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Le 32e régiment d'infanterie (32e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment de Bassigny, un régiment français d'Ancien Régime, actif jusqu'après la Seconde Guerre mondiale et définitivement dissous en 1985.
L'ordonnance du 1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi, 101 régiments sont renommés. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le terme ci-devant, comme 32e régiment d'infanterie ci-devant Bassigny.
À la Révolution, les deux bataillons du 32e régiment d’infanterie de ligne sont dispersés et le resteront jusqu'en 1796[9] :
La 32e demi-brigade de deuxième formation est formée le 25 ventôse an IV () par l'amalgame des[10] :
La 32e demi-brigade fait les campagnes de l'an IV et de l'an V à l'armée d'Italie, celle de l'an VI aux armées d'Italie et d'Orient, celle de l'an VII à l'armée d'Orient et celles de l'an VIII et de l'an IX aux armées d'Orient et de Réserve. Elle reçoit un drapeau tricolore (deux grands angles bleu et rouge délimitant une bande diagonale blanche) comportant notamment le bonnet phrygien[10],[12]. Ses trois bataillons sont généralement employés séparément.
Par décret du 1er vendémiaire an XII (), le Premier Consul prescrit une nouvelle réorganisation de l'armée française. Il est essentiel de faire remarquer, pour faire comprendre comment, souvent le même régiment avait en même temps des bataillons en Allemagne, en Espagne et en Portugal, ou dans d'autres pays de l'Europe, que, depuis 1808, quelques régiments comptaient jusqu'à 6 bataillons disséminés, par un ou par deux, dans des garnisons lointaines et dans les diverses armées mises sur pied depuis cette date jusqu'en 1815.
Ainsi, le 32e régiment d'infanterie de ligne est formé à 3 bataillons avec la 1er, 2e et 3e bataillons de la 32e demi-brigade de deuxième formation. Chaque bataillon compte de 800 hommes.
Sous l'Empire, le 32e combat à Austerlitz, à Iéna et en Pologne où le régiment « se couvre de gloire » (Napoléon) à bataille de Friedland[3] où il sauve le drapeau du 68e[13]
Avant la constitution de la Grande Armée, le 32e RI fait partie de l'Armée des côtes de l'Océan, forme la brigade Marchand avec le 96e RI et appartient à la 1re division commandée par le général Dupont au sein du 6e corps du maréchal Ney. Le 32e, moins un bataillon resté à Paris, s'établit au camp de Boulogne-Montreuil, près d'Étaples. C'est là qu'a lieu le la première remise de la Légion d'honneur, nouvellement créée, à des militaires, dont 50 décorés pour le régiment, auxquels s'ajoutent encore 31 décorés lors de la promotion du . À la tête d'une délégation de 16 hommes, le colonel Darricau, commandant du régiment, assiste au couronnement de l'Empereur Napoléon Ier, puis reçoit son nouveau drapeau tricolore au Champ de Mars à Paris en décembre : les couleurs nationales délimitent un losange blanc où figure d'un côté la mention « L'Empereur des Français au 32e Régiment d'Infanterie » et de l'autre « Valeur et discipline ».
Campagne d'Autriche : Le régiment se met en marche en direction du Rhin, passé au pont de Durlach le ; Stuttgart le 1er octobre et le 9 en position avec la division Dupont à Albeck sur le Danube face à Ulm :
Campagne de Prusse et de Pologne.
Le régiment sera cité à l'ordre du jour de l'armée en 1805 pour avoir soutenu un combat contre la majeure partie des forces du prince Ferdinand d'Autriche à Haslach, entre Ulm et Albeck, pour les combats de Diernstein, puis une nouvelle fois en 1806 pour son combat à Mohrungen[4].
Invasions françaises du Portugal et Guerre d'indépendance espagnole
Affecté au Corps d'observation de la Gironde, on relève la présence du 32e dans l'Armée de Portugal au sein du 3e régiment provisoire, constitué à partir du 3e bataillon (complété par des éléments du dépôt de Paris), du 1er bataillon et d'un bataillon du 58e régiment d'infanterie. Ce régiment appartient à la brigade Thomières de la 2e division (général Loison). À Bayonne jusqu'au , les unités entrent en Espagne par Salamanque pour une marche si pénible jusqu'à Lisbonne qu'elles y arrivent désorganisées le . Le 3e bataillon occupe Almeida et le fort de la Conception proche. Occupation de Abrantès puis en position à Torrès-Vedras avant la défaite honorable de Vimeiro face aux anglais.
