Basilique Notre-Dame-d'Afrique
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La basilique Notre-Dame-d'Afrique est l'une des basiliques mineures de l'Église catholique. Elle est située dans la commune de Bologhine, à l'ouest d'Alger, sur un promontoire dominant la mer de 124 m d'altitude.
Basilique Notre-Dame-d'Afrique | |
![]() Vue générale de la basilique en 2018. | |
Présentation | |
---|---|
Nom local | Lalla Meryem |
Culte | catholicisme |
Type | basilique |
Rattachement | diocèse d'Alger |
Début de la construction | 1858 |
Fin des travaux | 1872 |
Architecte | Jean-Eugène Fromageau |
Style dominant | Romano-byzantin |
Site web | notre-dame-afrique.org |
Géographie | |
Pays | Algérie |
Ville | Bologhine (agglomération d'Alger) |
Coordonnées | 36° 48′ 04″ nord, 3° 02′ 33″ est |
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Elle a été construite par l'architecte Jean-Eugène Fromageau dans le style romano-byzantin, et consacrée le .
L'extérieur est caractérisé par un haut dôme, fixé sur un tambour cylindrique. Cette basilique possède son abside au sud-ouest, plutôt qu'à l'est comme d'habitude.
Situation
La basilique est construite sur un promontoire dominant la mer de 124 m, au nord d'Alger[1]. Elle est accessible par un téléphérique qui porte son nom depuis Bologhine (ex-Saint-Eugène), où se trouve le cimetière Saint-Eugène. Elle est considérée comme « la sœur jumelle de la basilique marseillaise Notre-Dame-de-la-Garde[2]. »
La basilique est surnommée « Madame l’Afrique » ou « Lalla Myriem »[1] par les habitants du voisinage[N 1]. Pour le journaliste Lyes Menacer, elle constitue un « symbole du brassage culturel et de la cohabitation religieuse depuis 160 ans »[2]. En témoignent l'inscription célèbre dans le chœur : « Notre Dame d’Afrique, priez pour nous et pour les musulmans », ainsi qu'une autre phrase, écrite en français, arabe et kabyle : « L'amour fraternel vient de Dieu. Il est Dieu même. »
Histoire
Résumé
Contexte
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La chapelle et le pèlerinage
Une statuette en bronze de la Vierge Marie, copie d'une œuvre originale créée par Bouchardon en 1750, fut offerte en à Mgr Dupuch, premier évêque d'Alger. Elle fut placée au monastère de la Trappe de Staouëli à Bouchaoui[3].
À la suite de la définition du dogme de l'Immaculée Conception par le pape Pie IX le [4], son successeur, Mgr Pavy, décide d'édifier une grande église de pèlerinage à Notre-Dame. Il déplace la statue dans une chapelle, inaugurée le [1]. La fête de Notre-Dame-d'Afrique se tient le [5].
La construction
Mgr Pavy, d’origine lyonnaise, entendait édifier « un autre Fourvière, auprès d’Alger ! »[6] Le , il engage la construction de l’église[1]. Elle est confiée à Jean-Eugène Fromageau, architecte en chef des édifices diocésains de l'Algérie[7]. Elle fut achevée en 1872. Mgr Pavy, décédé en 1866, est inhumé dans le chœur.
L'édifice fut consacré le , par Mgr Lavigerie, archevêque d’Alger. Il y transféra la statue de Marie le . L'église accueille le un « concile provincial d’Afrique », rassemblant les évêques et abbés d’Algérie, première réunion de ce type pour les temps modernes[8].
Toutes deux fondées sur l'impulsion du cardinal Lavigerie, la Société des missionnaires d'Afrique (Pères blancs) (1868) et les Sœurs missionnaires de Notre-Dame d'Afrique ou Sœurs Blanches (1869) se voient confier la garde du sanctuaire[1].
Le pape Pie IX accorde à l'église le titre de basilique ; elle est consacrée le [1].
