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Le clonage thérapeutique, ou clonage à visée thérapeutique est un transfert de noyau de cellules somatiques dans des cellules énuclées, en vue de produire des cellules-souches destinées à se différencier lors d'une phase de culture in vitro et assurer le remplacement de matériel vivant disponible par exemple pour des greffes. La compatibilité avec le malade est garantie par la parenté génétique assurée par ce clonage non-reproductif[1].
La méthode la plus couramment envisagée consiste à inclure le noyau d'une cellule somatique adulte dans un ovocyte énucléé pour obtenir, par division de la nouvelle cellule, les cellules totipotentes sur lesquelles la recherche fonde de grands espoirs.
Devant permettre de produire des organes ou des cellules, le clonage humain thérapeutique (CHT) a pour enjeu essentiel de favoriser les greffes pour remplacer un organe ou des cellules détruits ou détériorés tout en garantissant la compatibilité génétique de ceux-ci avec le malade. Le clonage thérapeutique aurait ainsi le double avantage de remédier à la pénurie d'organes, et d'éviter pour le malade opéré la prise de traitements à vie contre le rejet, par son organisme, de l'organe greffé.
Le concept, né à la fin du XXe siècle, n'était toujours pas concrétisé en 2005. Il est possible qu'il soit obsolète avant cette réalisation, en raison des progrès sur ces cellules spéciales, qu'il semble possible d'obtenir sans recours à leur fabrication indirecte par clonage. Selon Axel Kahn, le clonage thérapeutique présenterait très peu d'intérêt médical, contrairement au clonage utilisé à des fins de recherche[2][source insuffisante]. D'autres scientifiques pensent que le clonage thérapeutique représenterait une avancée majeure dans la lutte contre des maladies actuellement incurables et permettrait de sauver de nombreuses vies. Ainsi, une pétition, signée par 10 personnalités scientifiques, dont deux prix Nobel de médecine, François Jacob et Jean Dausset, a été remise le 17 juin 2005 au président de l'Assemblée nationale afin de soutenir la proposition de loi de l'ancien ministre de la Recherche Roger-Gérard Schwartzenberg, visant à autoriser cette technique à certaines conditions.
« Clonage thérapeutique » ou « Clonage à visée thérapeutique » ?
Il est usuel d'entendre parler de clonage thérapeutique, par opposition au clonage reproductif. Cependant un débat sémantique est né relativement à la réalité conceptuelle, à la compréhension et à la réception médiatique de la méthode.
Selon que l'on insiste sur le fait que le clonage est inscrit dans un processus thérapeutique, ou qu'il n'est pas en soi un médicament qui guérit mais une technique ayant ses exigences pour fournir les cellules qui, elles, permettent de guérir, on préférera dans le premier cas la terminologie « clonage thérapeutique », et dans le deuxième « clonage à visée thérapeutique ».
En faveur de la deuxième expression : ce n'est pas cloner qui guérirait la personne malade, mais l'implantation de cellules obtenues grâce à la technique du clonage. En faveur de la première expression : ces cellules ne pourraient pas être obtenues sans recours à la technique du clonage. (cela n'est plus vrai depuis la découverte de cellules souches adultes dans le sang de cordon...). On peut voir derrière ce débat sémantique un enjeu éthique se dessiner selon le statut qui est accordé aux embryons humains. En effet le clonage thérapeutique tout comme le clonage reproductif nécessite de produire un blastocyste humain, autrement dit un organisme porteur d'au moins une vie humaine. Or adopter la terminologie de « clonage thérapeutique » met sémantiquement entre parenthèses cette étape qui consiste, une fois passé le stade clonage proprement nommé qui permet d'obtenir un blastocyste, à résoudre, indépendamment donc de la technique du clonage elle-même, une alternative, celle portant sur l'avenir de ce blastocyste :
La formulation « clonage à visée thérapeutique » explicite ainsi sémantiquement que le clonage dit thérapeutique met en jeu un blastocyste humain. La conséquence de cette explicitation est alors la mise en lumière d'un nouveau débat sémantique : le blastocyste a-t-il la dignité humaine ou pas ?
Ce débat oppose :
Les références à la matière organique d'un côté et à l'embryon de l'autre, jouent sur nos représentations et notre structuration de celles-ci par rapport à nos valeurs pour susciter une déduction éthique :
La terminologie « clonage à visée thérapeutique » en définitive n'engage pas une position tranchée sur ce débat, en faveur ou contre la dimension éthique de cette pratique, car chaque argument reste entier et peut trouver d'autres objections relativement à d'autres valeurs : ainsi la dérive scientiste pour l'un, et la dérive impassible à l'égard de la souffrance de personnes vivantes, voire aimées, pour l'autre. Cette terminologie peut ainsi être perçue comme ayant l'avantage ou l'inconvénient, la rigueur vertueuse ou tatillonne, d'intégrer, comme paramètre du concept, le débat moral que cette technique implique. Ainsi, en fonction de l'importance accordée à cette dimension sémantique, selon qu'est souhaité ou non être intégré explicitement cet enjeu moral dans la discussion, sera donc parfois préférée l'une ou l'autre terminologie.
Deux autres considérations non plus théoriques mais pratiques peuvent être mobilisées pour préférer la terminologie « clonage thérapeutique » à celle de « clonage à visée thérapeutique » :
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