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Romancière autochtone du Canada De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Virginia Pésémapeo Bordeleau, née en 1951, est une peintre, sculptrice, poète et romancière autochtone crie.
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Née d’un père québécois métissé et d’une mère crie de la communauté de Waswanipi[1], Virginia Pésémapeo Bordeleau grandit à Rapide-des-Cèdres, près de Lebel-sur-Quévillon[2]. Pésémapéo signifie « arc-en-ciel » en langue crie[3],[4]. L’animal-totem de l’artiste est l’ours, animal qui lui tient compagnie dans son enfance[5].
Elle commence à peindre dès l’âge de 6 ans après que son père, troublé par un rêve qu’elle lui raconte, lui achète des peintures à numéro, des aquarelles et du papier[3]. En 1988, elle obtient un baccalauréat en arts plastiques de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue[6]. Elle effectue également des stages en gravure sur bois à Atelier Pierre-Léon Tétreault, en 1993, et en gravure à l’Atelier de l’Île de Val-David, en 1994[7].
Au cours des premières années de sa pratique artistique, Pésémapéo Bordeleau se sert surtout des peintures acryliques et des encres pour réaliser des tableaux surréalistes aux couleurs éclatantes[8]. Elle dit utiliser des couleurs pures pour le « choc émotif » qu’elles provoquent. Elle incorpore fréquemment l’écorce, le sable et les lichens comme matériaux pour travailler la texture dans l’ensemble visuel[9],[3]. Elle crée également plusieurs œuvres sculpturales qui s’intègrent dans l’architecture et des verreries en collaboration avec d’autres artistes. Elle s’engage aussi dans des productions publiques, tels les 40 mâts totémiques pour la paix au Jardin botanique de Montréal [10],[11],[12].
L’œuvre visuelle de Pésémapéo Bordeleau témoigne d’une expérience culturelle autochtone qui s’ancre au cœur de son identité mixte, ainsi que d’expériences personnelles, à travers des thèmes comme l’amour et le deuil[8],[13]. Elle s’inspire des rêves, des souvenirs, des lectures et de rencontres[9]. Ses tableaux de facture surréaliste, parfois humoristiques, proposent diverses réflexions sur les liens polysémiques entre les spiritualités autochtones et l’occupation humaine du territoire[14],[15],[16].
Son travail a été présenté dans le cadre d’expositions individuelles et collectives principalement au Québec, au Danemark, en France, aux États-Unis et au Mexique[2],[17],[18]. Ses oeuvres font aujourd’hui partie de plusieurs collections privées et publiques au Québec et au Canada[6]. En 2006, le Conseil des arts et des lettres du Québec lui décerne le prix d'excellence en création[19]. Elle remporte également le prix Marquise-Leblanc, en 2016, pour sa pièce L’Ourse cosmique, ainsi que le prix du Conseil des arts et des lettres du Québec, artiste de l'année en Abitibi-Témiscamingue, et le prix d'excellence en arts et culture de l'Abitibi-Témiscamingue, artiste de l'année, en 2020[17]. En 2019, le 8e Salon du livre des Premières Nations lui rend un hommage pour célébrer ses quarante ans de carrière avec le spectacle Waaskimaastiwaawin[20].
Pour Pésémapéo Bordeleau, l’écriture sert d’exutoire en lui permettant de conjurer des thèmes laissés en plan dans les arts visuels[21],[22],[23]. Elle aborde dans ses œuvres des thématiques liées à l’amour, la sexualité, la guerre, la maternité, l’identité et le deuil[24].
Elle a fait paraitre trois romans; Ourse bleue, aux Éditions de la Pleine lune, en 2007 (Dépaysage, 2024), L’amant du lac et L’enfant hiver chez Mémoire d’encrier, en 2013 et 2014, et a participé à Sur les traces de Champlain: Un voyage extraordinaire en 24 tableaux, un roman collectif qui parait chez Prise de Parole en 2015, retraçant les pas de l’explorateur Samuel de Champlain.
A propos de L'amant du lac qui se déroule en grande partie près du lac Abitibi, Virginia Pésémapéo Bordeleau explique qu'elle s'est inspirée de plusieurs événements traumatiques familiaux : "Ma mère était une Eeyou originaire de Waswanipi qui a perdu son statut d’Autochtone en épousant mon père, puis mon frère aîné a été forcé d’aller au pensionnat où il a vécu tout ce qu’on reproche aux religieux (...) Gabriel est inspiré de mon père qui était vétéran de la seconde guerre mondiale. Il a longuement souffert du syndrome post-traumatique de cette expérience, et nous en parlait abondamment. Il a aussi été élevé en partie par les Anicinapek du Lac Abitibi, qui l’ont surnommé Appittippi."[25] L'oeuvre de l'autrice est caractérisée par une personnification des éléments naturels et de nombreux lieux géographiques tels que le lac Abitibi sont des personnages à part entière : "Mon intention était de personnifier le lac Abitibi. Dans la tradition autochtone tout est vivant et possède un esprit, ce qui se traduit dans ce roman par l’effervescence de la nature autour des amours de Gabriel et Wabougouni. Je pense, par exemple, à l’image du vent qui soulève les feuilles d’un arbre qui frémissent comme la robe d’une femme, dans ce chapitre où Gabriel pense à sa bien-aimée qu’il a quittée."[26]
Virginia Pésémapeo Bordeleau a également publié trois recueils de poésie, De rouge et de blanc, chez Mémoire d’encrier en 2012[27] puis, aux éditions du Quartz, Je te veux vivant (2016) et Poésie en marche pour Sindy (2018 ; Dépaysage, 2024). Pésémapéo Bordeleau est autrice de nouvelles (Amun, sous la direction de Michel Jean, Éditions Stanké, 2016, Éditions Dépaysage, 2019), de correspondances (La bienveillance des ours : correspondance, avec François Lévesque, Éditions du Quartz, 2020), d’un livre jeunesse (Celle-qui-va, Éditions Hannenorak, 2018), ainsi que de plusieurs textes dans la revue Relations[22],[23],[28],[29],[30].
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