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Magistrat et intendant français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Antoine Léon Anne Amelot de Chaillou, marquis de Chaillou, né le à Paris et mort le à Rouen, est un magistrat et administrateur français. Maître des requêtes et intendant sous l'Ancien Régime, il occupe différents postes financiers pendant la Révolution et est emprisonné sous la Terreur. Il est l'auteur de divers opuscules traitant de finances.
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Antoine Léon Anne Amelot de Chaillou naît le à Paris. Il est le fils d'Antoine Jean Léon Amelot, marquis de Chaillou (1732-1795), secrétaire d'Etat de la Maison du roi de 1776 à 1783, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et de l'Académie des sciences, et de son épouse Marie Jeanne Françoise Le Gendre (1738-1809)[1],[2].
Il est issu d'une famille de la noblesse de robe, anoblie au XVIe siècle, qui compte des magistrats, des ministres et des évêques, la famille Amelot. Il appartient à la branche de Chaillou[3], qui possède notamment le château de Châtillon-sur-Indre[4]. Depuis le XVIe siècle, la famille Amelot est une véritable dynastie de maîtres des requêtes, dont Antoine Léon Anne Amelot de Chaillou est le dernier représentant[5]. Il est aussi au cœur d'un dense réseau de familles de la noblesse de robe du Parlement de Paris, qui s'étend jusqu'à certaines maisons ducales[6],[7].
Antoine Léon Anne Amelot de Chaillou est avocat en Parlement, reçu au Parlement de Paris en 1778 à l'âge de 18 ans. L'année suivante, il devient maître des requêtes[8], alors qu'âgé de 19 ans il est loin d'avoir l'âge requis (31 ans)[9],[7] et le reste jusqu'à la Révolution[2].
En 1783, à 23 ans seulement, au moment où son père se retire du ministère, il est, par un arrangement compensatoire[7], nommé intendant de Bourgogne[10],[11], succédant à Charles-Henri Feydeau de Brou[11]. Il est le plus jeune intendant de Bourgogne[12]. Son père avait déjà occupé ce poste avant d'être ministre. Antoine Léon Amelot s'y installe en , le temps d'organiser son déménagement. Contrairement à son père, il passe ensuite l'essentiel de son temps à Dijon, beaucoup plus qu'à Paris, s'intéressant plus que ses prédécesseurs au fonctionnement de son administration[13].
Dès 1784, afin de faire face aux défaillances de l'intendance en Bourgogne, il crée un conseil contentieux composé de cinq jurisconsultes qui l'assistent dans la prise de décision. Il s'agit d'avocats qui font partie du milieu parlementaire dijonnais, qui examinent les dossiers et en font rapport à l'intendant en exposant les problèmes de droit posés. Cette méthode permet une accélération du traitement des litiges[12].
En 1786, il ordonne un grand dénombrement de tous les habitants de la généralité de Bourgogne. Il s'agit de vérifier le rapport — qu'on appelle « multiplicateur » et qu'on suppose varier de 25 à 28 — entre le nombre d'habitants et le nombre moyen de naissances. Les curés bourguignons répondent à l'enquête en envoyant à l'intendant des états précis de la population de leur paroisse. Les résultats ne sont publiés qu'en 1790[14]. Cette enquête fournit aux historiens des sources riches sur la démographie de la Bourgogne à la fin de l'Ancien Régime[15].
Dans un contexte de crise, Antoine Léon Amelot jour une rôle important dans l'adoption par le bailliage de Bourg-en-Bresse de la réforme judiciaire promue par Loménie de Brienne en 1788, réforme souvent refusée ailleurs[16].
Il reste intendant de Bourgogne jusqu'au début de la Révolution[10],[8],[2], quand les intendants sont supprimés à cause de la création des départements et des districts. Dès , alors que se développe la Grande Peur, il envoie une lettre au ministre Necker pour lui indiquant les motifs qui, selon lui, « lui font désirer quitter ses fonctions »[17]. C'est le moment où il quitte définitivement la Bourgogne, même s'il en reste intendant jusqu'en [13].
Dès la suppression des intendants, Antoine Léon Amelot passe dans l'administration financière, sans doute avec l'aide de son beau-père, Marie Sébastien Charles Fontaine de Biré, administrateur du Trésor royal de 1788 à 1791[7].
Amelot est administrateur de la caisse de l'Extraordinaire de 1790 à 1792[8],[2]. Cette dernière émet des assignats, en principe gagés sur les biens nationaux. Amelot est mis en cause par les commissaires de la Commune insurrectionnelle de Paris, qui l'accusent de posséder de faux assignats. Avec le trésorier de la Caisse, Jacques-Jean Le Couteulx, il défend son innocence en demandant l'examen de leurs comptes. En , la caisse de l'Extraordinaire fusionne avec la Trésorerie générale[18].
Il est administrateur des domaines nationaux de au [2] et prête serment à la République[19].Il est un des régisseurs de l'enregistrement d'août à [2]. Accusé de prévarication par Robespierre et Billaud-Varenne[2], il est emprisonné à la prison de l'Abbaye d' au , ensuite mis en liberté provisoire, puis réincarcéré le jusqu'au [8],[2].
Sous le Directoire, il est envoyé en Italie, d'abord comme administrateur en chef des contributions, revenus et finances de la République en Italie (octobre-) puis comme commissaire civil de l'armée d'Italie jusqu'en février 1799[8]. Il est accusé de concussion et rappelé[2]. On ne sait pas si cette accusation est fondée ou non[20]. Il est nommé résident à Francfort, mais ne rejoint pas son poste[8].
Il devient ensuite un des trois administrateurs de la Loterie, de à [8], date à laquelle il démissionne[2].
Vers 1809-1810, il dispose d'une fortune considérable, qui génère un revenu annuel de 25 000 à 30 000 francs[21].
Retiré à Blois et à Rouen, il est receveur général des hospices de Rouen vers 1823[8],[2]. Il y dirige le dépôt de mendicité[8].
Il est trésorier de la société d'agriculture de la Seine-Inférieure vers 1823[2].
Antoine Léon Anne Amelot de Chaillou meurt à Rouen le [1],[2].
Antoine Léon Amelot de Chaillou se marie deux fois[8],[22].
Il épouse à Paris le Marie-Madeleine Françoise Fontaine de Biré (1765-1792) fille de Marie Sébastien Charles Fontaine de Biré, trésorier général des dépenses des guerres et administrateur du Trésor royal et de Philippine Louise Cardon de Garsigniès[8],[22]. De ce mariage naît :
Il se remarie à Paris le avec Monique Euphraise Durollet dite de la Sablonnière[8] (morte en 1832), fille de Jean-Baptiste de La Sablonnière et de Véronique Durollet[22]. Ce mariage est célébré alors qu'Antoine Léon Anne Amelot de Chaillou est en liberté provisoire, après sa sortie de prison et avant sa réincarcération. Monique Euphraise Durollet a déjà un fils de lui et est enceinte du second[26]. Ces deux enfants sont :
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