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association regroupant les musiciens traditionnels bretons De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Bodadeg ar Sonerion (« B.A.S. » en abrégé), est une association créée le alors qu'il ne restait plus qu'une trentaine de sonneurs de biniou en Bretagne, regroupant les musiciens traditionnels bretons, notamment ceux de cornemuse, bombarde et caisse claire. Elle a servi de base pour la création des premiers bagadoù à la fin des années 1940.
Forme juridique | Association loi de 1901 |
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But | Revaloriser l’image du sonneur traditionnel breton, sauver et dynamiser la création musicale en Bretagne, fédérer la population autour de sa fierté identitaire |
Fondation | 1943 |
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Fondateur | Polig Monjarret, Dorig Le Voyer, René Tanguy, Efflam Kuven, Robert Marie, Iffig Hamon |
Siège |
2 chemin du Conservatoire 56270 Plœmeur |
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Président | Maïna Daouphars |
Site web | www.sonerion.bzh |
Son nom, breton, signifie « Assemblée des sonneurs » en français. La fédération est associée à un nom de marque, « Sonerion », décliné pour ses 6 fédérations.
L'association supervise, chaque année depuis 1949, le championnat national des bagadoù. Celui-ci s'organise en deux manches : une épreuve de printemps, une épreuve d'été (cette dernière se tenant lors du festival interceltique de Lorient pour certaines catégories).
La fédération s'appuie sur une structure de formation, « Skol Muzik Sonerion », qui représente la plus grande école de musique de Bretagne.
Les années 1920 voient un changement important dans le monde breton, avec un tournant générationnel important : l'habit traditionnel est délaissé, tout comme la musique, à laquelle on préfère les airs à la radio. Il en est de même pour les bals, où les danses bretonnes sont remplacées par les pas à la mode en France[1]. Dans ce cadre de changements sociaux et économiques, la culture et la langue bretonne est à présent perçue « en termes de retard et de handicap[1] ».
Le couple biniou-bombarde est donc victime de ces changements, et est alors en voie de disparition malgré sa richesse et sa spécificité[1]. Dans les années 1920, une dizaine de musiciens traditionnels seulement étaient encore en activité[1]. Une première tentative de regroupement de sonneurs s’opère alors, afin de sauver les savoirs. C'est la création de la KAV, Kenvreuriezh ar Viniaouerien (Confrérie des joueurs de biniou), en 1932 par Hervé Le Menn dans le milieu breton de Paris[1].
À cette première fédération succède la première et véritable société de sonneurs, la Bodadeg ar Sonerion« Assemblée des sonneurs » - B.A.S.), créée au cours du Congrès de l'Institut celtique de Bretagne en 1943[1]. Le , Bodadeg ar Sonerion livre sa première prestation dans la cour du Parlement de Bretagne à Rennes[1]. Ses membres fondateurs, les « six mousquetaires » selon les mots de Per-Jakez Helias[1] sont Dorig Le Voyer, Efflam Kuven, Robert Marie, Iffig Hamon, René Tanguy et Polig Monjarret. La première tâche à laquelle s’attelle Dorig est la fabrication des instruments, ce qui supposait de partir à la recherche d'introuvables outils et matières premières (bois, cuir…). Polig se charge du collectage des chants auprès des dix-sept anciens sonneurs issus de la tradition encore vivants. Prenant tout en note, à la main, il recueille des centaines de morceaux qui furent soumis à l'analyse du jeune compositeur et chef d'orchestre Jef Le Penven[2]. Parallèlement, la formation débute, notamment lors des camps musicaux d'été, inspirés du scoutisme. Le premier camp musical se déroule en , à Gouézec, avec 23 élèves[réf. souhaitée].
Du fait de la guerre, les statuts de la B.A.S. ne seront déposés à la préfecture de Rennes qu'en 1946[1]. Dorig Le Voyer en devient président, Polig Monjarret le secrétaire et Robert Marie le responsable financier[2]. La BAS compte en 1946 trois cents membres[3]. Au début, le projet semble fou : « Pour beaucoup de détracteurs, ce nouveau combat semble perdu d'avance, tant il va à contre-courant des préoccupations de l'époque »[1]. C'est l'idée du bagad, reprenant celle des pipe-bands écossais qui va motiver les jeunes sonneurs[1]. Après plusieurs tentatives pour rassembler des sonneurs au sein d'une formation, Polig Monjarret, qui habite à Carhaix depuis 1947 et fréquente le cercle celtique, rassemble des musiciens pour créer le premier bagad à Carhaix en 1948[1], avec la forme à trois pupitres qu'on lui connaît encore aujourd'hui : bombardes, biniou braz (progressivement remplacé par la cornemuse écossaise) et une section rythmique (caisses claires écossaises et percussions).
La formation se poursuit à l'après-guerre : un second camp musical se déroule en à Argol et en 1947, le troisième camp, à Sarzeau, invite une délégation écossaise. On y travaille la bombarde, la cornemuse écossaise, introduite par Charles Le Goffic en 1895, le chant et la culture bretonne en général[2]. En 1949, la B.A.S. sort sa revue Ar Soner. Vers 1950, Dorig Le Voyer vend en moyenne 250 bombardes et 80 binious braz par an[4]. En une décennie, Polig Monjarret, qui s'est lancé dans la collecte du patrimoine musical dès 1942, parvient à rassembler près de 2 000 airs, tous issus du répertoire des sonneurs de couple[4].
