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roman de Gabrielle Roy De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Bonheur d'occasion est un roman urbain écrit par Gabrielle Roy et publié en juin 1945. C'est le premier roman de l'écrivaine, pour lequel elle a reçu, à Paris, le , le prix Femina, une première pour un écrivain canadien dans un grand prix littéraire français. L'œuvre a aussi été choisie, en mai de la même année, livre du mois par la Guilde Littéraire d'Amérique (Literary Guild).
Bonheur d'occasion | |
La maison en coin du roman | |
Auteur | Gabrielle Roy |
---|---|
Pays | Canada |
Genre | roman |
Éditeur | Pascal |
Date de parution | 1945 |
Nombre de pages | 532 |
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Le , la parution du roman Bonheur d'occasion a été désignée en tant qu'événement historique, en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, par le ministre Luc Fortin[1].
Le roman a été traduit en plusieurs langues[2].
Étudié dans les pays francophones à travers le monde, Bonheur d'occasion est considéré comme le grand roman québécois de la Seconde Guerre mondiale avec Au pied de la pente douce (1944) de Roger Lemelin.
L'histoire se déroule à Montréal, principalement dans le quartier ouvrier et défavorisé de Saint-Henri, entre février et mai 1940, au cours de la Seconde Guerre mondiale, alors que le Québec souffre encore des conséquences de la Grande Dépression. Il s'agit d'un roman urbain qui rompt avec la tradition d'une littérature québécoise jusque-là plutôt rurale[3].
Florentine Lacasse, une jeune femme de 19 ans qui aide ses parents à subsister en travaillant comme serveuse au restaurant d'un « 5-10-15 » (c’est-à-dire « un quinze cennes ») et qui rêve d'une vie meilleure, se fait inviter au cinéma par un client, Jean Lévesque. Elle se laisse charmer, mais Jean Lévesque, ambitieux et jaloux de son indépendance affective, ne veut pas poursuivre la relation et lui présente un ami, Emmanuel Létourneau, un soldat en permission, qui tombe véritablement amoureux de Florentine. Or, Florentine ne peut faire sortir Jean de son cœur, et cette attirance invincible aura d'importantes conséquences sur sa vie. Parallèlement, l'histoire présente Rose-Anna et Azarius, les parents de Florentine, et leur vie de famille difficile en raison de leur pauvreté.
Le thème central est la misère éprouvée par les Canadiens français des années 1930 et 1940. Cette misère incarnée par la famille Lacasse est illustrée par la description du quartier Saint-Henri, à Montréal, qui en est caractéristique. Le roman oppose le fatalisme de Rose-Anna, malgré son courage face aux vicissitudes de la vie, au désir de s'en sortir qu'expriment, chacun à sa manière, ses enfants, Florentine et Eugène, ainsi que Jean Lévesque.
Malgré les beaux actes du roman et les lueurs d'espoir, l'œuvre est souvent considérée comme essentiellement pessimiste, comme en témoigne la dernière phrase : « Très bas dans le ciel, des nuées sombres annonçaient l'orage. »
Florentine Lacasse. 19 ans, travaille dans un « 5-10-15 ». Aînée de la famille, c’est pratiquement elle qui la fait vivre, car son père Azarius est plus souvent en chômage qu’autrement. Petite, jolie et coquette, elle prend la résolution de vivre un jour une vie meilleure et fait une fixation amoureuse sur Jean Lévesque, dont elle croit qu’il réussira à la sortir de la misère.
Jean Lévesque. Jeune machiniste ambitieux résolu à sortir du « trou » de Saint-Henri. Pour ce faire, il étudie intensément tout en travaillant dans une usine où il réussit bien. Issu d’un orphelinat, féru d’indépendance affective aussi bien qu’économique, il est attiré par Florentine mais ne veut pas s’engager, d’autant plus qu’elle lui rappelle la misère qu’il veut fuir.
Rose-Anna Lacasse. Mère et pilier de la famille. A eu 11 enfants, dont trois morts en bas âge, et en attend un douzième, à 40 ans passés. Infatigable, passe son temps à voir aux besoins des enfants, à raccommoder leurs vêtements, à faire des économies de bout de chandelle, à se préoccuper d’une situation financière plus que précaire. Rose-Anna affronte la vie à la fois avec fatalisme et avec un courage et une persévérance exemplaires.
Azarius Lacasse. Père de Florentine et mari de Rose-Anna. Chauffeur de taxi et le #1 draft pick de les canadiens de montreal et #1 draft pick dans la guerre , n’a pu réussi à trouver un emploi dans son domaine depuis le début de la Crise. Depuis, s’est lancé tour à tour dans diverses entreprises plus ou moins réalistes qui ont toutes mal tourné. Plutôt fainéant quoique de bonne volonté, optimiste mais pourvu d’un faible sens pratique.
Emmanuel Létourneau. Bon garçon, ami de Jean Lévesque, d'une famille mieux nantie que les Lacasse. S’est enrôlé. Tombe amoureux de Florentine, qui le trouve gentil mais ne peut oublier Jean, qu’elle considère comme son grand amour.
Eugène Lacasse. Frère cadet de Florentine. 17 ans. S’enrôle dans l’armée en mentant sur son âge pour se sortir de la misère et apporter un peu d’argent à sa mère (l’armée enverra à celle-ci une pension de 20 $ par mois pendant le service de son fils).
Yvonne Lacasse. Sœur cadette de Florentine, au tout début de l'adolescence. Très pieuse.
Daniel Lacasse. Petit frère de Florentine. A autour de 6 ans. A commencé l’école et était doué et intéressé, mais a dû interrompre parce qu’il n’avait pas de manteau pour sortir en hiver. Malade de leucémie, il mourra à l’hôpital.
Gisèle Lacasse. Cadette de la famille Lacasse. Environ 4 ans.
Sam Latour. Tenancier des Deux Records, petit restaurant du quartier. A son opinion sur tout, notamment la guerre en cours.
Marguerite. Compagne de travail de Florentine au 5-10-$1, chez qui celle-ci ira se réfugier dans un moment de détresse mais à qui elle n'osera se confier.
Jenny. Infirmière anglophone s’occupant de Daniel à l’hôpital. Daniel éprouve pour elle une affection sans borne qui blessera sa mère résignée.
Le couple Létourneau. Parents d'Emmanuel. Mentalité plutôt bourgeoise.
En 1983, Claude Fournier signe le scénario, fondé sur le roman, et la réalisation du film Bonheur d'occasion, produit par l'ONF[6].
Un extrait du roman est inscrit au mur de la Chapelle du Souvenir, au rez-de-chaussée de la Tour de la Paix, au Parlement du Canada.
Le quartier Saint-Henri dans l'arrondissement du Sud-Ouest à Montréal, où se déroule le récit, a inauguré en 2017 la place Bonheur-d’occasion, située sur la rue Notre-Dame. On y trouve plusieurs bancs sur lesquels des citations du roman sont inscrites[7].
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