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anthropologue français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Emmanuel Désveaux, né le [1] à Paris, est un anthropologue français. Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), il est spécialiste d'anthropologie structurale américaniste et européaniste.
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Emmanuel Désveaux étudie la géographie et l’Histoire à l’Université Paris VIII Vincennes. Dans ce cadre, il fait un séjour chez les Wan, une société Mandingue de Côte d'Ivoire dont il analyse l’économie rurale. Cette première expérience ethnographique lui donne le goût de l’anthropologie.
Sur conseil de Claude Lévi-Strauss il s’inscrit en thèse avec Maurice Godelier et se choisit un terrain parmi les Indiens d’Amérique du Nord. Entre 1980 et 1984, il séjourne dans le Grand Nord canadien chez les Ojibwa septentrionaux, à Big Trout Lake (aujourd’hui Kitchenuhmaykoosib) et dans les communautés avoisinantes du Nord-Ouest de l’Ontario. Il soutient sa thèse de doctorat en 1984.
Est élu maitre de conférence en 1991 à l'EHESS où il soutient son habilitation à diriger de recherches en 1999.
Directeur scientifique du musée du quai Branly-Jacques Chirac de 2001 à 2006[2] et commissaire de l’exposition « Kodiak, Alaska, les masques de la collection Alphonse Pinart »[3],[4] (Paris, 2002).
Élu directeur d'études à l'EHESS en 2003.
Depuis 2005 enseigne au département d'anthropologie de l'université de l'Indiana à Bloomington, à l'invitation de Ray DeMallie et de Douglas Parks[5] (adjunct professor).
Fonde en 2009 avec Michel de Fornel le LIAS[6]centre de linguistique anthropologique et sociolinguistique au sein de l'Institut Marcel Mauss (EHESS/CNRS, UMR 8178).
De 2013 à 2017, il est directeur des Éditions de l'EHESS.
Responsable du programme ANR SOURVA : Aux sources de la variation culturelle (2014 à 2018).
Responsable (2019-2023) du projet ANR Nambikwara, programme scientifique visant à numériser, transcrire et analyser les carnets de terrain de Claude Lévi-Strauss.
La pensée d’Emmanuel Désveaux est largement influencée par le structuralisme lévi-straussien et plus précisément par la tétralogie des Mythologiques qui servira de fondement théorique à ses travaux.
Cet intérêt profond pour le structuralisme, d’abord théorique, se cristallise dans son expérience de terrain. Alors qu’il ambitionne, influencé par le matérialisme de Maurice Godelier, de réaliser une thèse sur les aspects économiques de la société Ojibwa alors en voie d’abandon de ses modes de vie traditionnels, c’est la constance de la tradition orale qui le fascine et fait basculer son ethnographie. Il recueille, avec surprise, une variante nouvelle du mythe du dénicheur d'oiseaux qui corrobore la théorie lévi-straussienne de la dimension transformationnelle des mythes américains[7].
Dans la continuité du travail de Lévi-Strauss, Emmanuel Désveaux s’attache à penser l’Amérique comme une aire culturelle unie, régie par des processus de transformations structuraux inconscients. Il propose notamment, pour faciliter l’utilisation de la célèbre formule canonique des mythes, d’utiliser la structure quadratique inspirée des groupes de Klein[8].
Il a étendu la logique transformationnelle à d’autres champs que ceux des mythes (culture matérielle, terminologie de parenté, organisation sociale), mais également au-delà des seules frontières de l’Amérique. Ainsi, même si cette dernière est pour lui le continent logique par excellence, ses recherches tentent de révéler, dans d’autres aires culturelles, les transformations structurelles à l'œuvre.
Emmanuel Désveaux s’intéresse aux attendus épistémologiques du structuralisme lévi-straussien (en particulier aux quadrants, groupe de Klein et formule canonique des mythique) comme à la parenté. Il se livre ainsi à une critique des fondements de ce que ce qu’on appelle la « raison parentaire »[9]. Son livre Quadratura americana, Essai d’anthropologie lévi-straussienne, publié en 2001, rend compte de cet ensemble de réflexions[10]. Emmanuel Désveaux s’est attaché à poursuivre la démonstration en ce qui concerne les langues, dans l'optique de renouveler la question des classifications linguistiques en Amérique[11].
Depuis 2010 il conduit en parallèle une vaste enquête sur l'architecture vernaculaire des hautes vallées alpines pour évaluer la pertinence de la transformationnalité lévi-straussienne en dehors de l'Amérique[12].
Emmanuel Désveaux poursuit critique d'ordre épistémologique de l'œuvre lévi-straussienne. En 2016, il édite deux conférences inédites de Claude Lévi-Strauss sous le titre De Montaigne à Montaigne Éditions EHESS [13],[14] et en rédige la présentation. Il y met en évidence l'arrière plan diffusionniste des premiers travaux proprement anthropologiques de Lévi-Strauss, ainsi qu'un certain fond naturaliste de sa pensée[9].
Depuis le début des années 2010, il travaille en outre sur des sujets "sensibles" de notre modernité comme la procréation médicalement assistée ou encore la pornographie[15]. Son positionnement critique vis-à-vis des études de genre est développé une première fois dans Avant le genre. Triptyque d’Anthropologie hardcore suscitant des polémiques[16]. Ces réflexions se poursuivent dans Sexualités, Sociétés, Nativités, où les pratiques sexuelles contemporaines sont mises en regard avec les nouveaux régimes de la procréation (PMA, GPA)[17],[18].
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