économiste Vilfredo Pareto admira également le Français à ses débuts. Mais plus tard, dans Les Systèmes socialistes, il qualifiera le principe des intérêts harmoniques décrit par Bastiat dans les Harmonies économiques comme fort obscur. Pareto voulait alors développer une œuvre à prétention scientifique et mathématique, loin de toute opinion personnelle. Plus tard, l'économiste et historien Joseph Schumpeter rejoint son point de vue et écrit : « C’était un libre-échangiste musclé et un enthousiaste du laisser-faire, il connut une gloire soudaine grâce à un article brillant […] son nom aurait pu passer à la postérité comme celui d’un journaliste économique […] Mais les deux dernières années de sa vie […] il s’embarqua sur un travail de nature différente, dont un premier volume, les Harmonies économiques, fut publié en 1850 […]. Les déficiences de sa capacité de raisonnement, ou en tout cas de son pouvoir de manier l’appareil analytique de l’économie, le mettent hors de cour. Je ne soutiens pas que Bastiat était un mauvais théoricien, je soutiens que ce n’était pas un théoricien […] Je ne peux voir aucun mérite scientifique dans les Harmonies ». Karl Marx faisait en quelque sorte le même reproche à Bastiat quand il le qualifiait d'être « le représentant le plus plat […] de l’économie apologétique ». En effet l'œuvre de Bastiat est loin des méthodes scientifiques traditionnelles. Usant d'historiettes et d'exemples simplifiés, sa pédagogie est, en un sens, plus proche de celle d'un philosophe. Selon l'économiste américain Joseph T. Salerno (en), l’absence de scientificité reprochée par Pareto puis par Schumpeter à Bastiat est, en réalité, l’absence de scientisme ou de positivisme.
Dans les années 1970, le courant du minarchisme, aux États-Unis et au Canada, développe des thèses libérales et fait référence à la pensée de Bastiat (dans ses aspects les plus polémiques).
Un prix annuel[28], le prix Bastiat, est décerné en sa mémoire par le International Policy Network, récompensant un article de presse illustrant et défendant les libertés économiques et sociales.
À Paris, la rue Frédéric-Bastiat porte son nom.
Parmi ses ouvrages principaux, on trouve :
Il a également écrit un certain nombre de pamphlets, parmi lesquels :
Il a également laissé une importante correspondance, notamment avec F.C. Chevé, rédacteur pour La Voix du Peuple et avec Pierre Joseph Proudhon. Restent également des « mélanges », des essais épars et des ébauches diverses.
L'ensemble de ses écrits a été compilé en 1862-1864 par l'éditeur Guillaumin, dans une édition en 7 tomes :
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