En 1950, la fédération Kendalc'h (« Maintenir » en breton) naît à Quimper. Elle regroupe, avec les cercles et la B.A.S., tous ceux qu'intéressent la culture bretonne. Polig Monjarret en est le secrétaire général. En 1953, pour fêter les 10 ans de la B.A.S., un festival international de cornemuses se déroule à Brest. Il sera reconduit chaque année et, pour retrouver une nouvelle vigueur, émigrera en 1971 à Lorient. Si pour la BAS, la cornemuse sert de référence, le biniou traditionnel, désormais appelé kozh (vieux) ou bihan (petit), n'est pas abandonné : elle organise à partir de 1957 à Gourin un concours de sonneurs de couples où ce dernier est très représenté[4]. En 1958, plus de cent bagad sont recensés, en Bretagne et dans toute la France[2].
Dans la seconde moitié du XXe siècle, l'association s'impose comme la plus importante « école de musique traditionnelle » jamais créée[4]. Chaque semaine, une cinquantaine d'enseignants itinérants se rendent dans les écoles des bagadoù et chaque année, 4 000 élèves bénéficient des cours[5]. Depuis 2010, le président de Sonerion est André Queffélec[6]. En 2010, Sonerion regroupe 130 bagad, soit environ 6 000 musiciens[7].
Depuis 1964, Bodadeg ar Sonerion est organisé en plusieurs fédérations départementales :
Sonerion national, dont le siège se trouve à Plœmeur (Morbihan) au Centre Amzer Nevez, se charge de la gestion administrative, de l'organisation générale de l'association. L'actuelle présidente de Sonerion est Maïna Daouphars, et le poste de direction a été occupé par Leslie Le Gal de 2018 à 2022[8]. En 2014 la fédération adopte un nom de marque, Sonerion, dans un souci de lisibilité et d’ouverture, notamment auprès des élus et du monde de l'entreprise[9]. En 2018, la fédération Sonerion nationale signe ses premiers partenariats privés avec Armor-Lux et le Crédit Mutuel de Bretagne - Arkéa. En avril 2019, Sonerion rejoint le réseau Produit en Bretagne et en juin 2019, l'association Sonerion obtient officiellement la reconnaissance d'intérêt général.
« Skol Muzik Sonerion » est l'école de formation musicale gérée par la fédération depuis . Formant plus de 4 000 musiciens par an, son importance en Bretagne est reconnue, faisait de Sonerion la plus grande école de musique[15]. Les besoins grandissants des sonneurs ont poussé Sonerion à se doter d’une structure à dimension régionale. Jusque-là, les fédérations départementales et les groupes eux-mêmes organisaient la formation[16].
En , Sonerion Penn-ar-Bed emploie pour la première fois un professeur salarié de BAS, le sonneur Erwan Ropars[17]. La professionnalisation d'une cinquantaine de formateurs permanents est un relais au travail des bénévoles. Les associations adhérentes possèdent une école dont les cours permettent la maîtrise progressive d'un instrument (bombarde, cornemuse, binioù, batterie). Ainsi, il existe une centaine de lieux d'enseignement de la musique de bagad et environ 400 formateurs bénévoles. L'enseignement se complète de cours de solfèges, d'une formation culturelle en lien avec la musique et de stages[18].
Sonerion consacre près de la moitié de son budget annuel à son école régionale ; les deux tiers de l'aide de la Région Bretagne étant affectés à la formation musicale des jeunes[17].
Le Championnat national des bagadoù, organisé par Sonerion, a lieu chaque année depuis 1949.
Deux concours sont organisés depuis 1957 : couples kozh et couples braz.
La finale du championnat de Bretagne des sonneurs par couple se tient tous les ans à Gourin (Cornouaille), traditionnellement le premier week-end de septembre.
D'autres championnats sont également coorganisés par Sonerion : le championnat de musique traditionnelle (sonneurs de couples, duo libre, etc.), ainsi que de multiples concours où s'affrontent batteurs, sonneurs de bombardes, de cornemuses, etc.
Bodadeg ar Sonerion édite dès 1947 des partitions à destination des sonneurs, issus d'un important travail de collectage. Elles sont publiées dans les numéros d’Ar Soner (revue bimestrielle qu'elle édite à partir de ), ou bien au sein de recueils (Sonit 'ta sonerion en 1947, Chouez er beuz en 1953, Waraog Kit en 1967, etc.)[19]. D'autres méthodes pour apprendre à jouer cornemuse, bombarde et caisse claire ont depuis été éditées, ainsi que des recueils de partitions (Tonioù Breizh-Izel).
Le magazine Ar Soner traite de l'actualité du monde des bagadoù et de la musique bretonne, en proposant des articles de fond sur ce domaine. Le 400e numéro de la revue Ar Soner paraît en décembre 2018, avec à l'intérieur pour la première fois un cahier central « Tamm ha Tamm » destiné aux 8-12 ans[20][source secondaire nécessaire].
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