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L'espionnage de l’Élysée par la NSA (ou « FranceLeaks ») désigne l'espionnage de dirigeants politiques français par les États-Unis, entre 2006 et 2012. Le scandale a été révélé par WikiLeaks, Mediapart et Libération le .
Toutes classifiées « top secret », les notes détaillent l'espionnage de la France par les États-Unis sur des questions diplomatiques, de politique locale ou économiques de tous ordres[1].
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange déclare : « Le peuple français a le droit de connaître que son gouvernement et ses élus sont sujets à une surveillance hostile provenant d'un allié supposé. Nous sommes fiers de notre travail avec des médias français : Libération et Mediapart, en vue de porter cette histoire à la connaissance du public. Les lecteurs français peuvent espérer des révélations régulières plus importantes dans un avenir proche ».
Les cinq premières notes de la NSA sur François Hollande datent du 22 mai 2012, celles concernant Nicolas Sarkozy du 30 octobre 2008, 24 mars 2010 et 10 juin 2011, et de décembre 2006 pour Jacques Chirac[2].
Les documents contiennent la liste des cibles « rédigée sous la présidence Sarkozy », détaillant les numéros de téléphone de nombreux officiels à l'Élysée ainsi que le téléphone direct du président[1]. Selon Mediapart, sont également concernés le « conseiller diplomatique Jean-David Levitte, le secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bernard Valero, l'ancien ministre Jean-Pierre Jouyet, le ministre du Commerce extérieur Pierre Lellouche, et un responsable du Quai d'Orsay non identifié ».
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a réagi en dénonçant, selon son entourage, « des méthodes inacceptables en règle générale et plus particulièrement entre alliés »[3].
L'ancien secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant, dont le numéro de téléphone figurait sur une liste de la NSA, a jugé le procédé « inadmissible »[3].
L'ancien secrétaire d’État au Commerce extérieur (2010-2012) Pierre Lellouche juge « intolérables » les méthodes de la NSA, dénonce « un comportement indigne et lamentable entre nations démocratiques » et demande une réaction de la France qui « doit demander aux États-Unis que ces agissements s'arrêtent »[3].
Le président de la commission des lois à l’Assemblée et rapporteur du projet de loi relatif au renseignement, Jean-Jacques Urvoas, a indiqué qu'« une nouvelle fois nous redécouvrons que les États-Unis n'ont pas d'alliés, ils n'ont que des cibles ou des vassaux[3] ».
En , un nouveau scandale d'espionnage de l'État français ainsi que de certains dirigeants européens, par la NSA avec la complicité du Danemark, est révélé. À cette occasion, certains hommes politiques expriment publiquement l'idée que rien n'a été fait depuis 2013, voire depuis 2006, pour éviter que cela ne se reproduise, malgré les déclarations prudhommesques des présidents concernés et de leurs équipes au moment des faits. On découvre que l’espionnage systématique s'est poursuivi. La polémique intense et la passivité de l’État français est à nouveau évoquée, toutefois bien qu’il soit à nouveau question des révélations d'Edward Snowden, le nom de Julian Assange, toujours incarcéré, n’est jamais prononcé[4],[5]. Mme Mette Frederiksen, la Première ministre danoise, minimise l’affaire qui serait pourtant en lien avec le limogeage de plusieurs responsables du Renseignement militaire danois en [6].
En , lors de l'affaire Alstom, le ministre de l'Économie, Arnaud Montebourg, veut initier la mise en place d'une coopération de transmission d'informations de contre-espionnage entre le ministère de l'Économie et le ministère de la Défense ; cette initiative lui est refusée car le président de la République de l'époque, François Hollande, s’y oppose.
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