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chartreuse située dans la Nièvre, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La chartreuse Notre-Dame d'Apponay, Apponiacum - Apponyaum - domus Apponyaci - (nom celtique qui signifie : montagne près des eaux)[1], est un ancien monastère de chartreux, fondé en 1185 par Théobald ou Thibault, évêque de Nevers, à Rémilly. La chartreuse se trouve dans le Morvan et l'actuel département de la Nièvre, en région de Bourgogne-Franche-Comté. C'est aujourd'hui une propriété privée qui ne se visite pas.
Chartreuse Notre-Dame d'Apponay | |
Présentation | |
---|---|
Culte | Catholique romain |
Type | chartreuse |
Rattachement | diocèse de Nevers |
Début de la construction | 1185 |
Fin des travaux | XVe siècle - XVIe siècle - XVIIIe siècle |
Style dominant | Architecture gothique |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Nièvre |
Ville | Rémilly |
Coordonnées | 46° 48′ 23″ nord, 3° 46′ 34″ est |
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Du Beuvray, partent vers le Nord et le Sud deux routes, dont l'une atteignait Château-Chinon et l'autre Apponay, par La Roche-Millay et la commune d'Avrée[2]. Entre la chartreuse d'Apponay et La Nocle, serpentent quelques restes d'un chemin qui semble les avoir unies autrefois l'une à l'autre[3]. Carte topographique IGN 2725 O & 2725 E, route D981.
Cette chartreuse est au Sud-Ouest de Rémilly, en bordure de la route qui va de Luzy à Decize. Au XIIe siècle, les lieux étaient couverts de landes peuplées de quelques serfs. Théobald ou Thibaut, évêque de Nevers va avec le consentement de Jean, doyen du chapitre de sa cathédrale et de tous les moines réunis, donner cette ferme avec sa terre consistant en bois, prés, terres et eaux, et tout ce qu'ils pourraient acquérir, aux fils de Saint Bruno, à condition qu'ils y fondent une maison de leur ordre, en 1185.
« Sachent tous, présens et à venir, que moi Thibault, par la puissance de Dieu, évesque de Nevers, moi, Jean, doyen, et de tout le chapitre de l'esglise de Nevers, avons donné et concédé aux frères de l'ordre des chartreux, le lieu d'Apponay, en entier et avec ses dépendances, savoir : forests, terres, prés, eaux, et tout ce que les dits frères pourront acquérir en ce dict lieu. Mais de manière que pourtant que, s'il arrivoit que les frères dudict ordre, ce que à Dieu ne plaise, vinssent à abandonner ou à ne pas habiter en ce lieu d'Apponay, il reviendroit librement, tranquillement, et sans opposition quelconque, avec tous ses accroissements, à la susdicte église de Nevers »
Les Papes prirent cette nouvelle maison sous leur protection. Par une bulle du , signée par treize cardinaux, Grégoire IX fait défense de troubler les religieux dans la possession de leurs terres, de brûler leurs granges, d'empêcher de s'y faire moines ceux qui le voudraient, de donner refuge à un apostat qui en sortirait, et de lever sur leurs biens aucune espèce de dîmes. Il veut qu'ils puissent bénir les églises et chapelles de leur dépendance et de se faire ordonner où bon leur semblera. Il est interdit à tout évêque ou autres personnes de les citer en justice, d'exercer sur eux aucune juridiction, de leur imposer un prieur autre que celui qu'ils auraient librement élu, et de bâtir plus près de leur maison qu'à une demi-lieue, sous peine d'excommunication et d'être déchus de toutes charges et dignités...
Pendant le premier siècle et demi de son existence, le prieuré prospéra péniblement. Pendant les six cent cinquante ans de son existence, elle fut gouvernée par soixante-dix prieurs, dont plusieurs furent remarquables.