Les troupes sont rapatriées en France par la mer et le régiment est réorganisé à Paris. En , il est porté à 5 bataillons (4 de guerre à 6 compagnies et un dépôt de 4 compagnies). Les trois premiers bataillons se mettent en route pour l'Espagne, au sein de la brigade Roguet composant la 1re division du 4e corps du général Sébastiani. L'Armée du Portugal est dissoute en . Le 3e bataillon constitue l'essentiel du nouveau 4e bataillon qui rejoint les autres à Madrid.
À partir de 1808 n'y a plus qu'un seul drapeau régimentaire (aigle) alors qu'il y avait un drapeau par bataillon auparavant. En 1811 le drapeau est affecté au seul 1er bataillon, les autres ont des fanions. Le drapeau réglementaire de 1812 porte la mention : Friedland ; Ulm. Ultérieurement il portera : Lonato 1796 ; Les Pyramides 1798 ; Friedland 1807. Le drapeau du 32e est là où il y a le plus de bataillons et restera en Espagne jusqu'en 1814. Le 32e n'a jamais perdu son drapeau.
Le , le colonel du régiment à la tête d'un bataillon enlève Cazorla. L'opération est à l'ordre du jour de l'armée. Le 25 un détachement du 32e aux ordres du lieutenant-colonel Beauvais occupe Osuna et résiste de manière héroïque à un assaut espagnol commandé par Ballesteros.
Le , les hommes du 4e bataillon sont incorporés aux trois autres. Le les hommes du 3e bataillon sont versés dans les deux premiers. Le les hommes du 2e bataillon sont incorporés dans le 1er devant Bayonne où, par ailleurs, se trouve le petit dépôt du 32e. Ses cadres partent à Nîmes pour former un 7e bataillon de réserve avec les conscrits, qui cantonne ensuite à Toulouse au sein de la 2e division de réserve de l'Armée d'Espagne.
Après le désastre de Vittoria en , les débris des armées du midi, du Portugal, du Centre et du Nord sont réorganisés et la bataille se porte sur le territoire national ; deux bataillons du 32e sont au camp de Sarre et font partie de la brigade Rey, à l'aile gauche de la 4e division Conroux ; le 32e s'illustre dans le sang au siège de Pampelune mais Sarre est perdu en novembre.
À noter que l'on retrouve le régiment à nouveau en Allemagne à partir du , avec un 6e bataillon constitué par le dépôt de Paris qui va à Dresde[3]. Les éléments restant de la réorganisation d' servent à reformer un 3e bataillon, rejoint par le 4e bataillon, qui servent à reconstituer le 32e régiment provisoire à Dresde et Mayence, avec le 2e bataillon du 39e RI, qui entre dans la composition de la 51e division du 4e corps de la Grande Armée. Par ailleurs, un 6e bataillon bis sera constitué en décembre à la caserne Popincourt de Paris pour combattre en France en 1814.
Le 27 février 1814 : résistance héroïque mais vaine à la bataille d'Orthez, puis à la bataille de Toulouse en avril.
Après l'exil de Napoléon Ier à l'île d'Elbe une ordonnance de Louis XVIII en date du réorganise les corps de l'armée française. Ainsi 90 régiments d'infanterie sont renumérotés, et le 32e prend le no 31e.
À son retour de l'île d'Elbe, le , Napoléon Ier prend, le , un décret qui rend aux anciens régiments d'infanterie de ligne les numéros qu'ils avaient perdus.
En 1815, pendant les Cent-Jours, le 32e RI de ligne ayant retrouvé son numéro, fait partie de la 1re brigade de la 16e division d'infanterie sous les ordres du général Albert.
Après la seconde abdication de l'Empereur, Louis XVIII réorganise de l'armée de manière à rompre avec l'héritage politico-militaire du Premier Empire.
A cet effet une ordonnance du licencie l'ensemble des unités militaires françaises.
Par ordonnance du , Louis XVIII crée les légions départementales. La 61e Légion du Pas-de-Calais, qui deviendra le 32e régiment d'infanterie de ligne en 1820, est créée à Arras.
En 1820 une ordonnance royale de Louis XVIII réorganise les corps de l'armée française en transformant les légions départementales régiments d'infanterie de ligne. Ainsi, le 32e régiment d'infanterie de ligne est formé, à Metz, avec les 3 bataillons de la légion du Pas-de-Calais[3].
En avril 1834, il participe à la répression des émeutes, qui s'étendent à Paris, qui mène au massacre de la rue Transnonain[16].
Après le coup d'État du 2 décembre 1851, commis par Louis-Napoléon Bonaparte qui envisage de rétablir l'Empire, des insurrections éclatent dans plusieurs départements de province. Le 32e de ligne combat les insurgés de la Drôme[17].
Le , le 32e régiment de ligne, reconstitué à Angers, avec les rescapés de Metz et le 32e régiment de marche, fusionne pour constituer le 32e RI qui est complètement réorganisé en 1873[13]. À cette date, il est affecté à la subdivision de Châtellerault, comprenant les arrondissements de Châtellerault, Loudun et Loches pour le recrutement et la mobilisation et retrouve également Tours.
