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ingénieur militaire, historien et spiritiste français du XIXe siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Eugène Auguste Albert de Rochas d'Aiglun, né à Saint-Firmin (Hautes-Alpes) le et mort à Grenoble le , est un militaire, polytechnicien, auteur, éditeur, traducteur et cartographe français.
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Eugène Auguste Albert de Rochas d'Aiglun |
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Auteur d'études sur les sciences militaires et le paranormal, il se spécialise vers la fin de sa vie dans le spiritisme, magnétisme, hypnose, lévitation, réincarnation. Ses travaux sont reconnus par Henri Bergson, Charles Richet, Camille Flammarion et Émile Boirac[1]. Il reprend les travaux de Jean-Martin Charcot et a comme disciple, Charles Lancelin, pionnier de l'étude du voyage astral.
La famille de Rochas d'Aiglun actuelle, originaire du Gapençais, n'est pas apparentée à l'ancienne famille noble éteinte du même nom, originaire de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence[2]. C'est Jacques François Joseph Rochas (1761-1815) qui se fit appeler Rochas Aiglun, et c'est son fils, Joseph Eugène Rochas (1805-1898), juge au tribunal de Briançon, qui fit officialiser le nom de Rochas d'Aiglun par un jugement en rectification d'état-civil du tribunal civil de Gap. Selon Joseph Roman, ce jugement était « complaisant ou insuffisamment motivé »[3].
Albert de Rochas d'Aiglun est le fils d'Eugène Marie Joseph de Rochas d'Aiglun (1805-1878), juge au tribunal de Briançon, et de Camille Félicité Jayet (1813-1894)[4]. Son arrière grand-père, Joseph-Dominique Rochas (1733-1807), avocat de formation, premier consul de Gap de 1762 à 1764, puis maire de Gap de 1775 à 1777 a écrit Mémoire sur la ville de Gap depuis l'origine jusqu'à l'an 1800 et son grand-père, Jacques François Joseph Rochas (1761-1817), avocat au Parlement, bailli de Champsaur avant la Révolution française, puis juge au tribunal civil de Gap, a écrit Nouveau pas sur les Sentiers de la Nature. Concernant les causes physiques des secousses réitérées des Tremblemens de terre. Système sur la matérialité de l'axe du globe terrestre ; le tout accompagné de quelques particularités qui ont rapport aux Sciences Physiques, Naturelles, et à l'Antiquité, traits d'Histoire et Réflexions morales. Ouvrage utile à l'enseignement de la Jeunesse. Par un habitant des Hautes-Alpes.
Après des études au lycée de Grenoble, il entre au lycée en Mathématiques spéciales et y obtient le prix d'honneur en 1856[5]. Ensuite, il entre à l'École polytechnique en 1857 et en sort officier du génie[4]. Il intègre l'école d'application de Metz[5]. En , il rejoint Montpellier comme lieutenant du Génie[5]. Il est nommé capitaine du Génie au choix en 1864.
Pendant la guerre de 1870, il fait la campagne de Metz attaché au Grand Quartier général, puis à l'état-major du commandant supérieur de la place[5]. Il prendra sa retraite comme lieutenant-colonel en 1888[4]. Il est nommé administrateur de l’École polytechnique et fait partie, en qualité de secrétaire, du comité de rédaction du Livre du centenaire. Pendant sa période à l’École polytechnique, il a un attrait pour le dessin[6]. Il se marie le 20 novembre 1866 à Voiron avec Adèle Dode de La Brunerie (1846-1901), petite-nièce du maréchal Guillaume Dode de la Brunerie. Il est résident de l'Académie delphinale[7] : il y est reçu en 1872 au fauteuil numéro 29[8].
Il écrit de nombreux articles dans les revues de vulgarisation scientifique, La Nature et Revue scientifique. S’intéressant aux sciences militaires, il écrit de nombreux ouvrages d'érudition sur l'histoire militaire des Alpes et les fortifications. En particulier, il publie la correspondance de Vauban. Il participe à la revue l'Initiation[9] et s'intéresse aux travaux sur les hirondelles de guerre de Jean Desbouvrie[10]. Ses travaux se portent aussi sur la reproduction et la captation du son et le Daily Yellowstone journal du 24 juillet 1891 site son article paru dans le The Popular Science Monthly où Albert de Rochas d'Aiglun cite le Capitaine Vosterloch et les éponges voyageuses issue du courrier véritable où le héros découvre une peuplade qui communique avec des éponges[11].
