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corps expéditionnaire français pendant la Première guerre mondiale De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’armée française d’Orient (AFO), initalement corps expéditionnaire d'Orient (CEO) puis armée d'Orient (AO), est une unité de l’armée de terre française qui combat durant la Première Guerre mondiale sur le front d’Orient (aussi nommé Front de Salonique ou Front de Macédoine) entre 1915 et 1918[1]. Cette armée connait plusieurs appellations successives et les historiens d'aujourd’hui l'appellent de façon synthétique « Armée d’Orient ».
AFO | |
Les troupes françaises à Zetenlik défilant devant Sarrail et Bailloud qui observent à cheval (novembre 1915). | |
Création | 1915 |
---|---|
Dissolution | 1919 |
Pays | France |
Branche | Armée de Terre |
Type | Groupement d'armées |
Rôle | Coordination d'armées |
Effectif | 225 000 (en ) |
Composée de | 30e, 57e, 76e, 122e et 156e DI et 11e, 16e et 17e DIC plus une brigade de cavalerie (en ) |
Guerres | Première Guerre mondiale |
Batailles | Bataille de Monastir (1916) Bataille de Monastir (1917) Bataille de Dobro Polje (15 septembre 1918) Prise d'Uskub (24-30 septembre 1918) |
Commandant | d’Amade, Gouraud, Bailloud, Sarrail, Cordonnier, Leblois, Grosseti, Régnault et Henrÿs (commandants de l'armée française) |
Commandant historique | Sarrail, Guillaumat, Franchet d'Espèrey (commandants en chef les armées alliées) |
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L'armée française est d'abord engagée en février 1915, avec les Britanniques, dans la campagne des Dardanelles (également appelée campagne de Gallipoli) contre l'Empire ottoman. Puis, après son échec, elle participe dès octobre 1915 à l’ouverture d’un front « périphérique », destiné à aider la Serbie contre les forces armées allemandes, austro-hongroises et bulgares, et dont la ville grecque de Salonique est l’épicentre.
Le 11 août 1916, toutes les Armées alliées en Orient (AAO) sont placées sous un commandement unifié et nommé commandement des Armées alliées en Orient (CAA ou CAAO). Le premier commandant en chef est le général français Sarrail, qui commandait alors l’armée d’Orient (AO). Cette dernière est rebaptisée Armée française d’Orient (AFO) et est successivement commandée par les généraux Cordonnier, Leblois, Grosseti, Régnault et Henrÿs.
Le CAA, avec à sa tête successivement les généraux Sarrail, Guillaumat et Franchet d’Espèrey commande ainsi les troupes de l’armée française d'Orient (AFO), de l’armée britannique, de l’armée serbe, de l’armée italienne, de l’armée russe et de l’armée grecque. En septembre 1918, les Armées Alliées d’Orient (AAO) comprennent près de 670 000 hommes dont 210 000 Français (8 divisions et une brigade de cavalerie) ; 157 000 Grecs (9 divisions) ; 138 000 Britanniques (4 divisions) ; 119 000 Serbes (6 divisions) ; 43 000 Italiens. Elles provoquent la défaite de la Bulgarie, reconquièrent la Serbie et la Roumanie, puis envahissent l’Autriche-Hongrie.
L'armée française d'Orient devient à partir de 1919, Armée du Danube, Armée de Hongrie et Corps d’occupation de Constantinople. Après les différents armistices de 1918, les combattants français ne sont pas démobilisés immédiatement. Certains participent à l’occupation de la Hongrie, de la Bulgarie et d’une partie de la Thrace. D’autres se battent en Russie du Sud jusqu’en mars 1919 dans la région d’Odessa. D’autres enfin occupent Constantinople. Les derniers soldats français rentrent après la fermeture de la base de Salonique au début de l'année 1921.
Entre 1915 et 1921, environ 380 000 hommes au total ont combattu au sein de l'armée française sur le front d'Orient et jusqu'au 11 novembre 1918, 10 385 ont été tués, 21 614 portés disparus et 33 490 blessés.
