Vers 1046 av. J.-C.: fin de la dynastie Shang en Chine et début de la dynastie Zhou de l'Ouest[3]. Premiers objets de fer. Consolidation et perfectionnement de l’administration permettant de réunir et répartir les ressources économiques et militaires. Introduction du soja et pratique de la jachère. Les haricots de soja entrent dans un système de rotation des cultures avec le millet. Les terres sont réparties en parcelles carrées divisées neuf fois. Les huit parcelles extérieures sont exploitées par huit familles de paysans qui cultivent également la parcelle centrale dont la récolte est destinée à la noblesse. Poursuite de la production de vases cérémoniels de bronze sur lesquels les souverains Zhou font graver les ordres qu’ils donnaient à leurs ministres. Des jarres et des pots sont fabriqués, dont la facture est proche des bronzes rituels, pour accompagner les morts dans leurs tombes. Ces grès archaïques légèrement ocrés montrent de nombreuses zébrures vitrifiées et annoncent les céladons.
1200–1050 av. J.-C.: Helladique Récent III C2 en Grèce (Submycénien)[6]. Le monde mycénien est envahi par des groupes ethniques grecs qui habitaient en dehors de la Grèce et qui pratiquaient le nomadisme pastoral. Ils sont couramment appelés «Doriens», mais sont accompagnés d'autres ethnies dont les Béotiens, les Phocidiens, les Locriens, les Ainianes, les Étoliens, les Magnètes, les Thessaliens. Seules l'Attique et l'Arcadie sont épargnées[7]. L’historicité de l’invasion dorienne n’a jamais pu être démontrée. Selon la tradition, les Doriens envahissent le Péloponnèse, puis la Crète, Rhodes, Cnide, Halicarnasse et la Carie (hexapole dorienne)[8]. Toujours selon les historiens antiques (Hérodote), les Ioniens d’Attique, chassés par le «retour des Héraclides», migrent vers Milet, Samos, Chio, Délos… Les Éoliens s’installent en Asie (Éolide), à Lesbos et Smyrne à partir des environs de 1050 av. J.-C. La présence de poteries protogéométriques (vers 1050-900 av. J.-C.) à Smyrne et Délos semble confirmer ces migrations[9]. Si les sources antiques présentent les migrations ionienne et dorienne comme des évènements limités dans le temps, désormais ils sont associés à des mouvements lents de population en Grèce continentale et vers le littoral de l’Asie mineure[10]. L’apparition de la Polis aux IXeetVIIIesiècles av. J.-C. résulte d’un long processus amorcé dès la fin des «siècles obscurs» aux XeetIXesiècles av. J.-C. en particulier en Asie mineure8[11]. La rupture de l’usage de l’écriture est compensée par la continuité de la tradition orale dans le monde grec: née dans les centres mycéniens, la tradition épique est apportée en Asie Mineure par des peuples parlant un dialecte éolien où elle aurait été empruntée par les Ioniens. Elle utilise un langage artificiel qui s’inspire du dialecte ionien d’Asie Mineure mais aussi de nombreux éléments de l’éolien et de certains traits spécifiques du mycénien qui ne subsistent que dans l’arcadochypriote[12].
1100–800 av. J.-C.: occupation du village insulaire de Wasserburg Buchau(de) sur le lac de Federsee (Allemagne du sud). D’abord constitué de 38 maisons à pièce unique (XIesiècle), entouré d’une palissade de plus de 15 000 pieux. Le site, abandonné à la suite de la montée des eaux du lac, est réoccupé vers 900 av. J.-C. Neuf maisons tripartites y sont édifiées en rondins, avec des parois extérieures en pissé, et une palissade est reconstruite[13]. Le village sera détruit par le feu et abandonné vers 800 av. J.-C.