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culture d'une zone géographique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La culture de l'Éthiopie, pays enclavé de la Corne de l'Afrique, désigne d'abord les pratiques culturelles observables de ses 103 000 000 d'habitants (estimation 2018).
La culture éthiopienne désigne l'ensemble des cultures des divers peuples d'Éthiopie.
Parmi de nombreuses coutumes traditionnelles, le respect est particulièrement important, notamment à l'égard des anciens. Dans la culture éthiopienne, la coutume veut que l'on se lève de son siège ou que l'on cède son lit pour un ami ou un membre de la famille plus âgé, même s'il n'a qu'un an de plus.
Outre l'amharique, langue de travail de l'État, parlée par 29 % de la population, près de 100 autres langues sont parlées dans le pays ; parmi les plus répandues, on compte l'afaan oromo, le somali, le tigrinya et l'afar.
Un grand nombre de religions sont traditionnellement pratiquées en Éthiopie, les plus répandues étant aujourd'hui le christianisme qui est la religion majoritaire de plus de 61 % de la population, l'Islam pratiqué par un tiers de la population et l'animisme ainsi que différentes religions tribales.
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L'actuel drapeau de l'Éthiopie a été adopté en 1996, comme les armoiries de l'Éthiopie.
L'hymne national éthiopien adopté depuis 1992 s'intitule Wedefit Gesgeshi Woude Enat Ityopya qui peut se traduire par Marche vers l'avant, chère Mère Éthiopie. L'hymne précédent (1925-1974) était Ityopya hoy dess yibelish.
L'emblème végétal est le Zantedeschia (Zantedeschia aethiopica).
L'emblème animal est le lion (Panthera leo), et le lion de Juda.
Le saint patron est Frumentius, et Georges de Lydda (Saint-Georges) le patron céleste de l’Éthiopie.
Date | Nom français | Nom local | Remarque |
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6 ou 7 janvier | Noël orthodoxe | Gänna/Ledät (ገናልደት) | Naissance de Jésus-Christ |
10 janvier | Fête du Sacrifice | 'Id al-Adha | Variable. La date était pour l'année 2006 |
19 janvier | Fête de l'Épiphanie | Temqät (ጥምቀት) | |
2 mars | Commémoration de la victoire d'Adoua | Ye'adowa Bä'al ou Adwa del (ዓድዋ ድል) | Victoire de Ménélik II contre les Italiens (1896) |
11 avril | Naissance du prophète Mahomet | Mäwlid an-Nabi | Variable. La date était pour l'année 2006 |
21 avril | Vendredi saint orthodoxe | Siqlet (Crucifixion) | Variable. La date était pour l'année 2006 |
23 avril | Pâques orthodoxe | Fasika (ፋሲካ) | Variable. La date était pour l'année 2006 |
24 avril | Lundi de Pâques | Variable. La date était pour l'année 2006 | |
1er mai | Fête du Travail | ||
5 mai | Jour de la Libération/Victoire des Patriotes éthiopiens | Omédla del (ኦሜድላ ድል) | Retour d'Haïlé Sélassié Ier à Addis-Abeba (1941) |
28 mai | Fête nationale | Chute du régime Derg | |
18 août | Buhe | Transfiguration de Jésus-Christ | |
11 septembre | Nouvel an éthiopien | Enqutatash (እንቁጣጣሽ) | |
27 septembre | Meskel : fête de la vraie Croix | Mäsqäl (መስቀል) | |
24 octobre | Fin du mois du Ramadan | 'Id al-Fitr | Variable. La date était pour l'année 2006 |
Le respect et la politesse sont des valeurs essentielles dans ce pays, de même que l'importance attribuée à l'hospitalité[4]. Les formules de politesse varient selon l'âge et le sexe de l'interlocuteur. L'usage du titre, lorsque l'on s'adresse à une personne, est préférable : ato pour monsieur ; woyzäro pour madame ; hakim pour un docteur, etc.[5].
Le système éducatif en Éthiopie a été historiquement dominé par l’Église éthiopienne orthodoxe pendant plusieurs siècles, jusqu’en 1900 où un système d’éducation laïc est adopté. Cependant jusqu’à la révolution de 1974, les membres de l’aristocratie essentiellement chrétienne et d’origine amhara, y occupaient toujours alors une position privilégiée. Les langues autres que l’amharique y étaient absentes, l’enseignement de l’afaan oromo par exemple n’était pas pratiqué.
