Škoda Octavia WRC
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La Škoda Octavia WRC est une voiture de course conçue par le constructeur automobile tchèque Škoda et engagée dans le championnat du monde des rallyes de 1999 à mi-2003, date à laquelle elle est remplacée par la Škoda Fabia WRC.
Škoda Octavia WRC | ||||||||
![]() Škoda Octavia WRC du rallye Monte-Carlo 2003, exposée au salon Rétromobile en 2025. | ||||||||
Marque | Škoda | |||||||
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Années de production | 1999 - 2003 | |||||||
Moteur et transmission | ||||||||
Énergie | Essence | |||||||
Moteur(s) | 4 cylindres en ligne, 20 soupapes, suralimenté avec refroidisseur d'air, placé transversalement devant l'essieu avant | |||||||
Position du moteur | Transversale avant | |||||||
Cylindrée | 1 999 cm3 | |||||||
Puissance maximale | 300 ch | |||||||
Couple maximal | 600 N m | |||||||
Boîte de vitesses | Séquentielle 6 rapports | |||||||
Masse et performances | ||||||||
Masse à vide | 1 240 kg | |||||||
Dimensions | ||||||||
Longueur | 4 511 mm | |||||||
Largeur | 1 770 mm | |||||||
Hauteur | 1 429 mm | |||||||
Chronologie des modèles | ||||||||
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Histoire
Résumé
Contexte
En octobre 1996, lors du Mondial de l'Automobile de Paris, Škoda présente un nouveau modèle, sur le segment des voitures familiales, baptisé Octavia[1],[2]. Le nom est un hommage à un modèle de la marque produit de 1959 à 1971. Le modèle de 1996 est dessiné par le designer belge Dirk van Braeckel[3]. Techniquement, la Škoda Octavia reprend la plateforme PQ34 de la Volkswagen Golf IV[4],[5], la marque Škoda appartenant depuis le 28 mars 1991 au groupe Volkswagen[6].
- Škoda Octavia de 1959.
- Škoda Octavia de 1996.
Afin de promouvoir ce nouveau modèle, Škoda décide de l'engager au championnat du monde des rallyes et reçoit le feu vert du groupe Volkswagen en 1997[7]. Škoda participe à des rallyes depuis les années 1930 et, à partir de 1993, la marque participe au championnat du monde des rallyes dans la catégorie Coupe du monde FIA 2 Litres des constructeurs. Škoda engage successivement la Favorit 136L (de 1993 à 1995) puis la Felicia Kit Car (de 1996 à 1997)[8]. Pour la saison 1997, en plus de la Felicia Kit Car, le département compétition de Škoda, dirigé par Pavel Janeba, engage une Škoda Octavia Kit Car. Présentée officiellement en juillet 1997, elle fait ses débuts le mois suivant lors du rallye de Finlande[9]. Cette Octavia est la plus longue (4,5 mètres) des Kit Car de la compétition ce qui lui permet de gagner en stabilité à haute vitesse mais la rend moins agile dans les virages[9]. Confiée au pilote tchèque Pavel Sibera et à son copilote et compatriote Petr Gross, l'Octavia Kit Car abandonne lors de la septième spéciale en raison d'un problème de suspension[10]. Škoda aligne une deuxième et dernière fois l'Octavia Kit Car en 1997, au rallye Sanremo : Sibera et Gross abandonnent à nouveau tout comme la deuxième voiture engagée, confiée au pilote Emil Triner et au copilote Miloš Hůlka[10].
Pour la saison 1998, la Škoda Octavia Kit Car reçoit plusieurs améliorations : une nouvelle suspension arrière, une nouvelle boîte de vitesses et un nouveau moteur qui développe désormais 270 ch[10]. Le poids de la voiture est également allégé de 80 kg grâce à un carter de protection en kevlar et à un tablier plus léger[10],[11]. Sibera et Gross ne participent qu'à cinq des douze épreuves de la saison. Cet engagement réduit provient du fait que Škoda souhaite participer à la catégorie reine du championnat du monde des rallyes, le WRC, à partir de l'édition 1999.