En temps de paix, le 32e tient garnison à la caserne « de Guise » du château de Tours, dénommée du « général Meusnier » en 1887, (portion principale) et à la caserne « Neuve » de Châtellerault (portion centrale et dépôt)[14],[19].
Le : pour l'anniversaire de Lonato, le lieutenant Lorriot récite une ode au drapeau du régiment[20].
En 1881-1882, le régiment prend part aux expéditions coloniales d'Algérie et plus particulièrement dans la pacification du sud-Oranais.
De 1883 à 1885, il participe à l'expédition du Tonkin[13].
Lors de la réorganisation des corps d'infanterie de 1887, le 4e bataillon forme le 158e régiment d'infanterie
En 1914, son casernement se répartit toujours de la même manière entre la caserne De Laage (ancienne neuve) de Châtellerault pour un bataillon et le dépôt, et Tours pour deux bataillons et l'état-major (Caserne Meusnier, rue Lavoisier et caserne Marescot, rue du Gazomètre)[21],[22].
Affectation : avec le 66e RI basé également à Tours, le 32e RI forme la 35e brigade d'infanterie (Tours), qui elle-même compose la 18e DI (basée à Angers, avec la 36e brigade d'infanterie d'Angers, formée du 77e RI de Cholet et du 135e RI d'Angers), le tout dépendant du 9e corps d'armée commandant la 9e région militaire, dont l'état-major est lui aussi basé à Tours[23].
À la mobilisation, le 32e RI est formé à Châtellerault. Il subit de lourdes pertes lors de cette guerre (plus de 4 000 tués). Il participe notamment aux batailles de Fère-Champenoise (bataille de la Marne) où le colonel Mézière est tué, l'Artois, Verdun, la Somme, Loos-en-Gohelle, Craonne, Metz et la reprise de Dormans. Sa brillante conduite lui vaut d'être cité quatre fois à l'ordre de l'armée[13], sans compter les citations qu'obtiennent chacun de ses trois bataillons à l'ordre de l'armée ou/et du corps d'armée ou/et de la division, ainsi que ses compagnies dans ce dernier cas. À la fin de la guerre, il est le seul survivant des 8 régiments actifs d'infanterie du 9e corps d'armée[14].
Le 232e régiment d'infanterie de réserve, dérivé du 32e RI, composé de deux bataillons mobilisés à Châtellerault, combattra au sein de la 59e division d’infanterie et du 2e groupe de divisions de réserve. Il est constitué par les mobilisés, des hommes de 25 à 32 ans, augmentés d'engagés volontaires (moins de 20 ans, réformés ou exemptés, étrangers)[21]. Aux ordres du lieutenant-colonel Paul Coquelin de Lisle (-), il est engagé surtout en Lorraine mais on le trouve également à Verdun en 1917, sur la Somme et dans l’Aisne en 1918. Il obtient deux citations à l’ordre de l’Armée et la fourragère verte (Croix de Guerre)[21].
Après avoir relevé le 2e corps d'armée colonial dans la tête de pont de Coblence (18/02/1919) pour surveiller le Rhin pendant quatre mois, le régiment qui assure encore le respect des engagements de l'Allemagne le , a terminé sa mission. Le 32e RI rentre victorieux à Châtellerault le où un défilé, une réception et des festivités sont organisées toute la journée[21]. Il reçoit son nouveau drapeau en 1920. Une partie importante retrouve sa garnison à la caserne Meusnier de Tours en 1928. Le régiment est entièrement regroupé à Tours en 1934, à la caserne Baraguey d'Hilliers[14].
En 1923, lors de la dissolution du 66e régiment d'infanterie, ses traditions sont transmises à la 6e compagnie du 32e régiment d'infanterie. Une salle d'honneur présentant des reliques liées au régiment resta entre deux guerres sous la garde du 32e RI dans la caserne Baraguey d'Hilliers à partir de 1928. Cette salle présentait tous les fanions des bataillons et compagnies du régiment "sans tabac" de 14-18[37].
En , le 32e est requis pour appliquer le plan de barrage dans les Pyrénées-Orientales. Ce plan vise à empêcher les militaires de l’armée populaire de la République espagnole, vaincue par les rebelles franquistes, en pleine Retirada, de passer en France. L’interdiction d’entrer est levée du 5 au [38].