Le , un incendie se déclara, consumant tous les bâtiments et réduisit les moines à une profonde détresse. C'est sous le gouvernement de Jean VIII Choiseau que cet événement arriva, contraignant les religieux à recourir à la charité publique. Une souscription fut ouverte et le roi François Ier donna 20 livres, le dauphin souscrivit pour 6 livres, Mme Renée remit 4 livres, la comtesse de Nevers, Marie d'Albret, donna 18 livres, l'aumônier du roi : 12 livres, Picard curé de Chiddes : 12 livres, le chapitre général de l'ordre : 60 livres, Pierre Le Goux, procureur de Beaune : cent, le chapitre de Nevers: vingt, Berthier de Bizy : trente, Monsieur d'Orval : dix, le protonotaire de Langeron : dix, Odo des Moulins : quarante, Mademoiselle de Cheuilly : quarante, de Lautret : six , La Donyre de Donzy : quarante, ainsi que grand nombre de nobles qui participèrent. La collecte produisit un total de 527 livres et trois sous six deniers. Somme énorme pour l'époque.
Ils purent réparer leur maison et y ajouter un bâtiment pour recevoir les hôtes, et qui sera par la suite converti en fruiterie et connu sous le nom de grenier de Saint-Bruno.
Puis la chartreuse prospéra pendant le demi-siècle suivant de façon remarquable. Cela est dû à la gestion de deux prieurs : Simon Poulard pendant vingt ans et Michel Trousson, pendant onze ans.
En 1570, sous l'administration de dom Claude Guyot, les calvinistes pillèrent et dévastèrent le prieuré, garrottèrent le prieur et dom Jean Offroy, les emmenant prisonniers à La Charité-sur-Loire. Les moines furent contraints de vendre le domaine et le bois de Millery, ainsi que 500 pieds d'arbres dans les bois de haute futaie du couvent. Ils retirent des mains de Gilbert Chaussin et François Girard, le , leur domaine et le bois de Millery.
Dom de Maugarny reprit le domaine de Saint-Firmin engagé et obtint le du roi Louis XIV pour son prieuré et Rémilly et autres dépendances l'exemption de logement des troupes en garnison à Decize, à Issy-l'Évêque et autres lieux du Bas et Haut-Nivernais et de toutes autres contributions.
Son successeur, dom Denis-Nicolas obtint des lettres patentes du roi, le , confirmant à son monastère les privilèges accordés par les rois à ses prédécesseurs. Le monarque y ajoutant même une exemption d'impôts pour le prieur, les moines, les frères convers, gens familiers, serviteurs et domestiques, afin de les obliger à continuer leurs prières pour le roi et le bien de l'État[4].
Sous le gouvernement de Dom de Vautorte, le domaine s'agrandit et va s'embellir. Aidé par les secours qu'il a obtenus de dom Innocent Le Masson, grand prieur de l'ordre, il va en 1683 bâtir deux nouvelles cellules et commencer le grand cloître. Les ducs du Nivernais furent toujours assez bien disposés en faveur des moines de ce monastère à cause de la garde gardienne du couvent qui leur appartenait.
En 1713, le Prieur et ses religieux, seigneurs de Rémilly, prennent fait et cause des « nommez Jean Poupon, Annet Prevoft, Jean Richard, Jean Châtelier, Pierre et Nicols Guipiers, Antoine Plautard, Jean Lebvre, Jean Poitou, Pierre Girard, Jean Talpin, Henri Guilard, tous Laboureurs, Meûniers, Châteliers & Domestiques defdits Chartreux, demeurans en la Paroiffe de Rémilly, fe sont opposfez aux Taxes & Impositions faites de leurs personnes aux Rôles des Tailles de ladite Paroiffe pour l'année 1713. Par Arrêt de la Cour des Aydes du , la somme de 672 livres à laquelle ils avoient été impofez, a été modérée pour ladite année à 569 livres 11 fols, avec défenfes, aux Habitans & Collecteurs de les imofer à plus haute fomme, finon en cas d'augmentation de biens & tenures d'heritages & en cas de diminution, ordonne que diminution leur fera faite, le tout en fol la livre »[5]
Puis vint la funeste administration de dom Louis de La Barre, qui en 1717 eut des procès ruineux avec la maîtrise de Nevers, puis il fit creuser le grand étang voisin et établit une verrerie qui n'a pas réussi. Il fut transféré à Bellary, laissant Apponay dans les dettes.
