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site archéologique contenant les temples de divers pharaons, Égypte De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le site de Deir el-Bahari est un complexe funéraire, composé de temples et de tombes, situé sur la rive gauche du Nil face à la ville de Louxor et des temples de Karnak, légèrement au sud de la vallée des Rois, adossé à la paroi rocheuse de la montagne de Thèbes, en Haute-Égypte.
Deir el-Bahari | ||
Site d'Égypte antique | ||
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Plan des temples de Montouhotep II, Hatchepsout et Thoutmôsis III à Deir el-Bahari. | ||
Localisation | ||
Coordonnées | 25° 44′ 00″ nord, 32° 36′ 00″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Égypte
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Le nom arabe de ce site (دير البحري;, dayr al-baḥrī, « le couvent du Nord ») rappelle l’existence du couvent copte élevé dans ce lieu.
Sur la rive gauche du Nil, en face de Karnak, la falaise de la chaîne Libyque dessine un vaste amphithéâtre qui marque le centre de la nécropole thébaine.
Le temple funéraire le plus ambitieux et innovant de Deir el-Bahari est celui de Montouhotep II, souverain de la XIe dynastie qui a réuni l’Égypte au Moyen Empire. Les nombreuses innovations architecturales du temple marquent une rupture avec la tradition des complexes pyramidaux de l'Ancien Empire et préfigurent les temples des millions d'années du Nouvel Empire[1].
Le choix de cet emplacement est certainement lié à l'origine thébaine de la XIe dynastie : les prédécesseurs de Montouhotep sur le trône thébain sont tous enterrés dans des tombeaux à proximité. Il a peut-être également choisi Deir el-Bahari parce qu'il est en face du temple de Karnak, de l'autre côté du Nil. Ainsi, la statue d'Amon est apportée chaque année à Deir el-Bahari pendant la Belle fête de la vallée, ce que le roi peut avoir perçu comme bénéfique pour son culte funéraire[1].
Le complexe funéraire comprend deux temples : le temple funéraire de Deir el-Bahari et le temple de la vallée situé plus près du Nil sur des terres cultivées et qui n'existe plus. Les deux temples sont reliés par une chaussée découverte de 1,2 km de long et 46 m de large.
Le temple funéraire est sur plusieurs niveaux ; une rampe mène à une terrasse de soixante mètres de large, quarante-trois mètres de profondeur sur laquelle se dresse un grand tumulus carré entouré de cent quarante colonnes octogonales disposées en trois rangées[2]. Le long du mur ouest de ce déambulatoire se trouvaient les sanctuaires de la statue et les tombeaux de plusieurs épouses et filles royales. Ces princesses royales étaient les prêtresses d'Hathor, l'une des principales divinités funéraires égyptiennes. S’il reste peu de choses de la sépulture du roi, six sarcophages ont été trouvés dans les tombeaux des dames royales (Ashayet, Henhenet, Kaouit, Kemsit, Muyet et Sadhe)[3]. Chacun d’eux était constitué de six dalles, maintenues ensemble par des attaches métalliques et sculptées en relief. Le sarcophage de la reine Kaouit est aujourd'hui au Musée du Caire (JE 47397)[3].
Le vestibule est entouré de murs sur trois côtés, le quatrième côté comporte une rampe, reconstituée en 1905 par Naville sur les vestiges de la rampe originale, entourée de deux portiques à double rangée de piliers rectangulaires. Au milieu du vestibule, une ouverture appelée Bab el-Hosan (« Porte du cavalier ») mène à un passage souterrain et à une tombe où un cénotaphe inachevé contient une statue assise du roi. Sur le côté ouest, des tamaris et des sycomores étaient plantés à côté de la rampe[4],[5].
À l'arrière du vestibule et de la terrasse se trouvent des colonnades décorées en relief avec des processions de bateaux, des chasses et des scènes montrant les exploits militaires du roi. Des statues du roi de la douzième dynastie, Sésostris III, ont été retrouvées en ce lieu. La partie intérieure du temple est creusée dans la falaise et se compose d'une cour à péristyle, d'une salle hypostyle et d'un passage souterrain menant à la tombe elle-même. Le culte du roi mort était centré sur le petit sanctuaire taillé à l’arrière de la salle hypostyle.
Une rampe funéraire et un tunnel descendent sur cent cinquante mètres et aboutissent dans une chambre funéraire située à quarante-cinq mètres sous la cour. La chambre contient un sanctuaire qui abritait autrefois le cercueil en bois de Montouhotep.
Le Djeser-Djeseru, « le Saint des Saints », est le temple funéraire d'Hatchepsout. Il s’agit d’une structure à colonnade conçue et mise en œuvre par Sénènmout, intendant royal et architecte d'Hatchepsout. Il se trouve au sommet d'une série de terrasses, auxquelles on accède par de longues rampes entourées de jardins. Il est considéré comme l'un des monuments incomparables de l'Égypte ancienne[6].
