peintre russo-allemand (1865–1941) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Alexej von Jawlensky (en russe : Алексей Георгиевич Явленский, transcription française : Alexeï Gueorguievitch Iavlenski, translittération : Aleksej Georgievič Âvlenskij), né le à Torjok (Russie) et mort le à Wiesbaden (Allemagne), est un peintre russe expressionniste.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Алексей Георгиевич Явленский |
Nationalités | |
Formation |
Académie russe des beaux-arts (- École d'art Anton Ažbe (d) |
Activités | |
Conjoint |
Helene Nesnakomoff (d) (à partir de ) |
A travaillé pour | |
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Propriétaire de |
La Maison du Père Pilon (d) () |
Membre de |
Le Cavalier bleu () Die Blaue Vier (d) () |
Mouvement | |
Genres artistiques |
Portrait, représentation figurée (d), paysage, paysage urbain, autoportrait, art sacré, nature morte |
Site web |
Tête abstraite (d) |
Il est issu d'une famille de la petite noblesse militaire. La famille habite successivement plusieurs villes de la Russie Blanche et de l'actuelle Pologne au gré des affectations du père colonel dans l'armée impériale. Dans une église polonaise, il connaît sa première expérience religieuse significative en découvrant une icône aux vertus miraculeuses.
De 1877 à 1882, il étudie à l'École des Cadets de Moscou et voit pour la première fois une exposition de peinture en 1880 à l'Exposition mondiale, événement qui bouleverse sa vie. Il commence à peindre et visite régulièrement la Galerie Tretiakov.
Son père meurt en 1872. Le jeune Alexej entre à l'École militaire Alexandre et est nommé lieutenant en 1884, à l'âge de 20 ans, en poste à Moscou. Il habite en ville et fréquente les artistes et collectionneurs ; cet environnement stimule son intérêt pour la peinture. Il peint des paysages et la steppe tatare et, en 1889, il obtient son transfert pour Saint-Pétersbourg où se trouve l'Académie impériale des beaux-arts dont il suit les cours.
En 1890, il rencontre Ilia Répine, le grand peintre russe réaliste et romantique de l'époque. L'une des élèves de Répine est Marianne von Werefkin, fille du général commandant la forteresse Pierre-et-Paul et qui a déjà un certain nom comme peintre. En 1895, invité dans la propriété de famille des Werefkin, il rencontre Hélène Neznakomova qui deviendra sa femme en 1922 après lui avoir donné un fils, Andréas, en 1902. Jawlensky quitte l'armée en 1896 avec le grade de capitaine et, accompagné de Werefkin, part pour Munich suivre les cours d'Anton Ažbe, artiste et professeur reconnu à l'époque. Il rencontre Kandinsky qui a quitté la Russie un an auparavant. En 1898, il part pour l'été en Russie en compagnie de Werefkin et d'Hélène, puis visite Venise et quitte l'école d'Azbé peu après son retour à Munich. Sa production picturale d'alors est essentiellement des natures mortes peintes sur tout type de supports comme des chiffons lui servant de toile. Il part en Lituanie et, malade, retrouve Werefkin en 1901, en Crimée, pour sa convalescence. En 1902, Hélène Neznakomova met au monde leur fils unique Andréas.
En 1905, il travaille à Carantec, en Bretagne, et grâce à l'intervention de Diaghilev, Jawlensky envoie six toiles au Salon d'automne qui sont exposées dans la section russe. Il rencontre à cette occasion Henri Matisse.
De retour à Munich, il fait la connaissance du « nabi » et peintre-moine et mystique Jan Verkade[Note 1] et de Paul Sérusier qui lui font découvrir l'art de l'école de Beuron. Il achète en 1908 un tableau de Van Gogh[Note 2] et rencontre le danseur russe Alexandre Sakharoff qui devient son ami intime.
Jawlensky passe ses étés à Murnau, dans le sud de la Bavière, dans la « Maison des Russes », en compagnie de Werefkin, Kandinsky, et Gabriele Münter, tous des peintres qui font partie des fondateurs de la Nouvelle Association des Artistes de Munich (Neue Künstlervereinigung München) ou NKVM, qui tint sa première exposition à la galerie Thannhauser de Munich en décembre[1] et qui donne naissance en 1912 au groupe nommé « Der Blaue Reiter » (Le Cavalier Bleu). À cette époque, Jawlensky rencontre Franz Marc et Emil Nolde. Il participe aux expositions du Sonderbund et à Neue Kunst chez Golz à Munich.
