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organiste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Émile André Poillot, né le à Dijon et mort le à Dijon, est un organiste et pianiste français.
Nom de naissance | Émile Poillot |
---|---|
Naissance |
Dijon France |
Décès |
Dijon, France |
Activité principale | Organiste |
Activités annexes | Pianiste |
Lieux d'activité | Cathédrale Saint-Bénigne de Dijon |
Années d'activité | 1912-1948 |
Formation | Conservatoire national de musique et de déclamation |
Maîtres | Isidor Philipp, Alexandre Guilmant, Louis Vierne, Charles-Marie Widor |
Enseignement | Conservatoire de Dijon |
Élèves | Michel Chapuis, Ralph L. Grosvenor |
Émile Poillot est le troisième fils de Jules Poillot (1852-1938), qui a tenu l'orgue de chœur de l'église Saint-Michel de Dijon durant 54 ans[1], et qui l'initia à la musique dès l'âge de 5 ans. En 1894, à 8 ans, il débute au conservatoire de Dijon dans la classe de solfège[2], où il obtient une 1re mention avec la note Très Bien[3]. En il entre à la maîtrise de la cathédrale de Dijon, que dirige l'abbé René Moissenet[4],[5], dont le frère et assistant, l'abbé Joseph Moissenet, lui donne des leçons de piano, l'initie au jeu de l'orgue et à l'accompagnement du plain chant[2],[6]. Dès l'âge de 10 ans, Émile Poillot partage avec son maître le service de l'orgue de chœur aux offices de la cathédrale[7],[8], et à 11 ans il fait ses débuts sur le grand orgue[3],[a].
En 1900, au conservatoire de Dijon, il entre dans les classes de piano et d'harmonie d'Adolphe Dietrich[2],[7]. Dès la fin de sa première année d'études, à 15 ans, il y remporte le 1er prix de piano et le 2e prix d'harmonie, l'un comme l'autre à l'unanimité. Puis ce sont l'année suivante, au concours d'excellence, le prix du ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts, et le 1er prix d'harmonie à l'unanimité[2],[7],[8].
Le , il est admis dans la classe de piano d’Isidor Philipp au Conservatoire de musique et de déclamation à Paris[7]. Il remporte un 1er accessit en 1906[10],[11]. En Joseph Edouard Risler succède à Isidor Philipp. Le jeudi , dans la classe de Risler, Émile Poillot remporte un 1er prix de piano, 4e sur 6[12],[13],[14].
De 1904 à 1907, à la basilique Sainte-Clotilde de Paris, il est l’assistant de Maurice Emmanuel, maître de chapelle, et le suppléant de Léon Cazajus, organiste accompagnateur, Charles Tournemire étant alors titulaire des grandes orgues[15],[16],[17].
En 1907, il entre dans la classe d'orgue d’Alexandre Guilmant[7],[18], avec Louis Vierne pour répétiteur. Le , il remporte un 2e accessit[19], puis le , le 2e prix[20].
Fin , Guilmant abandonne la classe d’orgue, Louis Vierne le supplée.
« Magnifique virtuose, doublé d’un solide improvisateur, Émile Poillot complétait le trio qui se partageait l’intérêt du maître. »
— Bernard Gavoty, Louis Vierne : la vie et l'œuvre[21]
Eugène Gigout est nommé à la succession de Guilmant le , et le , dans sa classe, Émile Poillot remporte brillamment le 1er prix d'orgue et d’improvisation, à l'unanimité. Il n’y eut pas de 2e prix cette année là[22].
« Cette année, le grand favori de la classe était Émile Poillot. Il avait eu un premier prix de piano [...]. Son entraînement à l’orgue faisait présager un fort beau concours ; cela ne manqua pas de se produire [...]. Poillot avait tenu ferme le drapeau de l’école, émule enthousiaste de ses devanciers. »
— Louis Vierne, Mes souvenirs[23]
Entré dans la classe de composition de Charles-Marie Widor en [2],[7], il est admis en pour le concours de fin d’année de la classe de fugue[24], mais il ne sera pas primé. Au Conservatoire, il suit également les cours de Maurice Emmanuel, qui a été nommé professeur d’histoire de la musique le [5].
Il revient dans sa ville natale, Dijon, et le , il est nommé sans concours titulaire du grand orgue Riepp de Saint-Bénigne qui était vacant depuis plus de deux ans[25], succédant ainsi à Nicolas-Joseph Wackenthaler[b]. Il tiendra l’orgue pendant 36 ans, jusqu’à sa mort en 1948.
En 1913, il figure parmi les grégorianistes de Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de Mgr René Moissenet, de Maurice Emmanuel et d'Albert Alain[16].
