Aristomachos le Jeune[1],[2],[3],[4],[5],[Note 1] (en grec ancien Ἀριστόμαχος), né pendant la première moitié du IIIe siècle av. J.-C. et mort en 224 av. J.-C., est un tyran d'Argos, en Argolide, Grèce, à la fin du IIIe siècle av. J.-C.
Aristomachos le Jeune Aristomachos II ou Aristomachos III | |
Fonctions | |
---|---|
Tyran d'Argos | |
– (6 ans) |
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Prédécesseur | Aristippe II |
Successeur | Aristomachos le Jeune (-225/-224) |
Stratège de la Ligue achéenne | |
– (1 an) |
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Prédécesseur | Aratos de Sicyone |
Successeur | Aratos de Sicyone |
Biographie | |
Date de naissance | Inconnue |
Lieu de naissance | Argos |
Date de décès | |
Lieu de décès | Argos |
Nature du décès | Exécution |
Père | Aristomachos l'Ancien |
Fratrie | Aristippe II |
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Données littéraires et épigraphiques
Le parcours d'Aristomachos est essentiellement connu grâce aux récits des historiens Plutarque — à travers les biographies d'Aratos de Sicyone et de Cléomène III —, de Polybe[10],[12],[9],[7],[13],[6] et de Phylarque[14],[5]. En outre, Aristomachos fait l'objet d'une mention dans le Livre II de la Périégèse, de Pausanias[15],[16].
D'autre part, des faits et événements liés à son existence sont documentés par des inscriptions réalisées à titre collectif, dont une est gravée sur un monument érigé en son honneur[8],[17],[18],[5],[4],[19].
Généalogie
Aristomachos le Jeune est le fils d'Aristomachos l'Ainé (en), lui-même tyran et fondateur de la tyrannie d'Argos vers 250 av. J.-C.[1],[2],[5], assassiné par ses esclaves[13],[3],[5],[Note 2].
Il est l'arrière-petit-fils d'une personnalité militaire, probablement un général argien, dont le nom serait Aristomachos ou Archandros[25],[26],[Note 3].
Il est le petit-fils d'Aristippe I[Note 4] et le frère cadet d'Aristippe II, père d'Apia, épouse de Nabis, roi de Sparte[29],[30],[31],[5],[17].
Biographie
Tyran d'Argos puis stratège de la Ligue achéenne
Le règne d'Aristomachos en tant que tyran d'Argos fait suite à celui d'Aristippe II, son frère, tué par un personnage dénommé Trasiskos[32], et coïncide avec la dernière partie du règne de Démétrios II (240-230 avant Jésus-Christ)[13],[9],[5]. Aristomachos, avec l'aide d'Agias — possiblement son deuxième frère —, le soutien des macédoniens et plus particulièrement celui de Démétrios II, dont il possède la « favorable », prend possession de la tyrannie de la cité argienne immédiatement après la chute d'Aristippe II, en 235 av. J.-C.[5],[8],[32],[33]. Une inscription, mise en évidence sur le site archéologique de Némée, fait allusion à cet événement[5],[4].
Il s'oppose pendant quelques années à la politique d'Aratos de Sicyone l'homme fort de la Confédération achéenne[8]. Puis, les menaces que font planer sur la cité d'Argos les raids illyriens et la domination du royaume de Macédoine sur la vie politique grecque le convainquent de faire adhérer Argos à la Confédération en 229 avant Jésus-Christ[19],[34]. Cette alliance, ainsi que le rapprochement d'Aristomachos et d'Aratos, est officialisée lors de l'assemblée tenue à l'automne de cette même année[8]. Lors du ralliement de la cité d'Argos, afin d'indemniser les mercenaires d'Aristomaque le Jeune, congédiés, la Ligue achéenne verse une somme équivalente à 50 talents[9],[6],[7],[3]. À cette époque, il n'hésite pas à profiter de la crise de succession régnant chez les macédoniens, ses anciens alliés, après la mort de Démétrios II, ainsi que des « pots-de-vin » versés par la ligue achéenne[35].
