Cheviré
terminal portuaire à Nantes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Cheviré est une zone industrialo-portuaire du Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire. Située à cheval sur les communes de Bouguenais, Nantes et Rezé sur la rive gauche de l'estuaire de la Loire, elle est l'un des trois principaux sites du port de Nantes, avec ceux de Roche-Maurice et de Cormerais[1].
Type | |
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Statut | |
Activités | |
Superficie |
250 ha |
Coordonnées | |
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Pays |
France |
Région | |
Département | |
commune française |
La zone de Cheviré est un site industriel et portuaire multi−filières de 250 hectares, mettant à la disposition de ses clients une plateforme logistique urbaine complète. Elle accueille plus de 50 entreprises et représente 400 emplois. Au total, 20 types de marchandises sont traitées sur les terminaux portuaires de Cheviré : vrac de construction (produits forestiers, sable), recyclage (ferraille, terres, déchets de bois), conventionnel et vrac divers (engrais, céréales bio, tourbe), colis lourds (éoliennes terrestres). Avec une zone d'évitage de 230 mètres, le site accueille 120 escales de navires par an pour un trafic de plus de 400 000 tonnes[1].
La ZIP de Cheviré est le résultat d'un processus de travaux de remblaiement d'anciennes îles de la Loire et d'aménagement des nouveaux espaces ainsi constitués. Lancé dans les années 1920, le remblaiement s'achève dans les années 1980[1].
Initialement constituée de prairies humides, la zone est progressivement mise hors d'eau par le dépôt des sables extraits par dragage. Elle regroupe entre elles plusieurs anciennes îles : l'île de Cheviré, l'île Botty, l'île de la Motte, l'île Pointière, l'île Chupin, l'île Sainte-Hélène et l'île aux Moutons. Elle est délimitée au sud par le Seil de Rezé, bras−mort de la Loire, comblé entre 1945 et 1957 pour permettre la construction de la route de Pornic (D723) et assurer la desserte de la centrale thermique EDF, exploitée de 1953 à 1986[1].
Si la zone prend le nom de Cheviré, l'île la plus importante, les autres laissent leur empreinte dans le nom des rues. Au cours des années 1930, l'île de Cheviré demeure encore avec Trentemoult un site privilégié pour les pêcheurs de saumons ou d'aloses en Loire[1].
Le site est initialement pressenti pour accueillir une activité de construction navale[n 1]. Projeté dès 1913, l'aménagement de la zone débute après la Première Guerre mondiale avec la construction des premières estacades. Sur 1250 mètres de long, la nouvelle infrastructure financée par des dommages de guerre allemands, doit servir de quai d'armement pour l'installation de nouvelles cales de construction. En raison de défauts de conception, cette estacade n'a jamais été utilisée. On en distingue encore aujourd'hui les vestiges en bord de Loire[1].
De 1913 à 1945, les projets d'aménagement se multiplient. Il est ainsi prévu de construire à Cheviré un bassin de docks et un bassin à flot fermé par une écluse à sas entre Port−Lavigne et la pointe sud de l'île. L'acquisition de docks flottants à la Libération[n 2] rend moins nécessaire la création d'une forme de radoub. Les contraintes techniques (présence d'un éperon rocheux), les limites budgétaires et le besoin de terrains industriels expliquent la non réalisation du bassin à flot prévu[1].
Une centrale thermique EDF est finalement édifiée sur un site de 50 hectares. Mise en service en 1953 en remplacement de quatorze petites centrales régionales[2], elle est exploitée jusqu'en 1986 avant d'être démantelée en 1991[1].
La zone de Cheviré offre au port de Nantes le potentiel de développer son trafic commercial et de favoriser l'établissement de nouvelles industries, en mettant à disposition des terrains à proximité du centre-ville de Nantes. Par ailleurs, la construction de nouveaux quais ne pose pas de problème technique car les profondeurs sont favorables et il existe de vastes terrains domaniaux en arrière des futurs postes d'accostage[1].
En 1956[3], le port de Nantes concède les terrains à l'Établissement Maritime de Cheviré sous le contrôle de la Chambre de commerce et d'industrie de Nantes. L'entité a la charge d'assurer les travaux d'aménagement de la berge, de mettre en place les dessertes routières et ferroviaires de la zone tout en la connectant aux voies intérieures[1].
En 1964, un premier poste à quai de 146 mètres de longueur est construit et mis en service en juin 1966, année de création du Port autonome de Nantes Saint-Nazaire[n 3], [4]. Avec l'installation croissante de nouvelles industries, le trafic maritime connaît une progression rapide. Aussi, dès 1968, les travaux de prolongement du quai existant de 154,5 mètres vers l'amont sont lancés. Le second poste est mis en service en 1970[1].