La restauration
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L'église est fortement touchée par les séismes de , qui font par ailleurs 3 000 morts, notamment dans la ville de Boumerdès. Des travaux de restauration sont engagés en 2007 sous l'impulsion de Bernard Lefebvre, recteur de la basilique. L'inauguration a lieu le [2]. Les travaux ont fait l'objet d'un financement partagé entre l'Union européenne et l'État français à hauteur de 1 million d'euros, de collectivités locales françaises (la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le département des Bouches-du-Rhône et la ville de Marseille) à hauteur de 440 000 euros chacune et la wilaya d'Alger à hauteur de 600 000 euros[9].
Le classement en bien culturel
La basilique est classée sur la liste des biens culturels algériens comme monument historique depuis le [10].
Architecture et décoration
Résumé
Contexte
Architecture
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Comme la cathédrale du Sacré-Cœur d'Oran, la basilique est de style romano-byzantin. Le plan est dû à Jean-Eugène Fromageau. Il offre la particularité d'être orienté avec le chœur au sud-ouest (au lieu de l'est habituellement).
Deux chapelles, ornées de reliquaires, entourent le maître-autel. La première, consacrée à saint Augustin abrite notamment six ex-votos de Charles de Foucauld[11]. Celle dédiée à la mère de saint Augustin, sainte Monique, rend hommage aux dix-neuf religieuses et prêtres tués dans les années 1990 en Algérie (reconnus martyrs d'Algérie en 2018).
Décoration
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La décoration de la basilique comprend au centre du dôme, sous la statue de la Vierge, une céramique due à Mohamed Boumehdi (1924-2006), un artiste algérien musulman[5].
La statue de Notre-Dame d'Afrique, en bronze, a été réalisée en 1838 par le célèbre bronzier et orfèvre parisien Louis-Isidore Choiselat dit Choiselat-Gallien (1784-1853)[12]. C'est une copie de la Vierge de Bouchardon aussi appelée « Vierge fidèle » que le bronzier avait déjà réalisé pour Saint Sulpice en 1832 et comme ex-voto pour la conversion de Talleyrand en 1838. Elle est d'abord offerte par Mgr de Quelen aux religieuses du Sacré-Cœur de la rue de Varenne. En 1840, les sœurs l'offrirent à l'abbé Dupuch devenu en 1838 le premier évêque d'Alger. En Algérie, la statue est d'abord installée dans une chapelle provisoire. En 1873, elle est intronisée en tant que Notre-Dame d'Afrique dans la basilique nouvellement consacrée[12].
Il est à noter que le modèle de cette statue de Bouchardon est aussi connue sous le nom de « Vierge au Sourire » en raison d'un épisode de la vie de Sainte Thérèse de Lisieux[13].
La statue de Notre Dame d'Afrique est couronnée d'or avec une parure de velours bleu brodée en fils d'argent recouverts d'or, réalisée par M. Sekkal, maître brodeur de Tlemcen[5].
Une grande fresque, au fond du chœur représente Marie en gloire, vénérée par le cardinal Lavigerie, entourée de personnages évoquant le passé chrétien de l’Afrique du Nord : les saints Cyprien de Carthage et Augustin d'Hippone, les saintes Perpétue et Félicité, Monseigneur Lavigerie, les martyrs de l'Ouganda (1886), le père Siméon Lourdel (1853-1890), Charles de Foucauld et le cardinal Duval[14].
Une phrase, extraite d’une prière, est inscrite en français, en arabe et en berbère sur le mur de l'abside derrière l'autel[2] :
« Notre Dame d'Afrique priez pour nous et pour les musulmans. »
L'orgue
L'instrument actuellement installé dans la basilique a été réalisé en tant que grand orgue de concert par la manufacture Cavaillé-Coll et signé par Charles Mutin, facteur français, pour la résidence de M. et Mme Albert Weddell, qui résidaient villa Georges à Alger, au 47, rue du Télemly (actuellement rue Krim-Belkacem). C’est un orgue de 26 jeux et plus de 1 500 tuyaux. Il a été inauguré le par le musicien Camille Saint-Saëns, ami et voisin des propriétaires. L’orgue fut donné en 1930 par Mme Weddell et installé dans la basilique. Il a été restauré entre 2000 et 2002[15].
Galerie
- Façade sud-ouest vue plongeante.
- En 2005, avant rénovation.
- Bologhine en 2006, vue depuis le parvis.
- L'autel.
- L'abside.
- Travaux de rénovation en 2009.
Notes et références
Annexes
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