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doctrine religieuse et politique française, visant à retirer au pape son pouvoir temporel De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le gallicanisme est une doctrine religieuse et politique française, mise en place sous l'Ancien Régime, qui cherche à organiser l'Église catholique du royaume de France, de façon autonome par rapport au pape.
À partir du XVIIe siècle et surtout au XIXe, un courant de pensée contradictoire se développe : l'ultramontanisme, qui vise à faire reconnaître l'infaillibilité pontificale et affaiblit la doctrine gallicane. À la suite de la loi de séparation des Églises et de l'État, votée en 1905, la doctrine gallicane n'est plus une idéologie politique.
Le gallicanisme désigne une doctrine dont le nom dérive du latin Gallia qui signifie Gaule[1]. Elle est développée en France entre le XVe et le XIXe siècle. Selon cette doctrine, l’Église s'organise à l'échelle de la France, en respectant les lois de l’État et ne reconnaît au pape qu'un pouvoir spirituel[2],[3]. La doctrine est parfois qualifiée de courant politique[1].
La doctrine prend d'abord place auprès des souverains (Philippe le Bel, Charles VII, Louis XIV) qui organisent un fonctionnement politique où le pape ne préside qu'aux questions relevant du dogme et de la foi. Il s'agit par exemple de la Pragmatique Sanction de Bourges, promulguée en 1438, et de la Déclaration des Quatre articles, adoptée en 1682 par l'assemblée extraordinaire du clergé. Le souverain du Royaume de France prend à sa charge (ou délègue à une réunion des évêques de France), les nominations des évêques et des abbés, ainsi que le prélèvement de l'impôt ecclésiastique tel que la dîme[1].
D'une part, le gallicanisme réduit l'intervention du pape au seul pouvoir spirituel et ne lui reconnaît pas de rôle dans le domaine temporel. D'autre part, s'il reconnaît au pape une primauté spirituelle et juridictionnelle, il cherche à la limiter fortement, au bénéfice des conciles généraux dans l'Église (qui définissent le conciliarisme), des évêques dans leurs diocèses et des souverains dans leurs États. En pratique, cela se traduit surtout par une mainmise étroite du souverain français sur les nominations et les décisions des évêques.
D'une manière générale, les affrontements entre la France et Rome se ramèneront à deux points principaux : d'une part la tentative de diminuer drastiquement les finances papales, de l'autre, la mise en avant de la prééminence des conciles sur les pouvoirs de la papauté. Ces deux éléments se retrouvent dans l'affaire de la régale et dans la Déclaration des Quatre articles adoptée en 1682 par l'assemblée extraordinaire du clergé du royaume de France.
Jean Delumeau distingue le gallicanisme ecclésiastique, qui est une position théologique et ecclésiologique antérieure et ultérieure à la Réforme, le gallicanisme régalien et le gallicanisme parlementaire, qui est une doctrine politique et administrative[4]. Très largement partagée par les juristes français de l'Ancien Régime et du XIXe siècle, cette troisième grande tendance du gallicanisme a contribué à la construction doctrinale de l'État moderne[5].
L'ultramontanisme (du latin ultra, « au-delà de », et montis, « montagne »[Note 1]) qualifie un courant politique qui s'exprime en opposition au gallicanisme, entre le XVIIe et le XIXe siècle. Initialement défendu par les jansénistes[6], il est repris par des penseurs catholiques, tels que Félicité de La Mennais à ses debuts. Les penseurs ultramontains considèrent que la seule autorité qui existe dans l'Église catholique, dogme et administration, doit venir du pape[1].
Après la Restauration, l'ultime sursaut du gallicanisme parlementaire (c'est-à-dire politique) se manifeste avec la parution en 1845 du Manuel sur le droit ecclésiastique français d'André Dupin[7],[8].
La doctrine gallicane perd de son influence lorsque le dogme de l'infaillibilité pontificale est voté lors du premier concile du Vatican (1869-1870)[9].
Avec la loi de 1905, qui organise la séparation des Églises et de l'État et l'institutionnalisation du principe de laïcité, le gallicanisme n'est plus une doctrine politique et le principe fait débat surtout dans les communautés religieuses[1].
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