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compositrice et claveciniste française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Élisabeth Jacquet de La Guerre ou Élisabeth-Claude Jacquet de La Guerre[1], née Élisabeth Jacquet le dans la paroisse Saint-Louis-en-l'Île de Paris et morte le à Paris, est une compositrice et claveciniste française de la période baroque. Elle est la plus célèbre compositrice de l'Ancien Régime sous Louis XIV et Louis XV.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Élisabeth Claude Jacquet |
Activité |
Compositrice, claveciniste, organiste |
Conjoint |
Marin de La Guerre (d) (à partir de ) |
Mouvement | |
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Instrument | |
Genres artistiques |
Second enfant du couple Claude Jacquet et Anne de la Touche, elle naît en 1665 et est baptisée le de la même année. Son grand-père Jehan Jacquet est facteur de clavecins. Son grand-oncle Jehan Jacquet et son oncle Claude Jacquet étaient « faiseurs d'instruments de musique » ; son père, appelé aussi Claude, est organiste à l'église Saint-Louis-en-l'Île à Paris. Marié avec Anne de La Touche, il a quatre enfants qui deviennent tous musiciens : Pierre et Nicolas qui seront organistes, Anne (instrumentiste chez Mademoiselle de Guise) et Élisabeth qui joue du clavecin et chante à la cour de Louis XIV à partir de l'âge de cinq ans. Leur père se charge de leur éducation musicale. La petite Élisabeth, remarquée par Mme de Montespan, reste trois ans à ses côtés[2].
Le [3], elle épouse Marin de La Guerre (1658-1704), organiste de l'église Saint-Séverin[4], issu lui aussi du milieu musical. Elle associe à son nom de naissance le nom de son mari, ce qui lui permet de bénéficier de la renommée des deux familles et de tisser des liens dans la communauté musicale[5]. Ils ont un fils qui meurt à dix ans[3] Cependant, le mariage avec Marin de la Guerre devait l'éloigner de tout poste officiel à la cour[6]
Elle est l'une des rares compositrices de cette époque[réf. nécessaire].
En plus d'enseigner et de jouer en concert, Élisabeth Claude Jacquet de La Guerre compose plusieurs œuvres. Elle compose une tragédie lyrique, Céphale et Procris, qui est interprétée à l'Académie royale de musique. C'est le premier opéra composé en France par une femme, mais il ne rencontre aucun succès[7],[8] Il n'y eut que six représentations[6]. La question du lien possible entre la non-adhésion du public et son statut de femme se pose[5], de même que cet opéra fut créé peu de temps après la mort de Lully[8]
Après l'échec de son opéra, la musicienne va vivre une tragédie bien réelle : elle perd ses deux parents, son frère, son mari ainsi que son enfant. Pendant une décennie, elle ne compose plus[9].
Par la suite, elle travaille parfois de pair avec Sébastien de Brossard[10].
En 1707, elle publie six sonates pour violon et pour le clavecin , ainsi que ses Pièces de clavecin. Les six Sonates pour le Viollon et pour le Clavecin sont jouées à la Cour au petit couvert du Roi. On rapporte qu'à la fin du dîner,
« Sa Majesté parla à Mlle de la Guerre, d'une manière très-obligeante, & après avoir donné beaucoup de loüanges à ses Sonnates, elle luy dit qu'elles ne ressembloient à rien. On ne pouvoit mieux loüer Mlle de la Guerre, puisque ces paroles font connoistre que le Roy avait non seulement trouvé sa Musique très-belle ; mais qu'elle est originale, ce qui se trouve aujourd'huy fort rarement[11]. »
Elle publie également deux collections de cantates françaises tirées de textes d'Antoine Houdar de La Motte. De ces cantates provient l'histoire de Judith. Sébastien de Brossard en donne également sa propre version, et, comme l'explique Cabrini, le compositeur suit de près la narration en mettant l'accent sur les mouvements et l'action, plutôt que sur les personnages et leur développement au fil de la pièce. Jacquet de La Guerre, pour sa part, toujours d'après Cabrini[12], a préféré un accompagnement instrumental et symphonique afin de laisser de la place mélodique à Judith, quoique le texte minimise son rôle. Les dédicaces de ses œuvres sont adressées au roi Louis XIV.
Trois cantates françaises sont dédiées à l'Électeur Maximilien-Emmanuel de Bavière, frère de la Dauphine, grand amateur de musique et lui-même joueur de viole de gambe : pour ce dernier, alors en séjour à Suresnes, elle compose La Musette ou les Bergers de Suresnes, qui fut joué devant lui[13].
Pratiquer un instrument de musique en tant qu'amatrice faisait partie de l'instruction que recevaient les femmes. En revanche, mener carrière indépendante en tant que musicienne est une chose exceptionnelle[5].
Élisabeth Jacquet de La Guerre est considérée comme l'une des premières femmes en France à avoir composé un opéra-ballet[14] ; en effet avant Céphale et Procris « elle avait composé ce qui est peut-être le premier des « ballets » (dits parfois opéras-ballets), Les Jeux à l'honneur de la victoire, vers 1691, dont la partition est aujourd'hui perdue »[15] Elle a composé en tout trois opéras (dont Céphale et Procris) qui ne nous sont pas parvenus[16] et elle est reconnue pour sa musique pour le clavecin. Novatrice encore, comme dans la cantate, Élisabeth Jacquet de La Guerre compte parmi les tout premiers compositeurs de sonates en France aux côtés de son contemporain François Couperin.
Dans l’édition de 1732 de son Parnasse français, Titon du Tillet présente une série de projets de médailles destinées à honorer des écrivains et des compositeurs français ; l’une d’elles est dédiée à Élisabeth Jacquet de la Guerre, avec cette légende : « Elisabeth Claude Jacquet de la Guerre / Aux grands musiciens j'ay disputé le prix / MDCCXXIX ».
« On peut dire que jamais personne de son sexe n'a eu d'aussi grands talents qu'elle pour la composition de la musique et pour la manière admirable dont elle l’exécutait sur le Clavecin et sur l'Orgue[17]. »
« Cet art noté de l'improvisation rend compte, selon Titon du Tillet, du talent merveilleux qu'avait la musicienne pour préluder & jouer des fantaisies sur le champ, & quelquefois pendant une demie heure entiere elle suivoit un prelude & une fantaisie avec des chants & des accords extrémement variez & d’un excellent goût, qui charmoient les Auditeurs[18]. »
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