Parti de Tours, le régiment combat en Sarre fin 1939, puis dans l'Aisne en , s'illustrant à Tergnier, puis à Gien (Loiret) lors du repli, au prix de lourdes pertes. Chargé après l'Armistice de la surveillance de la ligne de démarcation dans la région de Loches (Indre-et-Loire), une partie du régiment entre ensuite en résistance sur place (maquis Épernon), puis se reforme à la Libération, participant à la reddition des troupes allemandes dans le Berry, puis dans la poche de Saint-Nazaire que visite le général de Gaulle à qui le 32e RI rend les honneurs.
Au moment de l'offensive allemande le , le 32e RI, commandé par le lieutenant-colonel Besson, fait partie de la 23e Division d'Infanterie, sous les ordres du général Jeannel, composante de la 7e armée du général Frère, elle-même placée en réserve du GQG.
Début de la « drôle de guerre ». Le , après avoir défilé la veille pour saluer les Tourangeaux, placé sous les ordres du colonel de Fonsegrive, le régiment quitte Tours pour le front en train (dans des wagons à bestiaux). Déjà engagé au sein de la 23e division d'infanterie, il est immédiatement en première ligne sur la frontière lorraine.
Offensive de la Sarre, notamment dans les forêts de Nasservald et de Grosservald, et sur la Lauter, participant notamment à l'attaque de la cote 309 (forêt de la Wamdt)[3],[13].
Ainsi, dans la nuit du 5 au , il avance dans le terrain évacué par la Wehrmacht et piégée par elle, perdant des hommes, victimes de mines. La forêt de la Warndt est prise par la 42e division d'infanterie tandis que la 4e armée occupe les villages de Carlsbrunn, Saint-Nicolas, la 3e armée prenant Biringen. Le 9, se déroulent quelques combats d'infanterie. Les Français passent la Sarre à Welferding, avancent sur le plateau d'Auersmacher. Les éléments progressent lentement. Des chars français R-35 du 20e BCC avancent au nord de Bliesbruck : quatre sautent sur des mines.
Le lendemain, les Allemands contre-attaquent, s'emparant du village d'Apach que les Français reprennent le soir. Toujours en Moselle, le 32e RI prend la localité allemande de Brenschelbach, perdant neuf hommes : un capitaine, un sergent et sept fantassins. Des combats acharnés qui occasionnent de nouvelles pertes ont également lieu à Bitche et Ormersviller.
Entre le et la relève du , les pertes sont de 64 tués et 150 blessés[39].
Réorganisé en Alsace, le 32e RI revient en Sarre tenir dès le les postes avancés sur la Lauter, entre Wissembourg et Lauterbourg et sur le Rhin, au nord de Strasbourg, traversant ensuite un hiver neigeux et rigoureux (−30 °C)[39],[40].
Il reste en Sarre, jusqu'au . Réorganisé en Haute-Marne, le régiment rejoint ensuite le front de l'Aisne le [40].
Le front de l'Aisne. Toujours affecté à la 23e DI, le 32e RI défend avec héroîsme Tergnier du au , participant ainsi à la défense du Canal Crozat faisant partie de la ligne Weygand au cours de la « bataille de France ». Face à lui la 263e division d'infanterie allemande après l'irrésistible percée de Sedan par la Wehrmacht.
Dans deux combats retardateurs, il mène ainsi des contre-offensives qui ralentissent notablement la percée allemande dans ce secteur, sauvant l'honneur des armes. 5 juin 1940 : les Allemands s’infiltrent d’une part entre Mennessis et Tergnier et d’autre part entre Vouël et Viry-Noureuil. Les combats font rage toute la journée. Après de violentes contre-attaques, le 32e se rétablit sur le canal en fin de journée, verrouillant la route de Noyon par la rive nord de l'Oise à Chauny. Les pertes sont lourdes : une centaine de tués[41]. Deux stèles commémorent désormais ce fait d'armes et les victimes (infra).
Le repli. Le , l'ordre de repli est donné, les panzers allemands ayant franchi la Somme vers Péronne avançant en direction de Noyon. Compliqué par la forte chaleur, le repli de la 23e DI conduit le 32e RI à Gien (Loiret) à partir du où il interdit le passage de la Loire aux éléments avancés de la 1re Armée allemande en défendant le seul pont routier possible, leur infligeant d'importantes pertes mais au prix de lourds sacrifices[42],[43],[44]. Nouveau repli du 19 au . L'Armistice intervient alors que 32e RI est à nouveau en position de combat sur la Gartempe, près de Bellac (Haute-Vienne)[40].
