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enseignant universitaire, homme politique et écrivain ivoirien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Bernard Zadi Zaourou (né en 1938, à Soubré, en Côte d'Ivoire et mort le , à Abidjan)[1], connu également sous le nom de Bottey Zadi Zaourou, est un enseignant universitaire, homme politique, écrivain, metteur en scène, musicien et syndicaliste ivoirien qui a occupé le poste de ministre de la culture dans le gouvernement de Daniel Kablan Duncan, formé en 1993 sous la présidence d'Henri Konan Bédié.
Bernard Zadi Zaourou | |
Fonctions | |
---|---|
Ministre de la Culture | |
– 6 ans et 9 jours |
|
Président | Henri Konan Bédié |
Premier ministre | Daniel Kablan Duncan |
Gouvernement | Duncan I, II et III |
Prédécesseur | Henriette Diabaté |
Successeur | Henriette Diabaté |
Biographie | |
Nom de naissance | Bernard Zadi Zaourou |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Soubré, Côte d'Ivoire |
Date de décès | |
Lieu de décès | Abidjan, Côte d'Ivoire |
Nationalité | Ivoirien |
Parti politique | Union des sociaux-démocrates |
Diplômé de | Université de Strasbourg |
Profession | Enseignant, écrivain, dramaturge et homme politique |
Distinctions | Commandeur de l’ordre national Commandeur de l’ordre national du Lion du Sénégal Officier de l’ordre Ivoirien du Mérite Culturel Officier de l'ordre des Arts et des Lettres |
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Bernard Zadi Zaourou naît en 1938, à Soubré, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire ; il est le frère cadet de Marcel Zadi Kessy.
Il étudie la littérature à l'université d'Abidjan et à l'université de Strasbourg. Diplômé d'une maîtrise de stylistique et d’histoire de la langue en 1970, il devient assistant au département de lettres modernes à l’université d’Abidjan. Il est membre fondateur de l’Institut de Littérature et d’Esthétique Négro-Africaines (ILE-NA).
De 1976 à 1977, il est directeur du département des Lettres modernes. Puis en 1980, il obtient un doctorat d’Etat ès lettres à l’université de Strasbourg, en stylistique poésie africaine et histoire de la langue, et devient maître de conférences à l'université d’Abidjan. En 1980, il fonde la compagnie théâtrale Didiga.
Emprisonné dès 1963, dans le cadre de la répression politique liée à la découverte de complots supposés à l'encontre du président, il comprend que tout combat politique de front, au sein d'un parti clandestin, serait victime de la répression impitoyable de Félix Houphouët-Boigny. Avec Laurent Gbagbo, qu'il rencontre en France en 1969, il décide de mener le combat politique en intégrant la société civile[2].
Défenseur de la tradition orale africaine, qui met en dialogue discours historique, musique épique et esthétique littéraire, il assure la transformation du Club des jeunes chercheurs dans un institut universitaire dénommé Groupe de recherche sur la tradition orale (GRTO) et en dévient directeur. Il décide d’installer le GRTO hors du campus de l'université, au sein d'un des villages ébriés de Cocody, Blokosso[2].
Le GRTO est considéré par ses fondateurs comme un site de résistance culturelle, intellectuelle et politique face au pouvoir de Félix Houphouët-Boigny. Si la formation intellectuelle des étudiants est l'activité officielle du GRTO, il comporte un volet politique et semi-clandestin, qui sert à diffuser des idées de gauche[2]. Il héberge le siège de la cellule fondamentale à partir de laquelle est née le Front populaire ivoirien (FPI) et l’Union des socio-démocrates (USD). Le GRTO sert également de refuge pour les militants du Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synares), dont Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo et Aboudramane Sangaré[2].
En 1975, sa pièce de théâtre intitulée L’œil est interdite après seulement trois représentations.
En 1990, à la faveur du retour au multipartisme en Côte d’Ivoire, il fonde le parti Union des socio-démocrates (USD).
En 1993, sous la présidence d'Henri Konan Bédié, Bernard Zadi Zaourou devient ministre de la Culture au sein des gouvernements successifs de Daniel Kablan Duncan, jusqu'en 1999.
Bernard Zadi Zaourou est le théoricien du Didiga, une esthétique qui se décline sur le plan artistique comme le récit des prouesses d'un héros chasseur nommé Djergbeugbeu et sur le plan philosophique comme l'art de l'impensable[3].
Zadi Zaourou peut être considéré comme un auteur avant tout engagé, musicien et poète et aussi féministe. En peignant l'image de femmes guerrières intrépides, il relance par la bouche de la gent féminine, la question de la fragilité du pouvoir mâle. Cet extrait de La guerre des femmes est à ce sujet un des plus expressifs :
Tu verras. Ses yeux se révulseront et il s’oubliera dans une jouissance indicible. Quand tu le verras ainsi désarmé et à ta merci, ne le tue pas mais retiens que toi seule pourras l’envoûter de la sorte, chaque fois que tu le voudras, toi. Ce pouvoir, c’est l’arme nouvelle que je vous laisse. Dis à toutes mes filles, le moment venu, qu’elles en fassent bon usage et qu’elles n’oublient jamais que nous sommes en guerre et que la paix des hommes ne sera jamais qu’une paix de dupes !
(In La guerre des femmes, NEI Abidjan, Editions Neter, 2001)
Un documentaire est consacré à la compagnie "DIDIGA" lors d'une tournée de "La guerre des femmes".
Bernard Zadi Zaourou a été honoré. Son nom a été donné à l’une des salles du plus grand musée d’Afrique situé au Burkina Faso, plus précisément à Manega, grâce à Pacéré Frédéric Titinga, avocat, écrivain et chef coutumier qui avait beaucoup d’estimes pour Zadi. Cette salle a été inaugurée en présence de plusieurs autorités burkinabées et aussi de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Burkina[1].
Cinq ans après sa mort, un colloque-hommage international est organisé à son honneur en au sein de l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan (anciennement université d’Abidjan). À l’occasion de ce colloque-hommage, Michelle Tanon-Lora, vice-doyenne de l’UFR LLC (Langue, Littérature et Civilisation), dans son discours inaugural n’a pas manqué d’exposer l’engagement de Zadi à l'épanouissement culturel, intellectuel et artistique africain. Ce colloque portait essentiellement sur plusieurs axes qui étaient entre autres :
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