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L'État Libre et Indépendant de Cundinamarca est une république sud-américaine ayant existé entre 1811 et 1814 sur le territoire qui correspond à l'actuel département de Cundinamarca, en Colombie, incluant la ville de Santa Fe de Bogota, alors capitale de la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade.
1811–1814
Drapeau |
Armoiries |
Statut | État unitaire puis État fédéré des Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade |
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Capitale | Santa Fe de Bogota |
Langue(s) | Espagnol |
Religion | Catholicisme |
Monnaie | Réal colombien |
Constitution de l'État libre de Cundinamarca | |
Déclaration d'indépendance absolue | |
Prise de Santafé de Bogota par Bolívar |
1811 | Jorge Tadeo Lozano |
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1811-1813 | Antonio Nariño |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
En 1810, la ville de Bogota abritait quelques-uns des créoles les plus influents de la vice-royauté (parmi lesquels Policarpa Salavarrieta et Antonio Nariño), ce qui a grandement contribué à ce que soit là que le mouvement indépendantiste commence, à la suite de l'événement dit du "fleuriste de Llorente", lorsque les frères Francisco et Antonio Morales, voulant obtenir un vase pour servir de décoration lors d'un diner avec un fonctionnaire royal arrivé d'Espagne, se sont violemment fait expulser par le commerçant espagnol José González Llorente qui tenait boutique à l'angle nord-est de ce qui est aujourd'hui la Plaza de Bolívar. L'incident, servant d'excuse, a dégénéré en émeutes qui sont à l'origine des Cris d'indépendance (es).
Durant l'année 1810, les révolutionnaires se réunissent en différentes juntes, proclamant l'indépendance par rapport à l'Espagne, quoique pas en termes absolus[réf. nécessaire]. En , la junte suprême de Bogota est à l'initiative d'un congrès avec les autres juntes de la Nouvelle-Grenade afin de rédiger une constitution commune. Cela s'avère être un échec, seulement sept juntes y étant représentées, les autres refusant d'y assister, soit car elles refusent une rupture avec l'Espagne soit car elles craignent que Bogota ait une place prépondérante au sein de l'éventuelle nouvelle entité politique[1]. Bogota et sa province se constituent alors en un nouvel État en , l'État libre de Cundinamarca[1].
Plus tard, le , la province néo-grenadine de Bogota déclare son indépendance totale, tant de l'Espagne que de la France (en guerre avec l'Espagne entre 1808 et 1814) ou toute autre puissance étrangère[2].
À cette époque se créent deux groupes : les royalistes (ou colonialistes, ou loyalistes), partisans de la monarchie absolutiste de l'Espagne et du régime colonial pour l'Amérique, et les patriotes (ou indépendantistes ou créoles), partisans de l'indépendance des colonies américaines de la métropole espagnole[3]. Ces derniers se divisent à leur tour en centralistes (menés par Antonio Nariño) et fédéralistes (dirigés par Camilo Torres Tenorio).
À la suite de la création de l'État libre de Cundinamarca en [1]. Jorge Tadeo Lozano en est élu président et prend ses nouvelles fonctions dès le [B 1]. Cependant, le centraliste Antonio Nariño, qui estime que Tadeo Lozano est faible et bête, s'attaque au président à travers son journal politique, La Bagatela, mettant l'opinion publique de son côté[4]. Avec les éditions du 15 et de La Bagatela, Nariño parvient à convaincre les habitants du pays qu'il est nécessaire de changer de gouvernement, Jorge Tadeo Lozano ne parvenant pas à faire face à la reconquête espagnole[B 2]. À la suite de la parution du , le peuple demande que le président en place renonce à ses fonctions le jour même[B 2], ce que fait Tadeo Lozano[5]. Dans la foulée, la Representación Nacional, qui est « l'organe le plus haut prévu par la Constitution de Cundinamarca en cas de situations de gravité externe », élit Antonio Nariño président de l'État libre de Cundinamarca[1].
Antonio Nariño, qui défend un système centraliste avec un État unitaire doté d'un pouvoir exécutif fort[1], ratifie sa nomination le [B 3]. Alors qu'il est à la tête du pays, il décide de réformer le système éducatif en voulant remplacer l'approche scolaire par celle scientifique, vient en aide aux plus démunis en les aidant financièrement et en préparant une politique sociale sur du long terme, crée des bons du trésor pour renforcer la fiscalité, stimule la production agricole en vue de l'exportation et améliore l'espace urbain de Bogota[6]. Il rétablit également la peine de mort dans l'État libre de Cundinamarca le [7],[8] en suspendant certains articles de la Constitution sans aucune formalité[7].
La majorité des provinces de la Nouvelle-Grenade adopte un système fédéral, similaire à celui des États-Unis. Ainsi, le , se constitue la fédération des Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade, à laquelle participent les anciennes provinces d'Antioquia, Carthagène, Pamplona, Neiva et Tunja[3]. En raison du caractère centraliste de la Constitution de Cundinamarca, les fédéralistes se méfient de l'union de cet État à la fédération[3]. Durant l'année 1811, Cundinamarca annexe la province de Mariquita et une partie de celle de la Neiva[9], ce qui rend les relations entre Cundinamarca et les autres provinces néo-grenadines tendues. Le est signé un traité de paix avec les Provinces-Unies. Ce traité reconnaît les annexions de Cundinamarca et établit une future capitale fédérale hors de la juridiction de tout État, conditions qui permettent l'intégration de Cundinamarca à la fédération[3].
En 1812, le gouvernement ordonne à Nariño d'ajuster la législation de l’État conformément au pacte fédéral, ce qu'il refuse. Le , le Congrès des Provinces-Unies déclare la guerre à Nariño et au Cundinamarca. Les centralistes sont vaincus à Ventaquemada le . Les fédéralistes s'approchent de Santa Fe mais sont mis en déroute par Nariño le . Une paix relative s'installe.
Le , le Collège Électoral du Cundinamarca déclare l'indépendance absolue. Nariño renonce à son poste de président et se fait nommer général en chef des forces du Cundinamarca et des Provinces-Unies pour combattre les Espagnols dans le sud. Lors de cette campagne militaire, il est capturé près de San Juan de Pasto et conduit dans une prison espagnole d'où il ne sortira qu'en 1820.
Apprenant le sort d'Antonio Nariño, le Congrès des Provinces Unies décide de prendre Bogota par la force. Le , Simón Bolívar (en fuite du Venezuela depuis la chute de la Deuxième République du Venezuela), entre victorieusement dans Bogota et le Cundinamarca est définitivement intégré aux Provinces-Unies.
Tandis que les néo-grenadins s'entre-déchirent, de l'autre côté de l'Atlantique, l'Espagne n'a pas renoncé à ses colonies. Au milieu de l'année 1815, Pablo Morillo arrive en Nouvelle-Grenade à la tête d'un important corps expéditionnaire et entame la Reconquête espagnole de la Nouvelle-Grenade qui sera achevée dès 1816.
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