Après l’Armistice du 22 juin 1940, le régiment dépend de la 9e division militaire et il est renommé « 32e régiment d'infanterie, régiment de Touraine ». Il est cantonné à Loches et Châteauroux[2]. Le , sous le commandement du colonel Paille, le régiment constitué de trois bataillons, est ainsi acheminé principalement en Indre-et-Loire, en zone libre, dans la région de Loches afin d'assurer la surveillance de la ligne de démarcation. Le 1er bataillon tient garnison au Grand-Pressigny, à Preuilly-sur-Claise, à Paulmy et à Loches (camp de Tivoli rue Aristide Briand). Le 2e bataillon était à Luzillé, à Genillé (route de Saint-Quentin) et à Perrusson (camp des Hubardelleries). Le 3e restait en réserve à Châteauroux. Le régiment anime la vie locale, notamment sa musique aux ordres de son chef Rys, qui joue régulièrement la « Marche du 32e » (entre autres) composée par le capitaine Leroy, dans le kiosque du jardin public de Loches. Il est passé en revue dans cette ville par le général Huntziger, secrétaire d'État à la Guerre du gouvernement de Vichy, le [45]. Il est dissous en avec toute l'Armée d'armistice.
Le commandant René Costantini constitue alors une unité militaire clandestine qui deviendra la 32e demi-brigade, au sein de la brigade Charles Martel du colonel Chomel, dépendant de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) qui, elle-même, tout en conservant son indépendance, sera l'une des composantes des FFI à sa création en . Chomel, qui avait lui-même sollicité Costantini, décide de son pseudonyme : « Épernon ». Ce dernier élit domicile à Loches, rue du Grand Mail, une rue située au pied de la forteresse dont le duc d'Épernon fut gouverneur, symbolisant à son époque la résistance aux ennemis du royaume (sous Henri III et pendant les guerres de religion)[46],[47]. C'est aussi dans cette ville et ses environs que sévira en 1944 le maquis Lecoz dirigé par un criminel agissant pour son compte[48].
Composée initialement d'officiers et de sous-officiers d'active du 32e, le « maquis Épernon » est renforcé de volontaires résidant dans la région de Bléré, Loches, Ligueil et le Grand-Pressigny, notamment des réfractaires du STO attirés par l'esprit militaire de l'organisation. Composante militaire des FFI en 1944 au sein de l'ORA (8e bataillon), il se renforce en août du maquis Cesario (sous-Lieutenant Bretegnier) implanté plus au nord de l'Indre-et-Loire qui deviendra sa 4e compagnie[49],[50],[51]. Il bénéficie pour son armement de l'équipement conservé de l'ancienne armée d'Armistice, puis de plusieurs parachutages : à Luzillé ("Poulpe") et Obterre ("Montgomery") sans compter le bénéfice des parachutages dans l'Indre (Yzeures-sur-Creuse). Sa zone d'action se situant au sud de l'ancienne ligne de démarcation dans la zone lochoise rattachée à l'Indre. Il campe successivement en forêt de Preuilly (au sud-est de Charnizay près de la maison forestière du Péchoire) puis, après avoir fui la funeste riposte allemande du , plus au sud dans les bois de Paulmy, de Sainte-Julitte et de la Celle-Guenand[52]. Il mèna de nombreuses actions de renseignement, de guérilla et de harcèlement et quelques opérations de plus grande ampleur, jusqu'à la fin de la guerre, entravant considérablement la retraite des troupes allemandes par des coups de main, des embuscades et des sabotages divers (coupures de routes par abattage d'arbres, destruction de ponts et de caténaires, etc.)[53].
Le est aujourd'hui célébré (infra) en mémoire des combattants appartenant aux maquis Épernon et Carol abattus dans la forêt de Preuilly, près du lieu-dit "Péchoire" où ils bivouaquaient depuis quinze jours, juste avant la première libération de Loches[54]. Un moins plus tard, un accrochage avec quelques maquisards Cesario-Épernon et la pression de l'aviation alliée auraient précipité les Allemands à commettre le massacre de Maillé en [55].
Durant l'occupation, le drapeau du régiment est gardé par M. Baillou de Dolus-le-Sec et le commandant-médecin Tete. Il est remis le au chef de bataillon Costantini[13].
Le maquis Épernon devient officiellement la 32e demi-brigade en . Il est articulé avec un poste de commandement, un état-major et deux bataillons. Son 1er bataillon s'installe à Baraguey-d'Hilliers (Tours) et le deuxième à Loches et Perrusson. Le 1er bataillon défile à Tours libérée le [46]; le second défile à Loches le [14].
La 32e participe aux combats de la Libération dans le Berry qui aboutissent à la reddition de la colonne Elster le mais perd notamment cinq soldats fait prisonniers et fusillés par des éléments du groupement Taglishbeck composant cette colonne ennemie lors des combats du Liège.
Le , la 32e demi-brigade Épernon est transformée en 32e RI aux ordres du lieutenant-colonel Costantini, avec ses 2 bataillons (commandants Raoul Vialle et Gabriel Robillard). Il combat au sein de la 25e division d'infanterie (DI) et se retrouve sur le front de la poche de Saint-Nazaire jusqu'à l'effectivité de la reddition allemande le [56]. Bien ordonné et mieux équipé que les autres unités FFI, le régiment participe au prestige des unités du groupement du colonel Chomel[57]. Le régiment aura 79 tués pendant les opérations de la poche[56], participant ensuite à sa sécurisation.
