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famille de plantes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Apocynaceae (Apocynacées) sont une famille de plantes eudicotylédones (Dicotylédones vraies) de l’ordre des Gentianales, qui comprend environ 5000 espèces et 350 genres, regroupés dans cinq sous-familles. Ce sont, pour la plupart, des lianes ou des plantes herbacées, quelques arbres ou arbustes, à latex, à feuilles persistantes. C'est une famille cosmopolite, mais la plupart des espèces poussent dans des régions tropicales et subtropicales. Quelques espèces poussent dans des régions tempérées. En Europe on peut citer notamment les genres Vinca avec la grande pervenche (Vinca major) et la petite pervenche (Vinca minor) aux fleurs bleues et Nerium avec le laurier-rose.
Les principaux genres sont les suivants : Asclepias (230 espèces), Tabernaemontana (230), Cynanchum (200), Ceropegia (150), Hoya (150), Matelea (130), Rauvolfia (110), Gonolobus (100), Secamone (100), Mandevilla (100)[1].
Les plantes de cette famille sont souvent toxiques, du fait de la présence d'hétérosides cardiotoniques et d'alcaloïdes divers, en particulier dans les graines et le latex[2].
Parmi les Apocynacées, plusieurs espèces ont été utilisées pour obtenir du caoutchouc. Aujourd'hui cette famille donne de nombreuses plantes ornementales ainsi que des plantes médicinales. La prune du Natal est le fruit comestible de Carissa macrocarpa. Le latex de certaines espèces du genre Pachypodium était utilisé par les San pour empoisonner leurs pointes de flèches.
Le nom vient du genre type, le genre Apocynum lui-même dérivé du latin ăpŏcynŏn, du grec apo « loin de » et cyn « chien »[3] (cynanque[4], plante fatale aux chiens)[5].
Les plantes de la famille des Apocynaceae sont généralement des ligneuses, arbres, arbustes ou lianes, plus rarement des arbrisseaux ou des herbacées. Ce sont parfois des plantes succulentes ou cactiformes. Elles laissent souvent s'écouler du latex quand on les coupe, ou rarement de la sève aqueuse[6],[2].
Les feuilles sont simples, entières, généralement opposées, rarement verticillées ou alternes, pétiolées, généralement avec des collétères à la base du pétiole. La nervation est pennée. Les stipules sont généralement réduites ou absentes[2],[1].
Les inflorescences, terminales ou axillaires, à croissance déterminée, sont cymeuses, munies de bractéoles. Elles sont parfois réduites à une fleur solitaire. Les fleurs, hermaphrodites (bisexuées) sont actinomorphes, pentamères (ou rarement tétramères). Le calice présente 5 lobes imbriqués (rarement 4). Il présente souvent des collétères à la base de la face adaxiale. La corolle, constituée des 5 (ou rarement 4) pétales soudés, est de forme tubulaire, urcéolée, infundibuliforme (en entonnoir) ou rarement rotacée, les lobes contortés-imbriqués, se chevauchant à droite ou à gauche, et sont très rarement valvés. Les étamines, au nombre de 5 ou rarement 4, insérées dans le tube de la corolle, présentent des filaments courts, généralement libres, des anthères à deux thèques, souvent très transformées, pour la plupart sagittées, libres ou conniventes et formant alors un anneau autour du stigmate, rarement adhérent à celui-ci, à déhiscence longitudinale. Le connectif des anthères est souvent muni d'appendices terminaux, pétaloïdes, en capuchon ou cornus. Le pollen est granuleux. les grains de pollen sont parfois agglutinés en masses cireuses ou pollinies (ex-Asclepiadaceae). Le pistil est formés de deux carpelles généralement soudés par leurs styles ou stigmates, et à ovaires libres, parfois complètement soudés comme chez Thevetia. Les ovaires sont supères, rarement semi-infères, à placentation pariétale ou axile, avec un ou plusieurs ovules par loge[2],[7]. La tête du style, très transformée, est brusquement élargie et présente trois zones superposées, spécialisées respectivement pour la présentation du pollen, la sécrétion de viscine et la réception du pollen[1].
Les fruits, charnus ou secs, sont souvent géminés, formés de 2 carpelles séparés, chaque ovaire se transformant en une baie, une drupe, une capsule ou un follicule. Les graines, avec ou sans aigrette de poils, le plus souvent avec un endosperme épais et corné et un embryon grand et droit ou courbe, avec des cotylédons souvent gros, une radicule térète. Elles sont souvent ailées ou munies d'appendices avec de longs poils soyeux. Le type très diversifié des fruits est un caractère taxinomique permettant de différencier de nombreux genres[2],[7],[1].
La plupart des plantes de la famille des Apocynaceae sont plus ou moins toxiques, certaines étant hautement toxiques.
Leur toxicité est due deux types de substances, différentes selon les genres :
Dans les deux cas, l'intoxication est souvent fatale. Ces plantes, étant très répandue dans le monde, sont souvent employées pour provoquer des empoisonnements à des fins d'homicide ou de suicide[8].
Cette famille a été décrite en 1789, sous le nom de Apocineae par le botaniste français Jussieu (1748-1836)[9].
Selon GRIN (23 novembre 2015)[10] :
Selon GRIN (23 novembre 2015)[10] :
Selon World Checklist of Selected Plant Families (WCSP) (23 novembre 2015)[11] :
Selon Tropicos (23 novembre 2015)[12] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :
Classiquement, en classification classique de Cronquist (1981)[13], elle comprend 1 500 espèces réparties en près de 164 genres :
La classification phylogénétique APG (1998)[14] et la classification phylogénétique APG II (2003)[15] regroupent cette famille avec les Asclepiadaceae et distinguent 5 sous-familles qui regroupent près de 4 555 espèces en 415 genres :
Angiosperm Phylogeny Website (2 Jul 2010)[16]
DELTA Angio (2 Jul 2010)[17]
Un grand nombre d'espèces d'Apocynaceae ont des usages médicinaux, souvent en médecine traditionnelle, mais également comme sources de substances pouvant fournir des remèdes contre diverses maladies.
Par exemple, on extrait de la racine de Rauvolfia serpentina, la réserpine, utilisée pour abaisser la tension artérielle, comme sédatif, et dans le traitement de maladies mentales. Le jus de feuilles est utilisé pour éliminer les opacités de la cornée oculaire. L'écorce d’Alstonia scholaris a des propriétés fébrifuges[18].
Des alcaloïdes, la vinblastine et la vincristine, sont extraits de Catharanthus roseus (pervenche de Madagascar) et commercialisés comme médicaments anticancéreux, en particulier contre la leucémie[19]. On extrait de Holarrhena pubescens (syn. Holarrhena antidysenterica), qui contient de nombreux alcaloïdes, des substances actives contre la dysenterie amibienne.
De nombreuses espèces sont cultivées comme plantes ornementales, notamment dans les genres Adenium[20], Allamanda[21], Amsonia[22], Apocynum[23], Asclepias[1], Carissa[24], Cascabela (laurier-jaune)[25], Catharanthus (pervenche de Madagascar), Hoya[1], Kopsia[23], Mandevilla[26], Nerium (laurier-rose)[27], Pachypodium, Periploca[23], Plumeria (frangipaniers)[28], Rauvolfia[23], Stapelia, Trachelospermum[1], et Vinca (pervenches)[29].
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