Les Sigles :
Elle est divisée en groupes de division d’infanterie en janvier 1917 :
Le CAA commande les Armées alliées en Orient (AAO) dont l’armée française d’Orient (AFO).
Au total, entre 380 000 et 400 000 soldats français sont engagés en Orient entre 1915 et 1921. Sur le front des Dardanelles, les effectifs sont à leur maximum en mai 1915 avec environ 42 000 soldats organisés en deux divisions (17e DIC et 156e DI). Sur le front de Salonique, les effectifs sont d'environ 20 000 hommes en octobre 1915, de 56 000 hommes en décembre 1916 et de 225 000 au maximum en mai 1918 avec huit divisions (30e, 57e, 76e, 122e et 156e DI et les 11e, 16e et 17e DIC) et une brigade de cavalerie.
Les troupes sont formées essentiellement d’unités métropolitaines avec également une proportion d’indigènes coloniaux (Maghrébins et Sénégalais) plus importante que sur le front français et qui s’élève à 18 % de l’effectif total[5].
Selon Max Schiavon, depuis les opérations des Dardanelles en 1915, jusqu’au 11 novembre 1918, les pertes sont de 10 385 tués (dont 3 700 aux Dardanelles), 21 614 disparus (dont 6 000 aux Dardanelles) et 33 490 blessés (dont 17 300 aux Dardanelles)[6] auxquels s'ajoutent les morts de froid et de maladie comme le paludisme, une grande part reposent au cimetière de Zeitenlik.
Après la décision d’envoyer des troupes en Turquie, le , l’armée française d’Orient (AFO), d’abord appelée corps expéditionnaire d’Orient, puis armée d’Orient (AO), est commandée par le général d’Amade. Elle est déployée à Gallipoli puis à Salonique pour finir par repousser les Bulgares, occuper leur capitale, combattre en Crimée et occuper Constantinople.
Cette armée est massée dans la région de Salonique, la gauche vers Monastir (aujourd’hui Bitola) et la droite appuyée sur le lac Doiran.
Le corps expéditionnaire comprend du au et du au une division d'infanterie, et du au deux divisions d'infanterie, renforcées de diverses unités d'artillerie lourde de campagne ou de côte et de troupes d'étapes qui arrivent pour la plupart dans le courant de mai 1915. Les effectifs moyens sont du 1er juin, date à laquelle la 2e division est débarquée au complet, au 25 septembre 1915, date de l'embarquement pour Salonique de la 156e division (ex 2e division), de 950 officiers, 41 000 hommes de troupe dont 6 792 Sénégalais et Créoles, 11 000 animaux, 2 200 voitures et du 25 septembre au 1er janvier 1916, date de l'évacuation des Dardanelles, de 600 officiers, 22 000 hommes de troupe, 6 000 animaux, 1 400 voitures[7].
Au total, près de 80 000 soldats français sont engagés dans l’expédition des Dardanelles sur 450 000 au total pour l’ensemble des Alliés. Le maximum de l’effectif atteint est de 42 000 fin mai 1915 lorsque deux divisions sont engagées[5] : la 17e division coloniale (1re division d’infanterie du corps expéditionnaire d’Orient), au complet à la date du 25 avril 1915, commandée par le général Masnou jusqu'au 15 juillet 1915 puis le général Brulard et la 156e division d’infanterie (2e division d’infanterie du corps expéditionnaire d’Orient), débarquée à partir du 10 mai 1915.
En mars 1915, le corps expéditionnaire d'Orient (CEO) est commandé par le général d’Amade[8]. Il est composé de la 1re division d’infanterie du corps expéditionnaire d’Orient commandée par le général Masnou qui comprend les unités suivantes :
Le général sir Ian Hamilton commandant les forces de terre franco-anglaises en Orient.
