calendrier latin De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Chronographe de 354 est un ample calendrier latin copié à l'origine dans un manuscritenluminé du IVesiècle. Son texte, d'une conception très proche de celle des almanachs modernes, est imputé à Furius Dionysius Filocalus (lapicide[note 1] romain qui, une quinzaine d'années plus tard, grava les Épigrammes de Damase Ier, pape de 366 à 384). Mêlant fêtes païennes et fêtes chrétiennes, il avait pour destinataire explicite un nommé Valentin(us), certainement un aristocrate romain chrétien. Il n'en subsiste que des copies médiévales et modernes reproduisant le texte et les illustrations d'origine[1].
les Tychés (Τύχαι) des quatre villes principales de l'Empire romain: Rome, siège du préfet du prétoire d'Italie, Alexandrie, Constantinople, siège de la préfecture du prétoire d'Orient, et Trèves, siège de la préfecture du prétoire des Gaules[3];
les Natales Caesarum[4], une liste de dates de commémoration du jour de naissance de vingt empereurs romains[note 2];
le calendrier «philocalien» proprement dit, soit un calendrier julien, contenant, outre les jours de la semaine, nommés, dès le 1er janvier, par les lettres A à G, soit de samedi à vendredi, le cycle de huit jours pour les marchés (nundinales), indiqués par les lettres A à H, les quantièmes des jours nommés selon l'usage dès les Calendes pour le premier du mois, puis les jours avant les Ides (le 5, ou le 7 en mars, mai, juillet et octobre), avant les Nones (le 13, ou le 15) et avant les Calendes du mois suivant (en comptant toujours le jour de départ et le jour d'arrivée!), les principales fêtes religieuses romaines, les jours de cirque (Circenses missus), de jeux (Ludi), de naissance (Natalis), ceux lors desquels le Sénat pouvait siéger (Senatus legitimus) et les jours égyptiens (Dies Aegyptiacus), jours néfastes[7];
la depositio episcorum, une liste des jours de commémoration de la mort (depositio) des évêques de Rome (episcopi Urbis), depuis Étienne Ier, mort le 2 août (IIII non. Augustas) 257, jusqu'à Jules Ier (Iulius), mort le [12];
Le Chronographe de 354 est une compilation et a été composé au plus tôt en 336, date de la plus ancienne célébration de la naissance de Jésus Christ le (Hoc cons. dominus Iesus Christus natus est VIII kal. Ian. d. Ven. luna xv., « 8 jours avant les calendes de janvier de Vénus », c'est-à-dire le )[18] et du Sol Invictus[19] le même jour (XXV mensis Decembris)
Il est donc utile et précieux pour toutes les questions de datation et peut être recoupé avec d'autres sources littéraires et épigraphiques.
Henri Stern, Le Calendrier de 354. Étude de son texte et de ses illustrations. Paris, 1953.
Le calendrier de Filocalus
Le calendrier du lapicide romain Filocalus ou Philocalus, également appelé calendrier philocalien, constitue la première édition du Chronographe sous la forme d'un manuscritenluminé du IVesiècle. Il fut exécuté à Rome en 354 pour un chrétien du nom de Valentius. C’est le plus ancien codex à posséder des pleines pages d’enluminures.
Les illustrations sont connues uniquement par les dessins d’un manuscrit du XVIIesiècle, conservé à la Bibliothèque apostolique vaticane[20], fabriqué à partir d’une copie carolingienne. Ces dessins, bien qu’ils aient été copiés deux fois, montrent la grande variété de sources d’inspiration utilisées par les premiers enlumineurs, parmi lesquelles le travail des métaux, les fresques, et les mosaïques.
Scipion l'Africain (P. Cornelius Scipio Africanus), Quintus Fabius Maximus Rullianus (Fabius Maximus), Apulius Claudius, Popilius Lenas, Valerius Publicola, Pompée (Pompeius Maximus), Aeneas Iulius, Sylla (Sulla Felix), Barbatus, Scipio Nasica, Aemilius Paulus, Fabius, Lucius Quinctius Cincinnatus (Cincinnatus), Decimus, Titus Marius, Plutatius Catus, Marius Rutulus, Valerius Corvinius, Cornelius Scipio, P. Decius, Q. Fabius, Metellus Pius, Marius, Licinius Salinator, Curius Dentatus et Iulius Brutus (Iunius Brutus).
Catherine Virlouvet (dir.) et Claire Sotinel, Rome, la fin d'un empire: De Caracalla à Théodoric 212 apr. J.-C - fin du Vesiècle, Paris, Éditions Belin, coll.«Mondes anciens», , 687p. (ISBN978-2-7011-6497-7, présentation en ligne), chap.7 («L'empire constantinien (324-361)»), p.333.
Salzman, Michele Renee. On Roman Time: The Codex-Calendar of 354 and the Rhythms of Urban Life in Late Antiquity (The Transformation of the Classical Heritage 17). Berkeley, University of California Press, 1991.