La conception de la Škoda Octavia WRC est menée par le directeur technique Václav Trkola, tandis que Dietmar Metrich (ex-Mitsubishi) est recruté comme ingénieur de développement en raison de ses connaissances approfondies dans deux domaines : les quatre roues motrices et le turbocompresseur. L'Octavia WRC est fabriquée dans l'usine de Mladá Boleslav et Škoda reçoit l'aide de plusieurs préparateurs automobiles pour la mettre au point : Prodrive s'occupe de la transmission intégrale, AMS Performance du moteur et Proflex des amortisseurs[10].
La Škoda Octavia WRC est présentée officiellement en octobre 1998 lors du salon automobile de Birmingham organisé au National Exhibition Centre[7],[9]. C'est la première voiture de rallye du constructeur tchèque équipée de quatre roues motrices et sa livrée est blanche et verte, reprenant les couleurs du logo de la marque[12],[13].
Saison 1999
Deux Škoda Octavia WRC sont engagées pour la saison 1999 du championnat du monde des rallyes. La première, portant le numéro 11, est pilotée par l'Allemand Armin Schwarz qui a pour copilote son compatriote Manfred Hiemer. Elle est alignée sur seulement sept des douze manches de la saison, toutes situées sur le continent européen : Monte-Carlo, Portugal, Catalogne, Acropole, Finlande, Sanremo et Grande-Bretagne. Škoda fait l'impasse sur deux manches européennes (Suède et Corse) et à toutes celles disputées hors de l'Europe : Safari Rally, Argentine, Nouvelle-Zélande, Chine et Australie.
La deuxième Škoda Octavia WRC, portant le numéro 12, est partagée entre deux équipages tchèques : Pavel Sibera/Petr Gross (Monte-Carlo et Catalogne) et Emil Triner/Miloš Hůlka (Portugal, Acropole, Finlande et Sanremo).
La première épreuve de la saison, au Monte-Carlo, est un véritable fiasco : pour la première spéciale du rallye, alors qu'il est dans la file d'attente à l'approche de la rampe de départ, Armin Schwarz est victime d'un problème d'embrayage sur sa Škoda et abandonne avant d'avoir parcouru la moindre distance[14]. De son côté, Pavel Sibera est confronté à un problème de la direction assistée de sa Škoda et renonce lui aussi juste avant le départ de la première spéciale[14],[15].
« Je me souviens que la nuit précédant le tout premier rallye de Monte-Carlo, personne chez Škoda n'a dormi. Ils ont fait venir les voitures de la République tchèque à Nice grâce à l'importateur Škoda et à 10 heures du matin, à la toute dernière minute, ils ont apporté la voiture. Mais les voitures n'étaient pas terminées. À l'époque, Pavel Janeba était le directeur sportif ; il faisait tout, tout seul. Il s'occupait de la réservation de l'hôtel, réglait lui-même la note ! C'est lui qui passait toutes les commandes des pièces détachées. »
— Propos d'Armin Schwarz lors d'une interview accordée à DirtFish.com en 2024[16].
Absente en Suède puis au Safari Rally, Škoda fait son retour lors de la manche portugaise (courue du 21 mars au 24 mars) qui se solde à nouveau par un double abandon. En effet, lors de la deuxième journée du rallye, les Octavia WRC de Schwarz/Hiemer et de Triner/Hůlka sont victimes d'une casse dans le système de transmission[17]. Après une inspection des deux véhicules, la raison de la casse mécanique est identifiée : il s'agit d'un joint défectueux dans le mécanisme de déclenchement de l'embrayage[17]. Afin de remédier à ce problème, Škoda effectue de nombreux essais en Tchéquie sur asphalte, en prévision du rallye de Catalogne qui se dispute intégralement sur ce type de revêtement[17]. Malgré ces essais, Škoda enregistre encore un double abandon en Catalogne : lors de la douzième spéciale, Sibera et Gross abandonnent en raison d'un incendie sur l'Octavia WRC tandis que Schwarz et Hiemer renoncent lors de la quatorzième spéciale en raison d'une perte de puissance du moteur et d'un problème sur l'alternateur[18],[19].
