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Pour comprendre l'implantation du palais, il importe de bien situer les confins et les remparts de la Cité où Jean Curtius érige son bâtiment.
Le site sur lequel, aux dernières années du XVIe siècle, le palais Curtius allait être édifié, se trouvait aux confins de la Cité, proche de la partie inférieure de l'enceinte nord. Les remparts s'amorçaient à même la Meuse à la porte Maghin, pour s'articuler aux portes de Saint-Léonard et de Vivegnis, avant de gravir les Coteaux de la Citadelle suivant une direction que d'ultimes vestiges jalonnent encore au XXIe siècle : les bases de la porte de Vivegnis et le mur des coteaux, au fond à droite de l'esplanade Saint-Léonard, et face à la rue Vivegnis. Ces remparts désignés par l'expression liégeoise Les Walles, s'allongeaient globalement au nord, de la porte Vivegnis à la porte Saint-Léonard, et de la porte Saint-Léonard à la Meuse, et composé des deux remparts, le Rempart et le bastion Saint-Léonard (rue Matthieu Laensberg au XXIe siècle) et, situé devant la rampe du pont Maghin, le Rempart de Lombardie jusqu'à la porte Maghin[1].
La porte Saint Léonard, dessinée par Paul de Ryckel, commencée en 1541, et remplaçant le Postiche de Lombardie[2], n'est achevée qu'en 1555. Elle était précédée d'un pont qui permettait l'accès aux faubourgs. Le pont, primitivement en bois, fut reconstruit en pierre en 1704. Il disparut au XIXe siècle, à l'époque où on combla le fossé des Walles.
Les fondations de la porte de Vivegnis sont encore visibles et stabilisées dans le prolongement de la rue du Potay. Détruite en 1468, elle est reconstruite par Jean de Hornes en 1486. Elle comprenait une tour qui s'érigeait du côté de la Meuse et, la voûte formant un passage, surmontée d'un local servant de logement tandis qu'un petit bâtiment joignait le rempart. Elle est démolie en grande partie en 1844, mais quelques vestiges, notamment la base de la voûte restèrent visibles jusqu'en 1956.
Du nom probable d'une famille qui aurait vendu à la ville le terrain nécessaire à l'érection de l'ouvrage de défense, la porte Maghin se trouvait à la place actuelle de la culée du pont Saint-Léonard. Appelée aussi Porte à Meuse, ou Porte du Bayard[3]. Un pont-levis, jeté sur la prise d'eau du Fossé des Walles précédait le bâtiment, semblable à celui de la Porte Saint-Léonard. En 1662, lorsqu'on construisit le quai Saint-Léonard, prévoyant un surcroit de charroi, le premier pont-levis fut remplacé par un pont plus large. Reconstruite en 1750, elle fut démolie lors du comblement du fossé des Walles en 1806.
Face à la rue Saint-Léonard, un bastion armé de canons se situait dans l'envasement actuel du début de la rue Saint-Léonard et contrairement aux vues de Liège d'Aegide Marischal en 1618[4], de Julius Milheuser en 1627 et publiée par Johannes Blaeu à Amsterdam en 1649[5] de Mérian vers 1650[6], le bâti était oblique, permettant de dissimuler, au premier abord l'entrée de la ville à tout qui venait de l'extérieur.
En avant de cet ensemble défensif, de bastions, de murs et de portes, un bassin dit Fossé des Walles ou Fossé Saint-Léonard[7] servait de douves et de refuge pour les bateaux. Prenant ses eaux de la Meuse, il se situait perpendiculairement à celle-ci, de la Meuse au pied de la colline, jusqu'à la porte de Vivegnis, couvrant toute la place des Déportés et l'esplanade Saint-Léonard actuelle. Si son origine est difficile à déterminer, il protégeait les fortifications des Walles qui fermaient la ville à la rive gauche à son endroit le plus resserré. Sa capacité maximale aurait pu être de 80 barques[8], mais il faut considérer que le pont de la porte Saint-Léonard devait constituer un obstacle à l'accès du second bassin. Fort envasé et en mauvais état, l'administration française songea un moment à le remettre en service mais ce projet sera abandonné. Quand Liège devint hollandais, il était comblé[9].
Face aux remparts de la Cité, s'étendait la plaine des terrains maraîchers du Nord, longée par la rue faubourg Vivegnis limite des inondations hautes et traversée par la chaussée Saint-Léonard, limite basse probable des inondations. Cette chaussée reliait la route de France de la porte Saint-Gilles à l'antique voie qui menait à l'Allemagne par Herstal et Visé. Toutefois il faut considérer qu'à l'époque c'est surtout la Meuse, aussi bien pour les voyageurs que pour les marchandises qui reçoit l'essentiel du trafic[10].
Le long de la Meuse, face aux palais, en amont comme en aval du Rempart de Lombardie et de la Porte Maghin, il n'y avait pas de quai aménagé, mais juste une simple berge et un chemin de halage[11].
À la gauche du palais, de la rue Porte Saint-Léonard, - au XXIe siècle la fin de Féronstrée -, on accédait au rivage par deux rues dont une a gardé son étroitesse d'origine: la rue de la Syrène, qui deviendra la rue du Mont-de-Piété à la fin XVIIe siècle à la vente par le fils de Curtius, et la rue des Aveugles dont peu de bâtiments subsistent. Du côté de Féronstrée, ces deux ruelles débouchaient sur l'artère par deux arvås dont l'origine devait être fort ancienne[12]. Ils avaient pour fonction, une fois les grilles fermées à la tombée de la nuit de mettre, dans une certaine mesure, la Cité à l'abri d'un coup de main en provenance de la Meuse et d'empêcher, du côté de la Cité, toute tentative malveillante visant les propriétés riveraines.
Le palais Curtius se situe sur un territoire qui faisait partie du territoire claustral de la collégiale Saint-Barthélemy. Jean Curtius a acquis ces terres pour la somme de 3 000 florins. Les travaux se sont déroulés entre 1597 et 1605[13].
En 1615, Philippe de Hurges visite le palais et en fait un description très précieuse[14]. En 1616, Jean Curtius quitte son palais pour aller chercher fortune en Espagne[15], le laissant à son fils Pierre, qui l'entretient avec beaucoup de négligence[16]. En 1627, il le vend au mont-de-piété pour 29 000 florins et une rente annuelle de 636 florins[16]. C'est ce même mont-de-piété qui construit un étage au porche[17]. Le , Jean Curtius meurt en Espagne[15].
La façade est est profondément modifiée un peu avant le milieu du XVIIIe siècle, notamment au rez-de-chaussée où les larges baies d'origine sont remplacées par des « accès de service souterrains »[18].
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