À partir de , le régiment est « régularisé »[57] et les soldats reçoivent des tenues britanniques complètes (photo), avec Battle dress et casques Mark II surnommés « plats à barbe »[58].
Le général de Larminat, commandant des « forces françaises en opération sur l’Atlantique », visite le front de la Poche une semaine avant d'accompagner le général de Gaulle, président du GPRF venu remettre la Croix de la Libération à la ville de Nantes. Le général Chomel est présent. Le 32e RI en poste dans le secteur de Saint-Étienne-de-Montluc a été désigné pour rendre les honneurs à de Gaulle qui saluera son drapeau porté par le sous-lieutenant Munier. Le chef du 32e RI le lieutenant-colonel Costantini, qui reçoit à cette occasion la Croix de guerre avec palme[59], est accompagné d’une compagnie commandée par le capitaine Desbiens[60],[61],[62].
Le une compagnie de marche de chaque unité de la 25e DI a l'honneur de percevoir son étendard à Paris, des mains du général de Gaulle, place de la Concorde et y défile. Pareil défilé au retour, à Nantes, devant le général Chomel couronne cette période de l'existence du 32e RI après de durs combats qui, cependant, ne prennent véritablement fin qu'un mois plus tard lors de la reddition allemande à Bouvron qui met un terme à la poche de Saint-Nazaire[63].
Trois détachements entrent dans la poche, dont un composé de policiers chargés de filtrer les « collaborateurs ». Celui du I/32e RI franchit les lignes à l’ouest du Temple-de-Bretagne le , dès 9 h, conduit par le sergent lorrain Schwahn alias « Marchal » qui parle couramment l’allemand ; il est chargé de s'assurer que les unités vaincues installées dans la poche respectent bien les conditions du protocole de reddition signé le et officialisé le 11 après le déminage d'un corridor d'accès[61].
Le détachement traverse Saint-Nazaire en ruines et arrive au camp de Beauregard où cantonnent depuis le début de la guerre les troupes de la Kriegsmarine et où s'était établi depuis peu l'état-major du général Huenten. Reçu par les sous-mariniers dans un baraquement confortable, le sergent fait pâle figure devant les vaincus en grande tenue, toutes décorations dehors ; leurs serveurs lui offrent même du champagne ; il découvre d'ailleurs qu'un immense grillage, séparant le camp en deux, les protégeaient de l'exaspération des soldats de l'artillerie côtière nettement moins favorisés[61],[64]. Un cantonnement est rapidement aménagé par ceux-ci et le bataillon du 32e RI s'y installe en toute fin de nuit. Marchal continuera son travail d'interprète auprès du 32e RI dans une école à l'Immaculée-Conception près de Saint-Nazaire qui sert de PC[61].
Le à La Baulle, le général de Gaulle passe en revue plusieurs troupes faisant partie de la 25e Division d'Infanterie, dont des éléments du 32e RI[63]. Venant commémorer en 1951 la reddition allemande qui avait mis un terme à la poche de Saint-Nazaire, devant la croix de Lorraine érigée à Bouvron à cet effet, le général déclarera : « Le , c'est ici que s'est terminée la deuxième guerre mondiale en Europe »[65].
Fin 1945, le régiment se trouve à Blois[66]. Il est dissous en tant que régiment en novembre. Son drapeau versé au SH (service historique des Armées).
En 1946, le 32e ne subsiste que comme 32e Bataillon d'infanterie (BI). Il reçoit un nouveau drapeau en juin ; la quatrième République est proclamée en octobre.
Probablement en garnison à la caserne Baraguey d'Hilliers de Tours, le 32e BI est dissous en et son drapeau rejoint aussi le musée du services historique des Armées.
Le , le 1er bataillon du 32e RI est recréé au camp de La Courtine. Il est dirigé sur la Tunisie en proie à des troubles après la proclamation de son indépendance ; le 1er juin, il participe aux opérations de maintien de l'ordre sous les ordres du Chef de bataillon Chapoix, puis du lieutenant-colonel Caussèque ; il est dissous le [14]. La Cinquième République est proclamée en .
En 1973, le 32e RI est reconstitué en régiment de réserve par décision du président de la République d'abord dans le cadre de la défense opérationnelle du territoire (DOT). Il comprend 6 compagnies, dont 4 de combat et une d'intervention.