En juin, pour le rallye de l'Acropole, les Octavia WRC sont équipées d'un nouveau système d'injection d'eau afin de mieux refroidir le moteur et de gagner en fiabilité[10]. Ce nouveau système s'avère payant puisque pour la première fois depuis son arrivée en WRC, les deux Škoda franchissent la ligne d'arrivée : Schwarz et Hiemer se classent à la douzième place juste devant Triner et Hůlka[10]. Ce résultat permet à Škoda d'inscrire ses premiers points au classement des constructeurs avec trois unités[20].
L'Octavia WRC reçoit une nouvelle amélioration pour le rallye de Finlande, disputé en août : l' « Antilag system » qui permet de réduire le temps de réponse du turbo et d'améliorer la puissance du moteur[10]. Mais ce rallye est un nouvelle déception pour l'écurie tchèque : Schwarz et Hiemer abandonnent dès la première spéciale, en raison d'un accident, tandis que Triner et Hůlka terminent à la quatorzième place sans jamais avoir été classés provisoirement dans le Top 10[21],[22],[23].
Le rallye Sanremo, qui se déroule en octobre, est de nouveau décevant pour Škoda : malgré un nouveau système de refroidissement des freins[10], Schwarz et Hiemer abandonnent lors de la neuvième spéciale en raison d'un problème de direction[24] tandis que Triner et Hůlka ne terminent qu'à la vingt-troisième place.
En novembre, pour la dernière manche de la saison, en Grande-Bretagne, Škoda recrute les Belges Bruno Thiry et Stéphane Prévot pour conduire la voiture numéro 12. Dès leur première course avec l'Octavia WRC, ils obtiennent le meilleur résultat de l'écurie de la saison en terminant à la quatrième place[25]. De leur côté, Schwarz et Hiemer, alors classés dans le Top 10, abandonnent lors de la dernière journée à cause de la perte d'une roue lors de la dix-neuvième spéciale[26]. Malgré la quatrième place de Thiry et Prévot, qui lui rapporte trois points, Škoda termine à la septième et dernière place du classement des constructeurs[25].
Saison 2000
Pour la saison 2000 du championnat du monde des rallyes, Škoda aligne à nouveau deux Octavia WRC. Comme en 1999, la numéro onze est confiée aux Allemands Schwarz et Hiemer. En revanche, contrairement à la saison précédente, les deux équipages tchèques de la voiture numéro douze, Pavel Sibera/Petr Gross et Emil Triner/Miloš Hůlka, sont écartés[27].
Ils sont remplacés par un seul équipage : les Espagnols Luís Climent et Álex Romaní[28]. Leur recrutement est motivé par leur bonne saison 1999 (ils ont remporté la Coupe FIA des équipes privées en WRC (FIA Teams' Cup), avec le Valencia Terra y Mar Team) et par le fait qu'ils apportent un sponsor, Airtel, pour un montant d'un million de dollars, à l'écurie Škoda[27],[29].
Pavel Janeba justifie la mise à l'écart des deux équipages tchèques pour des raisons sportives : « Nos pilotes mettent trop de temps à s'habituer à l'Octavia WRC. Ils n'auraient pas pu atteindre le niveau de Schwarz avant au moins un an. Au départ, seul Schwarz était autorisé à mener des essais avec l'Octavia car Sibera et Triner n'avaient qu'un programme partiel. Néanmoins, Pavel Sibera a réalisé des temps comparables à ceux de l'Allemand lors de ses premières sorties sur la piste d'essai. Mais même s'ils avaient pu tester l'Octavia WRC dès le début et en tirer le meilleur comme Schwarz, ils n'auraient jamais pu atteindre le niveau d'un Mäkinen ou d'un Kankkunen. À leur âge, ils ne s'habitueront pas à une voiture disposant de quatre roues motrices ». Janeba se montre par ailleurs très enthousiaste sur le recrutement de Climent : « C'est un pilote très ambitieux qui a déjà montré tout son potentiel au plus haut niveau »[28].
