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famille du Finistère en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Névet est le nom d'une famille de Cornouaille. C'est aussi le nom d'un bois, anciennement forêt, du Finistère situé entre Douarnenez et Locronan, sur le territoire des communes de Plogonnec et Locronan dans lequel coule le fleuve côtier du Névet, qui porte donc le même nom.
Famille de Névet | ||
Armes de la famille. | ||
Blasonnement | D'or au léopard morné de gueules. | |
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Devise | « Perag ? » | |
Période | XIIIe au XVIIIe siècle | |
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C'est à l'origine un sanctuaire druidique : un nemeton, espace sacré des Celtes. Il accueillit Saint Ronan au VIe siècle, qui y installa son ermitage. Chaque matin, il faisait 5 km à jeun et pieds nus. Tous les six jours, il parcourait les 12 km du Nemeton dans les mêmes conditions. À Locronan, ce rituel « fonctionne » encore : il s'agit du Pardon de la Troménie qui, tous les 6 ans (1995, 2001...), le 2e dimanche de juillet, reprend les limites exactes du Nemeton christianisé, en marquant par douze stations où est proclamé l'évangile, les emplacements des douze mois lunaires du calendrier druidique.
Une mine d'or aurait été exploitée jadis à Névet, notamment à l'époque gallo-romaine, au sud-ouest de Locronan ; des pépites d'or étaient trouvées dans la rivière du Névet. Une fonderie d'or remontant au haut Moyen Âge a été mise en évidence au pied même de la montagne de Locronan[1].
La famille de Névet serait l'une des plus anciennes de Cornouaille[2] et serait même issue d'un chef de clan écossais[3] qui serait venu s'établir en Bretagne au VIIIe siècle. Si l'on en croit Jean de Névet, dans son aveu à l'évêque de Quimper de 1644, la famille serait même antérieure à l'arrivée du christianisme en Bretagne et ce serait les seigneurs de Névet qui auraient accueilli sur leurs terres saint Ronan, saint Corentin et saint Guénolé.
Les seigneurs du Névet, qui étaient aussi initialement seigneurs de Kerdaoulas dans la trève de Saint-Urbain[4], construisirent leur château au XIIIe siècle sur une terre qu'ils tenaient de l'évêque de Quimper, mais en raison des conflits de juridiction liés à cette dépendance (un procès qui dura 27 ans les opposa à l'évêque de Quimper entre 1350 et 1377[5]), ils démontèrent leur château et en utilisèrent les pierres pour construire un autre château, « à deux portées de mousquet plus loin», celui de Lézargant, en Kerlaz. Désormais, seules les fondations de l'ancien château sont encore visibles dans le bois du Névet.
La chapelle de Saint-Pierre Coat-Névet en Plogonnec fut à l'origine la chapelle seigneuriale des sires de Névet[6].
Le fief ds seigneurs de Névet s'étendait sur les paroisses de Plogonnec, Locronan, Ploaré, Pouldergat et Pouldavid, où se trouvait la prison, les fourches patibulaires et le four banal. Les seigneurs de Névet prélevaient des droits sur le trafic du port de commerce de Pouldavid et le cinquième des poissons pêchés[7].
Actifs durant la guerre de Succession de Bretagne, les Névet sont hésitants entre les partis de Charles de Blois et de Jean de Montfort, mais servirent ensuite loyalement le duc de Bretagne après le pardon ducal de 1364 et des responsabilités leur sont confiées comme la capitainerie de Quimper.
Vers 1597, le domaine de Névet est pillé par Guy Eder de La Fontenelle, brigand ligueur comme le raconte Sourdéac : « La Fontenelle fit main basse sur quantité de villages des domaines de Névet, en fit couper et emporter tous les arbres, (...), s'empara du château de Lézargant, dispersant tous les titres et garants, pillant la ville de Pouldavid, dépendant de ce fief, en exila les habitants, la démolit entièrement jusqu'aux halles, moulins, prisons et patibulaires et se servit des pierres pour construire et fortifier les bâtiments de son île »[8].
Les seigneurs de Névet se mirent ensuite au service des rois de France, conservant la capitainerie de Quimper au XVIe siècle et obtenant celle de Douarnenez pendant les guerres de la Ligue au XVIIe siècle[9].
Un aveu de 1778 dit que la famille de Névet (qui semble-t-il avait un droit de haute justice, de moyenne justice et de basse justice) possédait un auditoire de justice et des fourches patibulaires à quatre piliers à Kernevet (entre Plogonnec et Quimper)[10]. Leur fief très vaste s'étendait sur 70 paroisses au XVIIIe siècle[2].
Lors de la Révolution française, Lézargant, le dernier château des Névet, tombait déjà en ruines. Guillaume Louis de Leissègues-Rosaven l'acheta en l'an VII, acheva de le démanteler et en vendit les matériaux. Trois chariots emplis d'archives en provenance de l'ancienne demeure seigneuriale furent brûlées sur la place de Locronan pendant la Terreur. La tombe de marbre noir des marquis de Névet, élevée dans le chœur de l'église fut détruite et les armes martelées[11].
La liste des seigneurs de Névet[12] est connue :
Le titre de baron de Névet passa à la famille de Breil de Pontbriand (dont le représentant le plus connu est Toussaint du Breil de Pontbriand), dont la dernière descendante mourut en à Orgères, près de Rennes.
Les "de Névet" avaient pour blason "D'or au léopard morné de gueules", et pour devise "Perak ?" (Pourquoi ?). On trouve cet écu dans l'église paroissialle de Plogonnec placé au sommet du vitrail du Jugement dernier. Il constitue aussi le thème de la fasce du nouveau blason communal de Plogonnec.
Une gwerz intitulée "Élégie de Monsieur de Névet", chantée par un mendiant du nom de Malgan et écrite en breton de Cornouaille, a été publiée pour la première fois en 1839 par Théodore Hersart de La Villemarqué dans la première édition du Barzaz Breiz. Son texte intégral, traduit en français et en anglais, peut être consulté[16], mais les historiens ne sont pas parvenus avec certitude à identifier quel Monsieur de Névet a fait l'objet de cet éloge funèbre chanté, hésitant entre Jacques II de Névet (selon Théodore Hersart de La Villemarqué), Jean III de Névet (selon Julien Trévidy), René II de Névet (selon le chanoine Peyron) et Malo Ier de Névet (selon Louis de Carné).
Certaines communes ont repris les armes de la famille de Névet dans leurs armoiries :
Au haut Moyen Âge, le Porzay était recouvert d'une forêt appelée Névet. De cette forêt il ne subsiste plus que Koat Nevet (le bois de Névet) entre Kerlaz et Plogonnec, Koat an Duc (le bois du Duc) à l'Est de Locronan, Koat Leskuz à Plomodiern et Koat Barvedel à Ploéven.
Le bois du Névet est de nos jours une propriété du conseil départemental du Finistère acquise au titre des espaces naturels sensibles et aménagée pour le tourisme vert. Ce bois est à cheval sur les communes de Locronan, Plogonnec, Le Juch et Kerlaz[18]. Il est essentiellement constitué de feuillus (hêtres, chênes, châtaigniers), mais contient aussi des résineux ; son sol est couvert de myrtilles et de chèvrefeuilles et ce bois sert d'habitat à de nombreux animaux : chevreuils, blaireaux, renards, passereaux, buses. Un chemin de randonnée circulaire de 12 km fait le tour du bois[19].
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