Il est mis sur pieds au centre mobilisateur (CM 32) du camp du Ruchard (forêt de Chinon), qui lui sert de support et de terrain de manœuvre, et dépend de l'état-major de la 13e Division militaire territoriale (DMT) basé à la caserne Baraguey d'Hilliers à Tours, qui le gère en tant qu'unité de réserve[13].
Dernière étape de la réorganisation de l'Armée de terre entreprise en 1976, le 32e RI prend le nom de 32e Régiment d'infanterie divisionnaire (RID) en 1978 et il est réorganisé en conséquence.
Le 32e RID a la garde du drapeau du 66e RI (reformé partiellement en 1963 puis dissous en 1966) mais son propre drapeau est en très mauvais état aux Invalides et n'est plus utilisable. Le régiment reçoit un drapeau rénové (la soie est neuve mais les franges sont récupérées) le vendredi des mains du général de corps d'armée Perier, Gouverneur militaire de Paris, commandant le 3e Corps d'armée et la 1re Région militaire dont dépend la 13e DMT[13].
Prenant en compte les missions prioritaires d'intérêt national qui lui sont confiées par le général commandant la 13e DMT, il est notamment affecté à la défense de points sensibles de la Division, comme les centres radio-électrique de Marray et Larçay ou la défense extérieure de la centrale nucléaire de Chinon, tous situés en Indre-et-Loire. Sa compagnie d'intervention est susceptible d'agir à la discrétion du commandement.
Il poursuit par ailleurs l'instruction de ses cadres et spécialistes réservistes[13], lors de périodes plus ou moins sélectives, généralement en fin de semaine, avec des exercices permettant d'assimiler les missions in situ, de se perfectionner au combat, à la topographie, aux transmissions et au secourisme, de renforcer l'aptitude au commandement et la cohésion des cadres ; ces derniers pouvant, par ailleurs, s'entraîner individuellement au tir d'armes de guerre qu'ils sont susceptibles d'avoir en dotation en cas de mobilisation, le dimanche matin, sur le stand militaire de Larçay, au sud-est de Tours (notamment : pistolet PA, fusil Mas 49-56 puis FA-MAS et mitrailleuse AA 52). Pour se préparer à l'hypothèse d'une mobilisation, le régiment organisera une convocation verticale.
Sa garde d'honneur ponctue les fêtes et commémorations nationales célébrées à Tours, où elle défile précédée du chef de corps, parfois pour des occasions ponctuelles aux alentours, accompagnée de la musique militaire de la 13e DMT, aux ordres du capitaine Bailleux qui, par ailleurs, a accepté d'enregistrer la Marche du 32e.
Trois chefs de corps, officiers de réserve, se succèdent à sa tête, dont un prêtre aumônier, le père Daniel. Si le 32e RID doit au colonel Tuffet de lui avoir donné vie lors de sa recréation, il doit ensuite au colonel Daniel d'avoir retrouvé son drapeau en (infra), puis au colonel Piffeteau que ses compagnies aient reçu leur fanion le , à Ballan-Miré, des mains du général Roth Le Gentil, commandant de la 13e DMT. Les cadres sont marqués durant la période couvrant l'existence du régiment par la personnalité aimable et diplomate de Mme Coulon qui assure le secrétariat du Bureau "Réserve" de la 13e DMT. Elle est « caporal d'honneur » du régiment.
Le régiment est dissous au . Le drapeau reste à Tours. Il est confié au 13e Groupement divisionnaire, futur 32e Régiment de Commandement Divisionnaire (RCD), entre les mains du chef de Corps, le Chef de bataillon Deprez[14], lors d'une cérémonie qui a lieu le à Cormery, présidée par le commandant de la 13e DMT, le général Datin. L'officier "traditions" du régiment, le capitaine Alain Darles, présente la cérémonie et fait l'historique du régiment, notamment dans sa période récente depuis 1973 marquée par le dévouement des réservistes qui au total auront participé à une centaine de journées d'auto-instruction. Assistent à ces adieux, le colonel Millour futur chef de corps du 32e RCD, M. Gouge, président de l'Amicale des anciens et le Lieutenant-colonel Druard, ancien du 32e à l'époque du maquis Epernon.
Malgré la dissolution, beaucoup des cadres réservistes du 32e poursuivent leur activité à l'identique, soit sous le contrôle de la Gendarmerie qui reprend les missions du 32e RID sur les points sensibles, soit au sein du 95e régiment inter-armes divisionnaire (RIAD), basé près de Montargis, qui reprend les missions de l'ancienne compagnie d'intervention du 32e RID, mais qui sera lui-même dissous en 1998[67].
En , après la dissolution du 32e RCD, le drapeau rejoint le SHAT du château de Vincennes. Les deux derniers chefs de corps du 32e RID assistent à son départ de Tours au petit matin.