Comme en 1999, Škoda ne participe pas à l'ensemble des manches de la saison. Pour la saison 2000, les Octavia WRC sont engagées sur sept des quatorze épreuves (Monte-Carlo, Safari Rally, Portugal, Espagne, Acropole, Chypre, Sanremo et Grande-Bretagne) et sont absentes en Suède, Argentine, Nouvelle-Zélande, Finlande, Chine, Tour de Corse et Australie. Initialement prévu comme dixième manche de la saison, au mois de septembre, le rallye de Chine est annulé en avril 2000 pour des raisons financières[30]. En mai 2000, le rallye de Chypre est ajouté au calendrier à sa place et Škoda décide d'y participer, portant son engagement à huit rallyes sur quatorze pour la saison 2000[31].
Avant le début de la saison, Armin Schwarz se montre optimiste quant aux chances de l'écurie d'inscrire régulièrement des points : « L'équipe a fait des progrès significatifs en 1999 et nous devons continuer à aller de l'avant en 2000. Notre programme d'essais hivernaux s'est bien déroulé et je suis très optimiste quant à notre capacité à produire de bons résultats au cours de cette saison. Notre objectif est de voir les deux Octavia rouler régulièrement dans le top 10 et nous serons alors bien placés pour marquer des points lorsque l'occasion se présentera »[32]. Pour Autosport, un magazine hebdomadaire britannique spécialisé dans la compétition automobile, l'écurie tchèque n'est pas en mesure de remporter un rallye, mais peut jouer un rôle d'arbitre dans la course au titre[33].
Pour le premier rallye de la saison, le Monte-Carlo, les deux Octavia WRC se classent dans le Top 10, et ce, malgré des problèmes mécaniques. Septièmes de l'épreuve, Schwarz et Hiemer ont réalisé le troisième meilleur temps lors de deux spéciales malgré des problèmes sur le tuyau du turbo[10],[34]. Les Espagnols Climent et Romaní terminent à la dixième place en dépit de deux problèmes : deux goujons de fixation du turbo ont cédé et ont entraîné une baisse de la pression de la suralimentation puis, la pédale de frein est restée bloquée lors de la quatorzième spéciale[34],[35]. Grâce à la septième place de Schwarz et Hiemer, Škoda inscrit un point au championnat du monde des constructeurs[36].
Absente au rallye de Suède, Škoda est en revanche présente pour la première fois de son histoire au Safari Rally. Afin de préparer au mieux cette manche sur le continent africain, Škoda effectue sept jours d'essais au Kenya, pays hôte du rallye. Quatre jours d'essais sont programmés pour Schwarz et Hiemer et trois jours pour Climent et Romaní[37]. L'objectif est d'améliorer l'Octavia WRC, mais également de voir comment l'équipe se comporte loin du continent européen, car elle envisage, à ce moment-là, une participation à toutes les épreuves du championnat du monde en 2001[38]. Pour son premier Safari Rally, l'Octavia WRC reçoit de nombreuses modifications : le réservoir est agrandi, car les spéciales sont plus longues qu'à l'accoutumé et un snorkel est ajouté afin de permettre au moteur de moins souffrir de la chaleur, de la poussière, mais également des passages de rivières[39]. Afin d'éviter les pierres, la garde au sol est plus élevée que pour un rallye normal et les suspensions sont renforcées[39]. De plus, un pare-buffle est également apposé à l'avant du véhicule afin d'amortir d'éventuels chocs avec des animaux ou avec des matatu, des minibus omniprésents au Kenya[39]. Enfin, les rétroviseurs sont dotés d'ampoules à décharge haute intensité afin de rendre la voiture plus visible même lorsqu'elle roule dans un nuage de poussières[39]. La semaine d'essais et les nombreuses améliorations portent leurs fruits puisque les deux Octavia intègrent le Top 10, comme lors du rallye Monte-Carlo : Schwarz et Hiemer terminent à la septième place juste devant leurs coéquipiers Climent et Romaní[40]. Ce résultat permet à Škoda d'engranger trois points de plus au classement des constructeurs[41].