Sur les conseils d'Aratos, Aristomachos met un terme à la tyrannie d'Argos, à l'instar de Xénon (en) pour la cité d'Hermione[10],[7],[11],[36]. Cette action politique, par laquelle Aristomachos vise à revêtir un titre d'importance au sein de la Ligue achéenne, lui permet d'être élu stratège de cette confédération[11],[7] l'année suivante, en 228[12],[9],[3], au cours du mois de février[33]. Il commence à exercer la stratégie à partir du mois de [33]. Marcel Dubois place la date de son investiture en 227[37]. Karl Julius Beloch, quant à lui, en s'appuyant sur les écrits de Plutarque, et les dates d'investitures d'Aratos, estime que les années 228-227 ne peuvent être corroborées avec certitude et que l'exercice de la stratégie d'Aristomachos serait plus probablement à assigner pour la seule année de 227[6]. Aristomachos occupe cette fonction jusqu'en 227 av. J.-C.[9],[12],[37],[38]. La guerre du koinon achéen contre Cléomène III est officialisée sous forme de vote au cours de la stratégie d'Aristomachos[33].
Chargé de la stratégie de la Ligue achéenne, il conduit une armée fédérale composée de 20 000 fantassins et 1 000 cavaliers pour aller contrer les troupes de Cléomène III au Pallantion[38],[39]. Toutefois, sur les instances d'Aratos [Note 5], alors sous le commandement direct d'Aristomachos[8], la confrontation des deux osts gréco-antiques a finalement lieu à Élis[39]. C'est après cette bataille que naissent des tensions entre Aristomachos et Aratos[8],[5]. Au cours de l'année 227 et en 226, Aratos, sorti renforcé par la bataille soutenue contre Cléomène III[8], remplace Aristomachos à la tête de la stratégie achéenne en 227/226[6],[9],[12],[37],[38]. Tandis qu'à cette époque la confédération des achéens se trouve en proie à des troubles internes, probablement en raison de tractations « non-officielles » passées entre Aratos et les macédoniens, Aristomachos n'est plus présent sur la « scène » politique[8],[6].
Pendant la guerre cléoménique, Aristomachos reste allié aux achéens jusqu'en 225 av. J.-C.[34],[8] Pour Édouard Will, Aristomachos fait figure de « boute-feu » au cours de la guerre cléoménique, à l'instar de Lydiadas de Mégalopolis (en) et à contrario d'Aratos[9].
La période durant laquelle Aristomachos est allié à la ligue achéenne, entre 229 et 225 av. J.-C. est, outre les écrits de Polybe et de Plutarque, documenté par un monument honorifique érigé dans le sanctuaire d'Asclépios en Épidaure par le koinon des asinéens (en) de Messénie — « κοιν̣ὸν τῶν Ἀσι[να]ίων », « koinon of Asinaioi » — sur lequel a été gravée une inscription, inventoriée IG IV2 1, 621 et [ISE 45][8],[40]. Le texte de l'inscription lapidaire associe Aristomachos à Apia, ou Apega, la probable nièce du tyran argien, ainsi qu'à un autre personnage[8],[40].
Allié de Cléomène III
À partir de 225 av. J.-C., Aristomachos le Jeune rejoint le camp de Cléomène III[34],[8]. La période durant laquelle Aristomachos est rangé aux côtés de Cléomène est documentée par une inscription — inventoriée IG V 2, 1, 9 ou Sylloge 510 — dont la date de mise en œuvre est postérieure à 225, faite en son honneur par la cité de Tégée, alors alliée de Sparte, et l'évoquant arboré d'une armure et égal des autres citoyens tégéates — qui « manifestèrent leur reconnaissance pour des bienfaits généralement associés à la guerre cléoménique »[8],[18],[41],[42].
Après son ralliement à Cléomène, Aristomachos rétabli la tyrannie dans la cité d'Argos[13]. Il revêt alors à nouveau le titre de tyran[13]. Avec l'aide des achéens, Aratos de Sicyone tente de reprendre la cité d'Argos[13]. Sa tentative échoue et Aristomachos donne l'ordre de faire exécuter 80 argiens soupçonnés de compromission avec les achéens[13].
Chute du pouvoir et mort
Durant l'été 224 av. J.-C., une révolte, menée par Aristotélès (en), un leader politique proche d'Aratos, survient à Argos[8]. La cité argienne est alors investie par les troupes achéennes et macédoniennes avec à leur tête Antigone III Doson, dont l'assistance avait été requise par Aratos[8],[13].
Le ralliement d'Aristomachos à Cléomène III et sa trahison envers la Ligue achéenne lui vallent d'être arrêté par les achéens, puis torturé et exécuté sans qu'il eut fait l'objet d'un procès[9],[13],[34]. Son corps est jeté dans la mer, près du port de Cenchrées[13],[3],[8].
Notes et références
Voir aussi
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