Vajra
symbole et instrument rituel dans l’hindouisme et la tradition bouddhique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le vajra (mot sanskrit : वज्र, translit. IAST : vajra, épithète d'Indra, « tenant le foudre », et venant en népalais du bodhisattva Vajradhara « Portant le foudre adamantin », aussi appelé Vajrapāṇi, généralement traduit en « diamant » et « foudre »), est un symbole important et un instrument rituel dans l’hindouisme, arme d'Indra et en népalais, « Diamant », fils d'Aniruddha et d'Uṣā, qui fut le dernier des yādavās[1] et surtout dans la tradition bouddhique vajrayāna (« voie du diamant ») auquel il a donné son nom, ainsi que dans le bön.
Il est appelé vajira en pāli ; 金刚 / 金剛, en chinois ; translittéré Kongō (金剛 ) en japonais ; dorje [do-djé] en tibétain (dans ce cas, translittéré en chinois par 吉扎, ), et yungdrung dans le courant bön. Il représente l’indestructibilité et l'immutabilité[2] qui viennent à bout de tous les obstacles. Le nom Dorje est aussi un prénom masculin au Tibet et au Bhoutan, il devient Dorj dans les Langues mongoliques.
Le vajra est l'attribut du dieu Indra[3] ; il s’agissait à l’origine de la foudre. Une légende relate la naissance de l’instrument vajra, arme des armes : les dieux avaient confié leur arsenal au premier ascète, Dadhichi. Celui-ci, après l’avoir fidèlement gardé pendant une longue période, désira retourner à sa pratique. Usant de ses pouvoirs de yogi, il fit dissoudre les armes dans de l’eau qu’il but. C’est peu après que l’Asura Vritra vint défier Indra. Celui-ci vint alors reprendre ses armes, mais elles avaient été absorbées par l'ascète et l'immoler était la seule solution pour les récupérer. À regret mais encouragé par Dadhichi lui-même, Indra s’exécuta et fabriqua le vajra avec sa colonne vertébrale. Les circonstances extraordinaires de sa fabrication permirent au dieu d’obtenir la victoire, car il se trouvait que Vritra avait obtenu de Shiva la promesse qu’il ne pourrait être tué que par une arme exceptionnelle, faite d'une matière différente de celle des armes habituelles. Outre le fait que sa puissance est sans égale, le vajra ne peut être mal utilisé et revient toujours à son propriétaire. Le vajra d’Indra peut se présenter sous différentes formes, un cercle percé d’un trou ou une sorte de croix par exemple. Dans le Rig-Veda, il s’agit d’une massue hérissée de multiples pointes. Selon une légende bouddhique, c’est Shakyamuni qui a transformé l’arme en outil pacifique en rapprochant l’extrémité des pointes.
L’association rituelle du vajra et de la cloche (ghanta) trouve son origine dans la légende de la déesse Durga, qui aurait reçu à sa naissance le vajra des mains d’Indra et la cloche de la trompe de son éléphant Airavata.
Le vajra, arme sans pareille, représente l’upāya, moyen efficace qui détruit l’ignorance. Le symbole formé de deux vajras croisés se nomme viśvavajra (vajra de l’univers), en tibétain dorje gyatram ou « double vajra. » Son nom sanscrit est lié à un mythe cosmogonique qui prétend qu’il fut le premier objet de l’univers à prendre forme à partir du vent. Il est le symbole de l’action efficace par excellence, et l’attribut du bouddha transcendant Amoghasiddhi, chef de la famille du karma (action). Le signe du viśvavajra est imprimé sur le socle des statues pour marquer leur achèvement.
Dans les rituels, le vajra (tib : « dorje ») est souvent employé avec la cloche ghanta (IAST ghaṇṭā, tib : « drilbou »). Ils symbolisent alors respectivement le masculin et le féminin, l’action efficace (upāya, les moyens habiles pour atteindre la sagesse) — ou la compassion — et la grande sagesse (prajñā).
Le préfixe vajra ou dorje (tib. : rdo rje — [do djé] —, seigneur des pierres: diamant) peut être ajouté devant de nombreux termes, manifestant leur association avec le rituel tantrique ou leur aspect transcendant. De nombreuses déités portent un nom préfixé par Vajra et sont représentées avec un vajra en main :
Les divinités d’aspect féroce tiennent quelquefois en main un vajra ouvert dont les branches ne sont pas repliées, ressemblant plus à une arme.
Dans le Bouddhisme tantrique, il représente le germe de l'esprit au cœur de l'univers.
« Terme sanscrit (en tibétain : dordje) pour désigner un instrument rituel du Bouddhisme tantrique, composé d'un grain central (bindu) germe de l'esprit, axe et cœur de l'univers, et de fleurs de lotus symétriques, dont jaillissent deux groupes de cinq flammes exprimant la disposition des cinq Dhyani-Bouddhas, destinés à se rejoindre comme les flammes dans la nature transcendante de l'Adi-Bouddha primordial, dont l'esprit est la Vacuité adamantine, éblouissante et illimité »[4].
La forme du vajra rituel peut varier légèrement. Ainsi, l’ornementation peut être simplifiée ; en particulier, le nombre des anneaux peut être réduit et les makaras stylisés ou absents. Le vajra habituel comporte cinq branches à chaque extrémité, mais il existe des modèles à neuf, trois, voire une branche unique.
Les autres accessoires rituels peuvent avoir une poignée en forme de demi-vajra.
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