L'équation d'Hugoniot, utilisée en mécanique des fluides, décrit le comportement d'un écoulement isentropique stationnaire dans un volume fermé de section lentement variable. Cette dénomination en l'honneur de Pierre-Henri Hugoniot n'est pas universellement utilisée[1],[2].
Dans une conduite ou une tuyère la variation lente de l'aire de la section droite permet d'assimiler l'écoulement à un écoulement en une dimension moyennant l'hypothèse :
Soit l'aire et la quantité caractéristique à laquelle on s'intéresse. On écrit cette quantité sous forme d'une partie principale moyenne et d'un écart local à cette valeur :
étant supposé en on peut écrire :
et
Ces relations vont nous permettre de moyenner les termes de l'équation d'Euler, non linéaire.
Dans le domaine contenant le fluide, limité par la surface , de normale sortante on peut écrire les bilans de conservation pour les équations d'Euler sous la forme suivante[3] :
- on suppose nulle la masse entrante sur les parois :
- À l'ordre 0 en et en utilisant l'expression donnant la moyenne d'un produit :
- Soit en dérivant :
- en effectuant les mêmes opérations sur la quantité de mouvement et en utilisant l'équation de continuité on obtient :
- de même pour l'équation de l'énergie en utilisant les équations de continuité et de quantité de mouvement :
La vitesse du son à l'ordre 0 en dans le milieu est donnée par:
(et non ) est l'entropie. L'utilisation de cette relation suppose donc une restriction de ce qui suit à un écoulement isentropique, sans onde de choc. Dans notre cas :
L'équation stationnaire de quantité de mouvement s'écrit alors :
où est le nombre de Mach à l'ordre 0.
L'équation de continuité stationnaire peut s'écrire sous la forme :
En l'introduisant dans l'équation précédente on obtient l'équation d'Hugoniot :
Cette équation montre que :
- en subsonique une diminution de l'aire entraîne une augmentation de la vitesse,
- en supersonique c'est le contraire.
Cette observation est à la base de la tuyère de Laval.
Olivier Thual, Aérodynamique compressible et fluides hétérogènes, Cours ENSEEIHT, 2004