Lors du rallye suivant, en mars, au Portugal, Škoda marque un nouveau point au classement des constructeurs grâce à la huitième place de Schwarz et Hiemer tandis que Climent et Romaní ne parviennent pas à intégrer le Top 10 et se contentent de la douzième place[42]. Après avoir marqué des points lors de quatre rallyes à la suite (Grande-Bretagne 1999, Monte-Carlo 2000, Safari Rally 2000 et Portugal 2000), Škoda voit sa série s'arrêter lors du rallye de Catalogne, disputé au mois d'avril : Schwarz et Hiemer se classent onzièmes tandis que Climent et Romaní abandonnent lors de l'avant-dernière spéciale. Cet abandon est d'ailleurs le premier de la saison pour Škoda[43]. Néanmoins, lors de ce rallye, Škoda et par la même occasion l'Octavia WRC remportent pour la première fois de leur histoire une spéciale[44]. En effet, Schwarz et Hiemer ont réalisé le meilleur temps lors de la cinquième spéciale du rallye reliant Alpens à Les Llosses[44].
Au mois de mai, la société Airtel, qui est train de passer sous le contrôle de Vodafone[45],[46],[47], cesse de sponsoriser Climent et Romaní. Malgré la perte financière engendrée, Škoda maintient les deux pilotes jusqu'à la fin de la saison[48],[49].
Dès la course suivante, au rallye de l'Acropole, en juin, Airtel n'apparaît plus sur le capot et les flancs de la Škoda Octavia WRC. Lors de ce rallye, Climent et Romaní abandonnent dès la troisième spéciale après la perte de la roue avant gauche[50]. Ce deuxième abandon consécutif de l'équipage espagnol est compensé par la cinquième place de Schwarz et Hiemer, ce qui constitue le meilleur de Škoda depuis le début de la saison[51]. Grâce à ce résultat, Škoda engrange trois points de plus au classement des constructeurs et occupe alors la cinquième place avec huit points devant SEAT (sept points) et Hyundai (un point)[51].
Absente en Nouvelle-Zélande puis en Finlande, Škoda fait son retour à la compétition pour le rallye de Chypre. Škoda nourrit de grandes ambitions pour ce rallye, car, premièrement, l'Octavia WRC reçoit plusieurs améliorations avec une nouvelle carrosserie offrant une aérodynamique améliorée, une meilleure répartition du poids, plus de puissance et une meilleure traction[52]. De plus, Armin Schwarz est le seul pilote engagé au sein d'une écurie officielle à avoir participé et remporté l'épreuve (en 1996, avec une Toyota Celica GT-Four ST205 et Denis Giraudet pour copilote)[52],[53]. Enfin, en 1998, le pilote tchèque Emil Triner s'est classé deuxième du rallye de Chypre avec l'Octavia Kit-Car, permettant à Škoda d'engranger de l'expérience sur ce rallye[49]. Mais dès le premier jour, les deux Škoda Octavia WRC abandonnent : Schwarz et Hiemer sont victimes d'un accident lors de la deuxième spéciale tandis que Climent et Romaní renoncent lors de la cinquième spéciale après avoir percé le carter ce qui entraîne une fuite d'huile[54].
Après avoir fait l'impasse sur le Tour de Corse, Škoda aligne ses deux Octavia WRC au Sanremo. L'écurie y arrive après avoir effectué six jours d'essais notamment pour tester les différents types de pneus Michelin[55]. « Si la voiture se comporte en course comme lors des essais, alors sa fiabilité devrait nous permettre de se battre pour obtenir de gros points », explique Pavel Janeba avant le rallye[55]. Si la fiabilité est au rendez-vous, Schwarz/Hiemer et Climent/Romaní terminant respectivement à la douzième et la quatorzième place, ce résultat est cependant insuffisant pour offrir à Škoda des points au classement des constructeurs[56].
Après avoir manqué le rallye d'Australie, avant-dernière manche de la saison, Škoda participe au rallye de Grande-Bretagne, ultime manche de la saison 2000. Comme au Sanremo, Schwarz/Hiemer et Climent/Romaní rallient l'arrivée en dehors du top 10 : l'équipage allemand se classe treizième tandis que l'équipage espagnol pointe à la seizième place. Une fois de plus, Škoda ne marque aucun point au classement des constructeurs. À l'issue de la saison, l'écurie tchèque se classe septième et dernière du classement des constructeurs avec huit points[57].