Bien qu'Hatchepsout se soit inspirée du temple de Montouhotep, Sénènmout a créé une longue terrasse à colonnades sans rapport avec la terrasse de Montouhotep - une différence qui pourrait s’expliquer par l'emplacement décentralisé de la chambre funéraire[6].
Les trois terrasses se superposent et comprennent chacune une double colonnade de piliers carrés, à l'exception du coin nord-ouest de la terrasse centrale, qui emploie des colonnes proto-doriques pour abriter la chapelle. Ces terrasses sont reliées par de longues rampes qui étaient autrefois entourées de jardins, avec de l'encens et des arbres à myrrhe[7]. La superposition du temple d'Hatchepsout correspond à la forme thébaine classique, utilisant un pylône, des cours, une salle hypostyle, une cour solaire, une chapelle et un sanctuaire.
Les décors sculptés du temple d'Hatchepsout racontent l'histoire de la naissance divine du pharaon. Ils évoquent également une expédition au pays de Pount, un pays exotique situé sur la côte de la mer Rouge[8]. De chaque côté de l'entrée du sanctuaire se trouvent des piliers peints avec des représentations d'Hathor. Juste sous le toit se trouve une image de la déesse Ouadjet. Le temple comprend une représentation d'Hatchepsout en pharaon mâle offrant des offrandes à Horus.
Les statues et ornements du temple ont été volés ou détruits. Ils comprenaient deux statues d'Osiris, une longue avenue bordée de sphinx, ainsi que de nombreuses sculptures de la pharaon Hatchepsout dans différentes attitudes - debout, assise ou agenouillée.
Thoutmôsis III a construit un temple dédié à Amon. Découvert en 1961, il aurait été utilisé lors de la Belle fête de la vallée. On sait peu de choses sur le complexe, car il a été abandonné après avoir subi de graves dommages lors d'un glissement de terrain qui a eu lieu dans la XXe dynastie. Après cette période, il a été utilisé comme source de matériaux de construction et à l’époque chrétienne, il est devenu le site d’un cimetière copte.
Construit à la fois en grès et en calcaire, l'érection du temple a été supervisée par le haut fonctionnaire Rekhmirê, vizir de Thoutmôsis III, au cours de la dernière décennie du règne du roi. Une série d'ostraca trouvée sur le site et publiée par William Christopher Hayes en 1960 révèle que la construction a commencé en l’an 43 du règne et n’était probablement pas achevée en l’an 54, année de la mort de Thoutmôsis. Le temple a probablement été achevé par son successeur Amenhotep II, dans les premières années de son règne.
Une tombe (TT320) dans un recoin caché des falaises au sud des temples était initialement prévue pour être la dernière demeure du premier prophète d'Amon Pinedjem II, sa femme Neskhons et plusieurs autres membres de sa famille.
À la mort de Pinedjem II, vers -969, le royaume est en déclin. Les prêtres de la XXIe dynastie y transportent quarante momies royales provenant de la vallée des Rois pour les protéger des pillages.
Dans la cache se trouvaient les momies des rois :
Ainsi que les personnes royales et prêtres :
Des tombes privées datant du Moyen Empire à l’époque ptolémaïque ont été également trouvées sur le site.
Un grand nombre de tombes non royales ont été trouvées dans la nécropole de Cheikh Abd el-Gournah dont celle de Méketrê (TT280), qui contient une extraordinaire collection de modèles funéraires en bois peint du Moyen Empire : sa maison avec ses différents ateliers, ses cuisines, ses étables et ses troupeaux, ses serviteurs, ses domaines, son jardin ainsi que ses navires et ses bateaux de pêche.
Autre cachette de Deir el-Bahari, Bab el-Gasous, la « Porte des Prêtres », a été découverte en 1891, au nord de la cour inférieure du temple de la reine Hatchepsout. Il s’agit d’une grande tombe collective abritant plusieurs centaines de cercueils ainsi qu’une grande quantité d’objets rituels du clergé d’Amon de la XXIe dynastie.
Datant probablement de -950, elle a permis de regrouper en un seul lieu plus facile à surveiller, les momies des prêtres et prêtresses inhumés initialement dans des tombes individuelles ainsi que leur mobilier funéraire[13].
Après sa découverte, la tombe a été vidée de tous ses artéfacts en quelques jours par les égyptologues français Georges Daressy, Eugène Grébaut et Urbain Bouriant, sans que ceux-ci ne procèdent à des relevés archéologiques des couloirs, ni ne dressent de liste du contenu des lieux. Seules les gravures parues dans la presse permettent d’illustrer son agencement intérieur[14].
Une équipe de l'émission Secrets d'Histoire a tourné plusieurs séquences sur le site dans le cadre d'un numéro consacré à la reine Néfertiti, intitulé Néfertiti, mystérieuse reine d'Égypte, diffusé le sur France 2[15].
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