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Le trafic de drogue en France désigne les échanges commerciaux illégaux de substances psychotropes réglementés par les différentes conventions de l’ONU (1961, 1971, 1988). Dans l'Hexagone, le marché de la drogue représente une véritable économie souterraine générant en 2020 « d’après l’Insee, un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros, soit 0,1 % du produit intérieur brut[1] » (un peu plus de la moitié proviendrait du trafic de cannabis et 38 % de la cocaïne)[réf. souhaitée].
Selon la loi française, la définition du trafic de drogue dépasse le simple fait d’acheter et de revendre de la drogue. Ce terme vise à la fois la production, la fabrication, l’importation, l’exportation, le transport, la détention, l’offre, la vente, l’achat et l'emploi illicites de stupéfiants[2].
En 2020 et 2021, à la suite de la pandémie de Covid-19, les trafiquants de drogue font évoluer leurs méthodes dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire et ses différentes mesures[1].
Le cannabis[3] est la substance psychoactive illicite la plus consommée en France. Le marché du cannabis (résine et herbe) atteint un volume annuel consommé d’environ 154 tonnes pour un chiffre d’affaires de 1,12 milliard d’euros, soit près de la moitié du chiffre d’affaires de l’ensemble des drogues illicites en France, le chiffre d'affaires du marché du cannabis a augmenté de 33 pour cent entre 2005 et 2010 ce qui est paradoxal puisque la quantité de cannabis vendue n'a pas augmenté. Plus la marijuana est chargée en THC, plus elle susceptible d'être chère.
En partant du principe que 30% du marché du cannabis est alimenté par des « fourmis » (des trafiquants indépendants qui ne font pas partie d'une organisation hiérarchique, mais pratiquent l'auto-culture ou vont directement se fournir aux Pays-Bas), alors il y aurait en France 767 têtes de réseau pour 92 854 vendeurs de rue.
Le gain net estimé pour les têtes de réseaux est de 384 464 euros annuels (soit 32 000 euros mensuels), représentant ainsi un taux de rentabilité de 38%. De son côté, un guetteur va gagner 800 euros par mois, alors que le responsable d'un point de vente émarge en moyenne à 7 500 euros mensuels. En 2016, le prix médian de l’herbe de cannabis s’établit à environ 11 €, pour ce qui est de la résine de cannabis elle s’élève à 7 €.
Le cannabis vient très majoritairement du Maroc via l'Espagne, même si la production locale est en augmentation en 2017[4].
La cocaïne[5] (ou chlorhydrate de cocaïne) est une substance d’origine végétale, obtenue par transformation de la feuille de coca. Classée parmi les stimulants, elle se présente sous forme de poudre blanche, consommée le plus souvent par voie nasale qu’on appelle sniff, parfois pulmonaire via l’inhalation de fumée ou de vapeurs par voie orale ou nasale ou intraveineuse avec des injections.
La cocaïne, sous sa forme chlorhydrate, est le produit illicite le plus consommé en France après le cannabis. La part des 18-64 ans ayant expérimenté la cocaïne a été multipliée par quatre en deux décennies (de 1,2 % en 1995 à 2,6 % en 2005, 3,8 % en 2010 et 5,6 % en 2014). Même si le niveau d'expérimentation de la cocaïne est en baisse chez les jeunes jusqu’à 17 ans (2,8%) par rapport à 2011[6].
Le prix du gramme de chlorhydrate de cocaïne est en hausse depuis le début des années 2010. en 2016-2017, il tourne autour de 80 à 85 € . Pour le marché de la cocaïne, le taux de rentabilité est encore plus élevé que celui du cannabis et approche avec les 60 pour cent dans certains cas. En estimant comme pour le marché du cannabis que 30 pour cent du marché est dans les mains d'individus indépendants, il y a en France 23 têtes de réseau pour 25 707 détaillants. Les têtes de réseau dégagent en moyenne 1,2 million d'euros par mois en bénéfices[7]. Cette forte rentabilité explique l’entrée de la cocaïne dans les trafics se trouvant dans des cités en France axées de base sur le cannabis.
La cocaïne est principalement produite en Amérique du Sud et transite par la France d'outre-mer, notamment la Guyane avec le phénomène des « mules »[4],[8], mais aussi par la Belgique, via le port d’Anvers[9],[10].
Le crack est plus abordable que la cocaïne : 10 euros le gramme contre 80. Il est produit en raison de la disponibilité de la cocaïne[8]. Selon un rapport de l'OFDT paru en 2019, le crack n'est plus associé exclusivement aux marginaux et aux précaires, mais s'est plus largement répandu dans la société[11].
La MDMA et l’amphétamine sont des drogues de synthèse[12]. L’amphétamine est le chef de file d’un groupe de molécules, les dérivés amphétaminiques. La MDMA - appelée ecstasy sous sa forme comprimé en est l’élément le plus connu. Ce type de drogue est le troisième dans le classement des drogues les plus consommes en France.
En 2016, selon l’OCRTIS, le prix moyen pour un gramme de cristal/poudre s’établit à 54 €, et à 10 € pour un comprimé d’ecstasy, ce prix de détail ne traduisant cependant pas complètement la réalité du marché puisque les usagers ont tendance, pour faire baisser le prix unitaire du comprimé, à acheter des lots de plusieurs dizaines de comprimés. Ces achats permettent ainsi de faire baisser le prix du comprimé à 2,5 €[13]. En 2017, d’après le dispositif TREND, le prix moyen d’un comprimé d’ecstasy s’élève à 10 €, tandis que celui du gramme de MDMA atteint près de 49 €, soit son niveau le plus bas depuis 2010.
En France, l'amphétamine est essentiellement présente dans l'espace festif techno, notamment dans les milieux alternatifs (free parties et teknivals). Elle est également présente dans les clubs et les discothèques mais à une échelle moindre. En 2016-2017, le prix médian du gramme de poudre est stable autour de 15 €.
La France est un pays de transit pour la MDMA qui produite au Bénélux à destination de l'Espagne et du Royaume-Uni[4]
Aujourd'hui, environ 1% du PIB national est utilisé dans le cadre de la lutte contre les drogues et les personnes dépendantes. Financement des actions policières, judiciaires, locales, mais aussi politiques sanitaires et médico-sociales.
L'Application de la loi, la lutte contre les trafics, la prise en charge sanitaire, promotion de la recherche, plans de lutte contre les drogues, centres de soins et d'accompagnement. Tous ces investissements aggravent la facture qui se fait de plus en plus importante pour l'État et l'Assurance maladie au fil des ans.
Selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies, 1,5 milliard d'euros ont été dépensés en 2010 par les deux institutions réunies, contre 1,47 milliard d'euros en 2009 et 1,29 milliard d'euros en 2008. Des sommes ne comprenant pas les coûts des traitements des maladies liées à la consommation de drogues.
Le trafic de drogue a des conséquences économiques négatives. Il décourage les acheteurs immobiliers et enferme les quartiers dans la pauvreté. Il provoque de la violence en raison des sommes en jeu : un lieu de trafic, surnommé « un four », génère environ 20 000 € par jour. Cependant le trafic participe à la vie économique de certains quartiers[8].
En 2023, les niveaux de violence engendrés par les trafics et les rivalités entre bandes atteignent des sommets. Cela se manifeste notamment par une hausse notable des homicides, ainsi :
Désormais, des commandos équipés d'armes de guerre n'hésitent plus à « rafaler » en pleine rue, observe un enquêteur de l’Office central de lutte contre le crime organisé.
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