Sam Szafran
peintre français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Sam Szafran (prononcé[1] [ˈʃa.fran]), pseudonyme de Samuel Berger, né à Paris le et mort à Malakoff le [2], est un artiste peintre français.
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Fils aîné de parents émigrés juifs polonais, Samuel Berger passe les premières années de son enfance dans le quartier des Halles de Paris. Il habite au 158, rue Saint-Martin dans le 3e arrondissement de Paris[3].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il échappe à la rafle du Vélodrome d'Hiver et se cache dans un premier temps chez des paysans dans le Loiret[4], puis à Espalion (Aveyron), dans une famille de républicains espagnols[5]. À dix ans, il est brièvement interné au camp de Drancy d’où il est libéré par les Américains, après la fuite des Allemands le [4].
Alors que son père et une grande partie de sa famille ont été massacrés dans les camps nazis[6], il est envoyé en 1944 par la Croix-Rouge à Winterthour en Suisse[5], où il est accueilli par la famille Halberstadt. En 1947, il embarque à Marseille avec sa mère et sa sœur pour Melbourne en Australie, où ils sont accueillis par un oncle maternel[5].
À son retour en France en 1951, totalement autodidacte, il suit quelques cours du soir de dessin dans les écoles de la Ville de Paris[5] et mène une existence particulièrement rude et précaire.
Entre 1953 et 1958, il fréquente l’académie de la Grande-Chaumière à Paris, où enseigne Henri Goetz. À Saint-Germain-des-Prés et à Montparnasse, il fait la connaissance de Ipoustéguy, Orlando Pelayo, Jacques Delahaye, Nicolas de Staël, Jean Paul Riopelle, Joan Mitchell, Yves Klein, Jean Tinguely, Roseline Granet et bien d’autres. Il découvre les collages de Kurt Schwitters, les matériologies et texturologies de Jean Dubuffet, Hantaï et Bernard Réquichot. Il réalise alors ses premières œuvres abstraites et premiers collages[5].
Szafran retourne ensuite vers la figuration. Il produit une première série de Choux (1958–1965)[7].
En 1960, une boîte de pastels offerte lui permet une tournure importante dans son œuvre, le pastel devenant sa pratique de prédilection[5]. Alberto Giacometti, qu’il rencontre en 1964 devient officieusement son maître.
En 1964, l’artiste entre à la galerie Claude Bernard à Paris. Le collectionneur Jacques Kerchache organise sa première exposition personnelle en 1965[8]. Par la suite, son œuvre va se resserrer autour de quelques thèmes : Ateliers (1969-1970), Imprimeries (1972), Escaliers (à partir de 1974).
Szafran rejoint pour un temps Fernando Arrabal, Roland Topor et le groupe Panique en 1972. À l'occasion de l'exposition « 60-72. Douze ans d'art contemporain en France » au Grand Palais, il se lie d'une profonde amitié fraternelle avec Henri Cartier-Bresson dont il sera un temps le maître en dessin[5].
En 1977 et 1978, il réalise ses premières grandes aquarelles, variations sur ses thèmes de prédilection : Ateliers, Serres et Escaliers. C’est sur ces mêmes thèmes ainsi que sur celui des Villes, qu’il commence, vers 1987, à combiner le pastel et l’aquarelle, le sec et le mouillé. À partir de 1999, il aborde certains grands Paysages urbains.
En 1999 et 2001, deux rétrospectives sont organisées : la première à la Fondation Gianadda à Martigny en Valais (Suisse)[9],[10], puis, la première présentée à Paris, « L’Atelier dans l’atelier » au musée de la Vie romantique[11].
En 2004 et 2005, il travaille avec le céramiste catalan Joan Gardy Artigas pour la réalisation des deux décors monumentaux Escalier et Philodendrons, destinés au Pavillon Szafran à la Fondation Gianadda, qui est inauguré en 2006[12].
Deux autres grandes rétrospectives vont suivre : « Sam Szafran – dessins, pastels et aquarelles » au musée Max Ernst de Brühl[13], près de Cologne en Allemagne (2010-2011) et « Cinquante ans de peinture » à la Fondation Gianadda (2013)[14]. Il y dévoile pour la première fois ses très grands formats.
Après sa disparition, le musée de l'Orangerie présente une large rétrospective Obsessions d'un peintre, du 28 septembre 2022 au 16 janvier 2023 qui a un succès considérable avec 330 000 visiteurs[15].
En 2015 est inaugurée la Salle Sam Szafran au Pavillon Szafran de la Fondation Pierre Gianadda à Martigny. C'est le seul hommage muséal permanent à l'artiste en Europe, décidé par Léonard Gianadda
La salle est enrichie de manière significative en 2021 et présente désormais en permanence 12 importantes peintures, des œuvres sur papier, une table de pastels Roché ainsi que le fameux banc de Gaudi qui a appartenu a Sam Szafran.
Il épouse en 1963 Lilette Keller, née à Moutier (Canton de Berne, Suisse). Elle donne naissance à leur fils Sébastien l’année suivante[5].
À partir de 1974, la famille réside à Malakoff[16].
Sam Szafran meurt le à Malakoff à 84 ans[17]. Il est inhumé le suivant au cimetière parisien de Bagneux.
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