Saison 2001
Pour la saison 2001 du championnat du monde des rallyes, Škoda aligne à nouveau deux Octavia WRC. Comme en 1999 et 2000, la numéro onze est confiée aux Allemands Schwarz et Hiemer. En revanche, l'équipage espagnol Climent/Romaní de la Škoda Octavia WRC portant le numéro douze n'est pas reconduit, les deux parties n'ayant pas trouvé un accord pour prolonger l'aventure[58]. Pour les remplacer, Škoda recrute l'équipage belge composé de Bruno Thiry et de Stéphane Prévot et qui avait fait une pige concluante au rallye de Grande-Bretagne 1999 en terminant à la quatrième place[59]. Les Belges sortent d'une saison quasi-blanche au championnat du monde des rallyes puisqu'ils n'ont participé qu'à une seule épreuve en 2000, le Monte-Carlo. Afin garder le rythme, Thiry et Prévot ont participé au Championnat d'Europe des rallyes 2000 avec une Citroën Xsara Kit-Car, obtenant le titre de vice-champion d'Europe[60]. Le pilote belge ne cache pas sa satisfaction de réintégrer le championnat du monde, et ce, au sein d'une écurie officielle : « Je suis heureux d'être de retour dans le feu de l'action, et avec une Škoda de surcroît. L'équipe Škoda Motorsport m'a offert cette opportunité unique et j'aurai à cœur de rendre à Škoda ce qu'elle m'a donné »[60].
Pour sa troisième saison dans la catégorie reine du rallye, Škoda s'engage pour douze des quatorze épreuves, ne faisant l'impasse que sur les deux rallyes organisés en Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande)[61]. L'écurie reçoit l'aide d'un nouveau sponsor, la compagnie d'assurances Allianz qui rejoint Castrol, déjà présent les saisons précédentes[62]. Concernant les objectifs de la saison, Armin Scharz a pour ambition de terminer les douze rallyes et souhaite marquer des points au championnat des constructeurs lors d'au moins six épreuves[60]. Quant à Bruno Thiry, il espère rééditer sa bonne performance réalisée en Grande-Bretagne en 1999, mais redoute une concurrence qu'il estime plus forte pour la saison à venir[60].
Pour Autosport, Škoda est l'équipe la plus faible du plateau avec Huyndai[63]. Car même si l'Octavia WRC affiche un bon rythme en course, l'hebdomadaire britannique estime que Škoda aura du mal à inscrire des points, car elle n'aligne que deux voitures contrairement à ses adversaires qui en auront trois sur le plupart des épreuves[63].
Sur le plan mécanique, l'Octavia WRC est légèrement modifiée par rapport à la saison précédente. Le principal changement est la modification des conduits dans le moteur afin d'améliorer le flux d'air vers le turbo[64]. Des améliorations du moteur sont également attendues pour la mi-saison[61].
La saison débute en janvier avec le rallye de Monte-Carlo et l'équipage Schwarz/Hiemer se classe à la quatrième place, égalant le meilleur résultat de Škoda en championnat du monde. Les deux Allemands occupaient même la troisième à deux spéciales de la fin, mais ils n'ont pu résister au retour de la Ford Focus de François Delecour et de Daniel Grataloup[65]. « Je ne suis pas du tout déçu, c'est très bien pour l'équipe. Dès que j'ai vu les routes s'assécher lors du deuxième passage au Col de Turini, j'ai su que François allait arriver à fond et qu'il serait impossible de l'arrêter », confie Schwarz à Autosport.com à l'issue du rallye[66].
Quant à Thiry et Prévot, s'ils terminent à la huitième place, ils sont derniers des pilotes officiels et derniers des WRC, à quatorze minutes du vainqueur et à un peu plus de onze minutes de leurs coéquipiers allemands[67]. Dès le vendredi, les deux Belges sont victimes de bris de turbo, de pompe à essence et d'amortisseur. Le samedi, ils roulent toute la journée avec une fuite d'huile dans le différentiel[67]. « Il va encore me falloir des essais. Ou alors qu'ils me remontent le vieux différentiel central dont je disposais au RAC. Là au moins, je parvenais à jouer avec ma Škoda », constate amèrement Bruno Thiry après cette première épreuve[67].