Réformé de l’armée, il est incorporé pendant la guerre dans l'aviation[26]. En 1915, il cantonne à Auxonne, près de Dijon[27]. En , il suit une formation en mécanique au 2e groupe d’aviation à Bron, près de Lyon[28], puis en , il devient dactylo au bureau du Groupe de Bombardement no 2, à Malzéville, tout près de Nancy[29]. Il en est réduit à pratiquer une musique de café-concert pour distraire ses chefs, et recherche une situation pour l'après-guerre[30],[31]. La Gazette des Classes de Composition du Conservatoire, fondée par Nadia et Lili Boulanger en , permet aux musiciens engagés dans la guerre d'échanger des nouvelles réciproques. Émile Poillot y contribuera en 1917 et 1918[32],[33],[34]. En il est secrétaire au bureau du Groupe de Bombardement no 2, et quitte Nancy pour Epiez-sur-Meuse, près de Vaucouleurs, où il restera jusqu’à sa démobilisation fin [35].
Le , sur la proposition d'André Gedalge, Inspecteur de l'Enseignement musical, et de Louis-Charles Dumas, Directeur du Conservatoire de Dijon, une classe de perfectionnement pour le piano est ouverte pour lui au Conservatoire de Dijon[2],[7], où il sera professeur pendant 25 ans.
Le , il épouse Anne Marie Ernestine Huot à Dijon[3]. Le le mariage religieux est célébré en l'église de Selongey, avec la participation de la maîtrise de la cathédrale de Dijon[7],[36]. De cette union naîtront 5 enfants.
En 1921, il est nommé membre du Comité d’Examen de la Classe d’Orgue au Conservatoire de Paris[37].
En 1923, il est appelé à faire partie du jury pour les concours publics de fin d'année du conservatoire de Lyon[38]. En 1929, il est membre du jury du concours de piano supérieur[39].
En 1939, il est élu membre associé de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon[40].
Le , il est membre du jury du concours d'interprétation et d'improvisation des Amis de l'Orgue, au temple protestant de l'Étoile, à Paris[41].
En 1940, on lui confie la classe supérieure de piano du Conservatoire de Dijon. La classe d'orgue dont il rêvait ne sera créée qu’après sa mort, en 1949, et confiée à André Fleury.
Malade depuis 1946, Émile Poillot est remplacé la plupart du temps par l'abbé Maurice Lefèvre, organiste de la maîtrise[42]. Il joue ses derniers offices à Saint-Bénigne pour Pâques[42], le , il faut alors le porter jusqu'à ses claviers. Il meurt le à l'âge de 62 ans[43],[44],[45],[46].
Pendant quelques mois, l’abbé Labbé, organiste du Sacré-Cœur, assure l’intérim et André Fleury lui succède en à la tribune de la cathédrale Saint-Bénigne[47].
Son petit-fils, Michel Poillot, est l'actuel titulaire de l'orgue de la basilique Notre-Dame-de-Bonne-Garde de Longpont-sur-Orge, depuis 1997[1],[48].
Pour le 30e anniversaire de sa mort, un concert en Hommage à Émile Poillot fut donné le à la cathédrale Saint-Bénigne, par André Fleury à l'orgue et la maîtrise de la cathédrale, dirigée par l'abbé Jean-Marie Rolland[49].
Comme organiste, Poillot s'inscrit dans la tradition des interprètes et improvisateurs de l'école française du début du XXe siècle[42],[50]. Il était particulièrement connu pour ses brillantes improvisations[51] :
« Si son talent d’exécutant l’égalait aux meilleurs artistes de l’époque (tout le grand répertoire lui était familier), c’est en improvisant qu’il se révélait. »
— Joseph Samson, Un maître-organiste : Émile Poillot[2]
« Quand Poillot improvise, je ne me lasse pas d'écouter... »
— Louis Vierne, cité par Joseph Samson[52]
En ce temps-là, il était rare d'entendre l'orgue en dehors des offices ou manifestations religieuses. Les prestations musicales d'Émile Poillot à Saint-Bénigne trouvaient leur place dans ce contexte, l'orgue étant accompagné la plupart du temps par la Maîtrise, dirigée par Mgr René Moissenet jusqu'en 1939, puis par Joseph Samson[53] :
« L’église cathédrale Saint-Bénigne possédait déjà à cette époque une maîtrise extraordinaire et un organiste prestigieux : Émile Poillot. On y venait alors de toute l’Europe et d’Amérique pour entendre les offices. »
— Henri Vincenot, Mémoires d'un enfant du rail[54]
« Avez-vous pu entendre Poillot ? C'est un grand artiste. »
— Jean Fellot, Lettre à Joachim Havard de la Montagne[55]
Quelques concerts jalonnent cependant sa carrière d'organiste :
Émile Poillot a donné de nombreux concerts de piano, en soliste ou en accompagnement. À Dijon, il se produisait en soliste à l'occasion des concerts de la Société du Conservatoire[7],[36]. Il a accompagné son ami le violoncelliste Maurice Maréchal lors de plusieurs tournées : France et Wiesbaden (1921), Espagne, Maroc espagnol et Portugal (1925[64],[65] et 1926[66]), France (1928), Singapour (lundi )[67] et Indes Néerlandaises (août et )[2],[7],[c].
Émile Poillot a eu beaucoup d'élèves de piano et d’orgue à Dijon, parmi eux :
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