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journaliste canadien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Adrien Arcand, né le à Montréal, mort le , est un journaliste et homme politique canadien catholique, antisémite, proche du fascisme et du national-socialisme, fédéraliste centralisateur et anglophile[1]. Il a fondé en 1934 le Parti national social chrétien, puis a joué un rôle dirigeant dans d'autres mouvements politiques d'extrême droite jusqu'à sa mort en 1967.
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Adrien Arcand était le fils de Narcisse Arcand, charpentier, et de Marie-Anne Mathieu, directrice d'école[2]. Son père, Narcisse Arcand, était un militant syndical et politique actif, membre depuis 1902 du Parti ouvrier (travailliste), un parti de gauche au programme réformiste et progressiste, dont il était candidat dans le district électoral de Montréal-Dorion lors des élections générales québécoises de 1912[2] et lors de celles de 1923[3].
Adrien Arcand étudiait au collège de Saint-Jean d'Iberville, au collège Saint-Stanislas de 1914 à 1916, au collège de Montréal de 1917 à 1919, puis au collège Sainte-Marie[4]. Il s'est inscrit aussi à des cours du soir à l'université McGill pour un cours d'ingénieur-chimiste, mais il a abandonné ses études à la suite d'une attaque de grippe espagnole en 1918[4].
Adrien Arcand s'est tourné vers le journalisme et a rédigé ses premiers textes en 1918. Il a écrit quelque temps pour le journal La Patrie, où il était engagé par Eugène Tarte, puis vers 1921 au journal The Star[4]. Puis, il est entré à La Presse, où il travaillera plusieurs années. Il a épousé Yvonne Giguère le [5]. Le couple aura trois fils : Yves, Jean-Louis et Pierre[5].
À La Presse, il a fondé vers la fin des années 1920 un syndicat catholique de journalistes et en est devenu le président. La chose déplaisait à la direction du journal, alors contrôlée par Pamphile Du Tremblay, et au début de 1929, Arcand et son collègue Hervé Gagné ont été congédiés du journal, ce qui a cassé le syndicat[6]. Soudain privé de revenus, Arcand a vu des mois difficiles avec sa jeune famille[6]. Arcand s'est associé alors avec Joseph Ménard, administrateur d'une imprimerie, pour lancer un petit hebdomadaire tabloïd du dimanche, Le Goglu, dont le premier numéro étaient daté du , auquel s'est ajouté peu après un deuxième hebdomadaire, Le Miroir, en décembre 1929 puis un troisième, Le Chameau, en [7]. Pour Arcand, ces publications constitueaient à la fois une source de revenus et un véhicule pour ses idées.
Il a publié une série de publications sympathiques au nazisme à Montréal dans les années 1930 dans des hebdomadaires comme Le Goglu, Le Miroir et Le Chameau et dans des mensuels tels que Le Combat National et Le Fasciste Canadien. Il a collaboré a L'Illustration Nouvelle, qui deviendra plus tard le Montréal-Matin, dont il sera un des dirigeants du quotidien, jusqu'au début de 1940[8].
Parallèlement à sa carrière journalistique, Arcand est impliqué dans plusieurs mouvements fascistes hostiles au nationalisme québécois et favorables à un nationalisme canadien centralisateur et loyaliste. Il fonde le Parti national social chrétien (PNSC) en 1934[9] et devint chef du Parti de l'unité nationale (PUNC) en 1938. Ce parti résultait de la fusion du PNSC, du Nationalist Party dirigé par Joseph Farr en Ontario et d'un groupe d'extrême droite dans les Prairies mené par William Whittaker. Ces mouvements politiques avaient en commun un programme anticommuniste et antisémite et prônaient aussi une centralisation politique du Canada et un renforcement des liens de l'Empire britannique.
Arcand correspondait avec l'Imperial Fascist League d'Arnold Leese, la British Union of Fascists de sir Oswald Mosley, les Britons d'Henry Hamilton Beamish (en) et avec la plupart des chefs fascistes de l'Empire britannique. En fait, Arcand était durant la Grande Dépression l'un des militants politiques les plus importants de l'extrême droite dans le monde et correspondait avec la plupart des chefs de l'Internationale fasciste. Les groupuscules et feuilles d'extrême droite d'Arcand obtenaient une aide financière occulte du Parti conservateur canadien de R. B. Bennett[réf. nécessaire] mais aussi de membres fascistes du Parti conservateur britannique, tels que Lord Sydenham of Combe (en).
Le , il a été arrêté à Montréal pour « avoir comploté le renversement du gouvernement » et interné dans un camp. Pendant la Seconde Guerre mondiale, lui et son parti sont bannis. Selon Charlie Murray, un dirigeant syndical interné au même camp que lui, Arcand était considéré comme un héros par ses partisans internés. Il discutait ouvertement de ses plans pour le Canada après une éventuelle victoire d'Hitler, sur un « trône » de fortune, construit par les prisonniers[10]. Arcand a été libéré en [11].
Après sa libération, Arcand a rejoint sa femme et ses enfants à Lanoraie, où ceux-ci s'étaient installés en 1942[11]. Il y passera le reste de sa vie.
Arcand a été deux fois candidat aux élections fédérales en se présentant sous une bannière « nationaliste » en 1949 dans Richelieu—Verchères et en 1953 dans Berthier—Maskinongé—de Lanaudière ; les deux fois, il est arrivé deuxième.
Arcand n'a jamais douté de la justesse des vues d'Hitler. Dans les années 1960, il a servi de mentor à Ernst Zündel, qui est devenu un porte-étendard des négationnistes canadiens vers la fin du XXe siècle. Dans un discours de 1965, il a tenté de s'associer avec Pierre Trudeau et George Drew, qui l'auraient défendu en 1940, mais les deux ont nié tout lien avec ce personnage outre le fait d'avoir défendu la liberté d'expression.
Juste avant qu'il succombe à un cancer en 1967 à l'âge de 67 ans, deux mois avant son 68e anniversaire, Arcand a choisi comme successeur un de ses militants les plus fidèles, Gérard Lanctôt[note 1], pour lui succéder à la tête du Parti de l'unité nationale du Canada.
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