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ancien État De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Empire luba ou empire de Luba (1585[2]-1917) est un royaume établi en Afrique centrale du XVIe au XIXe sur le territoire de l'actuelle république démocratique du Congo. L’empire, qui, au XVIIe siècle, s’étendait de la Bushimaïe jusqu’au nord de l’Angola et de la Lulua jusqu’au nord-est de la Zambie et du Haut-Katanga ; il connaîtra un essor important en développant des contacts commerciaux avec les trafiquants d’esclaves portugais et arabes. Il déclinera vers le milieu du XIXe siècle[3]. Plusieurs causes au déclin de l'empire ont été identifiées par des chercheurs européens dès la période coloniale[3] : les luttes de succession, l'infiltration dans le royaume de trafiquants arabo-swahili et luso-africains et la pénétration belge, responsable notamment de la révolte de Kasongo-Niembo. A partir 1897, Léopold II a rayé les chefferies de ce peuple de la carte.
XVIe siècle – XIXe siècle
Statut | Royaume |
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Capitale | Mwibele (aujourd'hui à Kabongo dans l'Haut-Lomami) |
Langue(s) | kiluba[1] |
1585 | Fondation du Royaume luba |
---|---|
1889 | Séparation en deux lignages : Kasongo et Kabongo |
1917 | Arrestation de Kasongo Niembo |
Entités suivantes :
L'empire est issu des populations bantoues du courant occidental venues de l'est. Il fut un État centralisé et despotique, contrairement aux groupements de tribus environnantes. Créé par des princes pour la plupart appartenant à la classe dirigeante dans leur pays d'origine, l'Empire luba ne put pas entretenir de tradition dynastique forte à cause de la rivalité entre ses dirigeants qui se croyaient chacun doté du droit de diriger, ce qui conduisit à de nombreuses luttes pour le pouvoir, et fut à l'origine de sa décomposition ultérieure. Ce malgré un droit du sang, ou "Bulopwe". Un souverain pouvait cependant être remplacé par un de ses demi-frères. Chaque souverain choisissait une nouvelle capitale.
Il existe une narration qui raconte l'origine mythologique des Luba et de leur dynastie sacrée[4]. Un manuscrit songye rédigé par Kitumbika Ngoy, chef suprême des Kalebwe, et traduit en 1976 par Dunja Hersak, relate ce récit[4]. Les preuves linguistiques, archéologiques, ethnologiques et géologiques nient le récit[réf. nécessaire]. Cet ensemble de données suggère que les Luba ont toujours vécu dans le sud du Congo-Kinshasa et qu'ils ont connu une longue période de stabilité qui leur a permis de se développer. Cependant, certaines interprétations montrent qu'il peut révéler des événements réels. À travers ce mythe, la succession Luba est légitimée et son passé s'élargit.
Kongolo Mwamba fonde l'Empire au début du XVIe siècle. Il serait originaire du Nord du pays Songe. La capitale de son empire était Mwibele près du lac Boya.
À cette époque, un chasseur du nom de Ilunga Mbidi arrive de l'est avec les siens et s'installe à proximité de Mwibele. Il est bien accueilli à la cour impériale, au point où il parvient à épouser deux demi-sœurs de Kongolo. Mais les deux hommes, après avoir collaboré, finissent par se disputer. C'est pourquoi Ilunga Mbidi retourna sur les terres, à l'est de la rivière lualaba en abandonnant ses deux femmes.
L'une d'elles, Bulanda, donne naissance à Kalala Ilunga. Habile guerrier et chasseur comme son père, il aide avec succès son oncle Kongolo à agrandir son empire vers le sud. Mais jalousé par Kongolo à cause de ses succès, il rejoint son père en fuite. Tous deux réunissent leurs forces pour venir à bout de Kongolo. Son armée est mise en déroute et l'empereur est tué.
Kalala Ilunga succède à Kongolo et construit une nouvelle capitale à Munzo. C'est le deuxième Empire luba agrandi. Kalala a deux fils : Walefu et Tshibinda. Le dernier quittera son pays pour le pays Lunda à la fin du XVIe siècle. Kasongo, un des petits-fils de Kalala, lui succède. Mais il doit affronter l'opposition de ses cinq fils qu'il neutralise les uns après les autres avant d'agrandir son empire. À partir du XVIIIe siècle débutent des grandes conquêtes où les Luba affrontent les Songe. À la fin du XVIIIe siècle, l'empire atteint son apogée sous le règne de Kumwimba Ngombe : il est étendu vers la Lualaba et le Lac Tanganyika.
Ce dernier demeura insaisissable par le colonisateur jusqu'en 1917, date de son arrestation[3].
Le royaume de Luba avait un corps "d'hommes de mémoire" officiels qui faisaient partie d'un groupe appelé Mbudye. Ils étaient chargés de maintenir les histoires orales associées aux rois, leurs villages et les coutumes du pays. Des parallèles avec ces types de fonctionnaires peuvent être trouvés dans les royaumes voisins tels que Kuba et Lunda. Le Lukasa est le document, sous la forme d'une plaquette, qui sert de support aux récits. Les évènements, personnages, lieux et autres éléments remarquables, étaient symbolisés par un objet matériel. C'est un document symbolique de type semagramme.