Les troupes sont transportées par bateau pour concentration à Lemnos. L’avant garde embarque sur l’Armand-Béhic et le Savoie (T.M.) à Toulon le 4 février ; sur le Djurdjura et le Vin-Long à Bizerte, le Chaouïa à Philippeville et le Carthage à Oran qui se concentrent à Sidi-Abdallah (Bizerte) pour former convoi et partir le 4 mars. Tous arrivent à Malte le 6 mars pour se joindre au St-Louis et l’Edgar-Quinet qui font route vers Lemnos le 6 mars et arriver le 11 mars. Un deuxième départ de Marseille a lieu le 4 mars avec la Provence, le Dumbéa, le Magellan, l’Australien, le Charles-Roux, le Moulouya, le Théodore Mante ; de Toulon le 4 mars avec la Savoie (C.A.), le Paul Lecat, la Lorraine, le Bien-Hoa, l’Italie, le Pélion, le Ceylan, le Amiral-Hammelin, le Hérault. Ils passent par Bizerte pour former deux groupes. Le premier groupe, arrivé de Marseille, part de Bizerte le 10 pour arriver à Lemnos le 15 mars. Le deuxième groupe, arrivé de Toulon, part de Bizerte le 13 mars pour arriver à Lemnos le 17 mars. Le contre-amiral Guepratte commande la division navale française, qui fait partie des forces navales alliées en Orient commandées par l’amiral de Robeck[9],[10],[11],[12].
Le 14 mai 1915, la 2e division d’infanterie du corps expéditionnaire d’Orient commandée par le général Bailloud arrive en renfort[13]. Elle est composée de deux brigades :
En septembre 1918, 6 divisions serbes (et une brigade de cavalerie), 4 britanniques, 9 grecques et une italienne combattent aux côtés de 8 divisions (et une brigade de cavalerie) de l’armée française d’Orient lors de l’offensive finale du Drobopolje en Serbie.
Commandé par l’amiral Louis Dartige du Fournet à Moudros,
Quelques éléments du en:Mediterranean Fleet du Royal Navy.
Askold, un croiseur protégé de la Marine impériale de Russie.
Environ 210 000 hommes répartis de la façon suivante :
Après la retraite de l’armée serbe fin 1915 et son évacuation sur l’île de Corfou, il ne reste plus que 120 000 soldats, sur une armée de 400 000 en 1914. Les Français équipent et remontent l’armée serbe sous la tutelle du général Jean de Montdésir et de l’intendant anglais Taylor, pour la transporter ensuite en Chalcidique.
Le 6 janvier 1916 débute l’exode depuis la côte albanaise pour Courfou, le 8 avril 1916 un premier transport de la nouvelle armée serbe qui se compose[14] :
Les divisions se composent de quatre régiments d’infanterie plus une du IIIe ban (équivalent des territoriaux français), un escadron de cavalerie, un régiment d’artillerie, un groupe d’artillerie motorisée, un groupe d’obusiers de 120, une colonne de munitions, un atelier mobile de réparation, soit 15 800 combattants et 6 200 non-combattants.
Au début les troupes serbes sont autonomes sous le commandement d’Alexandre et avec comme chef le général Bojovitch ; le 2 août 1916 les instances politiques donnaient au Général en chef de l’armée d’Orient le commandement des troupes serbes.
Après la retraite d’Albanie, le 29 décembre 1915, le Monténégro capitule et le prince Mirko licencie les troupes le 8 janvier 1916. En 1916, une unité a pris les armes et combattu de façon indépendante contre les forces de la Triplice, ils refusèrent l’intégration aux troupes serbes. Elles furent commandées par Nicolas Ier de Monténégro et eurent une cocarde personnelle, mais leur indiscipline fit que le général Sarrail, sous la pression des chefs serbes, a dissous ces unités pour les intégrer au commandement serbe[15].
Une unité d’Albanais (1 000 hommes) a servi dans l’armée d’Orient sous le commandement d’Essad Pacha, elle était active sur le front ouest pendant l’année 1916, devant couper les communications autour de Flórina.
L’armée britannique de Salonique, ou B.S.F (British Salonika Force) était composée des XIIe et XVIe corps d'armée britanniques, soit 138 000 hommes :
Commandées par le général Charles Monro puis par le général George Milne[16].
L’armée de Défense Nationale était fidèle au gouvernement de défense nationale de Vénizelos.
