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Guitare mexicaine à douze cordes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le bajo sexto (basse sixte en espagnol), et le bajo quinto sont des instruments de musique texans et mexicains qui appartiennent à la famille des guitares. Le bajo sexto possède six chœurs de deux cordes qui le rendent fortement parent de la guitare à douze cordes. Le bajo quinto n'est doté que de cinq chœurs et est en quelque sorte, un bajo sexto dont le chœur de cordes le plus grave a été supprimé.
Bajo sexto et bajo quinto | |
Bajo quinto (détail). Le bajo sexto compte un chœur de cordes supplémentaire. | |
Classification | Instrument à cordes |
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Famille | Instrument à cordes pincées |
Instruments voisins | Bajo quinto, guitare à douze cordes, tres |
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Depuis le milieu du XXe siècle, le bajo sexto est devenu un instrument emblématique de la musique norteña, plus particulièrement du style norteño, et avec l'accordéon, de la mexicanité. Il est également utilisé, dans une moindre mesure, dans la musique traditionnelle des États d'Oaxaca et de Puebla. Il ne faut pas le confondre avec le guitarron, la guitare basse caractéristique des groupes de mariachis.
Selon certains musicologues, la présence de bajo quinto est attestée depuis le début du XVIIe siècle dans les traditions musicales régionales des États de Veracruz, Puebla, Guanajuato, Michoacán, Oaxaca et Jalisco. Selon le musicologue Víctor Hernández Vaca[1], comme beaucoup d'instruments dit typiques, il a d'abord été utilisé dans un environnement religieux avant de passer dans l'univers festif pour l'exécution de huapangos, fandangos et jarabes. Le fait qu'il soit équipé de cordes doubles l'apparente aux bandurrias et luths espagnols. Selon le musicologue Guillermo Contreras qui a collectionné les bajo quinto anciens des états de Puebla, de Morelos et de Guerrero, il serait une adaptation par les luthiers locaux de la chitarra battente dont il aurait hérité les six jeux de double cordes et l'accordage.
Il est notamment utilisé pour exécuter la musique traditionnelle de l'ethnie mixtèque.
Au Texas, l'accordéon s'était imposé au début du XIXe siècle comme le principal instrument populaire auprès des Texans de langue espagnole. Il était destiné à animer les évènements festifs, collectifs ou privés, pendant lesquels le musicien interprétait polkas, scottishes, mazurkas et redovas et des « vals bajito »). L'accordéoniste exécutait à la fois la mélodie et les basses, et était quelquefois accompagné par un musicien qui rythmait le morceau à l'aide d'une « tambora de rancho », un tambour fabriqué de manière artisanale à partir d'éléments peu coûteux qui avait la réputation d'être trop sonore.
Vers la fin des années 1920, la plupart des duos avaient adopté le bajo sexto en remplacement de la tambora de rancho. Ce dernier pouvait fournir la rythmique, et les accordéonistes découvrirent rapidement qu'il pouvait les affranchir de l'exécution des notes basses[2]. Une transcription de la polka La bella Italia vers 1935 par l'accordéoniste tex-mex Bruno Villarreal met en évidence le rôle alors principalement rythmique du bajo sexto[3].
L'un des premiers artistes qui a enregistré des chansons sur lesquelles il s'accompagnait au bajo sexto, est Ramon Jazo que l'on ne connait que pour les sessions d'enregistrement qu'il a réalisées, dès le début des années 1930, notamment à Chicago, pour Victor, Bluebird Records et Vocalion Records[note 1].
À Monterrey et dans sa région, dans les années 1930, le duo accordéon et bajo sexto n'était pas populaire. Un orchestre populaire y était alors plutôt composé d'un violon, d'une flûte, d'un bajo sexto et d'un tololoche[5]. Parmi les pères du style norteño, l'accordéoniste Narciso Martínez « El Huracán del Valle » (L'ouragan de la vallée)[note 2], le guitariste Santiago Almeida[3] qui l'accompagnait sur ses disques, et le duo Carmen y Laura qui l'accompagnait en direct à la radio sont réputés être les pionniers du genre[6].