En 1914, première exposition de la Sécession munichoise (Neue Münchner Sezession), puis, après la déclaration de la guerre, Jawlensky se réfugie en Suisse à Saint-Prex avec Hélène et Marianne. Dans un grand isolement, il commence à peindre la vue qu'il a de sa fenêtre : c'est la série des Variations. Le peintre s'engage ainsi sur une voie qui le mène au plus grand dépouillement[Note 3].
À Zurich, qui est devenu un lieu de rencontre pour les artistes et écrivains européens fuyant la guerre, Jawlensky fait la connaissance de Jean Arp, Wilhelm Lehmbruck et Marie Laurencin. Il commence ses séries des Têtes mystiques et des Visions du Messie.
De 1918 à 1921, il s'installe à Ascona et commence la série des Têtes Abstraites. Il rencontre le poète Rainer Maria Rilke et le sculpteur Archipenko. En 1921, il quitte Ascona et s'installe à Wiesbaden.
Après sa séparation d'avec Werefkin, il épouse Hélène Nesnakomoff[Note 4] en 1922. En 1924, Emmy Scheyer crée le groupe des « Quatre bleus », comprenant Jawlensky, Lyonel Feininger, Paul Klee et Kandinsky, pour promouvoir leurs œuvres aux États-Unis sur la Côte Ouest. Il rencontre Lisa Kümmel en 1927 qui va l'aider à classer et cataloguer son œuvre pendant les dernières années de sa vie.
Dès 1929, Jawlensky est de plus en plus affecté par l'arthrite qui l'oblige à peindre avec les deux mains, et finit par le paralyser[Note 5].
Son art a été déclaré "dégénéré" par les nazis en 1937 et 72 de ses œuvres ont été confisquées dans les collections des musées allemands.
En 1938, il cesse de peindre ; il finit de dicter ses mémoires à Lisa Kümmel. Marianne von Werefkin meurt le à Ascona. Jawlensky meurt à Wiesbaden le , à l'âge de soixante-dix-sept ans. Il est inhumé au cimetière russe de Wiesbaden.
Liste non exhaustive. Les sources indiquées donnent accès à la visualisation des œuvres. Les lieux sont classés par ordres alphabétiques (pays puis ville et noms).
Le musée Ludwig de Cologne ainsi que la Lenbachhaus de Munich ont des collections particulièrement importantes. Grâce à la Fondation Im Obersteg, le musée d'Art de Bâle (Kunstmuseum Basel) est également devenu, en 2004, un lieu présentant une collection représentative de l'œuvre du peintre, couvrant une très grande partie de sa carrière[2].
Cologne, Wallraf-Richartz-Museum & Fondation Corboud
Düsseldorf, Kunstpalast
Francfort sur le Main, Staedel Museum
Hambourg, Hamburger Kunsthalle
Karlsruhe, Kunsthalle
Kochel am See, Franz Marc Museum
Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen - Sammlung Moderne Kunst in der Pinakothek der Moderne
Münster, LWL-Museum für Kunst und Kultur
Remagen, Arp Museum Bahnhof Rolandseck
Wuppertal, Von der Heydt Museum
Hamilton, McMaster University Museum of Art
Buffalo, Albright-Knox Art Gallery
Cambridge, Harvard Art Museums
Minneapolis, Walker Art Center
New York, Museum of Modern Art
New York, Solomon R.Guggenheim Museum
Norfolk, Chrysler Museum of Art
Oberlin, Allen Memorial Art Museum
Raleigh, North Carolina Museum of Art
Saint Petersburg Museum of Fine Arts
San Francisco Museum of Modern Art
Stanford University, Cantor Art Center
Washington, National Gallery of Art
Paris, musée national d'Art Moderne - Centre Georges-Pompidou
Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage
Une famille bayonnaise, les Iguiniz, a vécu pendant plusieurs dizaines d’années avec un précieux tableau accroché chez elle. Le juif en prière, le tableau en question, a été peint en 1893. La toile avait été achetée dans les années 1950 par un médecin juif d'origine polonaise et collectionneur d'art, émigré en France dans les années 1920. Le tableau ayant été authentifié le par la fondation Jawlensky, les héritiers du collectionneur ont décidé de mettre le tableau en vente aux enchères[126]. Le tableau a été vendu le pour un montant de 180 000 €[127].
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