Après cette première manche, Škoda occupe la troisième place du classement des constructeurs avec cinq points (quatre apportés par Schwarz et Hiemer ; un point apporté par Thiry et Prévot) derrière Mitsubishi (treize points) et Ford (six points)[68].
La deuxième épreuve de la saison se déroule en Suède et c'est la première fois que Škoda y participe. Pour s'y préparer, l'écurie tchèque a réalisé des essais en Autriche avant le rallye Monte-Carlo[62]. À la demande de Bruno Thiry, les mécaniciens de Škoda remontent le vieux différentiel central sur sa voiture et il termine l'épreuve suédoise à la dixième place, offrant un point à son écurie au classement des constructeurs qui en compte alors six au total[69],[70],[71]. En revanche, les Allemands Schwarz et Hiemer abandonnent lors de la huitième spéciale après une sortie de route[72].
Pour la troisième manche au Portugal, Škoda est en confiance : en trois rallyes avec l'Octavia WRC (Grande-Bretagne 1999 et les deux premières manches de la saison 2001), Thiry et Prévot ont toujours rapporté des points à leur écurie[73]. Quant à Armin Schwarz, il estime que les dégâts causés par les intempéries en amont du rallye seront un avantage : « Les routes défoncées pourraient être une bonne chose pour Škoda ! Je ne pense pas avoir vu des conditions aussi mauvaises au Portugal au cours des dix dernières années. Notre travail, pour améliorer les amortisseurs lors des essais du rallye pourrait s'avérer très important »[73]. Mais les espoirs de Škoda retombent rapidement : les deux voitures abandonnent avant même la première spéciale du vendredi en raison de problèmes mécaniques[74],[75]. La Škoda de Bruno Thiry et Stéphane Prévot est victime d'une panne électrique de la pompe à essence sur le tronçon routier reliant la super-spéciale, disputée le jeudi soir, au parc fermé[75]. Quant à l'Octavia de Schwarz et Hiemer, l'embrayage est tombé en panne lorsque les deux pilotes se rendaient au point de départ de la première spéciale du vendredi[75].
Dans les rangs de l'écurie tchèque, la déception est immense : « La voiture a commencé à avoir des ratés sur le chemin du retour au parc fermé, puis elle s'est arrêtée. Je suis déçu, car nous avions fait un top 10 dans la super-spéciale et je pense que les conditions boueuses nous auraient permis d'obtenir un bon résultat », explique Bruno Thiry après son abandon[75]. « C'est très décevant. Dans la superspéciale de jeudi soir, j'ai cru que j'avais beaucoup de patinage, mais c'était en fait l'embrayage qui patinait un peu. L'équipe a changé le cylindre d'embrayage jeudi soir, mais comme nous l'avons découvert ce matin, cela n'a pas résolu le problème », constate de son côté Armin Schwarz après son retrait du rallye[75].
Pour le rallye suivant, en Catalogne, Škoda utilise les deux Octavia WRC alignées au Monte-Carlo, la première épreuve de la saison au cours de laquelle les deux équipages ont inscrit des points. Avant la manche catalane, Škoda teste un nouveau moteur mais décide de ne pas l'utiliser, le jugeant pas encore assez fiable[76]. Mais contrairement au Monte-Carlo, aucun des deux équipages n'entrent dans les points au rallye de Catalogne : Schwarz et Hiemer abandonnent lors de la huitième spéciale après avoir cassé leur direction tandis que Thiry et Prévot se classent à la dixième place[77]. N'ayant plus rien à jouer avant la dernière journée du rallye, le duo belge a même effectué des essais, lors des dernières spéciales, sur l'Octavia WRC (avec une hauteur de caisse relevée et de nouveaux réglages pour les amortisseurs)[78].
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Notes et références
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