En 1742 un chartreux s'est sauvé « d'Aponais, où il était en prison depuis six ans, il s'est mis sous la sauvegarde du Roi et a demandé à faire connaître contre son ordre son innocence »[6]
Robert Lancieux, redressa les finances du monastère, ouvrit une faïencerie qui n'eut pas de succès et libéra financièrement le monastère qui plaça à rente le produit de ses coupes de bois. En 1745, une cruelle épizootie emporta tout le bétail d'Apponay et l'année suivante le prieur dom Hugues Pépin put créer deux nouvelles cellules et faire quelques travaux de réparations dans les bâtiments. Les moines, après cette terrible épidémie où il ne sauvèrent que deux animaux sur cent, réussirent dans les deux années qui suivirent, grâce à une abondance de glands qui leur fit faire un profit considérable sur les porcs, ce qui leur permit d'acheter des bestiaux pour le labourage et de repeupler leurs domaines.
C'est en 1750 qu'est élu à la tête du monastère François-Marie de Coëtivy. Il fait creuser le grand étang neuf et huit pêcheries pour y conserver la provision ordinaire de poissons qui dépérissaient dans les fossés.
Lorsque survint La Révolution, les moines n'étaient plus que sept à savoir :
Ils furent dispersés, la maison et l'église dévastées et divers objets transférés à l'église paroissiale Saint-Pierre de Luzy, à savoir : la cloche, les stalles, le lutrin, et deux tableaux : L'Assomption de la Sainte-Vierge et un autre : Le Sacré-Cœur de Jésus. Ce n'est qu'en 1798 que l'ensemble des biens fut dispersé comme biens nationaux à Nevers. À savoir les bois divisés en sept lots, et les domaines pour une somme de 300,000 francs, payés en assignats de peu de valeur.
Dom Ledivelec, religieux de la chartreuse d'Apponay, ne fit aucun serment révolutionnaire et ne sortit point de France ; il fut donc mis en réclusion à Nevers dans la maison claustrale par le tribunal révolutionnaire puis envoyé à Nantes, jeté dans le fond de cale de la galiote du port de cette ville, de là passa à Brest, le . À son débarquement, il est transporté malade à l'hôpital Saint-Louis et meurt à cet hôpital le [7].
Le , la foudre frappa le clocher et y causa de graves dégâts que le prieur dom François-Marie de Coëtivy fit réparer. Avant la Révolution, elle possédait entre autres deux tableaux : L'Assomption de la Sainte-Vierge et Le Sacré-Cœur de Jésus, transportés à l'église de Luzy, ainsi que les stalles, la cloche et le lutrin.
La première pierre est posée le sous le gouvernement du prieur dom Joseph Cazet de Vauvorte, par Jean-Henri Bogne, doyen du chapitre de Nevers.
Elle fut réparée en 1650 sous le gouvernement de dom Maugary qui fit également fit remplacer les haies vives qui entouraient la maison, par de bonnes murailles.
Ils sont entourés de fossés et de murailles vers 1650, sous le gouvernement de dom Maugarny ( 1627-1661).
C'est dom Anthelme de Maugarny qui, en 1629, fonda ces bâtiments. Dom Augustin Joyeux, visiteur de la province, y vint en 1631 et en fit le commentaire suivant :« somptueux et si éloigné de la simplicité carthusienne», qu'il fut sur le point d'en ordonner la démolition et ce qui le retint fut la grande pauvreté du monastère[8].
(liste non exhaustive)
Au nombre de huit en 1789. Vendus en 1798 pour la somme de : 300,000 francs
Au nombre de trois à la Révolution
Au nombre de trente-huit en 1789.
Haute, moyenne et basse justice dans l'enclos du monastère accordée par le duc du Nivernais en 1685
Coupé : au 1 parti de gueules, à trois tours et une fleur de lys en abîme, le tout d'or, et d'azur semé de fleurs de lys d'or, à la hure de sanglier de même brochant sur le tout ; au 2 d'azur semé de fleurs de lys d'or, au sanglier au naturel, chargé d'un Saint-Cyr de même nimbé d'or, brochant sur le tout.
(liste non exhaustive)
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