L'association entre la musique norteña et le bajo sexto, qui est aujourd'hui un lieu commun, découle peut-être aussi, en partie, du caractère historiquement contestataire de l'instrument, et révèle en quelque sorte le caractère urbain d'une musique que l'on a eu tendance à considérer comme rurale à cause de l'origine et de l'attachement à leurs racines de beaucoup de ses plus brillants représentants[note 3].
Le bajo sexto a été utilisé pour composer et interpréter des romances au cours de la phase indépendantiste de l'histoire mexicaine, puis des corridos pendant la période révolutionnaire. Il a été utilisé notamment dans les années 1930 par Los Madrugadores[8], un groupe de musiciens originaires de l'État de Sonora, qui ont été parmi les premières grandes vedettes de la musique mexico-américaine[9],[10].
Dans les années 1950, le groupe emblématique Los Alegres de Terán a réenregistré une grande partie du répertoire de Los Madrugadores, qui tiennent une place importante dans l'histoire du Norteño, mais Tomás Ortiz, qui tenait dans ce duo le rôle de guitariste, a indiqué dans une interview, qu'il avait utilisé la guitare jusqu'au milieu des années 1940, et qu'en accord avec Ramiro Cavazos[11] qui travaillait alors avec eux[12], il l'avait remplacée par le bajo sexto.
Ramiro Cavazos a lui indiqué qu'il avait utilisé à la fois la guitare et le bajo sexto jusqu'en 1954, mais qu'il avait abandonné ensuite la première car son associé, au sein du duo norteño Los Donneños, l'accordéoniste Mario Montes n'en aimait pas le son trop faible[13]. L'ethnomusicologue Cathy Ragland a écrit que le bajo sexto est caractéristique de la région frontalière entre le Texas et le Mexique, et que cet instrument est originaire de l'état de Durango[14], mais elle ne fournit aucune source documentaire qui viendrai étayer cette thèse néanmoins assez vraisemblable.
La création en 1963 par Alfonso Poncho Villagómez, lui-même virtuose reconnu de bajo sexto[15], originaire de General Terán (en), du label Discos Norteños, a joué un rôle important dans la reconnaissance du duo accordéon-bajo sexto comme noyau des groupes de musique norteña[16]. L'instrument a été rendu populaire en Colombie par le groupe Las Hermanas Calle et l'auteur compositeur interprète Alirio Castillo[17].
Le bajo sexto compte 6 chœurs de 2 cordes (soit un total de 12 cordes) qui sont accordées en quartes parfaites : mi - la - ré - sol - do - fa.
Le bajo quinto, version à 5 chœurs, est accordé la - ré - sol - do - fa[18].
Le bajo sexto est surtout utilisé comme guitare rythmique ou guitare d'harmonie. Les musiciens de Norteño font souvent usage de notes mortes ou de demi-accords étouffés afin de rendre le rythme de manière plus agressive. Ceci n'est toutefois pas caractéristique de l'instrument car les mêmes techniques sont souvent utilisées avec des guitares à six ou à douze cordes.
Trois styles de jeu principaux existent aujourd'hui[19] :
Jorge Loayzat du groupe Buyuchek a expérimenté la connexion d'un bajo sexto avec des pédales de distorsion et l'utilise sur certains enregistrements[27].
Le bajo bass est une adaptation d'un bajo sexto dont la marque a été déposée par Angel Ruiz, le guitariste de bajo sexto du groupe Los Rojos. Elle consiste à ne pas installer les cordes d'octave des trois cordes graves (mi - la - ré) du bajo sexto, et à doter celui-ci d'un double micro afin de pouvoir égaliser de manière différente le son des cordes graves et des cordes aigües[28],[29].
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