En août 1916, il y avait 1 300 hommes sous les ordres des colonels Zymvrakakis et Mazarakis qui étaient à Salonique et se composaient de volontaires, de gendarmes crétois, pour parvenir à 10 000 hommes le 25 septembre 1916 lorsqu’arrivèrent les troupes qui avaient fui lors de l’abandon du Fort Rupel.
En janvier 1918, les Grecs sont 204 000 (hors les dépôts) répartis dans les 1er, 2e, 5e corps d’armées de la Défense Nationale plus 2 divisions isolées[17] commandées par le général Danglis.
Le corps expéditionnaire italien en Orient ou Corpo di Spedizione Italiano in Oriente dépend du quartier-général italien de Rome mais a détaché la 35e division d’infanterie sous commandement français. Carlo Petitti di Roreto arrive en juillet 1916 comme commandant en chef des armées italiennes à Salonique :
Le commandement français lui a octroyé neuf batteries de 75, une lourde (sept batteries de 120 long, une batterie de 105 et deux batteries de 155 court) pendant son affectation en premier lieu autour du lac Doïran puis dans la boucle de la Cerna fin 1916. Pettit di Roreto a été remplacé par le général Giuseppe Pennella en mai 1917 et le 16 juin 1917 il le fut par Ernesto Mombelli.
Les deuxième et quatrième brigades commandées par le général Maxime Leontieff et le général Mikhail Dieterichs, ont embarqué à Arkhangelsk. Après un passage par Marseille, ces deux brigades furent dirigées sur Salonique où la première arrive le 30 juillet 1916, la quatrième ne sera opérationnelle que le 20 novembre. Ces deux brigades furent régulièrement renforcées par des troupes venant de Russie, jusqu'en 1917. Elles combattirent dès leur arrivée, sur le front de Macédoine, dans la région entre Flórina et Monastir (aujourd'hui Bitola) et participèrent à la prise de cette ville, en décembre 1916. Amoindries par les pertes et, surtout, la malaria et le paludisme, qui faisaient des ravages chez les soldates opérant dans la région, elles furent retirées du front et envoyées à Athènes, début 1917, pour participer au maintien de l'ordre dans la capitale grecque, soumise à une grande agitation. En juin 1917, elles furent envoyées de nouveau au front et elles combattirent dans la région entre le lac Prespa et le lac Ohrid. Après la révolution bolchevik d'octobre 1917, les deux brigades furent démobilisées, en janvier 1918, devant le désir du nouveau pouvoir bolchevik de se retirer de la guerre, ce qui fut fait lors du traité de Brest-Litovsk, une paix signée entre les allemands et les bolcheviks. Certains soldats russes d'Orient, continuèrent le combat au sein de la Légion russe ou dans la Légion étrangère, d'autres, travaillèrent derrière les lignes de front sur le front d'Orient ou furent internés dans un camp érigé pour les Russes à Salonique. Certains furent même envoyés en Afrique du Nord, condamnés aux travaux forcés[21].
La Manœuvre d'Uskub, aujourd'hui Skopje, est une charge de cavalerie menée par la brigade Jouinot-Gambetta, composée des 1er , 4e chasseurs d'Afrique et du régiment de marche de spahis marocains de l'armée française, commandée par le général Jouinot-Gambetta, entre le 24 et le en Macédoine, afin de couper en deux l'armée bulgare, déjà malmenée par l'offensive qui avait débuté le (bataille de Dobro Polje). La brigade traverse 70 kilomètres de montagnes à environ de 2 000 mètres d'altitude sans infanterie ni artillerie pour l'appuyer. Les cavaliers de Jouinot-Gambetta prennent Usküb, capitale de la Macédoine, par surprise le 29 septembre 1918.
Cet exploit permet aux troupes alliées, commandée par le général Franchet d'Espèrey, d'exploiter la percée du front (bataille de Dobro Polje) en remontant la vallée du Vardar en direction de Vélès et d'Uskub, coupant ainsi l'armée bulgare en deux et obligeant la Bulgarie à signer l'armistice le .
Il s'agit de la dernière charge de la cavalerie française au cours d'une guerre.
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