Le vignoble de la région de Montluçon est un vignoble établi autour de Montluçon et dans sa région.
Au total, le vignoble historique de Montluçon regroupe 17 communes[1],[2].
Moyen Âge
Au Moyen Âge, le vignoble de Montluçon et de sa région, dit «grand pays de vignes», était important à l'échelle régionale[3].
Le vin de Montluçon était consommé en Bourbonnais, dans le sud-est du Berry, dans tout le Limousin et la Marche ainsi que dans toutes les Combrailles[4]. Il était dans cette aire géographique notamment importé par les moines et autres ordres religieux pour servir de vin de messe[5].
Renaissance
En 1569, Nicolas de Nicolay, dans sa Description générale du Bourbonnais en 1569, ou Histoire de cette province (villes, bourgs, châteaux, fiefs, monastères, familles anciennes), indique que la châtellenie de Montluçon produit «quantité merveilleuse de très bon vins desquels se fournissent tous les ans partie de ceux du Limousin, de la Marche et de la Combraille».
Époque moderne
Montluçon est tout au long de l'époque moderne, du XVIe au XIXesiècle au centre d'un vignoble qui entoure toute la ville et qui forme une des économies principales des villages alentour[6].
Le travail de vigneron était jusqu'au début du XXesiècle la profession majoritaire des habitants de Domérat[7],[8]. Des domaines viticoles dépendants de châteaux étaient encore présents au XIXesiècle[9].
Le phylloxéra apparaît pour la première fois en Bourbonnais le sur la commune d'Huriel et porte un coup très sévère au vignoble. Le vignoble sera pourtant reconstitué (environ 2 500 hectares replantés sur les communes de Domérat et Huriel vers 1910) mais les aléas climatiques (gels de 1910) et le positionnement sur des vins courants (en concurrence avec les vins du Midi abondants et peu chers) feront disparaître petit à petit ce vignoble.
Il reste un seul viticulteur professionnel, au domaine du Champ de la Ronde, à Huriel, Gilles et Antoine Desgranges qui ont repris le flambeau paternel en 1999[10]. Ils exploitent aujourd'hui 2ha de vignoble, plantés il y a peu, et commercialisent environ 8 000 bouteilles en appellation «Vin de pays du Val de Loire».
Deux associations continuent la tradition:
À Domérat, Tradition du vignoble montluçonnais vendange chaque année les parcelles conservatoires du château de la Pérelle[11] où est établi le «musée de la vigne et du vin» ouvert en été (entrée gratuite);
À Huriel, l'association Les Côtes de la Croze, créée en 2011, a pour but l'entretien et l'exploitation d'une vigne.
Le reste du vignoble est essentiellement constitué de vignes familiales. Ce patrimoine est en voie de disparition.
Depuis la fin des années 2010 de nouvelles tentatives pour relancer le vignoble montluçonnais sont mises en place notamment par l'utilisation d'un cépage spécifiquement montluçonnais: le gouget noir[12],[13],[14].
Le concours des Vins de la vallée du Cher (du nom de la rivière locale) existe toujours à Domérat.
En 2007, 24 vignerons ont participé au 48econcours qui a même vu l'arrivée de deux nouveaux vignerons. Soixante vins ont été goûtés.
Charles Parain, «Voies et formes de la différenciation dans les petits vignobles du Centre de la France: techniques, coutumes, croyances», Outils, ethnies et développement historique, , p.28-42.
Dominique Laurent, «Les villes du Bourbonnais et leur hinterland à la fin du Moyen Âge», Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques, vol.135 «Le paysage rural au Moyen Âge», no7, , p.29-39 (lire en ligne).
Marie-Jo Malergue, «Archéologie du vignoble dans le bassin montluçonnais», Bulletin du Cercle d'Archéologie de Montluçon et de la région, Montluçon, Cercle d'Archéologie de Montluçon et de la région, , p.21-26 (lire en ligne[PDF]).
«Promenade dans le Domérat des années 1900 - 1950», La Lettre des Amis de Montluçon, Montluçon, Les Amis de Montluçon. Société d'Histoire et d'Archéologie, , p.1-4 (lire en ligne[PDF]).
Maurice Malleret et Marie Jo Malergue, «Le vignoble de Château-Mazeron au XIXe siècle à Lavault-Sainte-Anne», La Lettre des Amis de Montluçon, Montluçon, Les Amis de Montluçon: Société d'Histoire et d'Archéologie, , p.1-4 (lire en ligne[PDF]).
Liste non-exhaustive par ordre alphabétique (noms de famille).
Joseph H.-M. Clément, Lettres sur le phylloxera, adressées aux vignerons de la paroisse d'Huriel, Montluçon, , 146p. (lire en ligne).
Bernard Duplaix, Ils étaient vignerons à Huriel, Yzeure, éditions Les Imprimeries réunies, .
Pierre Goudot, Microtoponymie rurale et histoire locale: dans une zone de contact français-occitan, la Combraille: les noms de parcelles au sud de Montluçon (Allier), Montluçon, Cercle archéologique de Montluçon, coll.«études archéologiques», , 488p. (ISBN978-2-915233-01-8), «La culture de la vigne», p.388-392.
André Guy, Domérat: chroniques du vignoble, l'église et sa crypte, Montluçon, Amis de Montluçon, , 52p. (lire en ligne).
Marie-Jo Malergue, «Archéologie du vignoble dans le bassin montluçonnais», Bulletin du Cercle d'Archéologie de Montluçon et de la région, Montluçon, Cercle d'Archéologie de Montluçon et de la région, , p.21-26 (lire en ligne[PDF]).
Gilbert-Bon Perrot de Saint-Angel, Montluçon: ses établissements civils et religieux du Moyen Age au XIXème siècle, Montluçon, (lire en ligne).
Jean-Pierre Parain, «Le Vignoble montluçonnais. Suivi d'un projet d'enquête sur le folklore de la vigne et du vin», Bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais, Moulins, Société d'émulation du Bourbonnais, , p.84-87.
Maurice Piboule, La Châtaigneraie et le Vignoble, Foyers ruraux de l'Allier, coll.«Mémoire des communes bourbonnaises», .