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abbaye bénédictine Notre-Dame de Bouxières-aux-Dames De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'abbaye Notre-Dame de Bouxières est une ancienne abbaye bénédictine fondée par saint Gauzelin, évêque de Toul, au Xe siècle, à Bouxières-aux-Dames, dans le département de Meurthe-et-Moselle.
Abbaye de Bouxières | ||||
Copie en bronze du sceau de l'abbaye de Bouxières-aux-Dames. | ||||
Fondation | 935/936 | |||
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Diocèse | diocèse de Toul | |||
Localisation | ||||
Pays | France | |||
Région historique | Lorraine | |||
Département | Meurthe-et-Moselle | |||
Commune | Bouxières-aux-Dames | |||
Coordonnées | 48° 45′ 17″ nord, 6° 10′ 01″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Géolocalisation sur la carte : France
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À la suite d'une visite à l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire Gauzelin a fondé en Lorraine le monastère masculin de Saint-Epvre et l'abbaye de Bouxières-aux-Dames en 935/936. La tradition veut que pendant une chasse, l'un des frères de Gauzelin, nommé Hardrade, poursuivait un sanglier qui s'était caché dans un buisson et que ses chiens n'osaient l'attaquer. Descendant de son cheval, il découvrit un autel en ruines et les vestiges d'un bâtiment. Ayant conté cette histoire à son frère, Gauzelin a demandé aux gens du pays ce qu'étaient ces ruines. Il apprit des anciens que c'étaient les restes d'une église qui était placée sous l'invocation de la Vierge, et où on remarquait souvent de la lumière. Le territoire appartenant à Adalbéron, évêque de Metz, Gauzelin l'a échangé contre le bâton de saint Pierre que saint Mansuy avait rapporté de Rome, la besace de saint Materne et un caillou du martyre de saint Étienne. Gauzelin a alors érigé une église dédiée à la Vierge en plaçant l'autel à l'emplacement de l'arbre derrière lequel s'était réfugié le sanglier[1]. Une seconde légende est représentée par une peinture de l'église de Bouxières, reprenant les Ve et VIe leçons de l'office des dames de Bouxières, racontant que la Vierge lui était apparue pendant un rêve, en lui disant qu'une colombe blanche lui indiquerait l'endroit où construire l'église. Ayant dépensé une somme importante pour la construction du monastère, une famine est alors survenue. Il a obtenu l'aide de Gerberge, fille de Henri l'Oiseleur et veuve de Gisberg, duc de Lotharingie, qui lui a envoyé trois chameaux chargés de vivres. Arrivant sur le bord de la Meurthe, ils ont pu la franchir grâce à un bac qui était manœuvré par un muet. Celui-ci, à la vue des richesses a couru au monastère, et a retrouvé la parole pour annoncer l'arrivée des chameaux qui ont permis la poursuite des travaux de construction[2]. Dans ses écrits, Dom Augustin Calmet n'hésite pas à écrire que ces récits sont des fables.
En 935, Gauzelin a alors établi une communauté de religieuses placée sous la règle de saint Benoît et la direction de Rothilde, d'après le récit d'Adson, abbé de Montier-en-Der. Conformément à ses volontés, Gauzelin a été inhumé dans l'abbaye de Bouxières après sa mort, en [3].
L'église abbatiale était un lieu de pèlerinage important où on venait adorer l'image de Notre-Dame que Gauzelin avait placée sur l'autel après la consécration de l'église. Dom Calmet a écrit qu'au XVIIIe siècle on s'y rendait en pèlerinage le jour de la Sainte-Trinité, pèlerinage qui a duré jusqu'à la Révolution[4]. En 1432, René d'Anjou sortant de prison, y est venu rendre grâce pour sa délivrance. Les personnes attaquées de la maladie de la teigne y venaient en pèlerinage[5].
Au XVe siècle l'abbaye est transformée en chapitre de chanoinesses nobles séculières (qui ne prononçaient pas de vœux), l'un des quatre chapitres nobles de Lorraine.
En 1635, avec l'entrée en guerre de la France pendant la guerre de Trente Ans, les reliques et les objets précieux de l'abbaye sont mis en sécurité dans le couvent des franciscaines de Nancy, et les religieuses s'y réfugient. Elles reviennent à Bouxières en 1659. Elles doivent de nouveau se réfugier à Nancy en 1683, cette fois chez les Sœurs de Sainte-Élisabeth, avec leurs objets les plus précieux. Un inventaire de ces objets est alors fait qui cite le chef, le bras et le pied de saint Gauzelin, « son peigne, son livre, son calice d'or, sa patène, le voile du calice ... un caillou de saint Étienne ». Les chanoinesses repartent à Bouxières mais reviennent au couvent de la Visitation à Nancy en 1743 où un nouvel inventaire est fait avant de retourner à Bouxières le .
En 1750, les Dames nobles de l'abbaye ont fait aménager la Pelouse, un terrain derrière l'abbaye en traçant des allées bordées de 300 tilleuls.
Les nobles dames de l'abbaye de Bouxières ont demandé leur transfert définitif à Nancy en 1785 car elles s'ennuyaient à Bouxières-aux-Dames et ont voulu bénéficier des avantages de la vie citadine. L'abbaye a persisté jusqu'en 1787, puis les chanoinesses se sont installées dans les bâtiments des Minimes de Bonsecours. Les reliques et le trésor sont déposés dans l'église Notre-Dame-de-Bonsecours de Nancy. L'abbaye est vendue pour construire un nouveau couvent près de Bonsecours qui n'a jamais été achevé. L'abbaye de Bouxières a été en grande partie détruite après la Révolution et les pierres ont été réutilisées pour la construction de plusieurs maisons.
Quand les commissaires voulurent faire l'inventaire des reliques et du trésor en , ils ne purent les trouver car une des dames du chapitre les avait transportés au Luxembourg. En 1793, au moment de l'invasion du Luxembourg par l'armée française, la châsse est détruite et les objets liturgiques enfouis. En 1801, l'abbé Raybois, ancien prévôt du chapitre, a remis les reliques et les objets liturgiques de Gauzelin à la cathédrale de Nancy. Les reliques et les objets liturgiques sont déposés dans la châsse de saint Sigisbert en 1803. Ils sont placés dans un coffre-fort de la sacristie en 1870, puis dans une armoire vitrée blindée[6]. Cependant la charte de fondation de Gauzelin du 13 janvier 938 ne faisait pas partie de ce dépôt. Elle a été retrouvée à la bibliothèque nationale autrichienne, analysée et authentifié par Klaus Oschema[7]. Les circonstances de la pérégrination du parchemin vers Vienne en passant par Milan sont racontées par Steven Vanderputten[8].
De rares vestiges sont visibles sur le sommet de la colline dans la rue des Dames chanoinesses.
Le trésor de l'abbaye se trouve à la cathédrale de Nancy[9],[10],[11].
Il comporte en particulier cinq objets : un calice et une patène donnés par Gauzelin[12], un évangéliaire de saint Gauzelin[13] recouvert d’une reliure d’orfèvrerie, un anneau de prélat et un peigne d’ivoire.
L'abbaye de Bouxières possédait un blason : « d'or et à la fasce d'argent au chef d'azur »[15],[16]
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