En 1892, il se consacre à des études sur les phénomènes paranormaux : spiritisme, magnétisme, hypnose, lévitation, réincarnation. Il se lance dans des recherches sur l'hypnose et de ses expériences sur des volontaires, il découvre un nouvel état psychique qu’il nomme extériorisation de la sensibilité[12]. Albert de Rochas d'Aiglun dit qu'il existe autour des personnes, une zone de fluide sensible, cette zone sensible peut traverser les substances, passer d'une pièce dans l'autre et la personne peut sentir un contact quelconque, dans une pièce où il ne s'y trouve pas. Il dit aussi que lorsque l'on magnétise un sujet, la sensibilité disparaît à la surface de la peau, chose qui est connue mais il découvre que cette sensibilité s'extériorise, ce qu'il appelle une couche sensible dite zone de fluide sensible. Il pense que ce phénomène pourrait justifier les hypothèses de la télépathie. La même année, il publie Les États profonds de l'hypnose où il reprend les travaux de Jean-Martin Charcot.
En 1893, Papus écrit un article sur les travaux d'Albert de Rochas d'Aiglun, dans Annales de psychiatrie et d'hypnologie dans leurs rapports avec la psychologie et la médecine légale. Papus accuse le docteur Ernest Hart (qui publiera en 1896, Hypnotisme, mesmérisme et la nouvelle sorcellerie[13]) d'avoir publié un article dans le Times, dans lequel ce dernier confondait les travaux de Jules Bernard Luys et d'Albert de Rochas d'Aiglun. Papus testera tout de même certaines expériences d'Albert de Rochas d'Aiglun[14].
En juin 1896, Albert de Rochas d'Aiglun publie ses notes qu'il a prise du 20 au 29 septembre 1895 lors d'expériences faites en France par Eusapia Palladino et le New York herald du 4 janvier 1896, relate qu'un comité de scientifiques obtient des résultats surprenants à la suite de ces expériences[15].
Il écrit en 1900, Les sentiments, la musique et le geste, qui contient des reproductions de photographies de Lina de Ferkel par Félix Nadar, médium et sujet d'études pour de Rochas d'Aiglun. En 1901, Albert de Rochas d'Aiglun, assiste à une conférence sur le rêve, donnée par Henri Bergson, à l’hôtel des Sociétés savantes sous le patronage de l’Institut psychologique international et publie la même année, un article sur cette conférence, dans les Annales des sciences psychiques[16].
Albert de Rochas d'Aiglun écrit en 1911, Les vies successives, dans lequel, il fait part de ses expériences d'hypnose sur plusieurs sujets avec le but de les faire régresser dans d'éventuelles vies antérieures. Le principe de ces expériences d'après l'anthropologue, Emmanuel Grimaud, et de mettre en place un dispositif d’induction, par petites régressions, en reculant peu à peu, à partir du présent jusqu’à l’état fœtal. Parmi ses cobayes, on trouve Joséphine qui lors d'une expérience régresse ainsi à l’état de Jean‑Claude Bourdon, un paysan, puis à celui de Philomène, une vieille femme méchante dont Albert de Rochas d'Aiglun découvre bientôt que les douleurs ressenties pendant l'expérience par Joséphine sont dues à l’expiation de crimes antérieurs. Albert de Rochas d'Aiglun découvre que le cobaye peut régresser de sa naissance jusqu’à une mort antérieure, un corps antérieur et, parfois, vers d’autres naissances préalables qui cachent d’autres morts et d’autres corps antérieurs. Albert de Rochas d'Aiglun a la certitude qu'il s’agit bien de vies successives et non de souvenirs. Lors des régressions, les cobayes incarnent la personnalité qui les habite, donnant lieu à un véritable théâtre de la réincarnation. Albert de Rochas d'Aiglun ouvre ainsi la voie à un questionnement sur les frontières de la mémoire, à propos de laquelle il maintient l’incertitude, notant qu’il est impossible de déterminer si ces incarnations ne sont pas des romans subliminaux[17].
En juin 1914, sous l'initiative du professeur Marco Tullio Falcomer, licencié des facultés consulaire et magistrale de l'École supérieure royale de Venise et auteur d'Introduction au spiritualisme expérimental moderne[18], se réunissent des spécialistes du psychisme pour organiser le jubilé scientifique d'Albert de Rochas d'Aiglun[1] dont figurent Henri Bergson, philosophe, Charles Richet, physiologiste, Camille Flammarion, astronome et Émile Boirac, philosophe et médium.
Alors qu'il possède une résidence à l'Agnelas, près de Voiron[4], il meurt à Grenoble où il s'est retiré, au tout début de la Première Guerre mondiale, le 2 septembre 1914, ayant suivi les premiers combats qui avaient commencé au mois d’août, avec son regard d'ancien militaire. Il espérait une victoire de la France, mais il craignait aussi une débâcle militaire, comme pour la guerre de 1870.
Les articles de ces revues sont publiés indifféremment sous les noms de A. de Rochas, M. D'Aiglun Lt-Colonel de Rochas.
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