Johan Christian Fabricius[1], né le à Tønder (duché de Schleswig, dans le sud du Jutland) et mort le , est un entomologiste et économiste danois. Il a été un spécialiste des « Insecta », qui à cette époque comprenaient tous les arthropodes, les insectes, les arachnides et les crustacés et d'autres. Il a établi les fondements de la classification moderne des insectes.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Conjoint |
Anna Cecilie Fabricius (d) (à partir de ) |
A travaillé pour | |
---|---|
Membre de | |
Maître | |
Abréviation en botanique |
J.Fabr. |
Abréviation en zoologie |
Fabricius |
Systema entomologiae : sistens insectorvm classes, ordines, genera, species, adiectis synonymis, locis, descriptionibvs, observationibvs / Io. Christ. Fabricii (d) |
Biographie
Il est fils de médecin[2]. Il fait des études à Altona et étudie la médecine à l'université de Copenhague. Il se rend en 1762 avec son ami et compatriote Johan Zoëga (da) à l'université d'Uppsala ; ils y suivent les enseignements de Carl von Linné (1707-1778) durant deux ans ; Fabricius restera attaché à Linné toute sa vie[3]. Il obtient son titre de docteur en médecine en 1770. Entre-temps, il est allé s'initier à l'économie à Leipzig[3].
Il voyage beaucoup durant cette période. En 1766, il visite Leyde, Amsterdam, La Haye et Delft. L'année suivante, il parcourt l'Écosse puis arrive, en 1768, à Londres ; grâce à Daniel Solander (1733-1782), il y rencontre Sir Joseph Banks (1743–1820). Il se lie d'amitié avec l'entomologiste Dru Drury. Toujours en 1768, après avoir rencontré à Nîmes Jean-François Séguier, il se rend en Italie consulter les collections du scientifique du XVIe siècle Ulisse Aldrovandi ; à Idrija il rencontre l'entomologiste Giovanni Antonio Scopoli[3].
À partir de 1770, il enseigne à l'institution d'histoire naturelle de Charlottenborg de Copenhague. De 1772 à 1775, il passe ses hivers à Copenhague et ses étés à Londres, où il étudie notamment les insectes rapportés par Solander et Banks de leur voyage. En 1775, il cesse de dépendre financièrement de son père[4].
Il enseigne l'histoire naturelle et l'économie rurale à l'université de Kiel à partir de 1775. Il occupe ce poste jusqu'à la fin de sa vie[2], même si, trois fois, il tente de démissionner (ses étudiants doivent une fois faire appel à Christian VII, roi du Danemark et duc de Schleswig)[5].
En 1778 il visite la Norvège[6]. En 1786, il est à Saint-Pétersbourg voir des collections, mais ce voyage le déçoit[3]. Il récolte de nombreux spécimens et rencontre les principaux scientifiques de son temps. À partir de 1790, il séjourne tous les étés à Paris et devient ainsi l'ami de Pierre André Latreille (1762-1833) ; il connaît également Georges Cuvier[5],[7]. Son intérêt pour Paris est en partie dû aux portes que lui ouvrent des savants français[8], et aux collections qu'ils lui font voir ; mais il est aussi un auditeur attentif des débats de l'Assemblée nationale et du club des Jacobins[3] ; par la suite, ses opinions politiques lui vaudront des inimitiés dans les hautes sphères[9].
Quand les Britanniques bombardent la flotte danoise (bataille de Copenhague de 1807), Fabricius retourne à Kiel ; cela mine sa santé et il meurt en 1808. Ses deux fils seront médecins.
Travaux
Sa classification des insectes suivant la structure des pièces buccales (les instrumenta cibaria) a eu une importance considérable dans le développement de la taxinomie de ces animaux[10] (Linné les classifiait d'après le nombre d'ailes). Mais, des treize ordres qu'il a définis, un seul, celui des Odonata, a survécu.
Sur la question de l'évolution des espèces, il croyait que l'hybridation pouvait former de nouvelles espèces. Selon lui, comme selon Lamarck, de nouvelles espèces pouvaient se former par l'adaptation morphologique[11].
Il a fait paraître de très nombreux travaux sur la classification des arthropodes, et nommé un nombre considérable d'espèces nouvelles.
Fabricius a nommé 9 776 espèces d'insectes (et Linné environ 3 000)[10]. Par l'examen des collections d'autres entomologistes, il a par exemple identifié de nombreuses espèces de Tenebrionidae du Sinaï[12].
Genres nommés par Fabricius :
- Melolontha (1775)
- Scarites (1775)
Espèces décrites par Fabricius :
- Dorcus taurus, 1801[13]
- Bruchidius marginalis
- Bruchidius cisti
- Bruchidius villosus
- Bruchidius serraticornis
- Mimosestes mimosae
- Ctenocolum podagricus
- Conicobruchus nigricornis
- Amblycerus robiniae
Œuvres
Liste partielle
Les titres donnés sont en général les titres abrégés. Nous ne donnons que les ouvrages de biologie[14].
Avant 1800
- Systema entomologiae (1775) ;
- Genera Insectorum (1776) ;
- Species Insectorum, exhibentes eorum differentias specificas, synonyma auctorum, loca natalia, metamorphosin, adjectis observationibus, descriptionibus (1781) ;
- Mantissa Insectorum sistens species nuper detectas adiectis synonymis, observationibus, descriptionibus, emendationibus (OCLC 7359304) (1787) ;
- Entomologia systematica emendata et aucta (1792–1794) ;
- Index alphabeticus in J.C. Fabricii Entomologiam systematicam : emendatam et auctam, ordines, genera et species continens (1796).
À partir de 1800
À partir de 1800, il envisage de traiter chaque groupe d'insectes séparément et publie alors :
- Systema Eleutheratorum[15] (1801) ;
- Systema Rhyngotoum (1803) ;
- Piezatorum (1804), etc.
Correspondance avec Linné
- Correspondance avec Linné — Onze lettres de Fabricius à Linné, de 1764 à 1773 ; une à Carl von Linné le Jeune. Cette correspondance est en latin[16].
Œuvres en ligne
- Chez Biodiversity Heritage Library (24 titres[17])
- Chez Google livres (24 titres[17])
- Chez Gallica (12 titres[17])
- Chez HathiTrust (1 titre[17],[18])
Bibliographie
- (en) « Fabricius, Johan Christian » (consulté le ), dans An accentuated list of the British Lepidoptera, with hints on the derivation of the names, Entomological Societies of Oxford and Cambridge, 1858, p. xvi — Cet article laisse largement la parole à Fabricius lui-même, dans une autobiographie écrite en 1804 ou 1805.
- (da) « Fabricius, Johan Christian », dans Dansk biografisk leksikon, 1re éd., vol. 5, 1891, p. 24–30
- (en) E. Zimsen, The type material of I. C. Fabricius, Copenhague, Munksgaard, 1964
Annexes
Liens externes
Wikiwand in your browser!
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.