Le système d’éducation comprend aujourd’hui un processus de régionalisation accrue avec une part importante du budget allouée à l’éducation. Le cursus scolaire en Éthiopie est composé en général de six années d’école primaire, quatre années de cursus secondaire et deux années de cursus secondaire supérieur.
La cuisine éthiopienne est faite d'une grande variété de plats et d'entrées à base de légumes et de viandes, souvent préparés sous forme d'un ragout que l'on appelle le wat. Généralement, un ou plusieurs wat sont servis sur une injera, qui est une espèce de grande crêpe faite à base de farine de teff fermentée.
La nourriture éthiopienne traditionnelle ne comporte généralement pas de porc ni de fruit de mer (sauf les poissons), dans la mesure où la plupart des Éthiopiens ont, à travers l'histoire, adhéré aux croyances de l'islam, de l'église éthiopienne orthodoxe ou, à moindre mesure, du judaïsme, qui prohibent toutes la consommation de porc. Le lapin et le canard font également parmi les interdits alimentaires[10].
Par ailleurs, tout au long de l'année, les chrétiens orthodoxes observent plusieurs jeûnes (comme au carême), durant lesquels la nourriture est préparée sans viande ni produits laitiers et sont, pour cette raison, souvent absents des cartes de restaurant durant cette période. Ainsi, une bonne partie de la population chrétienne du pays jeûne deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi. Par ailleurs, l’église éthiopienne compte sept périodes de jeûne (totalisant 180 jours par an) dont la plus importante qui dure 55 jours a lieu entre février et mai[10].
En Éthiopie, le sport le plus populaire est l'athlétisme dans lequel elle a obtenu de nombreuses victoires (comme Abebe Bekila, Meruths Yefter et Haile Grebresaile et bien d'autres, sans oublier les femmes, Mesereth Defar etc) dans des compétitions internationales. Le football est également apprécié par une grande partie de la population, même si l'équipe d'Éthiopie de football n'obtient pas des résultats très probants.
En 2016, le classement mondial sur la liberté de la presse établi chaque année par Reporters sans frontières situe l'Éthiopie au 142e rang sur 180 pays[11]. Depuis l’entrée en vigueur de la loi anti-terroriste de 2009, l'accusations de « terrorisme » est systématiquement utilisée pour réduire la presse au silence[12].
La presse est assez peu développée et lue par une petite proportion de la population, en raison d'une part d'un taux important d'illettrisme, mais aussi d'une très faible diffusion en dehors de la capitale. Les principaux journaux sont Addis Zemen, le Daily Monitor et l'Ethiopian Herald.
Les radios et télévisions sont sous le contrôle du gouvernement éthiopien.
Il existe 9 stations de radio, huit étant sur les ondes longues ou moyennes et une sur onde courte. Les principales radions sont Radio Ethiopia, Radio Torch(qui est une radio pirate), Radio Voice of One Free Ethiopia (la voix pour une Éthiopie libre) et Voice of the Revolution of Tigray (la voix de la révolution du Tigré). Dans la droite ligne de la politique éthiopienne sur les langues éthiopiennes, les radios diffusent des émissions en plusieurs langues.
La seule télévision est l'Ethiopian Television[13],[14].
Parmi les télévisions non gouvernementales :
Du fait de l'existence du système d'écriture guèze, l'Éthiopie entretient une très ancienne tradition littéraire remontant à son époque axoumite. La littérature ancienne dominée par l'enseignement religieux est essentiellement morale dans son contenu. Les genres dominants de la littérature éthiopienne ancienne sont ainsi les chroniques, les hagiographies, les hymnes, les sermons et les légendes[19]. Le moyen d'expression littéraire est alors le guèze, langue liturgique de l'Église. La littérature éthiopienne est très fortement influencée par la religion chrétienne orthodoxe. Cependant, une littérature musulmane est apparue pendant le XVIe siècle ; quant aux Juifs d’Éthiopie, ils ont quelques livres qui leur sont spécifiques, notamment Te’ezaza Sanbat (Ordonnance du Sabbat).
