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André Dubois (1906-1944) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive.
Naissance | |
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Décès |
(à 38 ans) Gross-Rosen |
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Situation militaire : SOE, section F, grade : lieutenant ; matricule : 121459.
Pour accéder à des photographies d’André Dubois, se reporter au paragraphe Sources et liens externes en fin d’article.
André Dubois naît le à Saint-Germain-du-Puch, Gironde, France. Quand il a neuf ans, la famille va à Tours.
[Source : Procès-verbal d'interrogatoire d'Ernst Vogt, , p. 31-33. Archives nationales]
Le , un agent radio de la French Section fut conduit à notre service par des hommes du KdS[5]. Si mes souvenirs sont exacts, cet agent avait été arrêté dans la journée, repéré par la gonio alors qu'il émettait avec Londres. Il avait avoué à ses interrogateurs qu'il travaillait pour un certain X... alias « Hercule », demeurant chez un de ses amis, avenue du Maréchal Pétain à Montrouge. Hercule avait terminé sa mission et il était en instance de départ pour Londres. L'agent ou les agents de liaison qui devaient venir le chercher pour l'embarquer dans l'avion, devaient se présenter en disant « Je viens chercher mon briquet ».
Nanti de ces renseignements, Scherer, qui parlait le français très correctement, fut chargé de l'opération pour arrêter « Hercule ». Je lui fus adjoint ainsi que l'Untersturmführer Kinast et le chauffeur et homme de confiance de Kieffer, Storck. Les ordres étaient les suivants : vers 20 heures, Scherer et moi, nous devions nous présenter chez « Hercule » comme si nous venions pour le conduire à l'avion, bavarder avec lui le plus longtemps possible afin d'essayer d'obtenir le maximum de renseignements et enfin l'arrêter. Kinast et Storck devaient rester dans la rue et être prêts à venir nous rejoindre sur un signe ou un appel.
Nous nous sommes présentés chez « Hercule » comme prévu. Une dame vint nous ouvrir, et après lui avoir donné le mot de passe, elle nous déclara que l'intéressé était pour l'instant absent, mais serait de retour vers 23 heures.
Quand nous sommes repartis, j'ai eu l'impression que la femme aperçut Kinast et Storck qui, au lieu d'être restés dans la rue, étaient montés au troisième étage.
À 23 heures, nous nous sommes de nouveau présentés chez « Hercule » à Montrouge. C'est lui-même qui vint nous ouvrir la porte et nous fit entrer dans un petit salon. Il nous fit asseoir en face de lui, séparés par une petite table. Pendant une dizaine de minutes, « Hercule » posa différentes questions à Scherer, puis s'apercevant que celui-ci s'embrouillait dans ses réponses, il sortit deux pistolets qu'il avait probablement préparés à ses côtés et fit feu sur nous deux. Scherer et moi qui étions également armés avons immédiatement riposté. Nous avons vidé réciproquement nos armes. Scherer a été tué. Pour ma part, j'ai été atteint de six balles et « Hercule » fut également blessé. Je suis sorti dans le couloir de l'appartement, j'ai rencontré un homme que j'ai su plus tard être le propriétaire de l'appartement. Voyant que je marchais difficilement, il m'a ouvert la porte du palier et l'a refermée à clef derrière moi. En m'engageant dans l'escalier, j'ai rencontré Kinast et Storck qui accouraient, alertés par les coups de feu. En passant, je leur ai dit : « Il est blessé à l'intérieur et Scherer est par terre ! » Je les ai entendus défoncer la porte et tirer un coup de feu, j'ai continué à descendre l'escalier en me traînant. À hauteur du deuxième étage, j'ai été dépassé par « Hercule » qui descendait les escaliers en courant, suivi par Kinast et Storck qui tiraillaient. Quand je suis arrivé en bas de la cage d'escalier, j'ai été accueilli par un Feldgendarme qui m'a braqué un pistolet sur la poitrine. Je lui ai parlé en allemand en lui disant qui j'étais. Le gendarme m'a soutenu pour me conduire dans sa voiture stationnée devant la porte. À ce moment, j'ai vu un autre Feldgendarme et Storck qui installait « Hercule » à mes côtés à l'arrière de la voiture. Un gendarme et Storck nous ont conduits tous deux à l'hôpital de la Pitié.
J'ai su plus tard que le coup de feu entendu alors que je m'engageais dans l'escalier avait été tiré par Kinast par un trou pratiqué dans la porte, et qu'il avait tué le propriétaire de l'appartement.
Prenant ce dernier pour « Hercule », Kinast et Storck sont allés s'inquiéter du sort de Scherer. Pendant qu'ils étaient penchés sur lui, « Hercule » a pris la fuite.
À l'hôpital de la Pitié, j'ai été soigné ainsi qu'« Hercule » par le chirurgien militaire, le Dr Jordan de Nüremberg. Dès que j'ai pu marcher, c'est-à-dire vers le début du mois de , je suis allé rendre visite à « Hercule » qui était soigné dans une chambre-cellule, au sous-sol de l'hôpital. Nous n'avons échangé que quelques paroles, car ayant été blessé à la gorge, il avait des difficultés pour parler.
Je n'ai plus revu « Hercule » après cette date. Je sais qu'il a été interrogé par le Dr Götz à l'hôpital et déporté en Allemagne vers le mois de , mais j'ignore tout de son comportement lors de son interrogatoire.
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