André du Laurens

médecin, universitaire, écrivain De Wikipédia, l'encyclopédie libre

André du Laurens

André du Laurens, né le [2] à Tarascon et mort le [3], fut premier médecin du roi Henri IV.

Faits en bref Premier médecin du roi Henri IV, 1605-1609 ...
André du Laurens
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André du Laurens, dans Bibliotheca chalcographica de Jean-Jacques Boissard et Théodore de Bry, 1650[1]
Fonction
Premier médecin du roi
Henri IV
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 50 ans)
Paris
Activités
Fratrie
Autres informations
Maître
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Biographie

Résumé
Contexte

Enfance et études

Son père est Louis du Laurens, né à Puget près de Chambéry, mort le [4], qui épouse en 1553, « avec fort peu de moyens[5] », Louise de Castellan[6], née à Riez, sœur d'un médecin qui deviendra celui du roi Charles IX.

Le père est d'abord médecin à Tarascon, puis à Arles, où il s'établit afin que ses enfants puissent aller au collège[7],[8]. André est d'abord destiné à être moine à Montmajour, mais, grâce à une judicieuse indiscrétion de sa sœur Jeanne, son désir d'être médecin se déclare[9].

Il fait ses études de médecine à Avignon, il étudie sept ans sous Louis Duret[10]. Après quoi il exerce la médecine à Carcassonne. Il succède à Laurent Joubert dans sa chaire à Montpellier. À Montpellier il donne, en français[11], des leçons sur la goutte, sur la lèpre et sur la vérole[12],[13].

Médecin des Grands

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Gravure de Pierre Firens, extraite de l'ouvrage d'André du Laurens, A. Laurentis de strumis earum causis et curae (Paris, 1609).
Henri IV est représenté touchant les écrouelles, exerçant le pouvoir de thaumaturgie qui légitime sa souveraineté.

En 1600 il est introduit à la cour par la comtesse de Tonnerre[10]. D'abord médecin de Marie de Médicis, il devient médecin ordinaire[14] d'Henri IV. Son crédit lui permet de faire nommer deux de ses frères archevêques, Gaspard, d'Arles et Honoré, d'Embrun. Il a un autre frère, Jean (en religion Jérôme), supérieur provincial des capucins à trois reprises[15],[16],[17].

À la mort de Jean Hucher en 1603, du Laurens est nommé chancelier de l'université de Montpellier, mais il reste à Paris et ses fonctions sont remplies des vice-chanceliers[16],[18], ce qui est contraire aux lois et statuts du Parlement de Toulouse et nécessite un arrêt du Conseil-Privé[10].

Premier Médecin

En 1606, il est nommé premier médecin du roi, à la suite de la mort de Michel Marescot[19], mais il meurt lui-même en 1609[20]

Famille

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Mgr Gaspard du Laurens, archevêque d'Arles, en roi mage Gaspard Détail de la chapelle des Rois Mages, primatiale St Trophime, par Louis Finson.

André du Laurens fait deux de ses frères archevêques, l'un Honoré de Laurens, archevêque d'Embrun, et l'autre Gaspard, archevêque d'Arles et abbé de Saint-André de Vienne. Il a un autre frère qui est général des Capucins. Un de ses frères cadets meurt en 1639, âgé de 87 ans, laissant deux fils, l'un conseiller au Parlement et l'autre Maître des requêtes[10].

Contributions

Résumé
Contexte
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André du Laurens, détail

Malgré le nombre de traductions de ses Discours et la grande diffusion de ses Historia, la place de du Laurens dans l'histoire de la médecine est modeste. Voici ce que dit Éloy :

« Les ouvrages anatomiques de du Laurens sont plus remarquables par la beauté du style, que par l'exactitude des choses […] il est justement accusé de plusieurs fautes dans l'exposition de la structure du corps humain […] on est encore en droit de lui reprocher de s'être attribué beaucoup de découvertes qu'on avait mises au jour avant lui. Ses erreurs, dit Riolan, viennent de ce qu'il s'en est rapporté au témoignage des autres, au lieu d'examiner lui-même les parties anatomiques dont il fait la description. »

Michaud fait écho et lui reproche de s'arrêter trop souvent à des questions oiseuses et de défendre Galien contre Fallope et Vésale : « il montre même beaucoup d'humeur contre ce dernier, quoiqu'il lui ait emprunté presque toutes les planches qui accompagnent les éditions in-folio de son livre[21] ; parfois aussi il s'approprie sans façon les découvertes des autres. »

Toutefois, les quatre « discours » réunis dans son ouvrage de 1594 (sur la vue, la mélancolie, les catarrhes, la vieillesse) — exemple, au xvie siècle, de la diffusion de la science en langue française[22] — lui ont valu une place dans l'histoire de l'ophtalmologie et dans celle de la gérontologie. Son discours sur la mélancolie[23], qui, dit Jacques Postel, « rassemble l'essentiel des connaissances qu'on avait sur cette maladie mentale à l'aube de l'âge classique[24] », suscite un nouvel intérêt et a été réédité avec un substantiel appareil critique en 2012[25]. C'est dans ce Discours que René Descartes a puisé les exemples de cas de mélancolie cités dans la première des Méditations métaphysiques[26],[27].

À la fois prestigieux praticien de sa science et passeur[28], ou communicateur scientifique, il veut, dit Évelyne Berriot-Salvadore, « convaincre les médecins […], séduire les esprits curieux[29]. ».

Il influença le médecin Jacques Ferrand qui publia à Toulouse en 1610 un Traicté de l'Essence et Guérison de l'Amour ou de la Mélancholie Érotique.

Œuvres

Sélection

Œuvres complètes

Liste de titres

Bibliographie

  • Jean Astruc, « André du Laurens, d'Arles », dans Mémoires pour servir à l'histoire de la faculté de médecine de Montpellier, Paris, Cavelier, 1767
  • Évelyne Berriot-Salvadore, « Les œuvres françaises d'André Dulaurens », dans Esculape et Dionysos. Mélanges en l'honneur de Jean Céard, Genève, Droz, 2008, p. 243-254[38]
  • Nicolas Éloy, « Du Laurens (André) », dans Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne, vol. 2, Mons, Hoyois, 1778, p. 106
  • Marie Gaille, « Qu’est-ce que l’homme ? La réponse de l’anatomiste ou La médecine comme anthropologie chez André du Laurens », dans Le Français préclassique, 1500–1650, no 10, Paris, Champion, 2007, p. 61–71
  • Jeanne du Laurens[39], Une famille au 16e siècle sur Gallica, intr. et notes de Charles de Ribbe, 3e  éd., Paris, J. Albanel, 1868 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Louis-Gabriel Michaud, « Du Laurens (André) », dans Biographie universelle ancienne et moderne, t. 11, p. 490
  • Andrew Wear, « William Harvey and the « way of the anatomists » », History of science, no 21, , p. 223–249 (lire en ligne)

Article connexe

Notes et références

Liens externes

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