La philosophie écrite éthiopienne s'étend sur douze siècles de production littéraire[20]. On distingue un premier temps de traduction littéraire, dominé par Le Fisalgwos (« Le Physiologue ») et biä’afä Mikael (« le livre des philosophes »). Les études de Claude Sumner ont permis de montrer que cette période n'est pas constituée d'une simple traduction des textes d'origine grecque ou égyptienne, mais par un enrichissement considérable à la fois dans le style et le contenu des textes[21]. Enfin dans un second temps, on peut distinguer des œuvres typiquement éthiopiennes, notamment La vie et les maximes de Skendes, et, certainement le plus important, le Traité de Zera Yacob (Hatata) ainsi que le traité de son élève Walda Heymat. Dans son traité écrit au XVIIe siècle, Zera Yacob développe une philosophie rationaliste, en adoptant une positionnement critique devant nécessairement faire appel à la Raison avant tout[22]. Pour Claude Sumner, auteur d'une comparaison du texte avec le Discours de la méthode de Descartes, la philosophie moderne est née en Éthiopie avec Zara Yaquob, à la même époque qu'avec Descartes en France. L'éthique y occupe une position « centrale », s'attachant à une « vue globale de la réalité » « soulignant la liberté de l’homme et sa supériorité sur le reste de la création ». Pour Sumner, la philosophie éthiopienne se caractérise par son anthropocentrisme, en opposition avec l'objectivité impersonnelle de la philosophie occidentale[23].
L'art éthiopien est également corporel. Au XVIIe siècle, les chrétiennes donnent une grande importance à leur coiffure ; de nos jours, les femmes du Tigré portent une coiffure bien distincte. Dans le sud, outre les coiffures d'argile des Nyangatom, on retrouve les perruques des Oromos, parmi les plus célèbres, celles de la région de Jimma. Les tatouages sont également développés. Ils sont relativement discrets dans les populations rurales chrétiennes où les femmes se font parfois tatouer une croix sur le front. En revanche, ils sont bien plus visibles chez les Mursis qui se tatouent une partie importante du corps.
L'appuie-tête constitue un objet important de l'artisanat éthiopien ; son usage s'est répandu du sud vers le nord à partir du XVIIe siècle. Ils sont souvent monoxyles, plus rarement constitués de deux pièces.
La poterie, d'une « extraordinaire diversité », est de grande qualité surtout dans les régions du Tigré, du Harer, de l'Illubabor, du Welayta et du Gayent.
La bijouterie est tout aussi diverse, les Argobba du Harerr ayant développé dans ce domaine un artisanat original.
En raison du maintien de son indépendance et à la suite de la mauvaise expérience catholique au XVIIe siècle[Note 1], l'art éthiopien n'est que peu influencé par le monde occidental[p 1]. En revanche, sa proximité avec le monde byzantin est perceptible dans l'art chrétien. Avant les années 1990, l'art éthiopien est relativement peu connu du grand public occidental[p 1]. La première étude européenne date de 1892 et la première expédition archéologique est effectuée en 1906[p 2]. De nombreuses collections privées et des librairies ont gardé inconnu l'art éthiopien. Sa reconnaissance internationale débute en 1960, avec la publication par l'UNESCO d'enluminures, progressivement des expositions sont organisées dans différentes villes, à Addis-Abeba, Paris ou encore Baltimore[p 2]. L'aspect le plus connu demeure l'art chrétien, tandis que l'artisanat n'est que peu étudié[p 3].
La peinture éthiopienne est fortement marquée par le christianisme orthodoxe éthiopien, nombreuses sont les représentations de scènes bibliques, de saints et de peintures ornant entre autres les parois des églises.
Avant le XVe siècle, la peinture éthiopienne est esthétiquement proche de la peinture byzantine par l'intermédiaire de l'art chrétien de l'Égypte copte. Les œuvres les plus anciennes sont marquées par l'absence de recherche de réalisme : la pose des personnages est frontale, solennelle et impassible, on ne trouve aucun relief et aucune partie de paysage ni aucune architecture permettant de localiser la scène et ceci surtout dans les peintures murales. Jusqu'à la fin du XIVe siècle, les habits et les visages sont schématisés géométriquement, il arrive également que les yeux soient exagérés.
À partir du XIVe et XVe siècles, la peinture évolue, les personnages sont représentés de trois quarts, arbres et architectures font leur apparition; enfin, les dessins et les couleurs se raffinent et s'efforcent d'améliorer l'aspect décoratif. Pendant le XVe siècle, les premières influences européennes se font sentir.