Des fouilles archéologiques révèlent qu'aux alentours du VIIIe siècle, les civilisations qui habitaient la région de l'Afrique centrale qui occuperait plus tard les Luba vivaient une splendeur de la métallurgie et d'autres techniques et commencèrent à faire du commerce. L'économie locale a conduit au développement de plusieurs petits Royaumes luba.
Les commerçants de Luba reliaient la forêt du Zaïre au nord avec la région riche en minéraux au centre de la Zambie moderne connue sous le nom de Copperbelt. Les routes commerciales traversant le territoire de Luba étaient également reliées à des réseaux plus larges s'étendant à la fois aux côtes de l'Atlantique et de l'océan Indien.
À la formation du royaume de Luba, l'économie est devenue complexe et basée sur un système féodal qui redistribuait les ressources agricoles, de chasse et d'exploitation minière parmi les nobles. La classe dominante détenait un monopole virtuel sur les produits commerciaux tels que le sel, le cuivre et le minerai de fer. Cela leur a permis de poursuivre leur domination dans une grande partie de l'Afrique centrale.
Leur religion est traditionnellement basée sur le culte des ancêtres, mais avec l'arrivée des Belges et leur domination politique, une grande partie des Luba se sont convertis au christianisme.
Comme dans le Royaume de Kuba, le royaume de Luba tenait les arts en haute estime. Un sculpteur détenait un statut relativement élevé, qui était affiché par une aze (hache) qu'il portait sur son épaule. L'art de Luba variait tout au long du vaste territoire que le royaume contrôlait. Cependant, certaines caractéristiques restaient communes. Le rôle important de la femme dans les mythes de la création et dans la société politique a fait que de nombreux objets de prestige étaient décorés de personnages féminins.
Les appuis-tête de meubles et les bâtons cérémoniels étaient d'une grande importance par rapport aux croyances sur les rêves prophétiques et le culte des ancêtres. Les rêves étaient censés communiquer des messages de l'autre monde. Par conséquent, il était courant d'avoir deux figures de prêtresse ornée sur un appui-tête sur lequel on dormait. Les bâtons cérémoniels, habituellement détenus par des rois, des chefs de village ou des dignitaires de la cour, étaient également sculptés avec des personnages féminins doubles ou jumelés. Des personnages uniques sur des pièces d'art, spécialement des états-majors, représentaient des rois décédés dont les esprits étaient transportés dans le corps d'une femme.
Parmi les Luba, le nom "Nkole" apparaît à la tête de chaque généalogie. C'est un titre honorifique, avec le sens littéral de «puissant». Il a été donné aux trois patriarches les plus éloignés et inséré symboliquement dans toutes les généalogies.
Dans la tradition baluba, le «Kasala» est une forme bien définie de slogans ou poésie en vers libre. Il est chanté ou récité, parfois avec accompagnement instrumental, par des hommes et des femmes qui sont des spécialistes professionnels. Il dramatise des événements publics qui exigent des émotions fortes, comme le courage dans la bataille, la joie collective aux fonctions officielles, et le deuil aux funérailles. Dans le style et le contenu, le kasala est un genre tout à fait différent avec des proverbes, des mythes, des fables, des énigmes, des contes et des récits historiques.
Le prestige attaché à la lignée des rois sacrés était énorme, et les dirigeants des petites chefferies voisines étaient désireux de s'associer à la culture Luba. En échange d'un cadeau sous forme de biens et travail, ces souverains moins puissants furent intégrés dans la lignée royale et adoptaient les ancêtres sacrés de Luba comme étant les leur. Les traditions Luba, y compris les styles artistiques et les formes sculpturales, ont également été transmises aux États clients.
Finalement, le commerce à longue distance a détruit le royaume de Luba[réf. nécessaire]. Dans les années 1870 et 1880, des commerçants arabo-swahilis de Zanzibar ont commencé à chercher, directement, des esclaves et de l'ivoire dans les savanes de l'Afrique centrale[5],[6],[7]. Tentés par l'attrait des profits rapides, les colons européens (en particulier les Belges) ont commencé à faire des raids sur l'Empire pour y prélever des esclaves, ce qui a entrainé la destruction rapide du Royaume de Luba.[Information douteuse]. En 1889, l'empire fut divisé en deux[réf. souhaitée] par un différend de succession, mettant fin à l'empire en tant qu'état unifié. L'Empire fut ensuite absorbé dans l'État Indépendant du Congo (EIC) belge qui, bien que tolérant de nombreux abus[8] contre ses populations, était opposé à l'esclavagisme zanzibari et dont les intérêts économiques étaient concurrents avec ceux du sultanat de Zanzibar. Des soldats baluba[9], dont le territoire était victime des raids esclavagistes des arabo-swahilis et leurs alliés locaux, se joignent alors aux troupes de l'EIC lors de la guerre qui éclate au travers des campagnes de l'État indépendant du Congo contre les Arabo-Swahilis. La guerre terminée et remportée par l'EIC, le baron Francis Dhanis soulignera la bravoure des soldats baluba dont la contribution a été décisive.
Plusieurs causes au déclin de l'empire ont été identifiées par des chercheurs européens dès la période coloniale[3] : les luttes de succession, l'infiltration dans le royaume de trafiquants arabo-swahilis et luso-africains et la pénétration belge, responsable notamment de la révolte de Kasongo-Niembo.
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