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[68] :
Dernier insigne réglementaire : ovale à un lion assis, bordure argentée, écusson bleu au nombre, avec devise et citation napoléoniennes.
« L'invincible ». Cette devise qui figure sur l'insigne du 32e serait attribuée à Bonaparte lors de la campagne d'Italie (supra). D'après un témoin (aspirant Tiquet-Remont), cette devise ne serait toutefois apparue que le premier mai 1915, dans les Flandres, à Ypres : « le 32 appelé depuis hier par notre général L'invincible s'est montré un héros homogène » (lettre du ). S'agit-il d'un malentendu ? ; le JMO (Journal de Marche et des Opérations) du 32e RI de l'époque ne mentionne pas cette citation. Il est plus assuré que la 32e brigade était avant Lonato surnommée « La terrible » et Bonaparte la surnomme également « La brave » à plusieurs reprises.
(1796 - Lonato)
Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec quatre citations à l'ordre de l'Armée.
Il porte la fourragère verte aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 le .
Il porte la fourragère jaune aux couleurs du ruban de la Médaille militaire le .
Lieux et monuments :
Voies baptisées en l'honneur du 32e Régiment d'Infanterie (non exhaustif) :
Objets commémoratifs et divers :
L'Amicale des anciens combattants du 32e et 232e régiment d'infanterie est dissoute le [78] peu avant le décès en décembre de la même année de son dernier président, Maurice Neveu[79]. Le drapeau de l'Amicale, qui a été remis à la mairie de Saint-Cyr-sur-Loire, est confié à l'époque à M. Lionel Dupont, président du Comité d'entente des anciens d'Afrique du Nord de cette commune. Le drapeau de l'Amicale est encore arboré lors des cérémonies[80].
L'amicale avait été créée le à Tours, à la suite d'un premier banquet réunissant les anciens du 32e RI, sous la présidence d'honneur du général Rondeau et la coprésidence du colonel Sauget, respectivement ancien chef de corps et chef de bataillon puis chef de corps du régiment. Consécutivement, les statuts sont publiés au JO du . Son premier président est l'avocat Maurice Sieklucki. L'un de ses vice-présidents est le député de la Vienne, Pierre Périvier. Plusieurs sections se forment par la suite à Châtellerault, Angers, Paris, Niort-La Rochelle, Bordeaux et Châteauroux. L'amicale devient ainsi une fédération qui compte déjà 73 membres en 1923. Cette année-là une gerbe est déposée sur la tombe du soldat inconnu sous l'arc de triomphe à Paris. Des habitudes se prennent au fil des années. Outre le banquet annuel, un bal est organisé (avec l'Amicale du 66e RI). Les anciens n'oublient pas leurs camarades tombés au champ d'honneur. Dépôt de gerbes, mise à l'honneur d'un jeune soldat dont le père est mort pour la France ou s'est particulièrement distingué, pour faire le pont avec la nouvelle génération. Les veuves et les orphelins dépourvus de ressources reçoivent par ailleurs des secours substantiels[80].
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les anciens combattants de 1914–1918 et ceux de 1939-1940 se réunissent en 1948 en une seule association et sa dénomination est modifiée en conséquence : « anciens combattants des deux guerres des 32e et 232e RI » (les termes "Grande Guerre" sont abandonnés). L'amicale s'ouvre également aux anciens du maquis d'Épernon qui sont eux-mêmes constitués en association et c'est à Loches, en 1965, que sont fêtés le 25e anniversaire des combats de Tergnier et le 20e anniversaire du maquis d'Épernon. Chaque année une délégation se rend en Moselle. Un jumelage est réalisé avec un régiment allemand s'étant trouvé au front dans cette région, le 127e RI.
Maître Sieklucki préside l'Amicale jusqu'en 1962, suivi de M. Arrouis, auquel succèdent André Gouge dans les années 1970, puis M. Neveu en 2000 jusqu'à la dissolution en 2012[80].
L'Amicale des anciens du maquis d'Éperon, présidée par Jean Deniau, est dissoute le à Genillé. Le drapeau est déposé au musée du 32e RI, caserne Baraguey à Tours et le matériel d'exposition au musée de la Résistance à Tours. Néanmoins, par un legs à son profit, l'ancienne amicale confie la préservation de sa mission aux bons soins de l' « Association pour le souvenir de la bataille de Péchoire du », créée et domiciliée à Azay-le-Ferron en 2012 sous l'égide de son président Michel Goblet. Ladite association a pour but de commémorer les événements tragiques et glorieux qui se sont déroulés dans la forêt de Preuilly près du lieu-dit "Péchoire" (supra) et d'assurer ainsi le devoir de mémoire vis-à-vis des maquis Épernon, Carol et Conty-Freslon, ainsi que de défendre les libertés et les valeurs républicaines[81],[82].
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