Au début du XVIIe siècle, l'Éthiopie sortait d'une période de guerres et d'invasions pendant laquelle de nombreux monastères et églises ont été détruits; le pays se replie alors sur lui-même notamment après l'expulsion des jésuites. Sous le règne de Fasilides, après l'établissement de Gondar comme nouvelle capitale de l'Empire éthiopien, divers châteaux et églises seront construits. La peinture de l'époque gondarienne reprend l'esthétique des XIVe et XVe siècles. Les églises circulaires étant de plus en plus nombreuses, les espaces à orner s'offrant aux peintres sont plus vastes, ceux-ci vont d'ailleurs favoriser une peinture grandiose. Désormais, les toiles sont peintes dans les ateliers pour ensuite être collées sur les murs alors qu'auparavant la peinture était réalisée directement sur la pierre ou bien à fresque. Les personnages et les scènes représentés indiquent un développement du registre iconographique. À l'époque de Fasilides, une nouvelle esthétique est créée et un nouveau personnage apparaît, d'abord sur les murs puis dans les livres. Ses yeux demeurent grands, la bouche est bien dessinée et le nez toujours long. Le personnage est soit barbu, soit son visage finit en pointe, le front est dégarni. À cela s'ajoute une caractéristique nouvelle : le parallélisme des plis des vêtements. Les personnages ne se limitent plus à une pose frontale, ils s'orientent légèrement l'un vers l'autre laissant imaginer de possibles discussions entre eux, ceci amène une certaine vitalité à la peinture. Les couleurs utilisées sont le vert, le jaune, le rouge, le gris, le marron et le bleu. Ces nouvelles tendances se manifesteront également dans les manuscrits, tels que ceux de la collection des Miracles de la Vierge.
Après 1730, l'art pictural perd progressivement son élégance et son aspect raffiné et tend vers une polychromie criarde. Les œuvres sont de plus en plus réalistes et inspirées par la peinture européenne, probablement arrivée en Éthiopie par l'Inde grâce aux relations étroites entre les deux pays.
Historiquement l'architecture éthiopienne est largement influencée par la civilisation axoumite au niveau du plan des monuments (carrés ou rectangulaires), des élévations (murs à rentrants et saillants, plafonds et toits plats) mais également au niveau de la technique de construction (poutres apparentes dites « têtes de singe », moellons et bois alternés). Ces-mêmes dispositions sont visibles dans divers édifices et monuments tels que les églises d'Aramo, Agobo, Gouna Gouné, Zaréma (découverte en 1973), Debre Damo et les églises taillées dans le roc. Le site de Lalibela reste particulièrement célèbre, notamment l'église Saint-Georges. Entre le XIe et le XIIe siècle, une série d'églises rupestres sont taillées dans toute la province du Tigré.
La musique éthiopienne[25] est extrêmement diversifiée, chaque peuple d'Éthiopie développant ses propres sonorités. Certaines formes de musique traditionnelle sont fortement influencées par la musique folk d'autres régions de la Corne de l'Afrique, particulièrement la Somalie. L'influence du christianisme se ressent également dans la musique égyptienne. Au nord-est du pays, dans l'ancienne région de Wollo, s'est développée une forme de musique islamique appelée manzuma initialement chantée en amharique pour s'étendre aux régions d'Harar et de Jimma où elle est maintenant chantée en oromo. Sur les plateaux d'Éthiopie, la musique traditionnelle est jouée par des musiciens itinérants dénommés les azmaris qui sont considérés à la fois avec suspicion et respect dans la société éthiopienne.
L'Éthiopie a également influencé dans les années 1960-1980 une forme particulière de l'Afro Jazz, nommé éthio-jazz dont les représentants les plus célèbres sont Mulatu Astatke et Mahmoud Ahmed.
L'Éthiopie emprunte de nombreuses danses traditionnelles communes à la Corne de l'Afrique dont l'une des plus connues est l'eskesta, danse de vibrations du tronc initiées à partir des épaules. Parmi ses danseurs actuels, l'un des plus renommés est Melaku Belay qui se produit dans son club de Fendika à Addis-Abeba et en occident aux côtés des musiciens de l'éthio-jazz[27],[28].
L'industrie cinématographique est très restreinte, mais bien vivante.
Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au 12/01/2016) : Liste du patrimoine mondial en Éthiopie.
Le programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) a inscrit dans sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (au 15/01/2016) :
Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au 15/01/2016) :
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