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théorème en dynamique des fluides De Wikipédia, l'encyclopédie libre
En mécanique des fluides, le théorème de Bernoulli est un principe de conservation de l'énergie sous certaines hypothèses de l'écoulement, établi en par Daniel Bernoulli. C'est un résultat historique dans le développement de la dynamique des fluides. S’il est initialement utilisé pour des fluides en circulation dans une conduite, il trouve un important champ d'application en aérodynamique.
Il formalise le principe de Bernoulli, qui énonce que pour l'écoulement incompressible, parfait et stationnaire d'un fluide homogène soumis uniquement aux forces de pression et de pesanteur, une augmentation de vitesse entraîne une diminution de pression.
Lors de l'écoulement stationnaire (dont le champ des vitesses ne dépend pas du temps) d'un fluide parfait (sans phénomènes diffusifs comme les effets visqueux, les pertes de charge ou les transferts thermiques) incompressible (dont la masse volumique reste constante)[1] :
La quantité de Bernoulli ci-dessous se conserve[2] le long de chaque chemin tangent au champ des vitesses (c'est-à-dire, sur une ligne de courant) :
où :
Dans le cas général, cette constante est propre à chaque ligne de courant considérée. Mais si l'écoulement est irrotationnel, c'est-à-dire que le rotationnel du champ des vitesses est nul, la quantité de Bernoulli se conserve dans l'intégralité du fluide. Cette constante dépend cependant de l'écoulement considéré. Elle est proportionnelle à la charge.
Le théorème de Bernoulli traduit en fait la conservation de l'énergie mécanique d'une particule de masse et de volume le long d'une ligne de courant :
L'écoulement étant parfait et incompressible, la conservation de l'énergie de la particule donne alors :
ou encore :
qui donne l'équation de Bernoulli en divisant l'égalité par . La constante n'est alors plus la même, et devient homogène à une vitesse au carré.
Il existe d'autres formulations du théorème de Bernoulli applicables dans des contextes plus généraux.
lorsque les effets de compressibilité dans un fluide ne sont plus négligeables (vitesse des particules de fluide comparable à la vitesse du son dans le fluide), il devient nécessaire d'apporter une correction au terme caractérisant l'énergie potentielle élastique du fluide. Dans le cas idéal d'un gaz parfait et d'un processus adiabatique, on a :
où γ est l’indice adiabatique défini comme le rapport des capacités calorifiques du fluide : CpCv.
où h désigne l'enthalpie spécifique (i.e. par unité de masse). h = u+pρ, où u désigne l'énergie interne spécifique du fluide.
Dans le cas d'un écoulement d'un point A vers un point B avec échange d'énergie (présence d'une pompe ou d'une turbine), l'expression devient :
où QV représente le débit volumique du fluide (en mètres cubes par seconde) et P représente la puissance (en watts) de la machine. On a P > 0 dans le cas d'une pompe (la puissance est reçue par le fluide) et P < 0 dans le cas d'une turbine (la puissance est fournie par le fluide).
Équation de Bernoulli pour les fluides incompressibles |
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L'équation de Bernoulli pour les fluides incompressibles peut être démontrée par intégration des équations d'Euler du mouvement, qui dans les hypothèses du théorème se ramènent à l'équation de Navier-Stokes.
On peut également appliquer le principe de conservation de l'énergie le long d'une ligne de courant, en négligeant les effets thermiques, de viscosité, de compressibilité. C'est ce second point de vue que l'on suit ici. Soit le système fermé contenu à l'instant t entre x1 et x2 et à t + Δt entre x1 + v1 Δt et x2 + v2 Δt. Le fluide est incompressible, la masse Δm contenue entre x1 et x1 + v1 Δt doit être identique à la masse contenue entre x2 et x2 + v2 Δt. Ce que l'on peut ramener ici à la conservation du débit massique : . Toutes les forces qui s'exercent (forces pressantes et poids) sont conservatives (il n'y a pas d'effet visqueux). On peut donc appliquer le théorème de conservation de l'énergie mécanique au système : où
Soit : D'où, en divisant par Δm : Et donc : On peut remarquer que la démonstration est faite dans le contexte particulier d'un écoulement obéissant à la géométrie de la figure. Cependant, pour un écoulement quelconque en régime permanent, on pourra toujours définir au voisinage d'une ligne de courant une section sur laquelle la vitesse est homogène, et raisonner comme précédemment. |
Équation de Bernoulli pour les fluides compressibles |
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La démonstration est identique à celles pour les fluides incompressibles : elle s'appuie sur la conservation du débit et de l'énergie.
Mais on doit prendre en compte dans la variation d'énergie du système la variation d'énergie interne du fluide entre t et t + Δt. La conservation de l'énergie appliquée au système devient alors : D'où : Si on note l'enthalpie spécifique ω, dans le cas d'un gaz parfait, on vérifie γ = ωu. Comme ω = u + pρ, on a ω = γγ – 1pρ. Donc dans ce cas
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Dans un écoulement où la variation d'énergie potentielle peut être négligée, si l'on écrit l’équation de Bernoulli en deux points le long d’une ligne de courant (le deuxième point étant loin du corps), on obtient :
D'où l'on peut tirer :
En divisant par la pression dynamique de l'écoulement , on obtient :
Si à présent on pose :
Cp étant le coefficient de pression et Cv étant le coefficient de vitesse, l'équation de Bernoulli se ramène à :
Cette égalité très simple constitue la variante adimensionnelle de l’équation de Bernoulli.
Contrairement à ce que la relative complexité de leur libellé peut laisser penser, les coefficients adimensionnels de pression et de vitesse Cp et Cv sont extrêmement intuitifs et représentent bien les sous ou surpressions et les sous ou survitesses qui intéressent les mécaniciens des fluides ; ceci explique pourquoi ils apparaissent dans tous les résultats d’essais en souffleries[5].
La variante adimensionnelle de l'équation de Bernoulli s'applique en chaque point d'un écoulement (en dehors de la couche limite), donc en un seul point, ce qui peut sembler contradictoire avec le fait que l'équation classique de Bernoulli met en relation les caractéristiques de deux points sur la même ligne de courant. L'explication de cette rupture apparente de logique est que les Cp et Cv intègrent dans leur libellé la référence à certaines caractéristiques des points à l'infini amont (suffisamment à l'écart du corps). Il n'y a donc là qu'une libéralité apparente.
La première formulation du théorème de Bernoulli apparaît dans Hydrodynamica - De viribus et motibus fluidorum commentarii de Daniel Bernoulli (première édition en 1738)[6]. Pour d'Alembert, ce texte est l'œuvre fondatrice de l'hydrodynamique en tant que discipline physique moderne[7].
Il est alors formulé comme un bilan macroscopique global et une méthode de calcul, dans le cadre de la résolution d'un problème technique : la détermination de la durée de vidange des vases munis d'un orifice.
La justification réside dans l'égalité de la montée potentielle et de la descente actuelle[8]. Il s'agit d'une transposition aux fluides de la conservation des forces vives, déjà connue en mécanique, et qui est en fait l'ancêtre du principe de conservation de l'énergie dans le domaine de la physique classique.
C'est seulement en 1755, avec les travaux d'Euler[9], que le théorème apparaît sous la forme d'un bilan local plus proche des formulations contemporaines.
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