symbole typographique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un astérisque (nom masculin, du latin médiéval asteriscus, qui vient lui-même du grec ancienἀστερίσκος, asterískos, «petite étoile») est un symboletypographique ressemblant à une étoile: «*».
Placé après un mot, l’astérisque indique un renvoi vers une note en bas de page: par exemple, on peut trouver «gentilé*» dans un texte avec en bas de page la mention: «* ce mot désigne un nom d’habitant». Une deuxième note peut être introduite par deux astérisques (**), une troisième par trois astérisques (***), etc. Les différents codes typographiques s’accordent sur l’usage de mettre une espace après le ou les astérisques, mais pas avant.
Dans les dictionnaires (le Trésor de la langue française informatisé par exemple), il indique qu’un mot figure en entrée: si l’on voit écrit «pomme de terre*», on est invité à consulter l’article terre.
Une série d’astérisques (en particulier trois) centrés horizontalement sur une ligne peut être utilisée pour indiquer un changement de section.
Trois astérisques placés en triangle forment un astérisme, variante de l’astérisque, qui peut aussi être utilisé pour indiquer un changement de section ou nuancer l’importance à accorder ou non à certains paragraphes[1].
Des astérisques, à l’instar de points de suspension, peuvent remplacer un mot que l’on ne veut pas citer, par exemple le nom d’une personne dont on souhaite conserver l’anonymat («Mme de ***»), un juron ou une insulte par respect de la bienséance («m****»), ou un nom sacré pour ne pas le profaner («D**u»). Le nombre d’astérisques est alors typiquement de trois, ou identique au nombre de caractères à remplacer; l’initiale, et éventuellement la dernière lettre du mot, peuvent rester visibles. Un usage similaire des astérisques est fait lorsqu’un mot de passe ou un code secret est affiché au fur et à mesure de sa saisie par un utilisateur, afin d’empêcher les regards indiscrets d’en prendre connaissance.
De manière informelle, sur les systèmes de communication textuelle démunis de mise en forme, des astérisques peuvent être placés avant et après un mot sur lequel on souhaite mettre l’accent quand l’italique ou le gras ne sont pas disponibles («je ne suis *absolument* pas d’accord»). Certains outils informatiques affichent un tel texte en gras (logiciel de chat ou lecteur de courrier électronique, par exemple).
L’astérisque peut commodément remplacer un symbole d’étoile.
L’astérisque peut être utilisé comme puce ou tiret dans les listes. Ceci est notamment repris dans le wikitexte ou le BBCode.
L'astérisque peut être utilisé pour suggérer une adresse électronique sans la dévoiler comme jo***er@laposte.net
Placé devant un mot, il signale une forme restituée, dont l’existence est déduite mais non attestée: «L’infinitif français être vient du latin parlé *essere correspondant au latin classique esse.»
Placé devant un syntagme (qui peut être réduit à un seul mot), il signale une forme agrammaticale (barbarisme ou solécisme): «Il arrive qu’un professeur trouve *chevals à la place de chevaux dans les copies qu’il corrige.»
L’obèle est parfois aussi utilisé pour indiquer une forme non attestée ou une forme agrammaticale[5].
Dans les langages de programmation, il symbolise souvent la multiplication: l’opération 3*2 fournit la valeur 6; répété deux fois, il peut alors symboliser l’élévation à la puissance: l’opération 3**2 fournit la valeur 32 soit 9.
DELTA = B**2 – 4*A*C représente ainsi la formule mathématique Δ = b2 – 4ac.
En C et dans certains langages qui lui ont emprunté cette syntaxe, il représente l’opération de déréférencement, qui donne la valeur indiquée par un pointeur. Il sert également à représenter le type des pointeurs; par exemple, int* signifie «pointeur vers un objet de type int». L’opérateur inverse est l’esperluette («&»).
Dans les syntaxes comme les expressions rationnelles, ou les noms de fichiers, l’astérisque remplace un nombre quelconque de caractères. Exemples:
Pour les fichiers: en DOS, la commande del C*.odt entraîne la suppression de tous les fichiers commençant par la lettre C, d'extension .odt (OpenDocument Text); del *.tmp entraîne la suppression de tous les fichiers d'extension .tmp (temporaires), quel que soit leur nom.
L’expression rationnelle -* identifie un nombre quelconque de «-».
Dans les logiciels, il est souvent utilisé (à côté du nom d’un fichier) pour indiquer que le fichier a subi des modifications non sauvegardées.
Dans les applications intégrant la syntaxe Markdown, l'encadrement par un double astérisque permet de mettre automatiquement le texte en gras. Exemple: **astérisque** s'affichera astérisque
L'encadrement par les astérisques est utilisé pour décrire une action (d'après IRC).
*<verbe>* ou *<phrase>*
Exemple: *soupire*, *bave*, *se frappe le visage*, *en pleurs*, ,etc.
Utilisé aussi en courrier électronique (mode texte seul) pour simuler le gras. Également la mise entre _ (_<phrase>_) simule le souligné et la mise entre / (/<phrase>/)) simule l’italique.
L’astérisque a de nombreux usages mathématiques. Il peut être utilisé pour désigner l’adjoint d’un opérateur. Plus généralement, en géométrie non commutative, il désigne l’involution (généralisation de l’adjonction). En théorie des groupes, il peut être utilisé comme symbole d’un antimorphisme de groupes ou pour désigner la loi inverse. Contrairement à l'informatique, il ne désigne pas la multiplication, mais la notation simplifiée du produit de convolution «f ∗ g».
Il est parfois utilisé pour repérer une valeur particulière, à l’exemple d’une valeur critique d’une application différentiable.
Il peut également signifier «privé des non inversibles» ou, plus couramment et de façon abusive, «privé de 0»: .
L’astérisque peut avoir d’autres usages.
En généalogie on trouve «*» concurremment à «°» qui sont à lire «né».
Il existe encore de nombreux autres caractères ressemblants (souvent nommés étoile, quintefeuille, sixtefeuille, point-fleur ⁕, etc.), voir notamment la table des caractères Unicode - Casseau.
Marcel Cori et Sophie David, «Les corpus fondent-ils une nouvelle linguistique?», Langages, no171, , p.111-129 (DOI10.3917/lang.171.0111, lire en ligne)