Spécialisés dans la réception des bois exotiques en grumes et des papiers, les deux postes à quai permettent la réception simultanée de deux cargos sur plus de 300 mètres. Dotés de deux grues de 15 tonnes travaillant au crochet et à grande portée (20 mètres), ils permettent la manutention des billes de bois. Dès 1968, la 100 000ème tonne est débarquée. Entre 1968 et 1969, le trafic double. Le port de Nantes propose ainsi dès 1970 une zone industrielle à Cheviré de quatre kilomètres de longueur de rive et de 600 à 800 mètres de profondeur. Le Port autonome dispose ainsi en 1970 de la plus grande surface industrielle de la côte atlantique et promeut le concept « Votre Usine au bord de l'eau » à Nantes Saint−Nazaire[1].
Pour répondre à l'augmentation croissante du trafic, un troisième poste à quai de 153 mètres de longueur est construit dans la zone aval de Cheviré en 1975. Il est mis en service en août 1976. Doté de deux grues Mohr de 15/25 tonnes pouvant travailler en jumelage, il permet la manutention de billes de bois et des colis lourds. Réparti de chaque côté de la centrale thermique EDF, le port à bois se développe sur Cheviré amont et aval. Sur les 10 hectares de terre−pleins revêtus, la moitié offre un parc à bois pour le stockage de longue durée. Grâce à un équipement moderne (9 grues, 2800 m² de hangars, 3 postes à quai), le port à bois peut accueillir des navires de plus en plus nombreux et de plus en plus gros[1].
L'entreprise Chacqueneau, qui assure alors le transport, la manutention et le stockage du bois est la première à s'installer sur le nouveau parc à bois en 1969. De nombreuses industries spécialisées dans le bois et papier et dans le fret maritime vont s'installer sur Cheviré : Clergeau, Pinault, SINBPLA, Jokelson & Handtsaem, Société Ouest−Bois, etc. Rapidement, la zone devient la première place commerciale du bois sur le territoire français. Principal site de réception de bois, Cheviré est aussi une véritable place de négoce réputée pour la concentration des professionnels implantés : importateurs, négociants, manutentionnaires spécialisés, unités de sciage et de séchage, parcs à bois, prestataires de service. Le Port autonome réceptionne toutes les variétés de bois : grumes, sciages et contreplaqués en provenance des cinq continents répondant ainsi à tous les besoins des acheteurs[1].
A partir du début des années 2000, la filière bois évolue : les pays exportateurs de bois tropicaux intègrent la transformation des bois qu'ils produisent afin de générer localement de la valeur ajoutée. En juin 2012, l'African Wind décharge a Cheviré la dernière cargaison de bois d'Afrique en grumes (2228 tonnes). De nos jours, une grande partie du trafic de bois, constituée de produits finis ou transformés, arrive à Montoir-de-Bretagne par conteneurs, le reste continue d'arriver à Cheviré, qui diversifie son activité vers le recyclage et la logistique. Le port de Nantes Saint−Nazaire bénéficie ainsi de deux sites portuaires complémentaires qui lui permettent encore de rester la place forte française du négoce de bois tropicaux et d'importation de bois d'œuvre[1].
La mise en service du pont de Cheviré en 1991 rend le port visible[2]. Son tirant d'air de 52 mètres est suffisant pour permettre le passage des plus grands navires de commerce. Cheviré est ainsi connecté aux principaux réseaux de communication nationaux par le périphérique de Nantes, aux dessertes ferroviaires et à la voie fluviomaritime. En septembre 1998, un échange de terrains entre le port et la ville de Nantes est réalisé : la ville reçoit du port les quais urbains désaffectés et le secteur des anciens chantiers Dubigeon sur l'île de Nantes, le port reçoit de la ville en contrepartie 27 hectares de terrains de l'ancienne centrale thermique EDF de Cheviré, qui coupaient jusqu'alors en deux le terminal à bois. C'est dans ce secteur central que le poste roulier est mis en service en novembre 2002. Il comporte notamment un ponton flottant pouvant accueillir deux barges simultanément[1], notamment pour le transport d'éléments d'Airbus vers Montoir-de-Bretagne[2].
Avec la construction en 2004 du poste à quai 4 de 180 mètres de long sur Cheviré aval, le port renforce la position de Cheviré et sa desserte multimodale. Il permet ainsi d'y déporter en 2005 l'activité du quai Président-Wilson[2] : ferraille, engrais et sucre et plus tardivement, l'accueil des paquebots de croisière[4]. En 2011, la capitainerie de Cheviré est inaugurée. En 2020, les entreprises Suez et Charier ont choisi d'implanter leur plateforme de valorisation des déchets issus pour partie des chantiers du BTP de la métropole nantaise, dans l'intention d'utiliser la voie fluviale pour l'acheminement de quelque 30 000 tonnes de déchets par an[1].
De 2011 à 2022, Nantes Port Terminal (NPT), filiale du Grand Port Maritime, est chargé de l'exploitation de l'outillage et de la gestion des zones bord à quai de Cheviré. Dans une volonté de cohérence avec le modèle des terminaux de Saint-Nazaire, le rôle de Nantes Port Terminal a évolué depuis le 1er janvier 2023. C'est désormais Nantes Saint−Nazaire Port qui exploite directement les terminaux de Cheviré, en régie[5], [6].
Les axes de développement se concentrent sur la mise à disposition des parcelles à vocation logistique et industrielle clé en mains et sur la logistique du dernier kilomètre[1].
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